Chapitre 9

PDV Okami

« Akiko, fais quelque chose ! , cria Terasaka.

— Je... je peux pas ! Il est très difficile pour un assassin de quitter le mode tueur-assoiffé de sang. Quand cela m'est arrivé, seuls mon Maître et Irina ont réussi à me faire revenir, avant que je ne me fasse tuer !

— C'est toi l'assassin ici ! Tu as forcément une idée !! », insista Nakamura avant de se tourner vers Karasuma.

L'angoisse me paralysait la gorge. Tout le monde voulait à tout prix que je trouve une solution, mais je ne pouvais même pas marcher ! Je n'allais jamais pouvoir intervenir. Blessée, j'étais redevenue Akiko, cette fille faible incapable de faire quelque chose, au pire moment.

« Qu'est-ce-que je peux faire ? Je ne peux pas marcher et au moindre mouvement, ma blessure me lance. Je dois forcément pouvoir faire quelque chose !! »

Mon regard de plus en plus paniqué se posa sur Karasuma, qui gardait un oeil sur la situation. Ma conversation avec lui, puis avec Irina, me revint en mémoire. J'étais clairement en état de faiblesse, dans l'incapacité d'attaquer ou de me battre. Okami ne pouvait rien faire. Mais, et si Akiko avait une chance ?

Présentement, la seule arme qui me restait était ma voix. Je l'utilisai pour attaquer, immobiliser ou assommer mon ennemi à distance. Okami était dans une démarche d'attaque dans un combat. Akiko avait toujours défendu les autres en priorité.

Et si j'utilisais ma voix en défense ? Et si, mon incapacité à pouvoir attaquer présentement, pouvait devenir une force ?

Irina avait dit que ma voix avait toujours réussi à m'apaiser et à l'apaiser elle quand elle allait mal. Alors, si j'essayais ? En défense, ma voix pourrait peut-être attirer l'esprit de Nagisa et le calmer pour que quelqu'un puisse le raisonner ensuite. C'était complètement fou, mais ma voix était la seule arme que je pouvais encore utiliser. Je l'avais toujours utilisé en attaque, et c'était peut-être là mon défaut. Avec de l'entraînement, elle pourrait servir en défense, sous différentes manières.

Les élèves échangeaient avec les deux profs, seul Karma gardait un oeil sur moi.

« Quelqu'un doit l'arrêter ! , s'inquiéta Koro.

— Karma... aides-moi à me lever.

— Tu es sûre de toi ?

— J'ai une idée en tête. Je sais pas si ça va marcher, c'est quelque chose que j'ai jamais fait et dont je viens de prendre conscience. Si cela marche, quelqu'un pourra le raisonner. Mais avant, il faut que quelqu'un attire son attention pour que j'intervienne.

— Je m'en occupe. », fit Terasaka.

Karma me releva de la même manière qu'un peu plus tôt et me fit avancer un peu, sans me lâcher. Terasaka lança une de ses matraques électriques, qui frappa le dos de Nagisa. Il sursauta et je pus intervenir. J'ouvrai la bouche et commençai à chanter.

https://youtu.be/o0UDdSFMTFs

Mon plan eut l'effet escompté, Nagisa ayant fermé les yeux pour mieux se concentrer sur la musique. Un léger sourire commença à apparaître, et Terasaka en profita pour terminer de le raisonner.

« Qu'est-ce-qui te prend Nagisa ? Tu t'enflammes beaucoup trop vite ! Quand ce taré a fait sauter les antidotes, tu m'as regardé avec pitié, je l'ai bien vu dans tes yeux ! Il faut que t'arrêtes, c'est pas la peine de te faire autant de soucis pour moi espèce de sale petit avorton ! Et puis, je suis sûr qu'avec un peu de repos, je me débarrasserai de ce foutu virus en un rien de temps !

— Terasaka, t'es aussi atteint ? , s'étonna Isogai.

