Chapitre 32
PDV Akiko
Les deux monstres s'élancèrent. Chaque coup générait un bang supersonique et tout allait tellement vite qu'on ne voyait presque rien. Mais ce qui était sûr, c'est que Koro était en train de perdre.
On le retrouva écrasé au sol, haletant. Il se leva à temps pour esquiver un coup de son ancien disciple. Koro était surpassé, avec deux ennemis qui étaient multipliés par des tentacules, multipliés par le génie de Shiro et multipliés par leur haine.
Koro se prenait encore et toujours des coups, et nous ne pouvions rien faire pour l'aider, les deux monstres et Shiro nous surpassaient largement. On aurait dit que nos efforts de cette année avaient été vain. Nous étions devenus des boulets pour le poulpe, incapables de l'aider ou même de fuir.
Alors que son ancien disciple s'apprêtait à lui asséner un nouveau coup, Koro commença à esquiver toutes ses attaques et à riposter. Il utilisait le minimum d'énergie dans ses coups et jetait de la terre pour se protéger des flashs de Shiro. Du pur génie ! En se rapprochant de son adversaire, il réduisait l'impact des coups et cela lui permettait de compenser l'écart de puissance. C'était vraiment un véritable assassin, digne de ce métier si sombre.
Le monstre avait certes la puissance, mais notre professeur avec l'expérience. Koro dit alors à Yanagisawa de partir, car ce lieu était pour ses élèves comme son ancien disciple et nous. Il était toujours responsable de son ancien élève car c'était sa faute s'il était sorti du droit chemin.
Yanagisawa décida alors de le mettre à l'épreuve en tant que prof. Il avait choisi d'attaquer ce jour-là, en ce lieu, afin d'obliger Koro à nous protéger des attaques de faux Dieu de la Mort.
Le poulpe s'interposa entre nous et son ancien disciple, se prenant l'attaque. J'entendis alors les voix de Karasuma et Irina. Koro était à terre, affaibli, et Yanagisawa ordonna au monstre de nous tuer. A chaque coup, Koro se prenait l'attaque. Yanagisawa voulait détruire Koro corps et âme.
Koro cracha et le scientifique dit qu'il n'avait déjà aucune chance contre lui, mais qu'avec nous, ses élèves, nous rendions sa défaite inévitable. Yanagisawa nous traita limite de boulets et Karasuma pointa une arme sur lui, lui disant qu'il ne le laisserait pas s'en prendre à nous. Cependant, le scientifique l'envoya au sol à mach 20 et Irina se précipita sur Karasuma pour s'assurer qu'il allait bien. Irina le fusilla du regard.
Le monstre tenait Koro. Yanagisawa le narguait en lui demandant ce que cela lui faisait de nous voir morts de trouille, comprenant que nous n'étions que des boulets pour lui. Selon le scientifique, nous étions le plus gros point faible du poulpe.
« C'est faux !!! », cria Koro. « Je ne laisserai personne dire que mes élèves ou Akemi sont un fardeau ! Ils sont tous là ! Ils ont risqué leur vie pour venir à mon secours ! Ils se sont battus et ont surmonté tous les obstacles ! Leurs progrès, leur réussite, leur gratitude sont pour moi le plus beau cadeau qu'un professeur puisse recevoir. Ils ne sont ni un point faible, ni une entrave. Ce sont mes élèves ! Et je suis fier de chacun d'entre eux. Et même si elle ne fait pas partie de ma classe, Akemi est autant mon élève qu'Akiko ! Ma mission est de les protéger envers et contre tout, c'est mon devoir en tant que professeur ! »
Le monstre ricana et Yanagisawa affirma que leur devoir à eux était d'empêcher Koro d'accomplir le sien. Koro serait bientôt à bout et le scientifique s'amuserait à nous massacrer sous les yeux du poulpe.
« C'est parce que tu as détruit nos vies que tu as pu passer une année tranquille dans ta petite classe. Nous allons anéantir tout ce que tu as construit jusque-là et quand tout ce que tu aimes sera détruit, notre vengeance sera complète. »
Le monstre réattaqua Koro. Sauf que, entre temps, je m'étais éclipsée pour me rapprocher de Koro, et Kayano avait fait de même. Je dégainai mes deux armes à feu anti-sensei et tirai, tout comme la verte. Si son tir échoua, je réussis à ôter un tentacule au monstre.
