Chapitre 29

PDV Akiko

Quatorze février, Saint-Valentin. Courage !

A la fin de la journée, je rentrai rapidement chez moi pour me préparer. Nagisa avait soi-disant invité Karma dans un café pour boire une boisson chaude et le rouge avait accepté, disant qu'il l'y rejoindrait une demi-heure après la fin des cours car il avait quelque chose à faire d'abord. 

J'envoyai un message à Kayano, lui souhaitant bon courage et lui disant d'être sincère avec Nagisa. Quant à moi, je me dépêchai de rentrer chez moi pour me préparer. Une demi-heure, c'est tout ce que j'avais. Heureusement qu'Akemi avait pu se libérer pour m'aider à me préparer.

Elle me fit enfiler des collants transparents noirs et une robe à dos nu plutôt courte, mais moins que celle choisie par Nakamura pour le cinéma heureusement, me disant de lui faire confiance. Elle me fit ensuite mettre le pull rouge appartenant à Karma et une paire de bottes hautes rouges à lacets noirs.

Elle brossa mes cheveux et les réunit en une queue de côté lâche reposant sur mon épaule gauche. Une fine couche de gloss de la même couleur que mes lèvres et un peu d'eye-liner plus tard, j'étais fin prête.

« Alors, cela te convient ? Sinon, on a encore un peu de temps pour te trouver une autre tenue.

— Non, c'est parfait. Je me sens à l'aise comme ça.

— L'effet pull de Karma, pouffa Akemi.

— Peut-être, je ne sais pas. »

Je descendis, ma soeur sur mes talons, lorsque la porte sonna. C'était Kayano et Nagisa. Ils étaient main dans la main.

« Akiko... tu es magnifique ! , s'extasia Kayano.

— Tu as fait un boulot magnifique Akemi, bien joué, ajouta Nagisa.

— Merci. Bon, c'est officiel sinon ? », demandai-je.

Les deux rougirent jusqu'aux oreilles et hochèrent la tête.

« Oui, on est ensemble, confirma Kayano.

— Bon, ben j'ai intérêt à assurer aussi. Sinon, je vais passer pour une naze.

— Faut pas que tu te dises ça enfin. », sourit Nagisa. "Tout ira bien. Je suis sûr que cela va bien se passer. Karma ne peut que tomber raide dingue avec cette tenue.

— C'est bientôt l'heure de le rejoindre, dépêche-toi. », me souffla Akemi.

Elle me tendit mon sac à bandoulière noir et y déposa soigneusement devant mes yeux la boîte de chocolats. La boîte était recouverte de papier décoratif blanc et entourée d'une ruban rouge, du même rouge que ses cheveux. Elle n'était pas très grande, de la taille d'un étui pour montre tout en longueur je dirais, alors elle rentrait parfaitement.

« Tu veux qu'on t'accompagne ? Au moins jusqu'au café. Après, on te laisse, proposa Nagisa.

— Je veux bien, oui. »

C'est ainsi que Nagisa, Kayano, Akemi et moi fîmes route vers le café où le bleu avait invité le rouge. Tous essayèrent de me détendre durant le trajet, parce que j'étais stressée.

« Et si je n'arrive pas à lui avouer ce que je ressens ? Et si, malgré tous les signes qu'a décrypté Kayano, ce n'est pas réciproque ? Et si... »

Un doigt appuya à un endroit précis de mon cou, me détendant aussitôt et coupant le flot incessant de mes pensées affolées. Je tournai la tête et vis Nagisa, qui retira son doigt. Il avait dû lire mes longueurs d'onde de conscience et en avait conclu que j'étais affolée. Bien joué le petit génie.

« Tu te sens mieux ?

— Oui... merci Nagisa. »

Il me sourit et me pointa alors le café qui se dessinait à l'horizon. Tous me firent un sourire rassurant et me poussèrent vers l'établissement. J'inspirai profondément plusieurs fois, pour calmer mon coeur qui s'emballait d'affolement.