— On sait tous que ce type est une ordure, mais si tu l'assassines, tu deviendras aussi un criminel ! T'es vraiment prêt à laisser filer les dix milliards de yens, simplement parce que t'as pété un câble ?!

— Terasaka a raison Nagisa ! Ne fais pas ça ! Ne fais pas les mêmes erreurs que moi ! A partir du moment où j'ai commencé à tuer, ma vie a complètement changé, et je le regrette aujourd'hui ! Je suis devenue une assassin par la force des choses, pas parce que je l'ai voulu ! Alors reprends-toi, pas besoin de le tuer physiquement pour en finir avec lui !!

— Ils ont raison ! Tuer cet homme ne t'apportera rien. Et si tu perds ton sang-froid, tu seras désavantagé ! D'ailleurs, il a beau parlé, il n'y connaît rien en antidotes ! Pour ça, on interrogera l'expert en poisons, voilà tout ! Et Akiko, Okuda et Ritsu pourront recréer cet antidote en un rien de temps ! Assommer ce type d'un bon coup de matraque suffira largement ! », tenta Koro.

Takaoka nous dit de la fermer, que sa vengeance n'aura aucun sens si le bleu ne tentait pas de le tuer. Pour laver son honneur, il allait l'humilier comme il le méritait, selon lui, et lui mettre la raclée de sa vie dès qu'il l'attaquerait.

« Ne l'écoute pas Nagisa ! La raclée de sa vie, c'est lui qui va l'avoir ! , dis-je.

— Nagisa, ramasse la matraque électrique de Terasaka ! La vie de cet homme ou la mienne... les paroles d'un sociopathe ou celles de Terasaka et Akiko... réfléchis bien à ce qui a le plus de valeurs à tes yeux !

— Tu as toutes les ressources nécessaires pour l'avoir sans le tuer Nagisa ! Si tu comptes utiliser ce savoir que je t'ai enseigné pour tuer, tu me déçois ! »

Nagisa tourna la tête au moment où Terasaka s'effondrait. Kimura et Yoshida le rattrapèrent. Il était brûlant de fièvre et c'était un miracle qu'il ait tenu jusqu'ici.

« Vas-y Nagisa ! Met cette ordure K.O. T'as pas besoin de le tuer ! », l'encouragea Terasaka malgré son état.

Le regard du collégien redevint enfin normal, sans trace de rage.

« Je ne te décevrai pas Akiko. », dit doucement Nagisa.

Il ramassa alors la matraque et la rangea à sa ceinture. Ainsi, il comptait utiliser cette technique... il était décidément rusé et malin.

Couteau en main, Nagisa retira sa veste, qui s'envola. Kayano était inquiète, parce que le bleu avait quand même rangé la matraque.

Takaoka dit qu'il était rassuré que Nagisa compte bien utiliser la lame, avant de préciser qu'il avait encore quelques ampoules d'antidotes en réserve et que, s'il les voulait, il devrait le tuer. Si Karasuma ou nos amis cachés en bas venaient les déranger, il détruirait les ampoules. Il ne semblait plus me considérer comme une menace maintenant que j'étais blessée et, honnêtement, je trouvais aussi. Il raconta que cet antidote demandait un mois de préparation. Il n'y en aurait pas assez pour tout le monde mais c'était notre dernier espoir d'en sauver quelques uns selon lui. Enfin, ce serait valable s'ils étaient vraiment infectés.

« Ne t'inquiète pas, nous, on sait que tu représentes une certaine menace, peu importe ton état. Il ne s'en rend pas compte, mais même comme ça, tu pourrais le tuer en lançant un couteau ou en tirant une balle, car cette blessure ne diminue en rien ta précision en lançant une lame ou en visant avec un pistolet. Mais reste tranquille, d'accord ? , me rassura Karma.