« Aller vous mettre à l'abri monsieur Koro, on va essayer de gagner du temps pour que vous puissiez vous soigner ! », cria Kayano.
Je déployai mon armée de couteaux anti-sensei, tandis que Kayano jetait son pistolet pour sortir son poignard.
« Kayano, Akiko, non ! , dit Koro.
— Kiko !! »
Le monstre attaqua mais on esquiva toutes les deux. Les cheveux de Kayano se détachèrent et je vis qu'elle avait réussi à blesser le monstre, ayant gardé une partie de l'acuité cinétique qu'elle avait grâce à ses tentacules. Je lançai mes lames à l'attaques et elles réussirent à lui arracher un autre tentacule. Ces derniers étaient infiniment plus solides que ceux de Koro, on ne pouvait pas perdre de temps à tous les lui couper, mais si on pouvait au moins le ralentir...
« Kayano, Akiko, arrêtez je vous en supplie ! , fit Koro en se relevant.
— Kiko, reviens tout de suite !
— Non. Tout comme Kayano, je dois me rattraper pour ce que j'ai fait.
— C'est à cause de nous, et plus particulièrement de moi, que la classe a découvert la vérité. Et nous le regrettons. On a mit fin à la joie qui régnait dans la classe E. Mais malgré tout, vous nous avez gardé comme élèves.
— C'est donc notre devoir d'aider notre professeur !! , concluai-je en arrosant le monstre de bal et de couteaux.
— Non, vous n'avez rien à vous faire pardonner. En fait, l'une comme l'autre, vous avez eu raison d'agir ainsi. Cela nous a permis à tous d'apprendre quelque chose d'important., rétorqua Koro en se relevant, avant d'être projeté au loin par un tentacule du monstre.
— Elles sont à toi, numéro deux ! »
Le monstre essaya de nous attaquer mais on esquiva toutes les deux. Je ne cessai de le mitrailler de balles et de couteaux, pour ne lui laisser aucun moment de répit. Quand mes cartouches étaient vides, je faisais venir deux autres armes à feu. J'en avais caché énormément dans mon casier. En fait, j'avais caché des armes dans tous les lieux que je fréquentais régulièrement.
« Akiko, attention !! », me cria Kayano.
Elle me poussa et je tombai au sol, lâchant mes armes sous la surprise. Sonnée, je levai la tête et vis l'horreur absolue. Un tentacule, qui devait m'être destiné, venait d'empaler Kayano. Elle s'était sacrifiée.
« KAYANO !! », hurlai-je en même temps que Nagisa.
Toute la classe était pétrifiée, alors que le corps sans vie de la verte tombait sur le sol. Les larmes commençaient à couler sur mes joues. Elle s'était sacrifiée, pour moi. Je m'étais préparée à mourir à n'importe quel moment durant ma carrière d'assassin. Mais jamais... jamais je n'avais imaginé que quelqu'un mourrait pour me sauver.
Yanagisawa se moqua, disant que les deux soeurs étaient mortes sous ses yeux et qu'elles étaient toutes des bonnes à rien dans cette famille. Lentement, tremblante à cause des sanglots et de la rage qui me traversaient, je me relevai.
« SALE MONSTRE !!! , m'égosillai-je.
— Tiens tiens, la « Déesse de la Mort » souhaiterait ajouter quelque chose ? », ricana Yanagisawa.
Menton baissé, mon armée de couteaux se redressa et des lames métalliques s'ajoutèrent à l'essaim.
« Tu vas payer...
— AKIKO NON !! , crièrent simultanément Akemi et Karma.
— Kayano... non, Kaede s'est sacrifiée pour moi, alors que je suis celle qui mériterait le plus de mourir vu toutes les vies que j'ai ôté ! Parce que je n'ai pas été assez attentive, je viens de ruiner la vie d'un de mes meilleurs amis !! Je dois la venger ! Kaede est la meilleure amie que l'on puisse avoir, je ne laisserai pas cet idiot se moquer d'elle comme ça, sans rien faire !!
