Après avoir épuisée toute l'eau chaude de l'étage, je décide de plonger dans la baignoire. Quelques instants à me prélasser plus tard, le bruit de la porte qui claque-

Pauvre petite porte qui n'a rien demandée...

-et un Peter qui me crie qu'il a déposé de quoi me sustenté avant de repartir aussi rapidement qu'il est venu.

Je me détends jusqu'à ce que l'eau devienne aussi froide que mon cœur. Serviettes autour de la taille et dans mes cheveux me sèchent tandis que le paquet de gâteaux termine dans mes bras. Pile poil pour l'heure du gouter.

Tu ne t'arrêtes donc jamais de manger.

Hum.
Bon ce n'est pas tout, j'ai envie d'aller dehors. Je m'habille à la vas-vite et quitte la chambre.

Une fois ce couloir flippant traversé, je descends les escaliers le plus silencieusement possible. Je n'ai clairement pas envie de me faire remarqué ni qu'on me parle.

Au risque de finir écorché vif.

Oui.
Je réussis à passer incognito à coté du salon où tout le monde est concentré sur le film.

Espèce de ninja va. Mais tu n'as pas envie de te faire d'autre pote ?

Moi ? Me faire des potes ?

«- Plutôt crever !

- Comment ça ? Lança une voix féminine derrière mon dos.

- Oups. »

Je retire ce que j'ai dis... Espèce de ninja du dimanche.

Ai-je pensé à voix haute ?

Oui.

Je me retourne d'un coup sec pour me retrouver nez-à-nez avec une brunette qui me sourit gentiment. Je panique un peu, n'ayant plus l'habitude de voir des visages aimables tournés vers moi.

« - Tu veux venir voir le film avec nous ? Me propose-t-elle en faisant un signe de la main, à un gars dans le groupe.

- Euh... Je- Je n'en sais trop rien. Je ne préférai pas m'imposer. »

En gros non.

Et étant une grosse asociale de la vie je ne lui laisse même pas le temps de répondre que je détale tel Scooby-Doo qui a vu un monstre.

Ou qui a entendu le mot Crocs-Scooby... 

Certes, mais là j'opterai pour le monstre.
Je la laisse dans l'incompréhension la plus totale.

La pauvre quand même.

Même pas tu me fais culpabiliser toi.
Je sors par l'unique sortie que je connais-

Pour l'instant.

-c'est-à-dire la porte principale.

Je retiens que je dois te faire penser à explorer et exploiter le bâtiment.

Si tu veux...
Je prends le chemin menant au terrain de basket. Je contourne ce dernier ne voulant pas croiser Peter et ses amis.

Imagine il y a un beau gosse.

... Trop tard.
Je ne croise personne et poursuis ma ballade tout en grignotant mes gâteaux.

J'arrive à l'orée de la foret bordant l'immense domaine de l'école. Il y a de la marche pour l'atteindre mais tranquille. J'ai déjà marché sur de plus grande distance en moins de temps lors de mon service.

Une pute militaire ? J'adore.

Le pire c'est que c'est vrai, c'est bien la seule chose qui avait réussi à me calmer.

Le vent se lève dans les bois et la fraîcheur commence à se faire sentir. Je me suis quand même bien enfoncée entre les arbres. N'ayant aucune idée de l'heure et déjà quelques kilomètres dans les jambes, je décide de rebrousser chemin. Toute fois, un détail attire mon œil. j'aperçois entre les troncs, un mur de briques.

Les limites de la propriété...

Au moins je serai quel chemin prendre pour m'échapper discrètement.

« - Tu ne devrais pas être là tu sais.

Bon pour la discrétion on repassera...

Je me retourne, prise en flag et prête à frapper. Dans les films cette phrase n'annonce jamais rien de bon. Faut vraiment que j'apprenne à ne pas me couper du monde quand je te parle...

Ah maintenant ça va être de ma faute !

Tout à fais !

- Calme toi Anastasia, c'est juste moi.

Ce « juste moi » est en effet la Tornade. Elle me sourit, tout le contraire de ma gueule actuellement. Elle s'avance de quelques pas vers moi. Je ne bouge pas, j'attends qu'elle dévoile son jeu. Mais comme si elle lisait dans mes pensées elle poursuit.

- Je ne viens pas pour te faire la morale, tu es grande à présent.

Mon regard ne la lâche pas.

- Le professeur m'envoie te chercher. Il m'a dit où te trouver avant que tu ne te demandes si je t'ai suivie, poursuit-elle toujours son sourire aux lèvres.

-Hum... Ça se tient. Abdique-je quasiment impuissante dans ce lieu inconnu. »