— Je n'ai pas d'autres choix de toute manière... »

Il me rassit sur le sol et s'accroupit à côté de moi. Koro demanda alors à Karasuma de tirer sur Takaoka s'il jugeait que la vie de Nagisa était en danger. Le poulpe était tout aussi doué que moi en terme d'anticipation, voire plus. S'il disait ça, c'était que la situation était critique. Il suffisait de regarde Takaoka et Nagisa. Comme je l'avais remarqué plus tôt, on avait vaincu les trois assassins parce qu'on leur avait imposé notre rythme. Mais là, c'était Takaoka qui menait le bal. Si Nagisa tentait de le tuer en premier, c'était la fin. La situation était critique, mais elle le serait encore plus si nos camarades étaient réellement malades.

Le bleu commença à avancer, mais Takaoka courut et lui donna un coup de pied dans le ventre qui l'envoya plus loin. Nagisa toussa avant de se relever. Il tenta de l'attaquer mais l'ancien militaire l'esquivait et lui renvoyait la pareil avec une force inouïe. J'espérais que les fois où je n'avais pas retenu ma force sur le bleu seraient suffisantes pour lui permettre d'encaisser.

Il continua à rouer de coups le bleu, qui saignait par endroit. Nagisa finit par tomber au sol, se tenant le ventre. Hayami dit qu'il n'était pas de taille et Takaoka sortit un autre couteau (il en a combien ?!) afin de se battre.

« C'est bien Nagisa, continue, tu y es presque ! , soufflai-je.

— Tu veux rire Akiko ? Il est en train de se faire massacrer ! , me murmura Karma.

— C'est qui l'experte en assassinat ici ? Moi, alors tais-toi. Je sais parfaitement ce qu'il est en train de faire. », répondis-je sèchement, trop concentrée sur le combat pour faire attention à mon ton.

Nagisa se releva et essuya sa bouche. Takaoka annonça qu'il allait lui trancher les membres et l'empailler avant de le garder avec lui comme un pantin. Cet homme était vraiment devenu fou !

Kayano supplia Karasuma de tirer, mais Terasaka et moi lui dirent d'attendre.

« Qu'est-ce-que vous avez tous les deux, à vouloir le laisser à son triste sort ?! En voyant ça, moi aussi ça me démange d'aller combattre ! , s'exaspéra Karma.

— Cela se voit que tu loupes beaucoup d'entraînements. Vu que tu as pris l'habitude de le faire, ce n'est pas étonnant que tu saches pas, rétorquai-je.

— Nagisa n'est pas au bout de ses ressources. Il cache encore un atout et son adversaire n'en a aucune idée, approuva Terasaka.

— D'ailleurs, c'est exactement ce qu'il prépare depuis tout à l'heure, depuis qu'il a rangé la matraque."

Flaskback

« Alors, c'était ça, la technique secrète de Lovro ?

Oui Nagisa, et je peux te dire qu'elle m'a sorti d'un mauvais pas plus d'une fois. », souris-je.

Lovro expliqua qu'il avait créé cette technique quand il était encore assassin professionnel, quand il était en très grand danger. Elle n'était pas utilisable en tout temps et devait réunir trois conditions : avoir deux armes, l'ennemi devait être un expert en manière de combat et enfin il devait avoir une idée précise de ce qu'était la peur de se faire tuer.

« Une technique spéciale n'est pas forcément mortelle Nagisa, cela dépend du but et de la nature de cette technique. Mais il est naturel pour un assassin d'abattre sa cible. Comme la réalité réunit rarement ces trois conditions, mon Maître a inventé cette technique spéciale qui permet de créer les conditions idéales en cas de danger, racontai-je.

Son but est de tuer à coup sûr. », confirma Lovro. « Et pour t'en assurer, tu dois exécuter le mouvement le plus vite, le plus loin et le plus fort possible. »

Fin Flashback

Nagisa sourit légèrement. Toutes les conditions étaient réunis, et le bleu était passé en mode tueur. Il avança doucement, comptant se servir de Takaoka comme cobaye. Le soldat était apeuré, et n'osait pas bouger, redoutant ce que le jeune lui préparait. Il réussit tout de même à se mettre en garde.