Je me tournai une dernière fois vers mes amis et ma soeur, qui n'avaient pas bougé. Leur sourire montrait leur soutien envers moi. Je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour et poussai alors la porte du café. Je vis aussitôt une tête rouge, au fond, à l'écart des autres tables. Nagisa avait dû réserver.

J'avançai vers la table et m'installai, déposant sur la banquette en face de Karma mon sac.

« Ah, salut Nagisa, j'ai bien cru que tu ne viendrais... », fit Karma en levant la tête de son téléphone.

Il s'interrompit en voyant que ce n'était pas le bleu. Il me regardait, bouche-bée. Je tendis donc la main pour exercer une pression vers le haut sur sa mâchoire inférieure, afin qu'il referme la bouche.

« Ferme la bouche, tu vas gober des mouches, plaisantai-je.

— A... Akiko ? Mais...

— Cela ne va pas ? Tu es plus bavard d'habitude...

— Non, c'est juste que... tu es vraiment magnifique comme ça. Ce pull te va vraiment beaucoup mieux qu'à moi. »

Je souris, rougissante.

« Merci, c'est gentil.

— Tu veux commander quelque chose ? Je paierai.

— Je vais finir par te ruiner à ce rythme... tu me paies toujours ma commande quand on va manger dans un resto ou quoi.

— T'inquiète, tu me le rends bien Kiko. Choisis. »

Je regardai la carte et commandai un chocolat chaud et des cookies à un serveur qui venait prendre nos commandes. Karma, lui, se prit un smoothie aux fruits et un crumble fruité.

« Comment s'est passé ta journée ?

— Comme tous les jours, et toi ? Je t'ai pas beaucoup vu entre les cours.

— Oui, Nakamura et moi, on aidait Kayano à trouver comment offrir les chocolats qu'elle a fait pour Nagisa.

— Je vois... tu comptais t'amuser avec eux, comme si c'était des marionnettes ?

— Mais... n'importe quoi !

— Arrête, je te connais. Tu es beaucoup trop sadique pour avoir fait ça par simple bonté de coeur.

— Je ne peux rien te cacher... oui, c'est vrai. Mais je ne pense pas que je vais m'amuser avec eux finalement, je vais sûrement les charrier, comme toujours.

— Quelle générosité ! , ironisai-je.

— T'as vu ? »

On rit un peu et nos commandes arrivèrent.

« Du coup, Nagisa t'a envoyé un message pour te dire le résultat de tout ça ?

— Nope, me répondit Karma en buvant une gorgée de son smoothie.

— Kayano l'a fait en tout cas, pour moi. Ils sont ensemble, depuis le temps !

— C'est génial ! Il a quand même fallu attendre un sacré bout de temps...

— Les bonnes choses savent se faire attendre, tu devrais le savoir. Le prix de notre patience nous est souvent rendu au centuple plus tard.

— Si tu le dis. Je ne suis pas du genre très patient, personnellement. Enfin, pas pour tout.

— Je l'avais remarqué, depuis le temps qu'on se connaît, souris-je.

— C'est vrai, tu me connais par coeur. Ceci dit, l'inverse est tout aussi vrai. Alors, raconte. Tu es venue ici par hasard ou tu as comploté avec Nagisa ? »

Je rougis furieusement et baissai le nez vers ma tasse. J'émiettai distraitement un des cookies, sans pour autant le manger. Il sembla prendre mon silence pour une vérité de complot, car il s'adossa à la banquette.

« Je t'écoute, si tu veux me parler. »

J'inspirai profondément, alors que mon coeur prenait le TGV. Doucement je pris mon sac et en sortis la boîte. Je la lui tendis ensuite.

« Tiens. J'espère qu'ils te plairont. Bonne Saint-Valentin Karma. »

Il me regarda, étonné, avant de prendre la petite boîte et de me faire un sourire chaleureux.

