Chapitre 16

PDV Akiko

Les deux semaines précédants les partiels arrivèrent rapidement. Le poulpe était à fond pour nous aider à nous améliorer dans les matières où nous étions les plus faibles. Toute la classe était un peu tendu, car il ne restait que cinq mois pour assassiner Koro. Plus le temps passait, et plus cette échéance nous stressait.

Un matin, j'étais chez Karma pour une intense séance de révisions, mais sans duel sur console ensuite. A la place, on se fit des petits duels dans son jardin toutes les demi-heures, chacun essayant de toucher l'autre avec son couteau anti-sensei, afin de s'améliorer. Ce qui était bien, c'est que j'étais plus ou moins à force égale avec Karma, sans toutes les techniques d'assassinat que j'avais appris.

« Je n'arrive toujours pas à comprendre comment tu fais pour augmenter de niveau en séchant presque tous les entraînements.

— J'y viens de plus en plus en fait. Mais même quand je sèche, je reste dans le coin pour vous observer.

— Tu m'étonneras toujours toi. Bon, remettons-nous au travail. On va zigouiller Asano. »

On se tapa dans la main avant de poursuivre nos révisions. Mais on fut interrompus par un certain poulpe.

« Koro ? Qu'est-ce-que vous faites là ? , m'étonnai-je.

— Puisque vous faites partie des seuls à ne pas avoir suivi les autres, vous n'êtes pas au courant, c'est pourquoi je suis venu vous mettre au parfum. J'ai interdis à toute la classe de réviser jusqu'aux partiels. J'ai déjà prévenu les autres élèves qui n'étaient pas présents.

— QUOI ?! », criai-je avec Karma.

Koro nous expliqua alors qu'en faisant du freerunning sur les toits, les autres élèves avaient blessé un vieil homme qui ne pourrait assurer les cours dans son école pendant deux semaines, et que nous devions aller le remplacer en dédommagement.

« Mais quels idiots !! Ils se sont pris pour Dieu à cause de leurs récentes victoires ?! , m'énervai-je.

— Akiko, détends-toi. Cela ne nous fera pas de mal de toute manière. Et puis, nous n'avons pas trop le choix. », me fit Karma avec un clin d'oeil entendu.

J'aurais jamais cru dire ça un jour, mais heureusement que Karma voulait qu'on révise comme des dingues dès cet été. On écrasera Asano, même sans réviser pendant deux semaines. Koro allait sûrement nous espionner quand on serait chez nous, alors on n'allait pas pouvoir réviser en cachette.

« Tu as raison. Cela veut surtout dire que je pourrais t'infliger des défaites encore plus souvent sur ta console !! »

On rit puis Koro nous laissa.

Le lendemain, nous étions dans l'école de Wakaba Park. C'était une sorte de centre où les enfants qui ne s'en sortaient pas en classe venait le temps de se remettre au niveau. Cet endroit était plutôt vieux et, d'un coup d'oeil, je pouvais sans peine dire que la structure devenait trop dangereuse pour les enfants en raison de sa vétusté.

Une femme qui devait aider le vieux directeur annonça aux enfants que ce dernier s'était blessé et que, comme il serait absent un moment, nous allions nous occuper d'eux pendant deux semaines. Les enfants devaient être une dizaine, et ne devaient pas avoir plus de cinq ou six ans pour la plupart, sauf une fille qui semblait plus âgée qu'eux. Vu son air, cela devait être la petite terreur du groupe.

On leur sourit et les enfants acceptèrent en souriant en retour. Sauf la petite terreur qui gardait son air renfrogné.

On se sépara par petit groupe en discutant de la situation mais tous savaient très bien que j'étais moi aussi déçue qu'ils aient fait une telle bêtise.

« J'espère au moins que cela vous servira de leçon à tous ! », dis-je en jetant un regard noir aux enfants qui pensaient pouvoir me jouer des tours.

Je détestais jouer les baby-sitters, c'était vraiment pas mon truc.

La petite terreur approcha alors et nous demanda sèchement ce qu'on comptait faire parce que nous avions rien fait d'autre que de lui pomper l'oxygène depuis notre arrivée. Je regardai Karma, qui souriait légèrement alors que les autres étaient blasés. Cette fille était pas commode.