— Akiko, tu ne vaudras pas mieux qu'eux si tu le tues par simple vengeance !!! , s'exclama Akemi.
— Dixit celle qui a tué nos parents par simple haine.
— Kiko, si tu fais ça, tu vas te faire tuer et le sacrifice de Kayano n'aura servi à rien ! Et tu sais que ce n'est pas ce qu'elle voudrait. Tu es assez forte pour ne pas laisser la rage t'aveugler. Alors reviens vers nous !
— J'ai commencé à tuer par haine, par rancoeur. C'est comme ça que je suis devenue Okami. Alors, si les choses doivent finir ainsi, cela ne me dérange aucunement !! »
Le temps que je lève le bras pour lancer mes couteaux à l'attaque, deux mains attrapèrent mes poignets et leur propriétaire me força à le regarder dans les yeux.
« Kiko, je sais que tu veux faire justice, que tu veux venger Kayano. Mais crois-moi, ce n'est pas la bonne solution. Elle aurait voulu que tu profites de la vie que tu pouvais vivre grâce à son sacrifice. Alors, par pitié, ne fais pas ça. Et puis, je ne suis rien sans toi, j'ai besoin de toi Kiko... », souffla Karma en plongeant sa tête dans mon cou.
Je fermai les yeux un bref instant, m'enivrant de son odeur si réconfortante. Je souris légèrement et lui caressai les cheveux. Les couteaux retombèrent au sol.
« Tu ne me perdras pas Karma. », murmurai-je tendrement.
Il releva la tête et me sourit, rassuré. Il essuya de son pouce mes larmes et me tendit la main. Je la pris et jetai un oeil aux lames sur le sol, leur ordonnant de retourner à leur place.
Pendant ce temps, Koro s'énervait lui aussi. Un sorte de brasier rouge l'enveloppait alors qu'il criait de rage. Yanagisawa dit alors que le noir était sa vraie couleur, symbolisant sa puissance de destruction quand il perdait le contrôle de ses émotions. Selon lui, c'était pour cacher sa vraie nature qu'il avait arboré ce jaune pendant un an. Il était content d'avoir pu énerver le poulpe.
Malgré tout, le scientifique lui dit que même comme ça, il ne pourrait les vaincre. Il injecta une nouvelle dose de tentacules au monstre qui irradiait de puissance. Nagisa s'était approchée du corps de Kaede et l'avait prise en princesse, alors que Karma me tenait contre lui.
« Partons d'ici, vite ! Il ne s'occupe pas de nous, c'est le moment de filer ! Si on reste, on va finir en dommages collatéraux ! , fit Nagisa.
— Mais on peut quand même pas... , commença Okuda.
— Si, il a raison ! Fuir est parfois la meilleure solution ! », répondis-je en même temps que Karma.
Il me prit la main et on s'enfuit en courant. Je captai le regard triste que portait le bleu sur sa copine. Dire que c'était de ma faute...
Il eut une lumière blanche et on s'arrêta pour regarder. L'attaque du monstre ne semblait pas atteindre Koro.
« Pourtant, ses tentacules sont noirs, dit Yanagisawa.
— Non, ils sont jaunes, rétorqua Nagisa.
— Non, rouges ! , affirmai-je avec Karma.
— Non verts, contredit Nakamura.
— Bleus, annonça Kataoka.
— Blancs... », termina le bleu.
Toutes les émotions de Koro semblaient réunies en une énergie d'un blanc pur. Il eut une explosion et Yanagisawa fut envoyé dans les airs, touchant le bouclier. Le monstre se désagrégeait et Koro le poignarda avec un couteau anti-sensei. Le monstre disparut.
Il avait gagné, mais personne ne criait de joie.
« Monsieur Koro... Kayano est... », balbutia Nagisa.
Kurahashi pleurait, et je la suivis bien vite, me laissant glisser au sol et lâchant la main de Karma.
« Nagisa... je suis désolée... si j'avais... si j'avais été plus attentive, comme toujours... elle serait encore en vie... », murmurai-je en regardant mes mains. « Quoi que je fasse, ces mains ne font que le mal... je ne fais que blesser les gens, les tuer... c'est tout ce que je sais faire apparemment. Détruire des vies...
