Chapitre 17

PDV Akiko

Le lendemain, on allait en cours. Kurahashi, Yada et Okano faisaient la route avec Irina et moi.

« Madame Pouffe, vous avez vu les nouveaux uniformes qu'on a reçu hier ? Ils sont géniaux ! , fit Kurahashi.

— J'avoue, même moi en tant qu'assassin, je n'ai jamais eu un tel équipement. C'est trop génial !! , sourit-je.

— C'est clair. Avec ça, on sera plus consciencieux et plus rapides, approuva Yada.

— Vous pouvez me remercier. C'est un compromis entre le design de Karasuma et celui que j'ai proposé. Lui, à la base, il voulait un modèle unisexe, dit Irina en leur montrant une photo sur son téléphone.

— Heureusement que votre modèle n'avait pas été retenu complètement, avoua Okano.

— C'est mignon mais pas vraiment fonctionnel, ajouta Yada.

— Enfin bref. Il y a au moins un de vos profs qui comprend les femmes. Karasuma est totalement à la ramasse. Quand je pense qu'il ne m'a rien offert... », marmonna Irina en s'en allant.

Nous nous étions arrêtées et Irina avait repris son chemin sans nous attendre. Je la regardai tristement. Difficile d'être amoureuse de quelqu'un comme Karasuma.

Yada se rappela alors qu'on était le dix octobre il y a quatre jours, l'anniversaire d'Irina.

« Pourquoi tu n'as rien dit Akiko ?

— Je pensais que vous le saviez. Et honnêtement, avec cette histoire de bénévolat, on a pas pu le fêter alors, comme nous devions aller au restaurant hier soir, on l'a fêté là-bas. Elle pensait que je l'avais oublié. Je vais aller la rejoindre pour être certaine qu'elle va bien.

— Elle compte beaucoup pour toi, hein ? , me demanda Kurahashi.

— Oui. Je ferais tout pour Irina, c'est la seule que je considère comme ma famille. Elle est comme une deuxième mère pour moi. Je serais prête à tout sacrifier si cela lui permet d'aller bien. »

Sur ces mots, je courus rejoindre ma tutrice. Elle était en salle des profs, en train de se lamenter mentalement.

« Akiko ? , dit Irina en me voyant.

— Coucou. Je voulais voir comment rendait la photo sur ton bureau.

— J'allais la mettre, viens. »

Je m'approchai et on choisit ensemble le meilleur endroit pour la photo. Kataoka arriva ensuite avec Okano. Elle demanda à ma tutrice si elle avait du temps pour les aider avec leur français oral. Kataoka voulait travailler à l'étranger, même si elle avait encore des progrès à faire.

Irina accepta et elles l'entraînèrent dehors sous le regard interloqué de Karasuma et moi.

« Au fait Akiko, Nagisa et Kayano voudraient que tu les rejoignes dans la cour. Ils voudraient s'entraîner un peu plus ! , me dit Okano.

— Ok, j'y vais. »

Je fis un signe à Karasuma et allai dans la cour. Il y avait Karma, Nagisa, Kayano, Okuda, Kanzaki et Sugino.

« Vous avez tous besoin d'un entraînement supplémentaire ? , m'étonnai-je.

— Mais de quoi tu parles ? On est en mission là, me dit Karma.

— Ben Okano m'a dit que Nagisa et Kayano m'attendaient ici pour que je les entraîne un peu plus.

— Elles devaient te prévenir qu'on avait besoin de toi pour aller en ville et choisir un cadeau à Madame Pouffe. On compte lui faire croire que c'est Karasuma qui l'a acheté, afin qu'elle soit contente, m'expliqua Okuda.

— Mais vous êtes au courant que c'est mal, de duper Irina de la sorte ? Elle va être furieuse si elle s'en rend compte. Enfin, je suppose que je n'ai pas le choix. Allons-y. »

Une fois en ville, Sugino demanda ce qu'on pouvait lui offrir vu qu'Irina avait tous les objets possibles et imaginables.

« Tu aurais une idée Akiko ? , m'interrogea Karma.

— Bah, pas vraiment. Elle a tellement de choses que même moi, je peine à trouver des cadeaux convenables pour elle.

