Chapitre 20
PDV Akiko
Plusieurs jours ont passé. On commençait à préparer la fête de l'école et tous les élèves étaient motivés. Enfin, sauf notre classe. Les élèves du bâtiment principal se demandaient évidemment ce que l'on préparait.
On apprit alors qu'Asano avait signé avec une chaîne de restauration très connue. Koro nous dit qu'il fallait absolument gagner pour nous aider à comprendre que tout ne tournait pas qu'autour de l'assassinat et des études.
Plusieurs élèves demandèrent comment empêcher qu'on se fasse battre par la classe A. J'allai discrètement sur internet et ouvrai YouTube.
« Asano a tout compris, les clients doivent se dire qu'ils en ont pour leur argent. Ils viendront tous s'ils savent que le produit vaut bien plus ce que vous en demandez.
— Oui, mais comment ? , demanda Maehara.
— Regardez autour de vous. Il y a plein de façons de créer de la valeur ajoutée ! »
Il nous montra plein d'ingrédients de la montagne. Ces ingrédients étaient comme nous : cachés dans la montagne, personne ne pouvait voir leur pouvoir.
« Donc l'idée, c'est d'attaquer les clients avec une arme secrète ! On va monter un vrai resto d'assassins, fit Terasaka.
— Exactement. Vendez comme des tueurs. Utilisez toutes les armes dont vous disposez. »
Je regardai l'écran de mon téléphone, hésitante. Je ne savais pas si c'était une bonne idée, ni même si je n'allais pas le regretter. Mais à part tuer et chanter, je ne savais rien faire d'autre réellement. Et si mon deuxième gros talent pouvait écraser la classe A, ce n'était pas cher payer de tomber un peu plus le masque.
« Et si on fait venir une star, on attirera encore plus de clients. », dis-je.
Tous les élèves crièrent de surprise, pendant que je prenais une pose faussement décontractée. Mon coeur battait la chamade. Je voulais les aider. Et puis, cela me permettrait de me dérouiller. Enfin, si je ne me paralysais pas de terreur bien sûr.
« Que veux-tu dire Akiko ? », demanda Nagisa.
Je pianotai sur mon téléphone et envoyai un fichier à Ritsu.
« Ritsu, lance l'audio que je t'ai envoyé.
— Ok. »
https://youtu.be/drMhxPE25Og
« Oh, mais je la connais ! C'est Louva, une chanteuse qui s'est fait connaître sur Internet. Elle ne sort pas beaucoup de chansons et n'est pas très présente sur les réseaux sociaux, mais chaque chanson fait un carton dans le monde entier ! , s'écria Nakamura.
— Oui, elle est très connue, surtout chez les jeunes. », renchérit Sugino. « Garçons comme filles l'adorent. Akiko, tu voudrais qu'on l'invite ? Tu sais comment la contacter ?
— Si on veut. Ritsu, trouve une photo de la chanteuse s'il te plaît.
— Voilà. »
Sur l'écran de Ritsu, l'image d'une jeune fille me ressemblant trait pour trait apparut. La seule différence, c'est qu'elle avait des cheveux bleus cyan et des mèches rouges.
« Affiche une de mes photos et fusionne-les. »
L'IA s'exécuta. Ce serait plus simple de leur dire directement, mais je savais très bien que je n'aurais jamais le courage de le dire avec des mots.
« Mais... c'est toi ?! », s'écria Kayano.
Tous les élèves me regardèrent et je hochai la tête.
« Oui, c'est moi. Enfin, c'est une de mes couvertures, pour être exacte. Pour une mission, j'ai dû me faire passer pour une célébrité alors Irina a voulu me faire passer pour une chanteuse célèbre. Avec ma voix, elle était certaine que je le deviendrais rapidement, afin que ma couverture tienne. Depuis, on l'alimente de temps en temps, au cas où j'aurais besoin de reprendre ce rôle.
— Mais tu as combien de secrets encore ? , demanda Nagisa.
— Quelques uns.
— Et donc, tu voudrais chanter à la fête, sous l'identité de Louva ? , fit Karma.
— Oui, si cela peut aider. Comme Sugino l'a dit, mon alter-ego est plutôt connu chez les jeunes. Un peu de pub, et le tour est joué. Il nous faudra plus que ça pour attirer des clients, mais cela peut déjà faire l'affaire le temps qu'on voit l'écart entre la classe A et la nôtre.
— Mais... je croyais que tu voulais que cela reste ton jardin secret ? , intervint Irina.
— C'est vrai, mais si on peut battre la classe A, je suis prête à abandonner ce jardin secret. Par contre, par sécurité, il faudra jouer la comédie. Personne ne doit savoir que Louva est en réalité une élève ici. Cela compromettrait mon identité, notre paix et surtout le secret d'Etat qu'est ce poulpe. Je dirais simplement qu'un vieil ami m'a demandé un coup de main pour leur stand de la fête.
