Chapitre 8
PDV Okami
« Quinze... non, ils sont seize. Vu leur respiration, ils ne doivent pas avoir plus de quinze ans. », fit l'assassin entré dans la pièce.
Malgré l'obscurité, je vis les visages des élèves se trouvant dans la même ligne que moi devenir pâles.
« J'avoue que je suis surpris. Tous ceux qui ont échappé au poison sont venus. »
L'assassin tira dans quelque chose qui fit un bruit de verre en se cassant, sûrement un projecteur. Quelques élèves sursautèrent.
« Je tiens à vous prévenir. Cette salle est totalement insonorisée. Je vais tous vous massacrer et personne n'entendra vos appels à l'aide. Vous n'êtes pas préparés à tuer un adversaire comme moi ! »
Je calai mon pistolet entre deux sièges et me plaçai de sorte à avoir une vue sur la scène, le canon prêt à tirer une balle dans la tête de cet assassin.
« Eux ne le sont peut-être pas, mais moi oui ! , pensai-je.
— Un conseil, rendez-vous sans résister et inclinez-vous devant- »
Une balle l'interrompit, Hayami ayant sûrement essayé de le désarmer. Cependant, la trajectoire n'était pas idéale et cela ne fit qu'attirer l'attention du tueur sur elle. De puissantes lumières s'allumèrent alors, nous éblouissant. Cela me fit tomber sur les fesses, puisque j'étais en première ligne, à attendre le bon moment pour tirer. Karma me demanda du regard si ça allait, et j'hochai la tête en guise de réponse.
« Finalement, ce boulot est bien plus savoureux que je ne l'avais anticipé. », fit l'assassin en ricanant.
Avec le contre-jour, on ne voyait plus rien. Ma voix ne ferait que briser le verre des projecteurs. Il nous fallait une autre stratégie.
« Je me sens bien aujourd'hui et mon flingue est délicieux ! », fit l'assassin en tirant vers Hayami, qui put se retirer de la trajectoire à temps. « Je mémorise toujours les endroits d'où on m'a tiré dessus. Je suis un ancien militaire, mon expérience dans l'armée m'a appris à localiser mes ennemis avec précision, j'ai aussi développé l'art de vérifier l'efficacité d'une arme grâce à son goût. »
Il sembla sucer son flingue (okay...).
« En toute logique, j'imagine que vous avez dû voler un deuxième pistolet.
— Ouais, mais j'en ai plein d'autres, t'en fais pas, pensai-je.
— Hayami, restes où tu es. Tu as bien fait de ne pas chercher à tirer Chiba ! L'ennemi ne t'a pas encore localisé.", retentit la voix de Koro.
Mais il est devenu fou ??
« Je vais surveiller et vous donner des instructions. Attendez tous mon signal avant d'agir ! », continua le poulpe.
L'assassin sembla regarder autour de lui avant de tirer sur l'armure de Koro, qui se trouvait devant l'assassin. Les balles rebondirent.
« Tu es un tireur aguerri face à de simples collégiens. C'est normal que tu ais un petit handicap. »
Il était en train de l'énerver, pour les déstabiliser.
« Kimura, déplace-toi de cinq rangs à gauche ! Terasaka, pars trois rangs à gauche et Yoshida trois rangs à droite. Il y a maintenant un angle mort ! Kayano, avance de deux rangs ! Karma et Fuwa, huit rangs à droite ! Isogai, cinq rangs à gauche ! »
Il nous repositionnait pour perturber l'assassin.
« Je doute que cela suffise... à chaque instruction, il donne notre nom et notre position. Il va pouvoir tout retenir, songeai-je.
— Elève numéro douze, écoute-moi bien ! Va un rang à droite et tiens-toi prêt ! Numéro quatre et six, filmez la cible entre les sièges. Relayez toutes les images à Chiba en passant par Ritsu ! Queue-de-cheval, avance au premier rang à gauche ! Le fan de moto, avance de deux rangs à gauche ! Celui qui est allé au Maid café recommandé par Takebayashi et qui a eu peur de kiffer grave, fais du bruit pour perturber l'ennemi !