— Et tu lui as offert quoi, pour son anniversaire cette année ? , voulut savoir Kayano.

— Une photo encadrée de nous deux, quand on était en mission sur une île, avant que je n'arrive dans cette classe. Elle l'a posé sur son bureau de la salle des profs. Elle était tellement contente quand elle a découvert la photo encadrée. Je voulais lui montrer qu'elle comptait beaucoup pour moi.

— Et puis, on a pas beaucoup d'argent. On a que cinq mille cent sept yens, on est limités. Comment on peut acheter un vrai cadeau d'adulte avec si peu d'argent ?

— Attends ! »

Je fouillai dans mes poches et lui tendis mille yens que j'avais dans mon porte-feuille.

« Voilà ma participation.

— Wow, tout ça d'un coup ? , s'étonna le bleu en les rangeant avec le reste.

— Le métier d'assassin, ça rapporte ! », dis-je avec un clin d'oeil.

Un homme nous apostropha. On se retourna et on vit un fleuriste. Lorsque je croisai son regard, j'eus une sensation qui me donna le tournis.

« Je n'avais encore jamais ressenti ça avant, pas avec une telle intensité tout du moins. Même Lovro ne dégage pas une telle aura. Une chose est sûre : cet homme, à l'apparence toute gentille et innocente, est un assassin, et sûrement le meilleur... serait-ce... le Dieu de la Mort ? »

Le fleuriste nous demanda des nouvelles du vieil homme et Karma m'expliqua que c'était lui qui avait appelé une ambulance lorsqu'ils lui étaient tombés dessus par erreur. Le groupe le rassura et le fleuriste nous demanda si le cadeau d'adulte dont on parlait était pour une femme. Kanzaki répondit à l'affirmative.

Il nous proposa de lui offrir un bouquet de fleurs et Kayano nous dit que c'était pas une mauvaise idée.

« Je n'ai absolument pas confiance en ce type. Même moi, je serais du genre à détaler comme un lapin devant un assassin comme lui. Rien que son aura incarne la mort, c'est effrayant. »

Le fleuriste nous fit un discours sur le fait qu'à notre époque, on avait l'embarras du choix en terme de cadeaux mais que, pourtant, les fleurs restaient incontournables. Ce n'était pas uniquement parce que leurs couleurs et leurs parfums évoquent le romantisme, c'était parce qu'ils ne duraient pas. Leur nature éphémère nous rappelait qu'il fallait profiter de la vie.

Okuda nous dit qu'elle était convaincue et Karma ajouta que ce discours était très poétique, et qu'il l'aurait été encore plus sans la calculette que le fleuriste tenait à la main.

Si les élèves, qui savaient désormais reconnaître un assassin à son aura, ne se doutaient de rien, c'était que cet assassin était nul doute un des meilleurs, ce qui me laissait encore plus penser que nous avions affaire au Dieu de la Mort.

Le fleuriste nous fit une réduction parce qu'ils nous aimaient bien et tous décidèrent de l'acheter. Jouant la comédie, j'acceptai aussi. On prit le bouquet de fleurs et on paya.

« Allez-y, je vous rejoins à l'école !

— Ok ! Ne traîne pas trop ! », me cria Nagisa.

Je hochai la tête et attendis qu'ils disparaissent de notre champ de vision. Je me tournai ensuite vers le fleuriste.

« Dieu de la Mort ? », dis-je simplement.

Il écarquilla les yeux une seconde, avant d'afficher un léger sourire malsain.

« Bien deviné. Tu dois être la légende des assassins-adolescents, Okami, n'est-ce-pas ?

— En effet. Je n'ai pas eu trop de mal à vous démasquer.

— Et pourtant, j'arrive parfaitement à ne pas laisser deviner aux assassins qui je suis. Tu dois donc être spéciale.

— Si on veut. Cette histoire de fleuriste n'est qu'une couverture, n'est-ce-pas ? Vous voulez tuer le poulpe, je parie.

