Pensées au petit rayon de Soleil éclairant ma vie

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" L'espoir, c'est d'être capable de voir la lumière malgré l'obscurité..."

Desmond Tutu

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Je marche tranquillement dans la rue, le Soleil d'août caressant doucement ma nuque. Peut-être qu'il s'agit de ton père qui veille sur moi depuis là-haut. Ou peut-être est-ce Lydia, je n'en sais rien.

Devant moi, Sol se stoppe net. Mon beau chien guide a sûrement vu une voiture passer. Si je l'ai, lui, c'est grâce à toi. En fait, tout ce que j'ai désormais, c'est toi qui t'es arrangé pour que je l'aie.

Je rentre de mon nouveau lieu de travail : l'école de musique. Ton école de musique. C'est toi qui me l'a proposé, car tu savais que j'aimais jouer du violon. Or, tu savais aussi que les professeurs de violons se faisaient rares et tu as réussi à m'obtenir un entretien d'embauche.

Et, miraculeusement, malgré ma main en moins qui ne semble pas me déranger, j'ai réussi. Je rentre d'ailleurs de mon premier cours. C'était génial, je t'en remercie infiniment. 

Tu es également parvenu à convaincre la Señora Luz de prendre le temps de réfléchir avant de nous séparer, tous les trois. Car, j'ai beau ne rien voir, j'ai tout de même remarqué sa réticence à nous laisser, Marco et moi, auprès de toi. Sa décision ne devrait pas tarder, je l'appréhende beaucoup. 

Mon chéri, tu as aussi redonné le sourire à ton frère, et c'est pour moi le plus beau cadeau du monde. Tu as trouvé à trois quarts d'heure d'ici un club de basket-ball en fauteuil, et depuis Marco peut, tout comme moi, continuer à pratiquer sa passion. En plus tu fais tout le chemin en bus avec lui chaque samedi, te forçant à décaler ton cours de guitare. 

Ton père serait très fier de toi, tu sais. Et il l'est sûrement de là où il est. Tu lui ressembles tellement... 

Lui était mon Soleil, et, malgré le fait qu'il ait disparu, tu persistes à briller dans les ténèbres. Alors que ta sœur a disparu, que ton frère pâlissait de son éclat et que je me laissais dépérir, telle une Terre privée de son rayonnement solaire, ta lumière a persisté. Elle a même brillé avec plus d'éclat encore. Et tu as, petit à petit, donné un peu de lumière à Marco, un peu de vie à moi. 

Car tu es la lumière éclairant à jamais ma vie, mon petit rayon de Soleil. 

C'est aussi grâce à toi que nous avons obtenu un procès contre celui qui nous a fait ça, celui qui a détruit notre famille. Grâce à ta persévérance, nous avons appris que l'homme au volant de l'autre véhicule est mort, mais qu'il était drogué. Il me semble qu'ils suspectent fortement un trafiquant français et que le procès aura lieu bientôt. J'espère qu'il paiera pour tout le mal qu'il nous a causé, et qu'il culpabilisera. 

Mais ces hommes-là n'en ont rien à faire de ruiner le bonheur des gens. Ils s'en foutent. Tout ce qu'ils veulent, c'est leur fric. Mais ce qu'ils méritent, c'est de finir en prison. Ils sont idiots. 

Ils volent la seule raison de vivre d'innocents avec « un peu de cannabis » sans même s'en rendre compte. Mais des vies sont brisées et leur bonheur, qu'ils croyaient immense grâce au trafic, finit tôt ou tard par s'effondrer. Ils sont alors punis pour ce qu'ils ont fait subir à des personnes qu'ils ne connaissent même pas. Ce ne sont que des pourritures...

Je continue à l'aveugle, mais ça ne me dérange pas ; j'ai le plus gentil chien du monde pour me guider. Et je vous ai, toi et ton frère, qui m'attendez à la maison. On est samedi midi, et après le repas aura lieu le cours de basket-ball de Marco. Je tiens donc à profiter de vous avant que vous ne partiez.

Si l'accident m'a appris quelque chose, c'est qu'il faut savourer chaque moment que l'on passe ensemble. Que ce soit de la petite discussion à la grande promenade en passant par le banal dîner du soir, tout compte énormément.