— C'est bon ! Pas besoin de le dire à tout le monde ! Et puis, comment vous savez que j'y suis allé ?! , s'énerva Terasaka.
— L'améthyste de glace, fais comme tu le sens ! », me dit Koro.
Je souris. Parfait !
« Tiens-toi prêt Chiba, ça va bientôt être le moment de tirer. »
Profitant de la diversion de Terasaka, je me levai et restai dans l'ombre pour rejoindre le derrière de la scène. Je me glissai derrière les projecteurs, ayant ainsi une vue parfaite sur l'assassin.
« Après mon prochain signal, tire quand tu le sens ! , ordonna Koro à Chiba.
— Merde, il est où ?!, s'énerva l'assassin.
— Hayami, seconde-le en fonction de la situation. L'objectif principal est d'empêcher la cible d'agir. Tout est prêt pour donner l'assaut, mais avant qu'on se lance, je voudrais vous donner un dernier petit conseil. Ce n'est un secret pour personne, vous m'avez raté de peu un peu plus tôt dans la journée, et depuis, j'ai remarqué que vous doutiez de vos capacités. Comme vous ne vous plaignez jamais en cas de problème, les gens pensent que vous allez bien et ont souvent tendance à se décharger sur vous. Même quand vous êtes en détresse, personne ne le remarque. Ne vous en faîtes pas, tout ira bien. N'oubliez pas ce qu'Akiko a dit, cela arrive d'échouer. Vous n'avez pas à supporter la pression tous seuls. Si jamais vous le ratez, ce n'est pas grave. Passez simplement votre arme au hasard à un de vos camarades de sorte que la cible ne sache jamais qui va lui tirer dessus. Et faites confiance à notre dernière recrue, elle saura où, quand et comment tirer. Elle sera là pour arranger les choses. Vous vous êtes tous entraînés très durs, vous avez essuyé des échecs mais vous n'avez jamais baissé les bras. Vous pouvez y arriver, n'oubliez pas que vos camarades ont traversé les mêmes épreuves. Détendez-vous et appuyez sur la détente. »
Ce sale poulpe me faisait confiance pour faire en sorte que les choses se déroulent de la meilleure des manières. Je ne devais pas échouer, et je ne comptais pas. Après tout, cela faisait au moins deux ans que je n'avais pas échoué dans une mission, et je ne comptais pas ajouter celle-ci sur cette liste.
« Bon, il est temps d'agir ! Vas-y numéro douze, lève-toi et tire !! »
Une silhouette se leva et l'assassin tira, mais c'était une marionnette. Ritsu dit que c'était le moment de viser. Je tirai au sol, pour attirer l'attention de l'homme, qui se retrouva ébloui par les spots. J'accrochai mon grappin au sol et tirai de toutes mes forces pour créer un trou. Je pris ensuite appui sur les poutres qui maintenaient les projecteurs en l'air. Je me balançai pour prendre de l'élan et lui donna un coup de pied dans la tête, le faisant basculer dans la fosse ainsi créée, avant d'atterrir gracieusement au sol, accroupie. Chiba tira pour faire céder la fixation des projecteurs et Hayami le désarma avec une balle. Il s'évanouit, assommer par les projecteurs. Tous les élèves sortirent pour le ligoter.
Karasuma réprimanda Koro sur les risques qu'il nous avait fait prendre mais le poulpe lui sortit une leçon sur le fait qu'il était difficile de grandir tout seul et blablabla. Les élèves félicitaient Chiba et Hayami de leurs tirs, qui se tcheckèrent du coude.
« Akiko, bien joué pour l'avoir immobilisé.
— C'était rien Nagisa, mais merci. », souris-je en rangeant l'arme.