— Donc tu es au courant. Très bien. J'aime ta perspicacité jeune fille. Que dirais-tu de m'épauler ? En échange, je t'apprendrai certaines de mes techniques. »

Je penchai légèrement la tête sur le côté. Avant, j'aurais accepté sans hésiter, mais aujourd'hui ? Voulais-je vraiment que le meilleur assassin de tous les temps tue Koro, alors que je voulais prouver que j'étais faite pour être assassin, et le tuer moi-même ?

« Tu as l'air d'hésiter. Je reconnais ton potentiel d'assassin, tu as de l'avenir dans le métier, je peux le dire rien qu'avec ton aura. Je te laisse un peu de temps pour y réfléchir, bien que ce ne soit pas dans mes habitudes. Mais si tu ne veux pas être avec moi, ne me mets pas des bâtons dans les roues, ou je te descendrai. C'est clair ?

— Limpide. Merci pour ce laps de temps de réflexion.

— Va rejoindre tes camarades, avant que cela ne paraisse trop suspect. Je saurai te retrouver pour obtenir une réponse. »

Je hochai la tête et partis tranquillement, avec une assurance que je ne ressentais pas. Faire face au vrai Dieu de la Mort, c'était effrayant.

Je rejoignis l'école et je croisai Irina qui marchait, énervée.

« Irina, est-ce-que ça va ? , m'inquiétai-je.

- Hum... si on veut. J'étais avec les élèves de ta classe, ils voulait que je fasse plein de choses pour eux, je me sentais populaire. Et puis pouf, ils sont tous partis d'un coup et me revoilà dans ma solitude. »

Je la pris dans mes bras, peinée. Avec cette histoire de cadeau, ils n'avaient pas pensé au mal que ce plan pourrait faire à Irina.

« Oh Irina, tu n'es pas seule. Tu m'as moi, et je ne t'abandonnerai pas, je te l'ai déjà dit.

— Oui, je le sais ma chérie. Mais c'est assez frustrant qu'ils partent tous comme ça. Bon, j'ai des choses à faire, on se voit plus tard. Je t'aime Akiko.

— Moi aussi Irina. »

Elle me fit signe de la main avant d'entrer dans le bâtiment. Quant à moi, je me hissai sur la branche d'un arbre pour réfléchir. Voulais-je vraiment laisser le sale boulot au Dieu de la Mort, et n'agir que comme soutien pour que les honneurs lui reviennent ? Ce que je voulais, c'était prouver que j'étais faite pour assassiner les gens. Je voulais prouver à Lovro que j'avais l'étoffe d'un assassin, je voulais me montrer à la hauteur de ses attentes. Après tout, tout comme Irina, il avait toujours été là pour moi, depuis qu'ils m'avaient recueilli. Et puis, tuer Koro pourrait aussi être une idée pour me venger de Karma, mais c'était à réfléchir.

Irina passa alors devant moi, mais elle ne semblait pas aller bien. Je sautai de l'arbre pour atterrir devant elle.

« Irina ? Que s'est-il passé ?

— Tu étais au courant, de cette histoire de cadeau ? »

Je soupirai. Le fait qu'elle dise ça ne me faisait que confirmer que c'était la pire idée du siècle.

« Je vais te raconter, mais laisse-moi terminer, entendu ?

— Oui.

— J'étais au courant, mais on m'a inclus à la dernière minute parce que les élèves voulaient être sûrs d'acheter quelque chose qui te plairait. J'étais certaine que ce serait une mauvaise idée, je savais que tu serais furieuse si tu découvrais que ce cadeau ne venait pas de Karasuma. Mais tu sais qu'il est impossible de discuter avec ces élèves.

— Malheureusement, je le sais. Merci de m'avoir dit la vérité Akiko.

— C'est naturel, tu es ma seule famille. Mais tu comptes aller où, là ?

— Cet incident m'a ouvert les yeux. A force de jouer les gentilles profs, j'ai oublié que ma relation avec ces enfants n'étaient que purement professionnelle. Enfin, sauf la nôtre, cela va de soit. Je suis sûre que cela leur a fait plaisir de réussir à manipuler une assassin pro. Je compte rentrer chez nous et mettre au point un plan pour tuer Koro. Tu es partante ?

— Comme toujours. Allons-y ! »

On se rendit donc chez nous. Une fois arrivées, parce que je savais qu'elle avait quand même le coeur brisé dans toute cette histoire, je fus aux petits soins et lui préparai ses gâteaux préférés.