Des élèves soupirèrent en disant que Sakura était encore de mauvaise humeur, comme toujours, et qu'elle allait nous en faire baver. Cela faisait cinq ans qu'elle était là et qu'elle faisait la loi dans leur école. Ses parents l'envoyaient ici à chaque fois qu'elle séchait trop les cours. Ici, ils l'appelaient « l'élite des cancres ».

« Alors déjà, est-ce-que vous avez de l'expérience en tant qu'instituteur ?! , fit Sakura à Nagisa.

— Alors toi, la petite terreur, tu vas te calmer ! Sinon, je vais te faire descendre de ton piédestal tout de suite. J'en ai rien à faire que tu sois la plus grande des élèves. Je suis la meilleure de ma classe et je suis pas un tyran pour autant !S i tu veux que ces deux semaines se passent bien, tu as intérêt à te tenir à carreaux ! Je sais être très méchante quand je veux !! », menaçai en la fusillant du regard.

Elle s'énerva et sauta pour me frapper avec le balai qu'elle tenait, mais le plancher céda sous son poids.

C'était bien ce que je me disais en arrivant. L'endroit était en mauvais état mais la femme répondit à Isogai que leurs fonds étaient limités, quand ce dernier le lui fit remarquer.

Le directeur avait ouvert ce centre pour accueillir les enfants sur liste d'attente ou en difficulté scolaire à prix abordable. Il s'occupait de tout lui-même, n'ayant pas assez d'argent pour payer plus d'employés. Mais Maehara rappela que nous étions vingt-neuf bénévoles pour deux semaines, et que nous pouvions forcément faire quelque chose.

Isogai dit alors que nous allions prendre le relais et se répartir les tâches.

« Chiba, Akiko, vous pourriez bosser sur le plan avec Ritsu ? Comme Akiko a beaucoup voyagé, vous pourrez établir quelle est la meilleure architecture à adopter, demanda Isogai.

— Pas de soucis, tant que je n'ai pas à m'occuper des enfants... je suis vraiment pas douée...

— Il fallait bien un domaine où tu n'excellais pas, plaisanta Karma.

— Ouais. Jouer les baby-sitters, c'est pas trop mon délire en fait.

— Comment tu vas faire avec tes enfants alors ? , demanda Kataoka.

— Je ne sais pas, on verra bien. Peut-être que je serais plus à l'aise avec les enfants à ce moment-là...

— Mais tu pourrais donner des cours particuliers à ces enfants-là. Tu es une super prof, me dit Nagisa.

— Cela reste à voir, en tout cas, je n'aspire pas à devenir enseignante, je n'aurais pas assez de patience avec les enfants qui ne veulent pas travailler. Je suis beaucoup trop sadique pour ça. »

On se mit alors au travail. Avec un logiciel en de modelage 3D, Ritsu nous donnait un aperçu du résultat final dans son environnement selon l'architecture choisie. On se mit alors d'accord et l'IA créa les plans. Comme je ne pouvais rien faire d'autre, je rentrai à l'intérieur pour voir si les enseignants en herbe avaient besoin d'aide.

Vu que personne n'avait besoin d'un coup de pouce, je passai voir Nagisa, qui avait écopé de la petite terreur qu'était Sakura.

« Nagisa, c'est quoi cette tête ? , m'étonnai-je.

— Je viens de lui demander pourquoi l'être humain change. Quand il est enfant, il est innocent mais en grandissant, il utilise sa force pour blesser les autres.

— Je comprends mieux... c'est vrai en partie, en fait. Quand j'avais ton âge, j'utilisai ma force pour empêcher les brutes de s'en prendre au plus faible. C'est vrai qu'avec le temps et les événements, je me suis retrouvée à faire tout le contraire mais... comment dire... cette année, je recommence à protéger les autres.

— Mes parents me disent de ne pas fuir et de prévenir la maîtresse. Enfin bon, je vous apprend rien, vous avez l'air aussi faiblards que moi. »

Je fronçai les sourcils. Sous son aspect de grosse brute, cette petite était en fait détruite. Etant arrivée au milieu de la conversation, je ne savais pas ce qu'elle avait dit à Nagisa, mais il était certain que Sakura avait et était encore harcelée.