« Merci beaucoup Kiko. »

Je souris, rougissant sous son regard intense. Il ouvrit la boîte et trouva deux chocolats, un rouge et un violet. Ensemble, ils formaient le symbole du ying et du yang, comme sur mon tee-shirt que j'avais porté pour la partie de Mario Kart à Kyoto. Grâce à Kayano, l'aspect visuel était parfait, presque digne d'un chef pâtissier. Elle m'avait aidé à rendre l'ensemble le plus parfait possible.

« Kiko... tu les as fait toi-même ? , me demanda doucement Karma.

— Oui. Enfin, Kayano m'a aidé mais oui, ils sont fait maison...

— Je suis sûr qu'ils sont délicieux. On les mange ensemble ?

— Hein ? Mais euh... c'est pour toi...

— Mais moi, je veux les manger avec toi. »

Il rapprocha une de ses mains d'une des miennes et la caressa doucement du pouce. Le contact était léger, doux comme une plume, mais il mettait ma peau à vif.

« Tu veux bien Kiko ?

— D'a... d'accord. », balbutiai-je.

Il mit la boîte au milieu et prit le violet, me laissant prendre le rouge. Il me fit un tendre sourire et commença à manger. Rougissante, je fis de même.

Le goût de la noix de coco mélangé à la douceur du chocolat se répandit dans ma bouche, me faisant presque voyager sur une île paradisiaque, avec pour seul compagnon... Karma. Ces chocolats étaient vraiment délicieux, j'allais devoir demander la recette à Kayano.

« C'est vraiment délicieux. Et c'est un euphémisme ! Comment tu as fait ?

— Bah... j'ai suivi la recette de Kayano et j'y ai mis de l'amour... beaucoup d'amour... murmurai-je.

— De l'amour ?

— Oui. Karma, il faut que je t'avoue quelque chose... »

Il se redressa, attentif. Je jouai avec mes doigts.

« Voilà... je... comment dire... », bafouillai-je en cherchant les mots justes, avant de renoncer à faire une belle déclaration comme dans les films. « Oh et puis zut ! Je t'aime Karma ! »

J'inspirai profondément et passai ma main sur ma nuque.

« Je t'aime. Mais pas comme mon meilleur ami. Enfin, plus maintenant. Maintenant, c'est différent. Je t'aime au point que seule ton odeur, ta présence, peut me calmer quand je rêve que tu m'abandonnes de nouveau, au point que je ne sais plus quoi faire quand tu... quand tu es entreprenant avec moi. Je t'aime à un tel point que cela me rend folle. Il n'y a que venant de toi que j'accepte des propos comme ceux que tu m'as dit à Kyoto, que ce soit ceux un peu pervers ou ceux possessifs. Il n'y a que toi que je veux embrasser comme quand tu es venu à l'hôpital pendant les vacances, je veux qu'il n'y ait que toi qui me fasse soupirer comme ça. Je veux qu'il n'y ait que moi que tu enlaces et que tu traites de cette manière. Je veux que tu sois à moi, tout comme je suis à toi. »

Un silence s'installa, durant quelques secondes.

« Et zut ! J'aurais peut-être pas dû dire ça comme ça... », songeai-je.

PDV Karma

"Karma, il faut que je t'avoue quelque chose..."

Je me redressai, lui offrant toute mon attention et espérant que ce soit ce que j'espérais. Elle se mit à jouer avec ses doigts, comme quand elle était particulièrement nerveuse.

« Voilà... je... comment dire... »

Elle cherchait les bons mots, mais sembla visiblement renoncer à sa formulation de départ afin d'opter pour une approche plus... plus Akiko.

« Oh et puis zut ! Je t'aime Karma ! »

Mon coeur rata un battement. Elle m'aime ? Dans le sens où je l'ai compris ?

Je la vis inspirer profondément et passer une main sur sa nuque. Elle n'avait pas terminé, et c'est ce que son comportement me faisait signifier.