— Alors au travail !! »
PDV Omniscient, jour de la fête
« Approchez, approchez ! Venez goûter à nos nouilles ! Elles sont faites avec de la farine de gland. Venez découvrir les nouvelles saveurs ! Nous utilisons les ingrédients naturels de notre montagne. Nos nouilles ont même été approuvées par des adultes qui connaissent la vraie valeur des choses. Ils les ont adoré ! Et l'idole des jeunes, la chanteuse Louva, se produira sur scène spécialement pour vous et a également approuvé notre recette ! , scanda Yada.
— Si Louva les a aimé, c'est qu'elles doivent vraiment être bonnes.
— Oui, les ingrédients sont fraîchement récoltés par notre classe. »
La bande qui avait kidnappé Kanzaki et Kayano à Kyoto monta la colline.
Pendant ce temps, en salle des professeurs, Nakamura et Kurahashi aidaient Akiko à se préparer. L'assassin avait amené une perruque correspondant aux cheveux de Louva et avait enfilé une tenue plus révélatrice que son style habituelle. C'était Nakamura et Irina qui l'avaient choisi. La perruque était frisée de sorte à ce qu'on la reconnaisse encore moins. De l'eye-liner étirait légèrement ses yeux de glace et, à ses oreilles trônaient ses incontournables boucles d'oreilles d'assassin, qui étaient assez discrètes pour qu'elle puisse se permettre de les garder.
« Je doute de rester en bonne santé longtemps avec cette tenue...
— Mais tu vas bouger, donc tu vas vite te réchauffer. Et quand tu feras une petite pause, on te passera une veste, rétorqua Nakamura
— Mais vous êtes sûres que c'est pas trop... osé ? Je déteste m'exposer ainsi, surtout face à autant de monde.
— C'est justement pour ça. Après tout, il ne faut pas que quelqu'un te reconnaisse. Tu vas devoir bientôt jouer ton rôle alors prépare-toi ! , sourit Kurahashi.
— Comment va notre star en herbe ? », intervint Karma en entrant dans la pièce.
Il écarquilla les yeux en voyant Akiko et rougit furieusement. Il détourna le regard.
« Karma, que penses-tu de son look ? , demanda malicieusement la blonde.
— C'est... différent de ce qu'elle met d'habitude. On ne te reconnait pas, c'est le principal.
— Pourquoi t'es toujours si blasé quand tu dis ça ? , l'interrogea Akiko, vexée.
— Parce que je suis comme ça, ce n'est pas contre toi. Et puis, même si c'est différent, tu es jolie quand même. », avoua Karma avant de s'éclipser.
Akiko rougit légèrement et baissa le regard, gênée.
« Bon, alors c'est réglé. En piste ! », sourit Nakamura.
La jeune assassin écarquilla les yeux, se rendant compte de la situation.
« Quoi ? Oh non... je... je... pourquoi j'ai proposé ça... je... »
L'angoisse montait petit à petit en elle. Elle n'avais jamais chanté devant d'autres personnes que sa famille, avant, et Irina. Le souffle de la jeune fille s'emballa.
« Akiko, calme-toi. Tu vas être géniale ! , la rassura Kurahashi.
— Je... je... je ne peux pas... je... je vais me ridiculiser... », balbutia la jeune fille d'une voix blanche qui s'accordait à son visage dépourvu de couleurs.
Ses deux amies se regardèrent. Akiko faisait une crise d'angoisse et elles ne savaient pas comment la détendre. Si elles l'envoyaient sur scène dans cet état, ce serait une catastrophe monumentale.
« Tu n'as jamais chanté devant quelqu'un ? , demanda doucement la rousse.
— N...non... je vais faire... n'importe quoi... je peux pas y aller... »
Akiko se passa les mains dans les cheveux, de plus en plus stressée en s'imaginant les différents scénarios catastrophes qui pouvaient arriver à cause d'elle.
Voyant que son état empirait de seconde en seconde, Nakamura alla chercher Karma, seule personne à ce jour connu pour réussir à calmer Akiko ou à la convaincre de ne pas faire telle ou telle chose. Elle revint peu de temps après avec le rouge, qui crut rêver en voyant son amie, que rien ne pouvait ébranler, qui n'était plus qu'un fantôme d'elle-même.
« Elle est comme ça depuis qu'elle s'est rendue compte qu'il était temps de monter sur scène. Je pense qu'elle n'avait pas pris conscience de ce que chanter pour la fête signifiait. Elle n'a jamais chanté en public, expliqua Kurahashi.
— Je vais m'en occuper. Aller rejoindre les autres pour les aider.
— Ok. »
Les deux jeunes filles s'éclipsèrent et Karma s'approcha d'Akiko, qui faisait les cents pas dans la pièce à mesure que son angoisse montait. Dans cet état, des mots ne la calmeraient pas.