L'instant propice, c'était quand Takaoka était quasiment à portée du couteau. Plus Nagisa s'avançait, plus le soldat se concentrait sur la lame. Le bleu lâcha le couteau, que Takaoka suivit du regard, n'ayant pas encore compris que c'était un leurre.

« Oui, c'est bien Nagisa. Frappe de toutes tes forces ! », murmurai-je.

Il leva les bras et tapa dans ses mains, produisant un son fort qui sembla réduire à néant le moral de Takaoka. Il tomba en arrière, demandant ce que c'était. Nagisa dégaina alors sa deuxième arme, car un vrai assassin sait toujours profiter du moment opportun. Il lui porta le coup de grâce en l'électrocutant sous le bras. Takaoka cria. Le bleu venait encore une fois de l'avoir.

Alors que le fou tombait à genou, Nagisa ramena son bras vers lui. Toute la classe était choquée, et Karma n'y faisait pas exception.

« Ouais Nagisa !! Bien joué !! Je suis fière de toi !!! Finis-le avec une bonne décharge dans le cou et il tombera aussitôt dans les pommes !! », criai-je, excitée par ce succès.

Le bleu me sourit et le rouge me força à me calmer, car je risquais d'aggraver ma blessure.

Avec la matraque, Nagisa releva la tête de Takaoka et colla l'arme sur sa gorge. Il sourit et remercia le soldat avant de l'électrocuter. Il tomba au sol.

Tous les élèves crièrent de joie, moi la première. Malgré ma blessure, je trépignai de bonheur, fière de lui. Karma soupira faussement en me voyant comme ça. Il me souleva en princesse.

« Karma ? Qu'est-ce-que tu fais ? Je peux marcher !

— Tu peux sautiller, oui. Mais si tu veux aller voir Nagisa, t'as pas le choix, rétorqua le rouge.

— Pfff... »

On rejoignit alors Nagisa, par un autre chemin que Karasuma venait de trouver. Tous allèrent prendre des nouvelles du bleu et Koro le félicita. Il avait été vraiment stressé mais il était soulagé de voir qu'il était sain et sauf. Le collégien le remercia et les rassurèrent sur son état, avant de demander ce qu'on allait faire car les ampoules qu'il avait récupéré ne suffirait pas.

« T'en fais pas, d'ici quelques jours, ils seront comme neufs, dis-je simplement.

— Attends, quoi ? , s'exclama Karasuma.

— Nos camarades ne sont et n'ont jamais été infectés par un quelconque virus artificiel, comme le prétendait Takaoka. Ils n'ont ingéré aucun poison, et ils vont tous très bien malgré leur état actuel.

— Comment tu sais ça ? Et depuis quand ? , demanda Isogai.

— Depuis le début. J'ai utilisé une technique que mon Maître m'a apprise pour déterminer quel type de poison ils avaient ingéré, afin de savoir quel antidote fabriquer si jamais on arrivait pas à le récupérer. Mais il n'y avait aucune trace de poison dans leur organisme. Ils n'ont rien. Je ne sais pas qui a remplacé le poison par un truc inoffensif, mais Takaoka ne semblait pas au courant.

— Et tu as gardé le secret si longtemps ?! , me reprocha Karma.

— Oui. Je voulais que vous montriez à celui qui tirait les ficelles ce qu'il en coûtait de s'en prendre à des assassins, et c'est exactement ce qu'il s'est passé. C'est pour ça que j'ai renoncé à intervenir quand Karma m'a dit qu'il allait s'occuper du blond, c'est pour ça que je n'ai fait que tirer une balle dans la jambe de Smog, c'est pour ça que je n'ai fait qu'immobiliser le tireur de tout à l'heure. Je voulais que vous montriez de quoi vous étiez capables, et cela a plutôt bien fonctionné ! De plus, si je l'avais dit devant Takaoka, la suite des événements aurait été encore plus imprévisible.

— Je passe pour cette fois, mais je te prierai de bien vouloir me le dire la prochaine fois Okami, me dit Karasuma.