« Je t'aime. Mais pas comme mon meilleur ami. Enfin, plus maintenant. Maintenant, c'est différent. Je t'aime au point que seule ton odeur, ta présence, peut me calmer quand je rêve que tu m'abandonnes de nouveau, au point que je ne sais plus quoi faire quand tu... quand tu es entreprenant avec moi. Je t'aime à un tel point que cela me rend folle. Il n'y a que venant de toi que j'accepte des propos comme ceux que tu m'as dit à Kyoto, que ce soit ceux un peu pervers ou ceux possessifs. Il n'y a que toi que je veux embrasser comme quand tu es venu à l'hôpital pendant les vacances, je veux qu'il n'y ait que toi qui me fasse soupirer comme ça. Je veux qu'il n'y ait que moi que tu enlaces et que tu traites de cette manière. Je veux que tu sois à moi, tout comme je suis à toi. »

Un silence s'installa, durant quelques secondes, suite à la tirade digne de la franchise légendaire d'Akiko.

Elle m'aime. Elle m'aime, elle m'aime, elle m'aime ! Elle m'aime !

Ce furent les seules choses qui me vinrent à l'esprit. Elle m'aimait. Elle m'aimait comme moi je l'aimais. Son absence de réciprocité face à mes attentions ne venait pas du fait qu'elle n'était pas amoureuse de moi, mais du fait que son cerveau avait sûrement un court-circuit, l'empêchant de réfléchir et de faire quoi que ce soit, comme cela m'était arrivé au tout début mais que je le cachais.

Elle m'aimait, et c'était la seule chose qui avait de la valeur à mes yeux. Elle avait fait ces chocolats pour moi, elle avait même demandé de l'aide à Kayano pour être certaine qu'ils me plairaient. Et son physique n'était pas anodin non plus. Une tenue qui la mettait à l'aise et qui me plaisait en même temps, sans compter ce pull que j'aimais bien plus sur elle que sur moi. En gardant ce pull, elle avait inconsciemment affirmé le fait que, oui, si elle appartenait à quelqu'un, c'était à moi et à moi seul.

Ne voulant pas rendre cette absence de discussion plus pesante, je me levai, m'attirant le regard interloqué de la jeune assassin. Je pris place à ses côtés et me mis face à elle sur la banquette, car elle s'était appuyée sur le mur pour me laisser de la place.

« Kiko... Princesse, je t'aime aussi. Tu animes mes jours et hantes mes nuits, avec tes magnifiques yeux bleus, qui prennent la plus petite nuance de tes émotions. Je ne vais pas énumérer toutes tes vertus, j'en aurais pour des jours sans me répéter. Je t'aime et je n'aime pas te voir souffrir ou perdre le contrôle de toi-même, surtout si c'est à cause de moi. Je ne suis pas parfait, loin de là. Mais je veux te rendre heureuse, comme tu le mérites. Jusqu'à présent, je ne savais pas si c'était réciproque, tu ne me retournais jamais les attentions que je te faisais, alors je n'ai rien dit pour ne pas gâcher ce qu'on avait. Encore une fois, j'ai été trop lâche pour prendre des risques... »

Elle me regarda dans les yeux et s'approcha de moi, déposant un léger baiser sur mes lèvres.

« Tu as été là pour moi quand j'en ai eu le plus besoin cette année, et tu veilles toujours à mon bien-être depuis qu'on s'est réconciliés. C'est normal d'avoir peur que l'autre ne nous aime pas en retour, j'ai eu peur que mes sentiments ne soient pas réciproques. Mais tu n'as pas été lâche, en aucune manière. Et je veux te rendre heureux aussi, tu es parfait à mes yeux. »

Je caressai doucement sa joue et elle ferma les yeux pour profiter du contact. Je pris son visage en coupe et scellai nos lèvres en un baiser doux, tendre, plein d'amour. Tout ce que je ne suis pas quand elle n'est pas avec moi. Tout ce que je suis avec elle. Elle était parfaite à sa manière, directe, franche mais douce et souriante.