Il lui prit les poignets et l'immobilisa, priant pour que, dans cet état, elle ne se dégage pas. Akiko ne semblait pas la voir, ses yeux de glace affolés étaient dans le vague, cherchant visiblement une solution pour ne pas chanter.
Voyant qu'elle ne bougeait pas, il se rapprocha un peu plus d'elle et alla embrasser doucement son cou dégagé.
Le contact envoya un électrochoc dans son cerveau et calma un peu son esprit. Dans son champ de vision, elle voyait une tête rouge. Quand ses neurones se reconnectèrent enfin, elle rougit furieusement en comprenant que c'était Karma.
Le rouge, lui, traça doucement une ligne de son cou à son épaule avec ses canines plus longues que la normale. Akiko frissonna et soupira doucement, ce qui fit esquisser un léger sourire au collégien.
« K... Karma... »
Il se remit face à elle et la regardant. Elle était toute rouge et elle évitait son regard ocre.
« Tu te sens mieux ?
— Euh... je... oui... enfin non... enfin... je suis toujours stressée. Et s'ils n'aimaient pas mes chansons ? Et s'ils se moquaient de moi ? Et si...
— Akiko ! », la coupa Karma, voyant qu'elle recommençait à angoisser. « Ce n'est pas avec des si que tu surmonteras ta peur. Sois toi-même, et tout ira bien. Même si tu ne veux pas en parler, je sais que tu as un talent pour la chanson, alors tu n'as pas à t'en faire. Fais juste de ton mieux et amuse-toi, c'est tout ce qui compte. On veut que tu t'amuses, comme nous. Alors, monte sur scène et montre ce que la Déesse de la Mort sait faire ! Tu es une assassin, et plus tu as de cordes à ton arc, et plus tu es redoutable. Ne penses-tu pas que tu serais encore plus redoutable si tu étais à l'aise sur scène ?
— Euh si. Mais je... je ne suis pas la Déesse de la Mort.
— Pas encore, c'est à toi de décider si tu veux l'être. Tu as tout ce qu'il faut pour l'être. Dans tous les cas, tu es une assassin pour le moment. Alors montre-leur ce qu'une assassin de ta trempe a dans le ventre ! Et ce week-end, on ira faire du paintball avec la classe, en ville. Cela te va comme deal ?
— Je vais tous vous massacrer !! »
Ce fut la seule réponse que Karma eut, agrémentée d'un sourire de défi et d'un regard plein d'une assurance retrouvée. Le rouge la lâcha donc.
Akiko s'éloigna et s'étira un peu, avant de se donner de petites claques sur le visage.
« Ok, c'est parti ! Merci Karma !
— De rien Princesse. Au fait, tu es magnifique dans cette tenue ! Tu devrais en mettre plus souvent, tu aurais tous les garçons à tes pieds ! », plaisanta-t-il.
Akiko pouffa, rougissante, mais lui sourit avant de sortir. Karma le lui rendit, avant de se rendre compte de ce qu'il venait de dire, et de faire, à son amie.
« Et bordel ! Pourquoi je lui ai sortis ça ? Et pourquoi je l'ai calmé de cette manière ?! J'en entendrai parler pendant encore des mois si Nakamura le savait... »
Il sortit ensuite de la pièce après avoir secoué la tête pour reprendre ses esprits. Dans une autre pièce, Nakamura sourit malicieusement, ayant tout suivi grâce à Ritsu, depuis le téléphone d'Akiko.
« On dirait bien qu'Akiko l'aime plus qu'elle ne l'avoue. Parfait. »
PDV Akiko
« Akiko ! On se disait que ce serait bien que tu fasses des autographes en échange d'argent, entre deux chansons. Qu'est-ce-que tu en dis ? , me proposa Kayano.
— Pourquoi pas, si cela peut aider. Vous avez fixé le montant ? Parfait. Je m'occupe du show ! »
Je lui souris et pris le micro que la verte lui tendait. Cette dernière alla installer une petite table près de la scène, avec un stylo, plusieurs feuillets de photos de Louva et une pancarte indiquant le montant d'un autographe.
J'inspirai profondément et m'arrangeai une dernière fois. Karma et les autres faisaient face à un groupe de lycéens qu'ils semblaient connaître. Ces lycéens semblaient les menacer, mais une fois servis, mes amis semblaient maîtriser la situation.
Les complices du chef voulaient goûter à d'autres plats, mais leur chef leur dit qu'il fallait dire que c'était dégueu. Irina intervint alors, avec son jeu de séduction, et réussit à leur faire commander toute la carte.
« A toi de jouer Louva, on maîtrise la situation ! », me sourit Irina.
Je hochai la tête et montai sur scène, affichant un grand sourire.
« Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien !! Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Louva et je suis chanteuse. Un vieil ami m'a demandé de venir chanter pour ses clients lors de la fête de son école, alors me voilà ! Comme le but est de récolter des fonds, les autographes seront payants. Le prix est affiché sur la table juste à côté de la scène alors, si cela vous tente, je signerai des autographes entre chaque chanson. Faites du bruit pour la classe E de Kunugigaoka !! »
Les clients applaudirent à tout rompre en sifflant.
« Pour ouvrir ce concert, je vais interpréter une chanson que j'ai écrite il y a peu de temps, justement pour cette classe. Vous êtes des étoiles les amis, ne l'oubliez pas !! »
Ritsu lança la musique, elle avait accepté de lancer les instrumentales des chansons.
https://youtu.be/IIsqFiHaQAY
PDV Nagisa
Akiko se donnait à fond sur scène. Elle semblait vraiment s'amuser et se déplaçait avec assurance et aisance, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Elle rayonnait d'une telle aura. Elle était vraiment différente de celle qu'on côtoyait quotidiennement.
Tous les clients étaient ravis. Voyant qu'il n'y avait personne faisant la queue, elle décida d'enchaîner.
« Aller, celle-là, je suis sûre que vous la connaissez tous ! Je veux tous vous entendre !! »
Les gens crièrent de joie quand ils reconnurent les premières notes.
https://youtu.be/mtdgOVBTJaU
Nul doute qu'elle savait attirer les regards et chauffer un public. Son enthousiasme était contagieux. C'était ça, son talent naturel.
Elle descendit ensuite de scène, les premiers clients ayant terminé de manger et faisant désormais la queue. Elle signa des autographes une fois qu'ils eurent donné l'argent et accepta même de prendre des photos avec eux gratuitement.
« Ohé, Nagisa ! C'est nous ! On est venus te voir ! »
Je me retournai et vis Sakura et ses camarades. Je terminai de prendre la commande du client et allai la voir.
« Bonjour Sakura ! Monsieur Matsukata est venu avec les enfants.
— Je ne savais pas que vous aviez gardé contact, dit Kataoka.
— Oui, je lui donne des cours de temps en temps.
— Eh oui ! C'est moi qui lui ait demandé de devenir mon prof particulier, il a pas trop eu le choix, sourit Sakura.
— Bien joué Nagisa, à toi tout seul, t'as fait venir énormément de monde. Et les photos que Louva prend avec les clients vont rapidement en faire venir d'autres, fit Maehara.
— Si j'étais riche, j'aurais commandé tout votre stock ! », affirma Matsukata.
Une fois servis, Sakura me dit qu'il nous resterait sûrement rien tellement c'était bon.
« Et la musique est géniale ! C'est obligé que vous fassiez un carton !
— Louva est une vieille amie de Karma, alors il lui a demandé de passer pour nous aider. Mais nous avons une sérieuse concurrence. C'est peut-être bon, mais il faut que les clients le sachent et ça, c'est un autre problème.
— Ne t'inquiète pas. Vous avez de mystérieux pouvoirs, moi j'ai confiance en vous.
— Oui, les clients vont trouver vos plats fabuleux, c'est sûr. Laissez le bouche-à-oreille et la célébrité de votre amie faire leur effet. », confirma Matsukata.
Il accompagna les enfants faire une photo avec Akiko, n'ayant pas assez d'argent pour lui payer des autographes. Elle le comprit et regarda brièvement autour d'elle. Elle déposa ensuite un peu de son argent dans la caisse installée et signa une photo.
« Ce sera notre petit secret, chuchota-t-elle en tendant la photo à Sakura.
— On va l'afficher dans la salle principale, comme ça, tout le monde la verra ! Merci Louva !
— Avec plaisir ! Rentrez bien ! »
Je souris. Même si elle avait fait une crise d'angoisse plus tôt, d'après Kurahashi, Karma et Nakamura, elle était pleinement dans son élément présentement. Elle contrastait tellement avec sa personnalité assassin, c'était impossible de deviner que Louva et Akiko formaient une seule et même personne.
Je saluai le groupe et la journée continua. Nakamura vint s'excuser de m'avoir charrié à cause de mes cheveux longs et promit de ne plus se moquer.
On entendit une voix et je la reconnus aussitôt.
« Dites-moi que ce n'est qu'un cauchemar... »
Yûji, le garçon qui était tombé amoureux du moi-fille, était là.
« Mais comment t'as su que j'étais élève dans ce collège ? »
Il m'expliqua alors qu'il avait regardé les noms des touristes sur l'île et en visitant le site de l'école, il avait vu qu'il y avait sa fête.
« Eh mais... qu'est-ce-que tu fais ?!! Arrêtes Nakamura ! », criai-je.
Je m'appuyai sur l'ouverture de la fenêtre en soupirant. Elle avait remplacé mon pantalon par sa jupe.