On ne put répondre car on entendit Kurahashi parler à un chat qui devait être coincé dans l'arbre. On sortit donc. Je courrai vers Kurahashi pendant que Nagisa expliquait certaines choses à Sakura.

Kimura nous rejoignit et dit à Okajima de faire comme pour l'épreuve du poteau. Ils se mirent donc en place pendant que je gardai mes yeux bleus rivés sur le chaton. Okajima lui fit signe et Kimura courut pour être propulsé dans l'arbre.

Il escalada ensuite l'arbre pour aller récupérer le chaton. Il le prit la peau du cou et le félin le griffa.

« Aie, il m'a griffé ! Akiko, essaie de le calmer avec ta botte secrète.

— Euh ok, je vais essayer. »

Je chantonnai un air rassurant qui le calma et merci à Kimura de redescendre.

Les deux semaines passèrent rapidement, et on apprit plein de choses qu'on aurait pas pu apprendre en classe. Sakura était devenue beaucoup plus gentille grâce au discours de Nagisa, bien que je ne sachais pas ce qu'il en retournait. On avait rénové le centre et aidé les enfants. Et j'étais bien obligée d'avouer que, si je ne réussissais pas à gérer une bande d'enfants, mon expérience en tant qu'enseignante de Karma et du reste de la classe E m'avait permis de les aider autant que je le pouvais.

Le centre était devenu un lieu spacieux, robuste et polyvalent grâce aux efforts de chacun. Grâce aux calculs que j'avais fait avec Ritsu, la structure résisterait à toute épreuve et nos recherches sur les architectures du monde entier nous avaient permis de trouver le design idéal.

Koro présenta le nouveau centre à l'éducateur. Comme nous avions peu de temps et de matériel, on a fait simple et pourtant, c'était magnifique. Les filles avaient même fait le tour du voisinage pour récolter des livres. On avait aussi fait une aire de jeux couverte, et les équipements dureront plus longtemps puisqu'ils ne seront pas attaqués par les intempéries.

Isogai lui montra ensuite le garage. Itona et Yoshida avaient retapé le vélo de l'éducateur, qui était désormais à assistance électrique, facilitant le transport de lourdes charges. En effet, avec Ritsu, entre deux séances d'enseignement, on avait mis au point un système qui connecterait le manège de l'aire de jeux à la batterie du vélo. Ce système fournit l'énergie nécessaire au vélo et l'éducateur n'aurait presque pas besoin de pédaler. En clair, plus les enfants jouaient, plus ils aidaient leur directeur à se déplacer.

"Et pour couronner le tout, c'est écologique !", concluai-je.

Tous sourirent à l'éducateur qui était étonné et ravi en même temps. Il nous dit que c'était bien gentil d'avoir rénové les locaux mais que le plus important pour lui, c'était l'éducation de ses élèves.

Sakura appela Nagisa et lui montra sa copie avant d'annoncer qu'elle était deuxième de la classe. Le bleu la félicita et la fillette lui raconta qu'elle avait fait comme il lui avait dit : elle s'était glissée dans la salle comme un ninja juste à temps pour le contrôle, et était repartie aussitôt qu'elle avait fini.

« Ces brutes étaient tous trop concentrées sur leur feuille pour t'embêter, sourit Nagisa.

— Tu aurais du voir leur tête, y'avait que l'instituteur qui savait que je viendrais.

— C'est ce qu'on appelle une attaque surprise, c'est Akiko qui me l'a enseigné. Qui nous l'a enseigné, c'est comme ça qu'on avance dans la vie, nous la classe E. On frappe un grand coup quand l'adversaire s'y attend le moins. »

Nagisa lui dit alors que, maintenant qu'elle savait de quoi elle était capable, il espérait qu'elle ferait plus d'efforts pour s'accrocher à l'école, ce qu'elle lui promit. Sakura lui demanda alors de lui donner d'autres cours, ce qu'il accepta.

