Je suis, en traînant des pieds et en râlant, Malicia. Tout le long des couloirs, je supplie mon accompagnatrice de faire demi tour. En tant que « bonne personne » elle refuse.

Soyons des mauvaises personnes ! Fuyons !

J'aimerai.
Nous arrivons sur les lieux du futur crime que je vais commettre et Jean sort pile à ce moment là de la salle. Dès lors qu'elle me vit, elle retient une grimace. Elle ne s'est pas vu dans un miroir celle là.

Mes acolytes de fonds de classe ne m'accompagnent pas dans ce terrible périple, ce qui ne m'enchante guère. Jean me regarde de haut et nous fait entrez en classe. Je ne me fais pas prier pour marmonner dans ma barbe.

Je trace pour rejoindre ma place préférée.

« - Anastasia ! Assieds toi devant, je veux t'avoir à l'œil.

Rhaaaa elle abuse !

Je confirme.
Je souffle et lève les yeux au ciel marquant ouvertement mon exaspération. Le reste de la classe rigole quand je me laisser tomber sur la chaise dans un bruit sonore, arrachant à Jean un claquement de langue réprobateur.

Elle commence alors son cours, le premier qu'elle donne à notre groupe, par présenter son insupportable être et son programme. Pourquoi m'a t'on obligé à participer à ça ?

Il me semble parce que tu es nouvelle ? A part ça je ne vois pas.

Mes paupières deviennent de plus en plus lourde. Sa voix grinçante paraît s'éloigner de moi, ce qui n'est pas pour me déplaire. Toute fois, je sens quelque chose effleurer les bords de mon esprit. Instantanément je me braque et impose des barrières mentales. Mes yeux se font perçants et vont se plonger dans les rétines de la jeune télépathe. Qu'est ce qu'elle croit bien pourvoir faire...

Nan mais ho ! Elle se prend pour qui l'autre gourgandine là ? Elle n'est pas chez sa mère ! Vas caguer à la vigne !

Je mets dix sur dix à cette expression mais s'il te plait arrête de hurler dans mon crane, ça résonne.

Oups.

Je la sens forcer, tenter à tout prix de me briser tandis que je fais de mon mieux pour ne pas lâcher. Elle ne gagnera pas et j'y mets un point d'honneur.

Je la sens faiblir et mon sourire s'élargit de plus en plus. Le contact qu'elle voulait m'imposer disparaît aussi soudainement qu'il est arrivé, faisant détourner le regard de l'autre madame.

C'est bien de rester polie.

Je risque de ne plus l'être dans très longtemps.
Elle finit enfin par rentrer dans le vif du sujet, ne se doutant pas que je prépare une connerie.

Pourquoi ne suis je pas étonné ?

Peut être parce que tu es ma conscience ?

Ah.

Revenons en aux faits.

« - Pour résumer je vais vous apprendre à connaître utiliser toutes les capacités de votre mutation. Cela va être plus ou moins long en fonction de la personne, de la mutation. Est ce qu'il y a des gens partis vous qui n'ont aucune idée de comment leur mutation fonctionne ?

Je jette un coup d'œil derrière et deux gosses, pas plus vieux que la dizaine, lèvent timidement la main. Ah la joie d'être jeune et nouveaux...

- Bien. Hoche-t-elle la tête. Je viendrais vers vous après que j'ai lancé les autres. En parlant de vous, chacun votre tour, vous allez passer devant la classe. Vous nous présenterez une façon d'utiliser votre mutation.

Vraiment ? Mais on est en maternelle ou quoi ?

Jte jure... ils auraient pu améliorer la mixité par niveaux...
Je lève pour la énième fois les yeux au ciel.

A un moment ils vont rester derrière ta paupière.

Si c'est pour ne plus jamais la voir, il n y'a aucun soucis. Vraiment aucun.
C'est donc avec une passion et un intérêt flagrant que je regarde des gamins me montrant qu'ils sont capables de faire des bulles avec leur bouche ou d'appeler les papillons.

Prépare ta connerie, ça va être notre tour.

Arf.
Je n'ai aucune envie de me lever, mon postérieur s'est ancré à la chaise tellement s'était long. Toujours dans une discrétion qui me caractérise, je vais me mettre face à la classe.

J'avoue que je fais moins la maligne. Mais pour excuse avoir des gosses qui me fixent, n'est pas ma tasse de thé.

- Je pense que vous me connaissez, au vu de mes précédents exploits. Commence-je en fixant le cou de Jean. Vous savez tous donc que j'ai des griffes d'os qui sortent du bout de mes doigts.

Ils hochent la tête, un silence s'est abattu sur l'assemblée. J'en profite pour les dévoilées. Ça m'arrache l'ongle, et limite coupe le doigt en deux. De nouvelles cicatrices vont prendre place sur les anciennes.

Leurs yeux ébahis fixent ce qui me sert de pic à brochettes, et intérieurement je rigole déjà. Je fais crisser les os entre eux et approche une main du tableau. Tableau sur lequel on écrit à la craie sinon cela ne serait pas drôle.

Mais quelle saloperie tu es.

Le bout des griffes se posent délicatement dessus, l'incompréhension se lit sur les visages. Cependant, j'aperçois le regard panique de Malicia. Je lui fais un clin d'œil.

Après quelques secondes de pause, j'effectue une légère pression et lentement fais glisser l'os contre le tableau. Un bruit infernal qui provient tout droit des enfers rempli la salle. Le crissement ou je ne sais quoi horrible fait grincer des dents tout le monde.

Je glousse mais continue ma petite torture. Certains se bouchent les oreilles, d'autres me supplient d'arrêter ce supplice.

Je me délecte de leurs supplications. Cela n'a pas trop l'air de plaire à Jean qui approche de moi un peu vite.

- Vas tu arrêter ce boucan ? Me hurle-t-elle.

- Mmh... Je ne sais pas. La provoque-je en la regardant sans ciller. Je trouve ça particulièrement agréable.

C'est faux.

Oui mais il ne fait pas le dire.
Pour pousser encore plus la torture, j'accentue encore le bruit, faisant augmenter la quantité de personne me suppliant.

Tu n'aurais pas donc un petit complexe de supériorité ?

Ce n'est plus de la supériorité à ce point la mais plutôt de la domination.
Cependant quelqu'un décida de frapper à la porte, m'interrompant dans ma petite séance de torture.

Pdv omniscient

Et c'est un Logan, hilare, qui toqua à la porte. Il était arrivé au début du passage de sa fille, dans l'optique de la sortir de là. Toute fois il s'est décidé à attendre un peu, histoire de voir ce qu'elle allait faire.

Et il ne fut pas déçu.