« Akiko, merci pour le soutien que tu m'apportes, me dit doucement Irina en levant brièvement les yeux de ses dossiers.

— Avec plaisir. Je sais à quel point cela fait mal ce genre d'histoires, même si l'origine n'a pas été la même pour toi que pour moi. Tu as été là pour moi, pour m'aider à remonter la pente, avec notre Maître. Alors il est normal que je te soutienne aussi. Alors, quel est le plan ?

— Je me disais que j'allais peut-être démissionner de mon porte d'enseignante, je ne gagne rien à rester dans cette école pourrie... mais si, toi, tu veux y rester, je ne t'empêcherai pas de continuer à y aller. Je sais que tu es plus heureuse depuis que tu y vas. »

Une silhouette sortit alors de l'ombre. C'était le Dieu de la Mort.

« Alors Okami, as-tu réfléchi à mon offre ?

— Cela ne fait qu'une heure...

— Je sais, mais je n'étais pas venu pour toi à la base, mais pour elle. »

Je rassurai Irina d'un sourire, qui ne savait pas qui était cet homme.

« Irina, je suis certaine que tu peux sentir son aura surpuissante, alors autant ne pas y aller par quatre chemins. Cet homme, c'est le Dieu de la Mort. Il m'a proposé de l'aider à tuer Koro en échange de quoi il m'enseignerait des techniques secrètes, mais je n'ai pas encore donné de réponse.

— Bien, vu que les présentations sont faites, passons au vif du sujet. », dit le Dieu de la Mort

PDV Nagisa

Depuis cet incident, ni Akiko ni Madame Pouffe ne sont revenues à l'école. Cela faisait déjà trois jours, et même Karma n'avait plus de nouvelles de sa meilleure amie. Le rouge était de plus en plus inquiet, même s'il ne laissait rien paraître. Nous étions allés trop loin avec cette histoire.

Personne n'arrivait à les joindre, on tombait directement sur leur répondeur. Leur GPS était impossible à localiser et il n'y avait aucune trace d'elles sur les caméras de surveillance. Pourtant, une fille aux cheveux violets ne pouvaient pas passer inaperçue !

« Elle n'aurait quand même pas abandonné pour si peu ? , dit Chiba.

— Bien sûr que non, vous la connaissez. C'est le genre de femme qui va toujours au bout de ses missions, fit le fleuriste en s'avançant.

— Madame Pouffe sait bien qu'on l'adore, ajouta Okano.

— Et réciproquement. Au fil des mois, vous avez tissé des liens très forts avec elle. C'est indéniable, répondit le fleuriste.

— Et Akiko alors ? , s'inquiéta Kayano.

— Elle est sûrement avec Madame Pouffe. Elle nous a dit il y a quelques jours qu'elle serait prête à tout laisser tomber si cela pouvait lui permettre d'aller mieux. Mais elle sait aussi qu'on tient à elle, annonça Fuwa.

— Je l'avais confirmé en menant mon enquête préliminaire. Tant mieux, je vais pouvoir utiliser ça à mon avantage.

— Hein ?? », fîmes-nous tous à la réplique du fleuriste.

Puis tout le monde réalisa que le fleuriste s'était incrusté. Il s'était fondu dans la classe comme si de rien n'était, et nous n'avions pas encore compris avant qu'il ne parle de son enquête.

« Encore ce fleuriste ? , murmurai-je.

— Bonjour, je suis l'assassin qu'on surnomme le « Dieu de la Mort ». En l'absence de votre prof, c'est moi qui vais vous donner un cours. »

Il eut un sourire en apparence bienveillant, mais qui me mit mal à l'aise.

« Les fleurs ont un pouvoir extraordinaire. Personne ne peut rester insensible à leur charme, mais vous le savez déjà puisque vous m'avez acheté un bouquet, pas vrai Nagisa ? Mais vous ignorez sûrement pourquoi l'évolution les a doté d'une telle beauté, et d'un parfum si doux. Ah, Ritsu, affiche l'image que j'ai envoyé. »

Ritsu s'exécuta et on vit une photo d'Akiko et Madame Pouffe ligotées dans un espace sombre. La jeune assassin aux cheveux violets affichait une mine effrayée en regardant la prof.