« Nagisa... tu ne t'en rend même pas compte, mais tu transformes même les enfants en mini-soldats avec ta gentillesse. », pensai-je.

Sakura vint alors vers moi avec le bleu.

« Je voulais aussi te remercier Akiko. Même si tu as été plutôt méchante le premier jour avec moi, tu m'as beaucoup aidé.

— A... Ah bon ?

— Oui. Nagisa m'a raconté tout ce que tu leur apprenais. Comment garder la tête haute, encaisser les coups pour frapper au bon moment et ce genre de choses. Sans ça, Nagisa n'aurait pas pu me les apprendre.

— C'était rien. Comme je te l'ai dit, cette classe m'aide à retrouver mes racines : défendre les autres. Je ne fais que transmettre ce que je sais à ceux qui en ont besoin. »

Un couteau en métal se planta à mes pieds, et je n'eus pas besoin de lever la tête pour savoir qui l'avait tiré.

« Nagisa, code rouge. Que toute la classe mette tout le monde à l'abri, ordonnai-je.

— Tout de suite. Karma, reste ici au cas où Akiko perdrait le contrôle, dit Nagisa.

— Ok. »

La classe E fit rentrer les élèves dans la bâtisse et Karma me lança mon sac. J'y récupérai mes véritables armes, prête au combat. Akemi tomba alors littéralement du ciel, atterrissant devant moi.

« Akemi.

— Ma très chère soeur ! Tu es tombée bien bas, même pour une faible comme toi. Aider des minots idiots... », minauda ma jumelle.

Je serrai les doigts sur la hanse de mon couteau. Reste calme Akiko.

« Je ne te laisserai pas leur faire du mal.

— C'est ça ta faiblesse Akiko. Tu veux toujours protéger tout le monde. Enfin, c'était le cas avant, et à cause de ces idiots de la classe des Epaves, c'est encore le cas malgré ces années en tant qu'assassin.

— Si tu es venue pour blablater, tu peux t'en aller tout de suite.

— Je suis venue pour te tuer, mais tu le sais déjà ça, non ? Tu m'as tout pris, en les tuant. »

Je contractai la mâchoire. Reste calme, ne pète surtout pas un câble.

« Je ne dois pas la tuer, juste la convaincre de partir et protéger les enfants... »

Elle essaya de m'attaquer avec un couteau mais je l'évitai facilement, sans pour autant attaquer. Je ne savais pas si je serais capable de maîtriser cette haine que j'avais envers ma propre soeur, si jamais j'attaquais.

« Bah alors soeurette, depuis quand tu n'attaques pas ? , dit malicieusement Akemi.

— Depuis que je n'ai pas l'intention de te tuer.

— C'est ce que tu dis, mais je sais que, au fond de toi, tu ne veux que ça. Pour toi, je suis celle qui a détruit ta vie alors que c'est toi qui a détruit la mienne !!! A cause de toi, j'ai tout perdu !!! », s'énerva Akemi.

Peace and love Akiko, peace and love.

Oh et puis zut ! Je ne la laisserai pas leur faire du mal !

Je sautai pour éviter une de ses attaques et commençai à passer à l'offensive, sous les provocations de ma soeur. Mais comme la dernière fois, elle évitait toutes mes attaques, comme si je me battais contre un fantôme. Les provocations d'Akemi m'énervaient de plus en plus, peu importe que mes tentatives pour étouffer ma colère.

« Akiko, ne l'écoute pas ! », me cria Karma. « Concentre-toi sur le combat et ne prête pas attention aux idioties qu'elle sort. »

J'inspirai profondément et repoussai de toutes mes forces l'attaque qui était en train de m'écraser. Cela la mit au sol, hébétée. Elle se releva cependant et, avant qu'elle ne puisse réagir, je décidai d'utiliser une technique de combat que Karasuma nous avait appris il y a peu. Je sautai et tournai sur moi-même, étendant les deux jambes pour lui donner deux coup de pied en même temps. Ne s'attendant pas à ça, elle ne put les prévoir et retomba au sol. Je dégainai aussitôt mon pistolet et le pointai sur son front.

« Vas-y, tues-moi.