« Promis, c'est la dernière fois ! C'était trop tentant !
— Tu viens de me dire que tu arrêtais avec ça !!
— Il me semble qu'il est riche, non ? Je crois qu'on vient de trouver le client qui va nous faire gagner la compétition. »
J'étais blasé et gêné en même temps. Nakamura me poussa dehors avec un coup de pied. Je décidai de nous mettre en tête à tête pour éviter que les autres nous voient. C'était trop la honte...
Je vis un panneau se lever depuis un buisson. J'avais même droit à un prompteur... yeah...
« Ce qui me ferait très plaisir, ce serait que tu goûtes à tous les plats du menu ! », dis-je avec une voix de fille.
La honte sérieux... autant jouer le jeu, ce n'est pas comme si j'avais le choix.
« Bien sûr, rien n'est trop beau pour te satisfaire Nagisa ! », fit Yûji.
Je me sentais quand même coupable de le tromper de la sorte.
« Hé, tu sais que j'ai aussi arrêté de fumer pour te faire plaisir ? Je sais que cela te plaisait pas trop alors j'ai tout jeté.
— Super.
— Et voilà pour vous ! », fit Kurahashi en amenant un autre plat.
Yûji prit une photo du plat avec son téléphone. Je me sentais tellement mal à l'aise face à lui, mais je devais continuer à jouer le jeu.
Karma leva la pancarte pour que je lui demande s'il paierait dix mille yens pour un rencard.
« C'est une blague ? Je crois que tu t'es trompé de métier Karma !!! »
Du bruit attira notre attention et Red Eye arriva. Yûji voulut appeler la police car il était armé mais je l'en empêchai, sortant une excuse.
« Bon, peu importe qui c'est. Dit Nagisa, honnêtement, que penses-tu de moi ? »
Il cria alors et je vis Lovro, le maître d'Irina et Akiko, du coin de l'oeil. D'après Karasuma, le Dieu de la Mort l'avait tué mais seule Irina était au courant, je pense qu'elle avait voulu ménager Akiko en lui cachant la vérité. Heureusement qu'il était en vie, il savait vraiment comment se sortir des pires situations.
« C'est qui ce type terrifiant ?! Il a vraiment l'air pas net !
— Euh t'en fais pas, c'est Mild Yagyû, c'est un grand nom de la salle de spectacle d'Asakusa, dis-je en lisant la pancarte.
— Un humoriste, lui ??
— Et tout à l'heure, il parlait du spectacle. Sa disciple a arrêté sa carrière d'humoriste pour devenir prof dans cette école. »
Il posa son regard sur les assassins de l'île. Je commençai à paniquer.
« C'est pas ce que tu crois ! Ce sont aussi des comédiens d'Asakusa ! Lui, il déguste un mont-blanc au wasabi. Là, il réagit comme ça parce qu'il respecte pour son spectacle ! »
En réalité, c'était une farce de Karma vu la tête que le rouge faisait.
« On connaît juste plein de comédiens, c'est tout. »
Il me dit d'arrêter de mentir. Il savait que je mentais, car il avait développé un talent pour le reconnaître à cause de son père. C'était un grand nom dans le monde du spectacle. Quand Yûji était petit, son père était toujours entouré d'artistes qui voulaient s'attirer ses faveurs. A force, il avait appris à reconnaître les sourires de façade. Il enchaîna sur le fait qu'il avait trouvé que je n'avais pas ce sourire-là quand on s'était rencontrés.
« Je suis impressionné, tu es très perspicace...
— Je vois pas ce qu'il y a d'impressionnant. J'ai grandi dans un milieu dégoûtant et, à force, j'ai appris à analyser les gens.
— Ton analyse était bonne, c'est vrai, j'ai menti. Ces gens, ce sont des connaissances de Louva. Avant de devenir une chanteuse, elle avait une existence très sombre, et ces gens l'ont aidé à devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Alors elle les a invité pour les remercier. »
D'accord, je déformais la réalité, mais c'était vrai à propos de Lovro, autant englober tout le monde dans le même sac, pour conserver notre secret.
« Et puis... quand j'étais petit, on m'a forcé à avoir cette apparence et à garder mes cheveux longs. Je détestais ça.
— Hein ? « Petit » ?
— Et puis, j'ai compris quelque chose : je pouvais mettre mon apparence au service des autres. Et du coup, je dois avouer que cela ne me déplaît plus tant que ça. Désolé mais... en vrai, je suis un garçon, pas une fille. »
Il avait une de ces têtes... il ne semblait pas en revenir.
« Tu continues de mentir hein ?
— Mais non.
— Et là, tu viens encore de me mentir.
— Non, je t'assure. »
Nakamura me demanda par l'intermédiaire du prompteur de lui montrer que j'étais un garçon.
« Mais ça va pas la tête ?!! »
Je regardai Yûji.