« Réponse : pour attirer les insectes.

— Il a enlevé Madame Pouffe et Akiko ! , s'écria Yada.

— Je ferai court. Si vous voulez la sauver, rendez vous à l'endroit que je vous indiquerai. Toute la classe devra être présente et pas un mot à vos professeurs. Je comprendrais que vous ne vouliez pas coopérer. Si vous ne voulez pas venir, aucun soucis. Je vous les enverrai après les avoir découpées en parts égales pour chacun de vous. »

Il avait dessiné au tableau deux silhouettes aux longs cheveux ondulés, une plus petite que l'autre, et avait tracé des lignes dessus pour tracer des parts égales qui étaient au nombre de vingt-huit sur chaque silhouette.

« Je vous laisse le choix. Mais sachez que la fleur suivant sera l'un de vous.

— Rien ne nous oblige à aller sauver cette garce tyrannique et cette fille qui se croit au-dessus de tout le monde ! Au contraire, bon débarras ! Et puis, ça t'est pas venu à l'esprit qu'on pourrait te régler ton compte ici et maintenant ? », fit Terasaka.

Il y allait un peu fort selon moi. Akiko nous avait aidé plus d'une fois, et se montrait beaucoup moins supérieure à nous depuis un bout de temps. Et Madame Pouffe avait un bon fond, sinon Akiko ne l'aimerait pas autant...

« Oh mais si, vous viendrez la sauver. Vous tenez plus à elles que vous ne le pensez. Alors si elles mourraient par votre faute, vous ne pourrez jamais vous le pardonner. Ensuite, pour répondre à ta petite provocation, vous ne pouvez rien contre moi. C'est le Dieu de la Mort qui fauche les hommes, pas l'inverse. »

Il renversa sa caisse de fleurs et disparut aussitôt, sous nos yeux ébahis. Il n'avait laissé qu'une carte avec une croix rouge, qu'Isogai ramassa.

« On doit être à cet endroit pour dix-huit heures, ce soir. Sinon, il les tuera. »

Chiba dit qu'il faisait sûrement comme Shiro et Takaoka, on allait servir d'appât pour Koro. Terasaka annonça que c'était le moment d'utiliser notre nouveau matos. Après tout, on avait promis de l'utiliser pour aider des gens. C'était peut-être le meilleur assassin, mais on allait pas rester là les bras croisés.

« Karma ? Ne t'en fais pas, on la sauvera, lui dis-je.

— Je m'inquiète pas pour Akiko, c'est une pro qualifiée. Elle est sûrement libre à l'heure qui l'est, rétorqua le rouge.

— Si c'est le cas, Madame Pouffe aussi et, dans ce cas, on a pas à y aller.

— Quoi ? Je... on ferait quand même mieux d'y aller, juste pour vérifier. », paniqua légèrement le rouge.

Je ris légèrement, mais ne fis aucune commentaire.

PDV Akiko

« Ils vont mordre à l'hameçon, ces idiots. », me dit Irina.

Je lui souris. Le Dieu de la Mort n'avait eu aucun mal à la manipuler pour qu'elle rejoigne son camp et, comme je voulais m'assurer qu'il ne lui fasse rien de mal, j'avais accepté de participer aussi.

« Je sais que tu les aimes bien, mais on est beaucoup mieux sans eux, tu ne trouves pas ?

— Si, bien sûr. De toute manière, je suis bien tant que tu es avec moi Irina. »

Après avoir fait la fausse photo, j'avais enfilé la tenue que je portais quand j'étais en mission, un ensemble noir qui me couvrait tout le corps, sauf la tête. Je serrai le petit appareil qu'il y avait dans ma poche. Je ne devais pas me louper.

Le soir, j'étais encore avec Irina pendant que le Dieu de la Mort s'occupait d'accueillir mes camarades. On alla toutes les deux s'attacher au mur derrière le Dieu de la Mort juste quand il fit descendre le monte-charge. On fit ensuite semblant d'être assommées. Au bout de quelques minutes de discussion, il eut une explosion et le Dieu de la Mort annonça que nous allions nous amuser. Il nous dit de rester là où nous étions.