— Non, je n'en ai aucune intention. File ! »

Je tirai une balle anti-sensei dans le sol, puisqu'elle n'avait pas vu que je n'avais pas pris mon véritable pistolet. Dès que le bruit retentit, elle s'enfuit en courant pour sauver sa peau. Quelle tapette !

Je rangeai mes armes et me tournai vers Karma, qui me souriait. Je vis alors que tous les enfants avaient regardé le combat depuis les fenêtres. Tous les élèves leur montèrent un bobard pour couvrir le fait que j'étais un assassin.

On partit ensuite, les enfants nous saluant joyeusement. Cela avait été une belle leçon de vie, ces deux semaines, mais elles n'avaient préparé personne aux partiels qui avaient lieu le lendemain.

Pour la plupart, ces examens furent un massacre total. La moitié de la classe, voire plus, était sortie du haut du classement.

Les Cinq Prodiges vinrent alors charrier Okajima, Nagisa et Sugino sur la désillusion de notre classe, mais Asano semblait renfrogné. Karma et moi étions dans l'ombre, attendant le meilleur moment pour frapper. Pour eux, le premier trimestre n'avait été qu'un coup de bol pour nous.

Le séducteur de la bande fit remarquer que la plèbe n'avait pas le droit de parler à l'élite et c'est là qu'on décida d'intervenir, sortant de l'ombre.

« Ah vraiment ? Alors vous devriez la boucler quand on est dans les parages, non ? », rétorquai-je.

PDV Koro

J'observai les élèves depuis le toit. Seuls deux élèves n'avaient pas été handicapés par ces deux semaines de bénévolat : Akiko et Karma. Mais cela ne m'étonnait pas. En allant les chercher pour le festival d'été, j'avais pu voir une sacrée pile de manuels scolaires, qu'ils semblaient potasser en douce. Ils avaient dû travailler ensemble d'arrache-pied durant tout l'été et s'étaient hissés premiers au classement général, détrônant une nouvelle fois Asano.

« Vous avez assuré Karma et Akiko, dit Nagisa en voyant nos cent sur cent.

— Mais bon, vous savez... nous sommes les seules de la classe E à avoir révisé sérieusement, fit Karma.

— Les autres ont levé le pied pour vous laisser une petite chance. Cela aurait été humiliants pour vous de vous faire battre une nouvelle fois par notre classe.

— C'est ça, faites les malins !

— Je vous rassure, aux prochains examens, on vous fera la peau. Pas vrai Karma ? J'y veillerai personnellement. Allons-y les gars !! »

Ils commencèrent à partir mais Akiko ne put retenir une dernière pique.

« Au fait Asano, j'espère que cela ne te dérange pas que je sois première du classement ! Je ne compte pas descendre alors prépare-toi à te prendre des coups si tu veux me détrôner !! », lui balança-t-elle, dans une imitation de ce que le prodige avait sorti à l'épreuve du poteau.

Ces deux-là avaient été là pour sauver l'honneur de la classe. Ils aimaient beaucoup trop écraser les autres pour avoir attendu les deux semaines précédents les examens pour réviser.

PDV Akiko

Le lendemain, on alla en salle des profs et Isogai s'excusa au nom de la classe, disant que cet incident ne se reproduirait pas.

« J'espère bien, sinon c'est à vous que je ferai la peau, et pas à Asano ! », répliquai-je, faisant rire la classe.

Karasuma nous rassura en disant que cela faisait partie de son travail et que nous nous étions bien rachetés. Il leur demanda ensuite ce que nous avions appris de cette expérience.

« On ne doit pas avoir pour seul but de décrocher la prime ou d'améliorer nos notes. J'ai appris qu'on pouvait mettre notre force au service des autres. Vous nous entraînez pour nous permettre de sauver la Terre, mais tout ce qu'on a appris, on peut aussi s'en servir pour changer des vies. », dit Nagisa. « C'est ce qu'Akiko fait avec nous, mais je suppose que nous devions apprendre à la dure pour le comprendre.

— Si on en fait un mauvais usage, c'est dangereux, fit Okajima.

— A partir de maintenant, on sera plus prudents. », assura Maehara.