— Pas de soucis, je vous préviendrai tous le prochaine fois. »

Karasuma dit ensuite qu'on allait commencer par partir d'ici, puisqu'il avait appelé un hélicoptère.

Les trois assassins nous rejoignirent alors et confirmèrent ce que j'avais dit. Tous se mirent en garde, au cas où ils voudraient attaquer. Nagisa se plaça devant Karma, qui me tenait toujours. Ils acceptèrent d'en rester là, car venger le boss ne faisait pas partie de leur contrat.

L'expert en poisons révéla alors que ce que les élèves avaient ingurgité était simplement une bactérie améliorée qui provoquait une indigestion alimentaire, qui deviendrait moins virulente d'ici trois heures avant de disparaître sans que nos camarades n'aient la moindre séquelle. Takaoka lui avait demandé d'utiliser ce qu'il y avait dans le tube que Smog nous montrait, s'il lui avait obéi, nous aurions été mal barrés. Le blond dit alors qu'ils s'étaient concertés tous les trois avant d'utiliser ce virus. Comme Takaoka avait déjà fixer une échéance, il n'avait pas besoin de négocier en utilisant un virus mortel. Les effets de l'intoxication avaient suffi à faire croire que nous étions en danger.

« Enfin, sauf pour la louve ici présente. Cette petite est une assassin pure et dure, qui ne se laisse pas démonter par la situation, qui sait utiliser ses enseignements pour découvrir la vérité et qui arrive à manipuler ses adversaires avec talent.

— On ne me dupe pas si facilement. Et quand je sais que je peux utiliser ce que j'ai appris pour en savoir plus, je n'hésite pas.

— C'est pour ça que tu étais si assurée en disant à Takaoka que vous recréeriez l'antidote rapidement, et que tu n'as pas réagi quand il a fait explosé les antidotes.

— J'ai toujours un coup d'avance sur mes adversaires, mon cher Karma. », dis-je avec un clin d'oeil.

Fuwa leur demanda s'ils pouvaient se permettre de désobéir aux ordres de l'employeur quand ils étaient payés, ce à quoi l'assassin au flingue répondit que si elle croyait qu'un pro était prêt à tout pour de l'argent, elle se trompait.

« Takaoka n'avait sûrement aucune intention de nous remettre l'antidote, alors même si les assassins font de leur mieux pour satisfaire leur employeur, ils ne veulent généralement pas se retrouver meurtriers d'une bande de collégiens qui n'avait tué personne. Ces trois-là avaient le choix entre ça et risque leur réputation. Dans ce genre de cas, on préfère risquer notre réputation car les assassins ont une certaine éthique. On essaie de faire le moins de dégâts collatéraux possible, et on évite de tuer des innocents et des enfants. On ne le fait que si on se retrouve complètement au pied du mur. De plus, risquer leur réputation était le moins dangereux par rapport à leur avenir dans la profession, expliquai-je.

— C'est pour cette raison qu'aucun de vous ne mourra aujourd'hui. », dit Smog en lançant une boîte pleine de gélules à Nagisa. « Donnez ces pilules énergisantes aux malades et laissez-les se reposer. Cela fait tellement de bien que les gens m'écrivent même des lettres pour me remercier. »

Les trois assassins furent appréhendés afin d'être interrogés par le gouvernement et Karasuma accepta de croire à leurs dires, puisque je lui avais confirmé qu'ils n'étaient pas malades. Ils n'avaient pas le choix mais ils leur demandèrent de faire vite, ayant un boulot la semaine suivante. Takaoka fut embarqué dans l'hélico, sur un brancard.

« Bah alors, tu ne cherches même pas à prendre ta revanche ? Pourtant je pensais que tu me détestais assez pour avoir envie de me tuer ! », intervint Karma, s'adressant au blond.

En même temps, puisqu'il me portait, je sortis mes tubes de wasabi et de moutarde et on prit tous les deux notre air de diable.