Pour empêcher Ritsu d'aider les autres, le Dieu de la Mort l'avait hacké.

Le groupe qui était chargé de venir nous secourir arriva une dizaine de minutes après. Ils nous libérèrent, rassurés qu'on respire encore. Kataoka demanda à Terasaka de porter Irina et à Yada et Kurahashi de me porter. Ils s'exécutèrent et Kurahashi exprima son soulagement de savoir que nous allions bien. Il eut du mouvement derrière et je sus qu'Irina avait mis à terre Terasaka. Les filles qui me portaient se retournèrent, inquiètes du bruit.

« J'ai l'impression d'être enfin redevenue moi-même. », fit Irina. « Le Dieu de la Mort m'a réveillé d'un cauchemar de six mois. Maintenant, à vous de plonger dans un profond sommeil ! »

J'entrouvris les lèvres et émis un son pour paralyser les deux filles qui me portaient. Elles s'écroulèrent au sol, encore conscientes, avant de se relever quelques secondes après puisque je n'avais pas prolongé le son.

« Je te le fais pas dire Irina, ces amateurs me ramollissaient la cervelle. Heureusement que j'ai accepté l'offre que ce pseudo-fleuriste m'avait faite. », dis-je en me levant.

Je rejoignis Irina, alors que les élèves demandaient si nous étions dans le camp de l'assassin.

« Okami et moi allons vous donner votre dernière leçon. Est-ce-que vous êtes prêts ? »

On s'avança toutes les deux, menaçantes et armes en main. Mes lames étaient pointées sur mes amis, menaçante, lévitant grâce à mon neurotransmetteur. Cependant, Irina se cogna le pied contre un caillou et se plaignit. Quelques élèves s'approchèrent pour savoir comment elle allait et je fis s'entrechoquer très fort mes couteaux, provoquant un bruit assourdissant. Ils fermèrent les yeux en se bouchant les oreilles et Irina leur tira des flèches tranquillisantes.

« C'est le jeu, bande d'amateurs. Vous manquez gravement d'expérience, vous ne savez pas qu'à la guerre, tout est permis ? », fit Irina.

Il ne restait qu'Itona debout. Le Dieu de la Mort arriva alors.

« Vous les avez neutralisé vous-mêmes ? Si je m'attendais à ça...

— Tu avais vu juste, cela ne sert à rien de s'associer avec ces abrutis.

— Je confirme, ils ne faisaient que me tirer vers le bas avec leurs histoires en guimauve sur l'amitié et le travail d'équipe, crachai-je.

— Je suis content de vous l'entendre dire. Même si Irina voulait en faire des tueurs, ils ne se sont pas taillés dans la même étoffe que nous. Ils ont grandi entourés d'air pur et nous avec l'odeur du sang. Bien qu'Okami ait grandi entourée d'air pur elle aussi, des événements l'ont poussé à préférer l'odeur du sang à cet air. Toi, là ! Tu es le dernier encore debout. Que comptes-tu faire ? Te rendre gentiment ou mener un combat désespéré ? »

Terasaka se releva et voulut l'attaquer avec Itona, mais ce dernier annonça qu'il se rendait.

« Il est dix fois plus fort que nous, et Madame Pouffe et Akiko ne nous laisseraient même pas l'approcher. Déjà que nous n'avons aucune chance contre Akiko, on perdrait du temps et de l'énergie à se battre contre lui. »

On les mit donc en cage, menottés. Karma dit alors que cela l'étonnerait que notre plan fonctionne, peu importe ce que nous avions prévu.

« Si un assassin comme moi peut improviser, que crois-tu qu'un assassin de son calibre peut faire Akabane ? répondis-je sèchement.

— Ne t'en fais pas. Tout comme Okami, depuis que j'ai débuté ma carrière, je n'ai pas échoué dans une seule mission. »

Le Dieu de la Mort nous montra alors son écran et on vit Karasuma.

« Comment il a su ? , s'étonna le Dieu de la Mort..

- Cela me rappelle quelque chose que le poulpe a dit. Si un mur infranchissable se dresse devant les élèves, c'est à leurs professeurs de les aider. », fit Itona.

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