Je l'aimais, elle m'aimait. Nous n'avions besoin de rien d'autre. Ses lèvres avaient le goût du bonheur, de la joie et le sucre des différents mets chocolatés qu'elle avait mangé ne faisait qu'exacerber ces sentiments.

« Je t'aime. Je t'aime, je t'aime, je t'aime ma Princesse, ma Kiko... », soufflai-je entre deux baisers, les surnoms affectueux roulant sur ma langue.

Je la sentis sourire contre mes lèvres.

« Je t'aime aussi, mon Karma, mon amour. », murmura-t-elle.

PDV Nagisa

Grâce à Ritsu, on espionnait les deux meilleurs amis. On assista à des déclarations très franches mais magnifiques, dignes d'eux. Ils finirent pas s'embrasser longuement, se murmurant des paroles que l'IA ne put saisir. Cependant, on se tapa dans les mains. Mission accomplie !

« Ils sont tellement mignons ensemble, sourit Kayano.

— Oui, ils se sont bien trouvés. Aussi fonceurs, sadiques et têtes de mule l'un que l'autre. Mais dans un sens, ils se complètent : chacun apporte à l'autre le soutien moral dont il a besoin. Je suis sûr que, eux, ils savent ce que l'un apporte à l'autre, même si on ne le voit pas de l'extérieur, approuvai-je, en déposant un timide baiser sur les lèvres de Kayano, la faisant rougir.

— J'espère trouver quelqu'un qui m'aime autant que Karma aime ma soeur, un jour, songea Akemi.

— J'en suis sûre. Même si on était tous méfiants au début, Nagisa et moi avons finalement décidé de te faire confiance, et les autres ne tarderont pas à suivre. Akiko est beaucoup plus en paix depuis que vous vous êtes réconciliées. Et tu t'es révélée gentille et soucieuse du bien-être des autres. C'est une qualité que tu partages avec ta soeur.

— Oui, je suis contente d'avoir une soeur comme elle, malgré notre passif. Elle est vraiment géniale à sa manière.

— Et tu l'es à la tienne. Ce serait trop bien qu'on tourne des films ensemble. D'après Akiko, tu es une super actrice. », dit Kayano. « Haruna Mase et Akemi Sato ! Cela claque hein ?! Imagine ça sur une affiche de film, où on serait les deux protagonistes.

— Tu te projettes un peu trop là, Kayano, ris-je.

— Oui, mais elle a raison. C'est vrai que ce serait cool. Enfin bon, je sais pas trop ce que je veux faire encore. J'adore danser et il est vrai que j'ai un certain don pour le théâtre. Je verrais bien, j'ai encore le temps.

— Absolument ! »

On vit alors Karma sortir du café et courir, entraînant une Akiko amoureuse qui avait un sourire qui faisait le tour de la figure, comme le rouge. Ils semblaient vraiment heureux.

« Bon, je vais vous laisser. Profitez bien de votre Saint-Valentin.

— Oh, attend Akemi ! »

Je farfouillai dans mes poches, venant de me souvenir que je devais lui donner quelque chose. Je sortis alors une feuille pliée.

« On m'a demandé de te donner ça. Je ne l'ai pas lu, donc je ne sais pas ce qui est écrit. Mais voilà.

— Merci de me l'avoir donné. Je vais rentrer à mon école, vu que je loge sur le campus. Je la lirai en route. Bonne Saint-Valentin !

— Merci, toi aussi ! », disons-nous alors qu'elle partait en nous faisant signe de la main.

PDV Akiko

Comme on ne pouvait décemment pas s'éterniser à nous embrasser dans le café et sachant qu'avec nous, tout pouvait déraper vite, on avait décidé d'aller chez Karma. Je riais comme une dinde, pour rien du tout. Je riais parce que j'étais heureuse. Vraiment, vraiment heureuse. Je n'avais jamais ressenti ça avant.