« Ma foi, je n'ai tué personne par simple rancune personnelle ! »

Il donna une tape sur la tête de Karma, qui afficha un air étonné qui me fit pouffer de rire.

« Ma foi, j'attendrai le jour où un employeur me demande de t'assassiner. D'abord, ma foi, il faut que tu deviennes quelqu'un d'assez important pour qu'on souhaite ta mort.

— Vous voilà donc prévenu, bande de mioches. Si vous voulez qu'on vienne vous tuer, devenez quelqu'un d'important. », dit celui au pistolet. « Je vous en fait la promesse : quand ce jour viendra, on vous fera la totale ! »

L'hélicoptère s'envola et on regarda le ciel. Je n'arrêtai pas de rire et cela agaçait de plus en plus le rouge.

« Arrêtes si tu ne veux pas que je te lâche.

— T'es quand même pas sérieux ?

— Si.

— Pfff... t'es vraiment pas drôle...

— Vous avez vraiment une relation bizarre... », fit remarquer Nagisa, blasé.

Un autre hélico arriva et nous ramena à l'hôtel, clôturant notre mission d'infiltration.

« Terasaka, Akiko, je tenais à vous remercier pour m'avoir ramené à la raison. J'ai failli faire une grave erreur.

— Avec un élève en moins, cela aurait été encore plus dur de buter ce poulpe, affirma Terasaka, ce qui fit ricaner Karma, assis à côté de moi et veillant à ce que je ne tombe pas.

— Dans un sens, il a raison. Mais je suis fière de voir que tu nous as écouté. Je n'aurais pas aimé qu'un autre de mes élèves utilise ce que je lui ai appris à de mauvaises fins., dis-je en jetant un coup d'oeil au rouge, qui fit un sourire gêné.

— Tu as eu d'autres élèves ? , voulut savoir Isogai.

— Un en réalité, avant que je devienne une assassin. Mais on en parlera une autre fois.

— Alors, parlons d'autre chose. », proposa Nakamura. « Parle nous de ta technique.

— Quel technique ?

— Pourquoi t'as rien dit sur ta voix ? Elle est tellement belle ! , ajouta Kayano.

— Tu exagères, j'ai juste fait ce que j'avais à faire. D'habitude, je l'utilises pour immobiliser ou assommer mon adversaire, je pensais pas que cela marcherait. Mais ma voix aide Irina à se calmer quand elle est sur les nerfs, alors je me suis dis que je devrais peut-être essayer de l'utiliser d'une autre manière qu'en attaque.

— Et cela a marché. Ta voix était si envoûtante que mon esprit n'a pu que t'écouter, sourit Nagisa.

— Eum... je... oh ! Regardez, on arrive ! », dis-je pour changer de sujet.

Aucun ne fit de remarques et, une fois descendus, on annonça la bonne nouvelle aux autres. Karasuma m'a soigné et on a tous dormi d'un sommeil de plomb cette nuit-là, on ne s'est réveillés que le lendemain soir.

On se retrouva alors sur la plage, tous en survêtements. Karasuma et le gouvernement avaient enfermé Koro dans un bâtiment pour tenter de le tuer quand il reprendrait forme, mais je doutait que cela réussisse. Tous se demandaient s'ils seraient aussi balèzes que lui dans dix ans.

« En tout cas, l'une des plus grosses révélations de ce voyage a été Akiko ! , s'exclama Kayano.

— Hein ? , dis-je, en clopinant avec les béquilles offertes par l'hôtel.

— Oui. On te croyait tous insensible, et on pensait que tu nous aidais uniquement pour pouvoir tuer Koro plus vite. Mais en réalité, tu n'es pas comme ça. Tu as révélé beaucoup plus ce que tu ressentais pendant cette mission, et même quand tout était perdu et que tu étais dans un état de faiblesse, tu as tout donné pour nous soutenir et nous protéger. Tu as même laissé Karma t'aider, alors que tu semblais le détester ! Tu nous as soutenu et encouragé, tout en nous protégeant, expliqua Isogai.

