La guerre.

Elle est là.

Elle est partout.

Elle fait des ravages dans la communauté magique anglaise.

La guerre.

Elle tue.

Elle détruit.

Et elle l'enferme dans cette bulle de noirceur dont il ne peut s'extraire tout seul.

Drago Malefoy, appuyé contre la rambarde du balcon de sa chambre, ferme les yeux un court instant lorsque de nouveaux hurlements déchirants montent des cachots du manoir. Cette gamine qui n'a pas plus de quinze ans, cette née-moldue, crie depuis des heures. Elle hurle inlassablement depuis des heures, sous l'assaut des sortilèges des Mangemorts. Elle crie, et ses vociférations déchirent les tympans du garçon.

Il voudrait s'extraire, fuir, s'éloigner de cet endroit qui ne représente plus que des cauchemars pour lui. Qui, la nuit, le maintient éveillé, contrait d'entendre ces non-sorciers hurler à pleins poumons leur douleur. Parfois, il perçoit les rires de satisfaction des bourreaux. Parfois, il perçoit des sons, des voix, des chuchotements qui passent à travers le bois de sa porte. Parfois, il entend sa mère l'appeler, lui demander de la rejoindre.

Mais il s'y refuse. Il préfère se réfugier ici, dans son ancienne antre de paix.

Alors le temps passe. Les secondes, les minutes, les heures puis les jours. Le premier septembre ne devient qu'un souvenir, Halloween une mauvaise plaisanterie et Noël un sentiment d'effroi qui le saisit de la tête aux pieds.

Et alors qu'il s'enfonce un peu plus dans les ténèbres, il n'a de cesse de penser à cette fille à la chevelure indisciplinée. A cette fille qu'il a détesté pendant longtemps avant qu'elle ne devienne la plus importante de son existence. Cette fille qui a sût faire renaître une chose en lui qu'il avait crut perdu à tout jamais : l'espoir.

Vas-tu tenir ta promesse, Granger ? Celle de nous sauver, ma mère et moi, de cet enfer ?