On se remit en route et Karasuma fit s'évanouir un garde, heureux d'avoir retrouvé la liberté totale de ses mouvements, bien qu'il n'étais qu'à la moitié de sa force, n'ayant pas recouvré le reste. Sauf que la moitié de sa force, cela faisait plus que celle de la plupart des élèves, et de loin.
Il ne nous restait plus qu'à franchir les escaliers menant au dernier étage. On était presque à court de temps. Koro annonça qu'il discernait mieux qui tirer les ficelles depuis le début.
« Oui, moi aussi. Il emploie mal ses tueurs à gages, car surveiller et défendre un lieu n'est pas de l'assassinat. Dans un autre contexte, nos adversaires auraient été bien plus redoutables.
— Oui, c'est vrai. Ce type a touché sa cible en plein dans le mille en un temps record, fit remarquer Chiba.
— Pareil pour toi Karma. Si le blond t'avait approché de dos un jour ordinaire, il t'aurait tué avant même que tu n'ais le temps de réagir, et même Akiko aurait eu du mal à m'en sortir face à lui, ajouta Koro.
— C'est possible, je suis obligé de l'admettre, reconnut Karma.
— Le boss final n'est donc pas un vrai assassin. Mais restez sur vos gardes. Vous avez pu voir avec Takaoka que même quelqu'un qui n'est pas un assassin peut être redoutable. », terminai-je.
Karasuma donna des instructions à tout le monde, pendant que Nagisa discutait avec Terasaka, qui semblait mal en point.
« Il a dû être infecté. Son système immunitaire semble être plus solide que celui des autres, c'est pour ça qu'il a tenu si longtemps. »
On se mit en route, courant pour arriver à temps. On finit par arriver à la chambre qui devait être le centre des opérations. Karasuma était devant, en éclaireur. Il nous fit signe d'avancer et on lui obéit en silence, en mode Namba, la technique de marche des ninja. On s'approcha du fauteuil entouré d'écrans.
Je dégainai en douceur une arme à feu, afin de ne pas faire de bruit. Une valise avec une bombe se trouvait juste à côté du fauteuil. L'antidote devait être là. Karasuma nous fit signe et on avança, lui et moi armés. Si jamais il nous repérait, on devait lui tirer dans le bras afin qu'il n'appuie pas sur le détonateur. Les autres élèves devront se jeter sur lui et l'immobiliser. On était sur le point d'agir quand une voix bien connue s'éleva.
« Ça me démange ! Chaque fois que je repense à ce moment, ça me démange. Mais c'est un cercle vicieux. Comme mes plaies sont toujours exposées à l'air libre, elles me font de plus en plus souffrir. »
Pourquoi il a fallut qu'on retrouve ce fou pareil ?!
Sans hésiter, je levai mon arme, prête à tirer dès qu'il se retournerait. Il devait mourir pour tout ce qu'il avait fait.
Il jeta alors plein de détonateurs, faisant lâcher des cris de surprise à tout le monde. Il nous dit alors que, ayant prévu de tuer un poulpe se déplaçant à mach 20, il avait des télécommandes de rechange au cas où il y aurait un problème avec la première. Même à terre, il pourrait encore appuyer sur le bouton.
« Bon, très bien, tu sais qu'on est là ! Maintenant, sois un homme et regarde-nous en face Takaoka ! A moins que tu n'ais peur d'une petite classe de collégiens. Honnêtement, à ta place, j'aurais peur ! Je vais te faire souffrir lentement, pour te faire payer tout ce que tu as fait, avant de te tuer dans des souffrances encore plus atroces ! , dis-je, étant passée en mode tueuse.
— Je comprends mieux, cela faisait un moment qu'on avait perdu le contact avec trois tueurs et un fonctionnaire. Ce dernier a disparu sans laisser de trace et a pris avec lui les fonds secrets du ministère allouées aux assassinats ! Dans quel but est-ce-que tu fais tout ça ?! »
Takaoka se leva et nous fit face. Il semblait fou, et les paroles qu'il sortit me le confirma quelque peu. Il nous obligea à tous aller sur le toit, nous rappelant que nos amis étaient en vie uniquement grâce à sa miséricorde.