« Tu trouves que j'ai vraiment l'air de mentir, là ?
— Alors c'est vrai ?
— Oui, c'est la vérité. Parfois, tes faiblesses peuvent devenir tes armes. C'est ce que j'ai appris quand je suis entré dans cette classe. Et c'est aussi grâce à ça qu'on a pu monter notre restaurant pour la fête. Et je ne suis pas le seul, tout le monde ici ont ça en commun, même Louva. Je trouve ça très motivant, et j'adore faire croire que je suis une fille. »
Il se leva pour partir et je voulus lui rendre son argent. Mais il me dit que je pouvais le garder. Il se sentait idiot et avait besoin de rentrer chez lui.
Je le regardai partir et Karma arriva en courant. Il avait prévu une séance de photo cosplay pour le faire dépenser un peu plus.
« Nan mais t'es malade ou quoi ?! Tu croyais vraiment que j'allais dire oui ?!! »
J'avais honte de mon comportement envers Yûji.
Je regardai Akiko se donnait à fond sur scène. Elle ne semblait pas fatiguée, bien au contraire. Elle avait caché celle qu'elle était vraiment durant tout ce temps, mais c'est grâce à la vraie Akiko que j'ai pu gagné contre Takaoka sur l'île. J'étais fier de voir qu'elle se révélait de plus en plus. Et je pense que ce n'était pas pour déplaire à Karma. Il avait beau essayer de le cacher, cela se voyait qu'il en pinçait pour elle.
PDV Akiko
La journée était terminée. J'attendis que tout le monde soit partis pour passer à l'étape suivante. Irina était au courant et avait accepté que je dorme dans l'école avec Koro le temps de la fête.
« C'est quand tu veux Akiko. », me dit le poulpe, mon téléphone entre les mains.
Je hochai la tête. J'étais toujours déguisée en Louva.
« Ok, ça tourne !
— Salut à tous, ici Louva ! Je voulais tout d'abord remercier ceux qui sont venus dans le restaurant de la classe E aujourd'hui. On s'est tous bien amusés et j'ai bien aimé passer du temps avec chacun d'entre vous entre deux chansons. L'ascension de la colline prend du temps, mais les bonnes choses savent se faire attendre non ? Suite au succès de mes chansons aujourd'hui, j'ai décidé de faire encore plus grand pour le dernier jour de la fête de Kunugigaoka. Toutes les heures, il y aura un flashmob sur "Move your body", l'une des premières chansons que j'ai sorti. Je compte sur chacun de vous. Même si vous ne savez pas danser, c'est juste pour qu'on s'amuse que j'organise ça. Alors j'espère que vous viendrez nombreux ! Passez le mot à tout vos amis car, plus on est de fous, plus on rit ! A demain les amis ! »
Je fis un bisou que j'envoyai avec ma main vers la caméra. Koro coupa alors et me rendit mon téléphone.
« Et voilà Akiko.
— Merci professeur Koro. Normalement, cela devrait nous ramener un peu plus de clients. Enfin j'espère. Je vais aller répéter pour être au top demain ! »
Je sortis de la salle des profs et allai dans notre salle de classe, où j'avais entreposé quelques instruments au cas où. Je pris ma guitare sèche après avoir enfilé une tenue plus adéquate et répétai quelques chansons.
Le lendemain, je me réveillai tôt pour vérifier les résultats. On était loin de la classe A, mais on pouvait rattraper le coup.
Je me dépêchai de me préparer et de manger un peu, Koro étant allé je-ne-sais où pour nous trouver un petit-déjeuner. J'enfilai ma perruque pour redevenir Louva. Je regardai alors par la fenêtre et vis une queue immense.
« Wow ! D'où viennent tous ces gens ?
— Notre resto fait le buzz sur internet, et l'annonce que tu as posté hier a encore plus fait augmenter le nombre de clients ! », me dit Ritsu sur mon portable. « L'origine du buzz vient d'un article que quelqu'un a écrit ! Ce quelqu'un est un bloguer très influent, regarde ! Son nom est Yûji Norita.
— Ce n'est pas le gars dont Nagisa s'est occupé hier ?
— Si. C'est un critique gastronomique célèbre, des milliers de gens suivent son blog. »
Enfant, il avait été habitué aux restaurants étoilés. Du coup, il avait un palais très fin, même si cela faisait des envieux. Il était aussi marqué que les lecteurs pouvaient lui faire confiance quand il s'agissait de gastronomie.
Je lus l'article. Il faisait l'éloge de notre restaurant car il avait bousculé sa vision des choses. Il parla ensuite de Nagisa sans le nommer, disant qu'il lui avait dit que nous faisions de nos faiblesses des armes. Il ajouta qu'il s'était toujours senti coupable d'être si privilégié à cause de son père, mais que c'était stupide. Son argent était son arme et il avait décidé de la mettre au service de ses lecteurs. Il termina en disant que ce resto changerait leur vision du monde et qu'il fallait se dépêcher car il ne restait qu'une journée avant la fermeture. Il avait même parlé de Louva, qui se donnait à fond sur scène gratuitement, ne faisant payer que les autographes pour aider la classe.