— Nagisa, pose-la au sol, dit Chiba.
— Non, surtout pas. », intervint Koro. « Il faut minimiser le contact avec les microbes du sol. Les enfants, même quand on est dévorés par les regrets, on ne peut pas revenir en arrière. Akiko, relève-toi. Kayano a choisi de se sacrifier pour toi, tu n'as pas à te reprocher quoi que ce soit. Tu auras beau être attentive, il était plus rapide que moi et tu ne pouvais pas assurer sur tous les fronts. Tu as donné tout ce que tu avais, et j'en suis fier.
— Koro a raison. Je sais que tu aurais fait autrement si cela avait été possible. », me sourit doucement Nagisa. « Et puis, ces mains, comme tu dis, nous ont sauvé et aidé de nombreuses fois. Aujourd'hui, elles ne tuent plus, plus pour les mêmes raisons en tout cas.
— J'ai moi-même commis de graves erreurs que je ne pourrais jamais effacer. », poursuivit Koro. « En revanche, il est toujours possible d'apprendre de ses erreurs pour ne plus les reproduire."
Je levai la tête et vis plusieurs fins tentacules de Koro tenir une boule rouge. Karma me releva et me serra fort contre lui.
« Sache que je ne me sens jamais aussi vivant que quand tu es avec moi, alors arrête de dires des conneries pareilles, c'est compris ?! Et arrête de pleurer, j'aime pas te voir comme ça. »
Je ris légèrement alors que ses pouces essuyaient mes larmes.
« Monsieur Koro, qu'est-ce-que c'est ? , demanda Nagisa.
— Le sang et les cellules que Kayano a perdu. Je les ai récupéré juste avant qu'elle ne tombe à terre et je les ai préservé dans une bulle d'air stérile en attendant la fin du combat.
— Quoi ? Vous avez fait tous ça dans le feu de l'action ? , dit doucement le bleu.
— Je garde toujours quelques tentacules de libre, que ce soit pour vous protéger au cours de la bataille ou pour vous soigner après. »
Il récupéra Kaede des bras de Nagisa. Il commença à reconnecter toutes ses cellules une par une, mais il devait faire vite. C'était un vrai travail de précision. Afin de ne plus revivre la même expérience qu'avec Aguri, il avait travaillé dur pour être capable de nous recoudre, même si on nous taillait en pièces.
Certaines des cellules de Kaede ne pouvaient être réparées, mais Koro allait combler les vides avec son mucus. Dans quelques jours, les cellules de la verte se régénéreront et remplaceront celles du poulpe. Il demanda à tous ceux de type AB de l'aider et Karma et Itona tendirent un bras, le rouge en détachant un de mon corps. Un tentacule se posa sur les bras tendus et leur pompa du sang. Le poulpe demanda aussi à Nakamura de récupérer les morceaux du gâteau et de les mettre dans sa bouche car il avait besoin de force.
Sans fil, il referma les blessures de Kaede sans laisser la moindre cicatrice et il la posa au sol. Il avait carrément pondu un bouquin sur ce qu'il fallait faire si un élève se faisait empaler dans le torse. Chargeant deux doigtsb, il les utilisa comme défibrillateur pour faire repartir le coeur de Kaede.
Lorsqu'il retira ses tentacules, Kaede prit une grande inspiration, comme si elle était restée en apnée longtemps. Elle se releva, étonnée. Elle remercia Koro, qui lui rattacha les cheveux. Je me jetai sur elle, larmoyante et ravie de la savoir en vie.
« Kaede... je suis tellement contente que tu ailles bien !
— Akiko doucement ! Tu m'étouffes !
— Oups, désolée ! »
Je relâchai mon étreinte et tout le monde sauta de joie, à commencer par Nagisa qui l'embrassa farouchement, soulagé.
« Akiko, sache que tu n'as pas à t'en vouloir parce que j'ai choisi de me sacrifier pour toi, d'accord ? Ces derniers temps, tu étais tellement vivante que je voulais que tu puisses continuer à ressentir ça, à être heureuse. Tu le mérites.
— Kaede...
— Tiens, c'est nouveau que tu m'appelle par mon prénom ?
— Cela te dérange ?
— Bien sûr que non ! »
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