« Ils ne sont même pas réellement malades ! », pensai-je. « A moins que... à moins qu'il ne sache pas qu'ils ne sont pas contaminés par un virus ! »
On monta donc sur le toit. J'avais baissé mon arme, mais je la gardai en main. Je n'approuvais pas du tout ce qui était en train de se passer. Takaoka nous imposait son tempo, comme nous avions pu le faire avec les trois assassins. Le big boss allait être dur à battre...
Karasuma était en train de réprimander son ancien collègue mais il lui répondit qu'il savait ce qu'il faisait.
« Mais pourquoi on s'embarrasse à discuter ? Une balle dans la tête et cet enfoiré ne respirera plus !
— Du calme, l'assassin. Si tu appuies sur la détente, je fais exploser les antidotes. Tu ne voudrais pas que vos petits amis meurent quand même ? Quoique, tu es une assassin pure et dure, tu dois sûrement t'en ficher de ces gamins. »
Je serrai la mâchoire. Ma main me démangeait, je voulais presser la détente. Après tout, nos camarades n'étaient même pas réellement malades. Pourquoi je continuais à m'embêter à le cacher ?
« Si je révèle ça maintenant, il va devenir encore plus fou. C'est plus prudent qu'on attende de voir ce qu'il va se passer. », songeai-je à contrecoeur.
Bien malgré moi, je rangeai mon arme. De toute manière, j'en avais d'autres sous la main, que je pouvais utiliser à la moindre occasion.
Takaoka nous expliqua alors le plan qu'il avait imaginé, si Kayano et Nagisa avaient apporté le poulpe comme prévu. Il aurait plongé Koro et Kayano dans une baignoire remplie de balles anti-sensei avant de les recouvrir de ciment. Pour retrouver sa forme normale, sans toucher les billes, il aurait dû provoquer une explosion qui aurait tué Kayano. Mais comme Koro aimait trop ses élèves, il n'aurait rien fait et se serait laissé fondre sans résistance
« On a bien fait de venir alors, il aurait très bien pu tuer Kayano ! C'est un vrai monstre ! Même le pire des assassins vaut mieux que lui. Par éthique, nous ne tuions que ceux qu'on visait, en évitant de tuer le plus d'innocents possibles. On ne tuait des gens innocents, et encore plus des enfants, que très rarement, quand il n'y avait pas d'autres solutions. Mais lui, il n'aurait pas hésité à tuer Kayano s'il avait pu tué Koro. Il y avait des tas d'autres plans qui n'auraient pas impliqué cela. », pensai-je.
Que nous soyons tous là ne changeait rien, c'était lui qui commandait selon son humeur, qui décidait qui allait vivre et qui allait mourir. Et vu la folie qui semblait s'être emparée de son esprit, nulle doute que la suite allait être un carnage si nous ne suivions pas ses ordres.
Koro s'énerva, mais Takaoka dit que nous n'avions pas le choix, que ce qu'il nous ferait subir serait toujours plus humain que ce qu'il avait enduré à cause de nous. C'est ça oui.
« Essaie de te calmer. On sait que tu veux le tuer, et moi aussi. Mais ce n'est pas le bon moment, et on a besoin que tu sois calme pour nous aider. Si tu perds le contrôle, on pourrait très bien tous mourir. Alors, prend sur toi et reste calme. On ne rendra pas les armes sans combattre. », me souffla Karma.
Je soupirai doucement et hochai la tête. Il avait raison. Les élèves avaient besoin que mon cerveau soit pleinement lucide pour trouver une solution au bon moment.
Takaoka voulait humilier Nagisa, comme il l'avait humilié peu après mon arrivée. Quand il le pointa du doigt, je me mis devant Nagisa, faisant clairement comprendre à ce fou qu'il allait devoir me passer sur le corps avant ça.