Une fois arrivés, il referma la porte et me plaqua contre elle, bloquant mes poignets au-dessus de ma tête. Son souffle chaud me fouettait le visage, me faisant frissonner.

« Tu es à moi, souffla-t-il.

— Et tu es à moi. », susurrai-je.

Je le poussai doucement et retirai mes boucles d'oreilles pour les attacher à mon bracelet. Ainsi, je pouvais toujours utiliser leurs fonctions sans pour autant encombrer mes oreilles avec dans ce genre de moment. J'avais modifié mon bracelet depuis la dernière fois, justement pour pouvoir profiter pleinement du contact.

« Prévenante.

— Eh oui. », murmurai-je en l'embrassant.

Notre baiser se fit rapidement plus sauvage, plus passionné, au fur et à mesure qu'on se laissait aller. Il finit par détacher ses lèvres pour aller les promener sur ma mâchoire, traçant une ligne jusqu'au lobe de mon oreille, qu'il mordilla. Ma respiration s'emballa et je soupirai quand il fit courir ses canines sur ma gorge découverte, déposant quelques baisers au passage. Je ne pouvais qu'onduler contre lui pour lui manifester que j'aimais ce qu'il faisait.

J'avais chaud, très chaud.

« Karma... , soupirai-je.

— J'aime quand tu soupires mon non comme ça Kiko. », souffla Karma contre ma peau.

Il fit de langoureux baisers dans le creux de mon cou, en aspirant ou en mordillant la peau de temps à autre. J'étais à lui, et à lui seul, et il me le faisait comprendre en me marquant de la sorte, comme à Kyoto.

Il finit par relâcher mes mains pour poser les siennes dans le creux de mes hanches. Il me retira le pull et repartit à l'assaut du territoire découvert avec ses lèvres.

Mais moi aussi, je voulais toucher. Mes mains allèrent donc détacher la chemise de son uniforme, puisqu'il avait déjà retiré la veste. Je fis courir mes doigts sur son torse musclé, avide de pouvoir enfin réellement toucher. Je le sentais frémir quand mes ongles effleuraient sa peau. Il me serra contre lui, stoppant ses attentions et plongeant simplement sa tête dans mon cou.

J'embrassai alors moi aussi le sien, laissant également plusieurs marques. J'étais à lui, mais il était à moi. Et je comptais bien marquer mon territoire.

Déposant des baisers papillons sur son cou et sa mâchoire, je laissai mes doigts avides caresser et dessiner les muscles bien dessinés du rouge. Il frisonna et je souris. J'étais contente de savoir que je lui faisais de l'effet, tout comme il m'en faisait.

Karma planta alors ses canines dans mon cou et je m'exclamai de surprise. Il en mordilla la peau, particulièrement dans le creux, et y déposait de longs baisers tantôt possessifs, tantôt plus aériens.

« Tu sais que je t'aime Kiko, grogna-t-il contre ma peau en intensifiant ses actions.

— Maintenant, je le sais, Karma. », soupirai-je.

La tension finit par retomber et on s'échangea quelques doux baisers après avoir quittés cette frénésie qui nous avait habité plus tôt. Oui, ce n'était pas un rêve, c'était réel et c'est ce que nous nous étions muettement confirmés à travers ces échanges plein d'ardeur et de possessivité.

Doucement, on alla s'installer sur le canapé et je me lovai contre son torse.

« Eh bien, si tu arrives à me mettre dans cet état dès maintenant, je me demande ce que ça va donner quand on le fera vraiment, soufflai-je.

— C'est exactement ce que je me disais, mais je ne pensais pas que tu oserais le dire à haute voix. Déteindrais-je sur toi Kiko ?

— Peut-être... »

Il rit légèrement et cueilla mes lèvres une nouvelle fois. Je sens que je vais devenir rapidement accro à lui et à ses lèvres...



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top