Désormais, j'ai pris conscience que la vie était courte et que, à chaque instant, tout pouvait basculer. Je n'ai pas assez pu profiter des instants avec ton père ou ta petite sœur, mais sache que je ne perdrai plus une seule seconde de mon existence, surtout auprès de vous deux.

C'est donc pour ça que je presse le pas dans le but de rentrer le plus vite possible. Sol le comprend et accélère lui aussi l'allure. Quel chien intelligent ! J'arrive enfin devant chez nous. Je reconnais parfaitement la maison grâce à Sol, qui se met à aboyer joyeusement dès qu'on approche. Il t'aime beaucoup et il a bien raison.

Je me reprends plusieurs fois avant de réussir à appuyer sur la poignée avec mon moignon, puis je passe le seuil. À l'intérieur, la tension est palpable même si vous n'êtes pas près de moi. Même mon chien le remarque et se colle à moi, presque apeuré. Il y a quelque chose qui cloche.

« Les enfants ? Crie-je avec, malgré moi, une pointe d'angoisse dans la voix. Où êtes-vous ? Tout va bien ? »

J'entends la porte du salon qui s'ouvre et j'avance vers elle. C'est sûrement toi qui viens m'accueillir. Mais ta voix est plus hésitante que d'habitude, un peu angoissée également. On y décèle un autre sentiment, une once de... de tristesse ? 

« Euh... maman ? Nous avons quelque chose à te dire... »

Mais qu'est-ce qu'il se passe, mon chéri ? De quoi as-tu si peur ? 

Qu'est-ce qui te rend si malheureux, toi que les pires ténèbres n'ont pas pu consumer ?

Tu me prends par le bras, y prends la laisse de Sol puis me guides vers le canapé. À sa respiration, en arrivant, je sais que Marco est juste à côté. Lui aussi est inquiet, alors qu'il va bientôt à son cours de basket-ball ! 

« Maman, me dis-tu. Ce matin nous... nous avons reçu une lettre et... nous l'avons ouverte. Je... je sais que tu n'aimes pas que l'on ouvre ton courrier mais... on a vu qu'elle venait de l'hôpital alors... de la Señora Luz, plus exactement. »

Tu crois vraiment que je t'en veux ? Je n'aurais même pas pu la lire, cette lettre ! Mais il y a autre chose, je le sais. Vas-y, continue ! 

Comme si tu avais entendu mes pensées, tu poursuis :

« La lettre dit que... qu'ils ont demandé à ce qu'on aille, Marco et moi, dans un internat... et que... que tu ailles cohabiter avec quelqu'un qui t'aiderait... »

NON ! Comment peuvent-ils faire une chose pareille ? Comment peuvent-ils nous séparer ainsi ? Je commence à m'énerver, m'énerver comme jamais je ne l'avais fait depuis longtemps. Tu me prends la main, et la tienne tremble horriblement. 

« Non ! Mais... pourquoi ? On se débrouille bien, n'est-ce pas ? 

- Ils ne sont pas du même avis, on dirait ! » S'emporte Marco d'une voix pleine de haine.

« Ce n'est pas encore sûr » annonces-tu « L'audience aura lieu la semaine prochaine... ».

Après un instant de silence, tu ajoutes :

« Je suis vraiment désolé... je n'ai pas réussi à m'occuper de vous. »

Je m'approche et te serre fort dans mes bras. Tu n'as pas à t'en vouloir ! De toute façon, comme tu le dis si bien, on va s'en sortir ! On le fait toujours !

Comment ont-ils pu ne serait-ce qu'essayer de t'enlever ta lumière, mon petit rayon de Soleil ? Si tu m'as appris quelque chose, c'est que la lumière ne peux PAS disparaître. Tant qu'on y croit, elle reste toujours en nous. Ils ont beau tout tenter, ils ne la détruiront pas. Ils ne nous détruiront pas.

Allons-nous rester ensemble pour toujours ? 

Je n'en sais rien. 

Mais ce que je sais, c'est que, là, en ce moment, nous sommes ensemble. Et votre lumière brillera toujours jusqu'à moi, même si mes yeux ne pourront jamais la voir.

Si vous partez, la véritable question est : est-ce qu'un jour votre lumière reviendra tout près de moi, plus forte que jamais, et éclairera notre vie pour toujours ?

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