« Quelle histoire. Si je comprends bien, tu as fait venir Nagisa jusqu'ici uniquement pour assouvir ta vengeance. », sourit légèrement Karma. « Avec ton gabarit, tu serais vraiment satisfait si tu le battais ? Ce serait sûrement plus divertissant de te battre contre Akiko ou moi.
— Espèce de pauvre cinglé ! Je te rappelle que c'est toi qui avais imposé tes règles et malgré tout, Nagisa a gagné ! De toute façon, même si t'avais gagné ce jour-là, cela n'aurait rien changé, à part peut-être pour toi. Je peux t'assurer que tout le monde te détesterait autant aujourd'hui et qu'Akiko t'aurait sûrement fait la peau depuis longtemps ! , cria Terasaka.
— Je me fous de votre avis, bande de gamins insignifiants ! Et n'oubliez pas que j'ai le pouvoir de tuer la moitié de votre classe simplement en appuyant sur ce bouton !
— Cela dépend. J'ai plus d'un tour dans mon sac Takaoka, et je sais bien plus de choses que je n'en dis. Je ne serais pas si sûre de moi à votre place. Même si vous les faites exploser, même s'il faut un an pour préparer ces antidotes, Ritsu, Okuda et moi réussirons quand même à recréer l'antidote en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouf.
— Qu'est-ce-que tu sous-entends ?!
— A toi de voir, c'est pas toi qui es censé être plus expérimenté et intelligent que moi ? », rétorquai-je.
Il grogna avant d'arborer un sourire fou, ordonnant que Nagisa vienne seul avec lui jusqu'à l'héliport pour régler leurs comptes là-bas. Il commença à monter et Kayano supplia Nagisa de ne pas y aller.
« Il n'y a pas d'autres options. Je dois y aller. », dit-il en lui confiant Koro.
Il voulait essayer de lui parler pour voir s'il arrivait à le calmer, il allait faire de son mieux pour récupérer l'antidote.
On monta les escaliers afin de pouvoir suivre la suite des événements. Takaoka sembla sortir quelque chose alors Karasuma et moi dégainâmes notre arme. Mais il nous rassura, disant qu'il ne voulait pas être dérangé, avant de faire sauter l'espèce de pont qui reliait les deux plateformes. Maintenant, plus personne ne pouvait monter pour aider Nagisa. On allait devoir le faire depuis l'endroit où nous étions.
Takaoka sortit un couteau et le lança vers nous, sur Kayano.
« Attention ! »
Je me jetai sur elle pour la dévier de la trajectoire et le couteau se planta dans ma cuisse, me faisant crier de douleur.
« Bordel de m***** ! », jurai-je.
Karasuma s'accroupit pour voir si je n'avais rien, après m'avoir assise et appuyée contre le mur.
« C'est bon, tu n'as rien de grave. Si on retire le couteau, cela n'empirera pas les choses. Tu as eu de la chance, il n'a endommagé aucun muscle. Quand on sera de retour à l'hôtel, on pourra te soigner. », me rassura Karasuma avant retirer en douceur la lame.
Cela me faisait un mal de chien et je me mordis la joue pour ne pas crier. Karma s'approcha une fois la lame retirée.
« C'est bon, je vais m'occuper d'elle. Veillez sur Nagisa pendant ce temps. »
Le prof hocha la tête et se tourna vers l'héliport. Le rouge s'accroupit à ma hauteur.
« Comment tu te sens ?
— T'inquiète, j'ai vécu pire. Mais ça fait un mal de chien bordel ! , jurai-je à nouveau.
— Tiens bon, d'accord ? Nagisa s'en sortira.
— Je le sais, ça. Tu peux m'aider à changer de place, pour que j'ai une meilleure vue de Nagisa ? Je veux pouvoir l'aider malgré mon état.
— Tu promets que tu ne bougeras pas ?