« Ouah ! C'est super gentil ! Il faut être à la hauteur de cette article ! Allons-y ! »
Les autres élèves étaient déjà arrivés et se dépêchaient de mettre leur tablier. J'attrapai le micro, montai sur scène et refis le même petit discours que la veille.
« Et pour ceux que cela intéresse, toutes les heures, il y aura un flashmob sur "Move your body", comme je vous l'ai dit que les réseaux sociaux hier soir. Pas besoin de payer pour y participer, le principal est que vous vous amusiez ! On va commencer tout de suite. »
https://youtu.be/fmNf9Wc58uA
Tous applaudirent et je descendis signer des autographes puis remontai pour enchaîner avec une autre chanson.
https://youtu.be/CWe005HIn6I
J'enchaînai pendant une heure, puis le premier flashmob arriva. Tous les clients se réunirent devant la scène, offrant un peu de répit aux serveurs qui se joignirent à la foule.
« Cinq, six, sept et huit ! »
https://youtu.be/MYq0zAQ3lHY
Tout le monde s'applaudit mutuellement avant de retourner à leur place pour déguster leur repas prêt.
« Vous étiez incroyables !! Je sens qu'on va bien s'éclater aujourd'hui !! »
Tous crièrent de joie et je continuai mon show.
https://youtu.be/bsvsGO2_IoA
https://youtu.be/9HDEHj2yzew
https://youtu.be/Als4TdJV8GA
https://youtu.be/cwLRQn61oUY
PDV Nagisa
Nos menus faisaient un carton, nous étions presque à cours de nouilles. Akiko se donnait encore plus à fond que la veille et récoltait toujours plus d'argent. Elle aussi avait une aisance naturelle à accrocher le regard des gens quand elle chantait.
Kimura proposa de pousser plus loin leurs recherches, car ils avaient cueilli tout ce qu'il y avait dans le coin avec Okano. Mais Koro annonça que nous allions en rester là, afin de ne pas détruire l'écosystème de la montagne. Il nous fit une leçon sur le fait que tout ce qu'on vivait dans la vie nous apportait quelque chose, que nos rencontres aient été bonnes ou mauvaises.
« Qui se propose d'aller l'annoncer à Akiko ? Après tout, elle avait accepté de chanter uniquement parce qu'elle voulait gagner, dit Maehara.
— Je vais lui dire. Je suis sûre qu'elle comprendra. Mais en attendant, elle est sur le point de faire son dernier flashmob, puisqu'on va fermer. Allons-y ! », fit Karma.
On sortit et il dit quelque chose dans l'oreille de Louva. Elle hocha la tête, un grand sourire aux lèvres, avant de s'adresser au public.
« Ecoutez tous ! En raison d'un succès plus gros que prévu, nous devons fermer plus tôt. Cependant, si cela vous tente, je peux continuer à chanter jusqu'à l'heure de fin prévue. »
Tous applaudirent pour accueillir sa proposition et elle rit légèrement.
« D'accord, on fait comme ça ! Alors commençons notre flashmob ! »
Ritsu lança la musique et tout le monde se donna à fond. C'était assez drôle de danser en rythme avec Akiko, même si beaucoup se trompaient. On s'amusait beaucoup et on put se détendre pendant qu'elle faisait le show jusqu'à l'heure de fermeture prévue. Tous avaient malgré tout continué à lui donner de l'argent pour avoir des autographes, alors nos caisses continuaient à se remplir un peu.
« Et maintenant, le grand final !! Irina, Kayano, et toute la classe E ! Venez me rejoindre sur scène ! »
Tout le monde la rejoignit. On avait travaillé pendant une semaine sur un grand final pour clôturer notre stand de la fête. Kayano devait chanter quelques vers avant qu'Irina ne chante. La moitié de la classe et Akiko descendirent de scène et se préparèrent à entrer en scène. Si celle de la veille était rudimentaire, celle d'aujourd'hui était digne d'une salle de spectacle, avec tous les mécanismes qui allaient avec, rien que pour ce grand final.
Chanson :
https://youtu.be/1GytbG5bam4
Performance scénique :
https://youtu.be/FYZPI1KeRec
La prestation fut telle, que ce fut tout le public qui voulait un autographe de toute la classe, en échange d'argent comme pour Louva. On se mit donc au travail avant de prendre une photo de groupe avec tout le monde.