— Et malgré les apparences, Madame Pouffe est impressionnante, ajouta Kataoka.

— Mais ça, je le savais déjà. D'ailleurs, je vais aller la voir. A plus tard ! »

Ils me saluèrent et continuèrent leur discussion.

Je la rejoignis en clopinant et elle me prit dans ses bras avant de d'assurer que j'allais bien. Il eut alors une explosion et Koro nous rejoignit. Ce n'était pas étonnant qu'ils l'aient raté.

Il s'excusa de nous avoir mis en danger avec sa nullité avant de nous féliciter pour avoir gérer la situation. Il était temps de profiter du séjour, même si nous partions le lendemain. Il ne voulait pas gaspiller une seconde car c'était notre seul été ensemble, alors Karma essaya de lui tirer dessus. Tous lui tirèrent dessus, sauf moi puisque je ne pouvais pas à cause des béquilles. Tous retirèrent leurs survêtements, étant en maillot dessous hormis Kayano qui n'y avait pas pensé, et allèrent dans l'eau.

« Tu sais ma chérie, cette classe semble vraiment te faire du bien. Tu as trouvé la réponse à tes questions ? , me sourit Irina.

— Je crois que oui. Je suis contente de savoir que mes leçons ont pu servir, au final. Karma ne les a jamais oublié, même s'il ne les appliquait pas toujours, et Nagisa ne semble pas vouloir les trahir quand il est conscient de ses gestes.

— Et donc, tu leur as dit pour ta voix ?

— Pas vraiment. Ils savent que je chante puisque j'ai utilisé ma voix pour aider Nagisa, mais je ne veux pas trop leur en dire tout de suite. Je ne chanterai pour les autres que dans un cas d'extrême urgence. La chanson est et restera mon jardin secret, je veux que le moins de monde soit au courant. »

Elle hocha la tête, compréhensive, avant d'aller rejoindre Karasuma. Je me dirigeai alors vers Nagisa.

« Comment ça va, moralement ? , lui demandai-je.

— Bien, grâce à toi et à Terasaka. Oh, et à tes enseignements aussi. J'y resterai toujours fidèle, crois-moi. Mais toi, ça va ? Tu t'es quand même pris un couteau à la place de Kayano.

— Bah, t'inquiète pas. Y'a rien de grave et j'ai vécu pire.

— Tant mieux, enfin je suppose. Et ne t'inquiète pas, je vais convaincre les autres de te laisser tranquille avec ta voix, tu nous en parleras quand tu le souhaiteras.

— Merci Nagisa.

— Ce combat m'a appris beaucoup de choses. Il existe de fortes pulsions meurtrières qu'il vaut mieux refréner et il est primordiale d'avoir des amis prêts à nous ramener à la raison, dans ce genre de situation. Takaoka m'a appris la douleur des coups, que tu avais déjà commencé à m'enseigner, et la peur au combat.

— Il existe deux types de pulsions meurtrières : celles que tu contrôles, et celles qui te font perdre la raison. Celles que tu contrôles se manifestent quand tu passes en mode assassin, les autres quand tu te laisses submerger par la rage et le désespoir.

— Nagisa, tu t'es bien battu. », dit Koro en posant un tentacule sur chacune de nos tête.

Le bleu sourit doucement, et on regarda l'océan.

« Akiko, ce séjour a permis à tes camarades de mieux te connaître. Tu as révélé avoir un bon leadership, la faculté de garder son sang-froid dans presque n'importe quel type de situation et un fort instinct de protection. Tu as révélé que la vie de tes camarades t'importait plus que ce qu'ils croyaient, et que leur bien-être moral était plus important que tes pulsions d'assassin. A l'avenir, essaie de montrer cette partie de toi plus sociable et souriante que ton côté assassin que tu montres toujours.

— Je vais essayer. De toute manière, tant que je suis en béquilles, je peux pas faire grand-chose en tant qu'assassin. »

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