Les deux professeurs sourirent et Karasuma se leva, l'entraînement étant sur le point de débuter.

« Au fait Akiko, je n'ai pas eu le temps de te le dire hier. Mais je suis fière que tu sois première du classement en dépit de ce qui est arrivé. Tu as dû beaucoup travaillé et je suis fière d'avoir sous ma tutelle une jeune fille aussi incroyable que toi. Continue comme ça. On ira au restaurant pour fêter ça ce soir, je te laisse choisir lequel. », me sourit Irina.

Je souris, émue. Elle était vraiment beaucoup plus attentive à ce que je ressentais et était plus démonstrative. Je la pris dans mes bras avant de rejoindre le groupe.

Habillés de nos nouvelles tenues d'assassin, on se rendit à l'endroit où Koro devait manger aujourd'hui. Nakamura lui tomba dessus et s'étonna de sa souplesse avec l'uniforme. Chiba, Hayami et moi tirâmes sur Koro et tout le monde descendit.

Le poulpe nous demanda ce qu'il se passait, puisqu'il avait tout juste eu le temps d'esquiver nos attaques. Isogai lui répondit qu'on voulait lui montrer notre nouveau matos et Karasuma ajouta qu'on venait de recevoir une livraison de l'Etat et qu'il n'était pas pour le fait qu'on lui dévoile ce nouvel atout. Mais on tenait à lui faire une démonstration avec notre nouvel équipement.

« On va se servir de vos leçons pour vous assassiner, c'est la raison d'être de cette classe, dit Terasaka.

— Mais on vous promet qu'en dehors de nos tentatives d'assassinat, on utilisera notre savoir pour défendre les gens dans le besoin, comme le faisait Akiko autrefois, et comme elle le fait aujourd'hui, annonça Kataoka.

— Vingt sur vingt les enfants ! », approuva le poulpe.

Le soir venu, comme promis, Irina m'emmena au restaurant. J'avais choisi un restaurant assez chic, mais pas trop. Un excellent compromis entre nos goûts respectifs.

« Bon, maintenant que la folie des partiels est terminée, on a quelque chose à fêter ! , annonçai-je à la fin du repas.

— Ah oui ? , s'étonna Irina.

— Mais oui ! »

Je fis un signe de tête entendu à un serveur et, quelques minutes après, il amena un gâteau d'anniversaire à table.

« Joyeux anniversaire Irina ! Un peu en retard, mais on peut le fêter tranquillement maintenant ! Tu ne croyais quand même pas que j'avais oublié ?

— Un peu, si.

— Je ne pourrais pas oublier ton anniversaire. Tu es comme une seconde maman pour moi. Tiens. »

Je lui tendis un paquet emballé, qu'elle prit. Elle le déballa soigneusement et dévoila un cadre photo noir et doré. J'avais fait encadré la photo qu'on avait prise lors d'une mission ensemble, sur une île, avant que je ne rentre dans la classe E.

« Akiko...

— Ce n'est pas grand chose, mais je voulais te montrer que tu comptais beaucoup pour moi. »

Irina se leva doucement et me prit dans ses bras. Je lui rendis son étreinte, contente que mon cadeau lui plaise.

« C'est le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait, merci Akiko. Cela me touche beaucoup. »

Elle m'embrassa le front puis retourna à sa place. Quelques larmes d'émotions coulaient de ses beaux yeux bleus et roulaient sur sa peau. Elle les essuya et souffla ses bougies. On entama le gâteau en parlant joyeusement.

« Je ne t'abandonnerai jamais Irina, je serai toujours là pour toi. A la vie, à la mort. Je risquerai tout ce que j'ai pour être à tes côtés et veiller sur toi.

— Tu sais, au tout début, quand je me suis retrouvée avec toi sur les bras, quand tu avais dix ans... je ne t'aimais pas du tout. Mais vraiment pas. Et aujourd'hui... je ne peux même pas imaginer ma vie sans toi, alors ce que tu viens de dire va dans les deux sens ma chérie.

— Irina, je t'aime. »

Elle me sourit tendrement.

« Je t'aime aussi ma chérie. »

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