Un peu plus tard, une fois tous les clients partis, Koro prit toute notre classe en photo, avec Akiko habillée en Louva, afin que cette dernière puisse la mettre sur les réseaux sociaux de sa couverture. On prit ensuite la même, mais Akiko sans sa perruque bleue cette fois. Suite à cela, tout le monde rangea après que notre chanteuse ait enfilé son uniforme.
J'entendis Yada dire à quelqu'un que nous n'avions plus rien et la voix de ma mère lui répondit que notre restaurant avait dû très bien marcher.
« Maman... »
Je lui donnai notre dernier verre de jus de raison de la montagne et on s'installa à une table. Elle me remercia et le prit.
« Ta classe a l'air de faire un travail remarquable. Je comprends mieux pourquoi tu tiens à y rester.
— Oui.
— Nagisa, je... je suis venue te parler de ce qu'il s'est passé l'autre jour. J'ai compris quelque chose en te voyant. Tu as tellement grandi, je ne m'en étais pas rendue compte. Toi et moi sommes très différents. J'ai réalisé que tu étais sérieux quand tu parlais de me quitter. Ce n'était pas juste de la colère. Depuis ce moment, j'ai beaucoup réfléchi. S'il te plaît, écoute-moi. J'aimerais que tu restes avec moi un peu plus longtemps. Et quand tu seras adulte, tu seras libre de vivre comme tu l'entends. C'est comme si je comprenais enfin ce que c'était que d'être mère. Laisse-moi m'inquiéter encore un peu pour toi.
— Oui.
— Hé, Nagisa !! Viens écoutez !!
— Nakamura, j'ai dis non !! », cria Akiko.
La blonde poussa l'assassin près de nous, suivie de la classe.
« C'est une chanson personnelle !
— Aller ! , la supplia Yada.
— J'ai dis non !
— On se moquera pas de toi, promis ! , insista Kataoka.
— Que se passe-t-il ? », demanda ma mère.
Nakamura nous déposa sur la table un carnet ouvert à une page et tous empêchèrent Akiko d'aller le récupérer.
« Mais lâchez-moi enfin !!
— Akiko... mais c'est magnifique ! Pourquoi tu ne veux pas la chanter ? Tu as honte ? , demandai-je.
— Non... je... c'est une chanson que j'ai écrite... pour ma mère. Quand elle est... j'avais... une relation particulière avec elle. Je chantais tous les soirs avec elle."
Je hochai la tête, compréhensif. Je vis Nakamura donner un coup de coude à Karma, qui soupira légèrement.
« Tu n'es pas obligée tu sais, mais on aimerait beaucoup l'entendre. On est entre nous, il n'y a personne d'autre.
— Je... je suppose que tu as raison... »
Elle se mordit la lèvre, hésitante, avant de finalement hocher la tête. Elle alla récupérer sa guitare qui était posée dans la salle de classe. Je lui laissai ma place et elle me remercia d'un sourire. J'allai me mettre aux côtés de ma mère.
https://youtu.be/c73ElzMSjcI
Akiko essuya les larmes qui dévalaient ses joues et eut un sourire nostalgique. Ma propre mère pleurait, émue.
« Cette chanson est vraiment magnifique. Je suis certaine que ta mère serait fière de toi. », lui sourit doucement ma mère.
Akiko ferma les yeux pour ravaler ses larmes et lui sourit pour la remercier. Karma s'approcha d'elle et la prit dans ses bras.
« Elle a raison, c'était superbe. Digne de celle qui l'a composé. »
Elle essuya ses dernières larmes et Karma déposa un baiser sur sa tempe, attendant calmement qu'elle reprenne contenance. Elle regarda la lune et sembla prier un instant avant de se lever.
« Bon, ce n'est pas tout ça, mais on a du travail ! Allons-y ! », dit-elle joyeusement.
Le rouge se décolla d'elle, voyant qu'elle allait mieux. Elle alla remettre sa guitare à sa place et tout le monde reprit le rangement, aidé par ma mère.
PDV Akiko
Après un bon bain et une fois en pyjama, je regardai les résultats finaux sur internet. Nous étions deuxième ex æquo avec une classe de terminale. On aurait pu battre la classe A si nous avions eu plus d'ingrédients.
Je posai mon téléphone et me regardai dans le miroir de ma coiffeuse. Je rougis en repensant aux attentions de Karma de ces deux derniers jours.
Tu as déjà oublié ce qu'il t'a fait ? Tu as oublié ton désir de vengeance, de le détruire comme il t'a détruite ? Ne veux-tu plus te venger ? Ne te laisse pas amadouer par sa gentillesse, il t'abandonnera de nouveau tôt ou tard ! Alors venge-toi, avant qu'il ne te détruise encore une fois.
Non... c'est faux... il a changé.
Arrête de croire à ces illusions. Garde dans ton coeur cette soif de vengeance et concentre-toi sur les examens. Bientôt, très bientôt, tu te vengeras de Karma.
« Est-ce-que j'en ai toujours envie ? »
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