— Pas sans te prévenir ou te demander, non.
— D'accord. »
Il mit un de mes bras derrière sa nuque, afin de me soutenir, et m'aida à me lever. Il me fit sautiller pendant quelques mètres avant de me rasseoir sur le sol. J'avais une excellente vue sur ce qu'il se passait pour Nagisa.
Je remerciai Karma d'un sourire avant de reporter mon attention sur l'héliport. Takaoka voulait prendre sa revanche sur le bleu, qui lui dit qu'il n'était pas là pour se battre. Mais le fou répliqua qu'il ne pourrait pas l'avoir une nouvelle fois avec ses méthodes de lâche. Il pourrait très bien le vaincre tout de suite sans problème, mais ce n'était pas son but. Il voulait faire souffrir Nagisa afin d'être satisfait de sa vengeance. Alors, avant qu'ils ne se battent, il obligea le collégien à lui demander pardon, à se prosterner devant lui car il l'avait attaqué par surprise, comme un lâche, parce qu'il était faible, selon Takaoka. Il voulait donc que le bleu lui présente ses excuses les plus sincères.
Même s'il le faisait, cela ne changerait rien, à part que Nagisa se sente humilié. Mais baisser la tête, demander pardon, était un acte de force, pas de faiblesse, et c'est ce que je lui avais dit quand je m'étais excusée il y a un moment. J'avais frappé trop fort, profitant qu'il était dans ses pensées pour l'attaquer. Je m'étais excusée et il m'avait demandé pourquoi, puisque j'étais plus forte que lui et qu'il n'était pas concentré. Baisser la tête signifiait reconnaître ses erreurs, et non pas se montrer faible.
Alors, Nagisa s'exécuta, jusqu'à ce que cela convienne à Takaoka. Je savais que ces excuses n'étaient pas sincères, il ne le pensait pas et cela se voyait à son visage neutre, qui aurait dû être humilié si ses paroles étaient vraiment sincères. Mais apparemment, j'étais la seule à m'en rendre compte...
Il partagea alors avec lui, et donc avec nous, une information. Smog lui avait montré des images des gens qui mourraient de ce virus et il trouvait cela drôle, ils ressemblaient à des raisins en train de flétrir. Il proposa alors à Nagisa de voir ça avant de lancer la mallette contenant les antidotes dans les airs. Karasuma et Nagisa voulurent l'en empêcher mais il appuya sur le détonateur.
Le bleu était pétrifié d'horreur, comme tout le reste de la classe, même Karasuma. J'étais le seule à être sereine, parce que j'en savais plus que je ne le disais. Takaoka rit de folie, c'était ça qu'il voulait voir : le visage horrifié de Nagisa.
Il se tourna vers nous, regardant Terasaka.
Même de loin, je sentis l'esprit de Nagisa se déséquilibrer. La rage montait en lui, les longueurs d'onde de sa conscience étaient de plus en plus irrégulières et atteignaient de plus en plus des pics vertigineux.
« C'est pas bon ça... », dis-je doucement.
Nagisa ramassa le couteau et se leva doucement, tremblant. La rage prenait de plus en plus le pas sur sa raison, et ses yeux devinrent semblables à ceux d'un serpent. Takaoka avait réveillé la soif de sang de sa face assassin. Et c'était mauvais signe, très mauvais signe.
Le bleu dit qu'il allait tuer Takaoka, qui le dit de continuer car c'était comme ça qu'il voulait qu'il réagisse.
« Quel monstre ! »
Nagisa n'était plus lui-même. Si on ne le ramenait pas très vite à la raison, il se ferait tuer. Le mode tueur-assoiffé de sang d'un assassin n'était jamais une bonne chose. Il nous faisait perdre la raison et baissait nos défenses et notre réactivité. En clair, il augmentait nos chances de se faire tuer. Et dans mon cas, cela avait d'autres répercussions...
On devait l'aider, mais comment faire ?
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