[CHAPITRE 28] Et après ?
La cinquième année était certainement celle que les élèves étaient le plus pressés de passer, et ce, pour plusieurs raisons. Avant toute chose, il y avait les BUSE -Brevet Universel de Sorcellerie Elémentaire- qu'ils seraient amenés à passer à la fin de l'année, et qui comptaient comme les premiers examens véritablement importants. En effet, si un certain nombre de BUSE n'étaient pas obtenus, alors l'élève pouvait se voir contraindre de refaire une année. C'était vraiment exceptionnel ; les professeurs veillant avec soin à ce que les étudiants se préparent comme il se doit, mais cela pouvait arriver.
Mais avant les examens finaux, il y avait les entretiens d'orientation, obligatoires pour tous les élèves de cinquième année, conduits par leur directeur et directrice de maison, durant lesquels plusieurs questions leur étaient posées sur l'avenir qu'ils envisageaient après l'école. Car, contrairement aux moldus, il n'existait pas d'universités où les étudiants avaient encore la possibilité d'apprendre. Non, c'était une entrée directe dans la vie active, avec parfois quelques formations proposées, mais le Ministère les jugeait suffisamment instruits durant ces sept années à Poudlard.
Et ces entretiens étaient la source d'angoisse d'Hermione ce matin-là. Cela faisait quelques jours que l'information leur avait été fournie, et McGonagall avait alors entreprit de faire passer les élèves par ordre alphabétique sur deux jours, désirant prendre le temps nécessaire avec chacun d'eux. Et bientôt, dans quelques minutes, se serait à la jeune fille de se rendre dans le bureau de sa directrice de maison pour y subir l'interrogatoire que tous ses amis avaient vécus avant elle. Non, ce n'était pas l'idée de se retrouver en tête à tête avec le professeur de métamorphose qui l'inquiétait, mais la question de son avenir.
Jusqu'à maintenant, Hermione n'avait pas jugé utile de se pencher plus attentivement sur la question, se disant que le choix s'imposerait de lui-même le moment venu, préférant consacrer son temps à ses études. Mais à présent qu'elle se retrouvait confrontée à la réalité de son futur, elle commençait à se rendre compte qu'elle aurait dû y prêter plus attention.
Un soupir s'échappa de ses lèvres sèches, qu'elle mordillait furieusement depuis quelques minutes, signe de son angoisse profonde, attirant l'attention de l'adolescente assise face à elle, qui lui jeta un regard pénétrant avant de sourire.
―Tu t'inquiètes de ton entretien avec McGonagall, devina-t-elle.
Hermione leva les yeux au ciel, à la fois étonnée et amusée d'être aussi facilement prévisible pour sa meilleure amie, qui se contenta de lui offrir un clin d'œil avant de hausser des épaules avec désinvolture, comme si l'idée même de se retrouver à la place de la Préfète l'année prochaine ne l'effrayait guère.
―Je suis sûre que tu vas trouver le métier qui t'intéresse, ajouta-t-elle avec confiance.
―Mais tout m'intéresse ! soupira Hermione.
―Tout ? sourit malicieusement Ginny. Même travailler dans une boutique de farces et attrapes ?
―Bon, peut être pas tout, rectifia Hermione en levant de nouveau les yeux au ciel. Mais je me sens incapable de choisir entre telle ou telle voie.
―D'où l'utilité de ces entretiens individuels, lui rappela la plus jeune avec un sourire. Allez, relaxe, je suis sûre que tout se passera bien !
Hermione remercia son amie d'un sourire avant de se pencher sur son bol de chocolat, qu'elle avait à peine entamée, le ventre noué par la peur. Angoisse qu'elle trouvait injustifiée après sa discussion avec Ginny, mais qui était pourtant bien là, présente au creux de ses entrailles. Certes, ce n'était qu'une formalité, un sondage réalisé par le Ministère de la Magie qui souhaitait gardé un monopole partout, et d'ailleurs, ce n'était pas un choix définitif. McGonagall avait rappelé à Lavande -qui était passée la veille- qu'un adolescent sur trois changeait d'avis durant les deux années suivantes.
L'arrivée de Fred lui fit oubliée ses angoisses, et elle profita des quelques minutes qu'il pouvait se permettre de lui accorder ; finir de mettre au point leur projet secret était devenu une priorité pour tout le monde, même pour Hermione, qui essayait de se convaincre que c'était uniquement dans le but de faire partir Ombrage de l'école. Et qui s'efforçait à ne pas penser à ce que cela impliqué : le départ prochain des jumeaux.
Qui avaient fini par mettre Harry, Ron et Ginny au courant de leurs intentions. Si leur frère s'était contenté de hausser des épaules avec indifférence, leur sœur leur avait sournoisement fait remarquée que leur mère, Molly Weasley, serait indignée et en colère en les voyant débarquer. Cette phrase avait eu le don de faire grimacer les deux garçons, qui imaginaient sans mal la colère sombre de leur mère qui allait s'abattre pour eux, mais sans les faire changer d'avis pour autant. L'obstination commune aux Weasley, avait aigrement pensée Hermione.
Depuis, personne n'osait en parler, et la jeune fille avait fini par comprendre que c'était par respect pour elle. Après tout, hormis Angelina, elle était la seule à être réellement attristée par ce départ soudain des jumeaux, du moins, surtout celui de Fred. Bien entendu, ils allaient se revoir dès son retour de Poudlard, mais les choses à l'école ne seraient plus les mêmes sans lui. Elle ne lui avait pas parler de ses craintes, ne souhaitant guère augmenter la culpabilité qu'il ressentait à l'idée de la laisser seule ici, et s'efforça de paraître joyeuse à chaque fois qu'ils avaient l'occasion de se voir.
―Alors, c'est ce matin ton entretien avec McGonagall, sourit le garçon en se servant dans les divers plats proposés. Pas trop stressée ?
L'éclat de rire de Ginny résonna bruyamment dans la pièce, attirant quelques regards courroucés à la jeune fille, ses camarades rechignant à être réveillés aussi brutalement. Fred, sceptique, jeta un regard à sa cadette avant de faire face à Hermione, qui poussa un profond soupir avant de consentir à répondre.
―J'ai un peu le trac, confia-t-elle.
―Ah ! sourit Fred. Qui ne l'a pas ?
―Toi ? fit Hermione en levant les yeux au ciel.
―McGonagall a refusé de nous faire passer les entretiens d'orientation, avoua Fred avec une mimique amusée par le souvenir. Elle a dit qu'elle n'avait pas besoin de nous voir en privé pour savoir ce que l'on voulait faire de notre vie.
―Toi et George êtes des cas à part, commenta-t-elle.
―Je prends ça pour un compliment ! s'enthousiasma le garçon en déposant un baiser sur sa joue. Mais bon, sinon, t'angoisse pas, je suis sûr que tout se passera bien.
―Comment tu le sais ? fit-elle en arquant un sourcil, un sourire en coin.
―Parce que tu es Hermione Granger ! souffla-t-il comme si c'était évident.
Hermione lui lança un regard qui disait clairement que cet argument ne l'avait convaincu qu'à moitié, mais n'eut cependant pas le temps de répondre puisque la cloche retentit au même instant. Elle prit une profond inspiration avant de se lever, récupérant son sac, et quitta la pièce, le regard de Fred rivé à son dos.
La sous-directrice l'attendait déjà dans la classe de métamorphose, une pile de parchemins reposant devant elle, que la jeune fille reconnut comme étant les appréciations des professeurs sur elle depuis son arrivée à Poudlard. Le rouge lui monta aux joues lorsqu'elle croisa le regard de McGonagall, aussi sévère qu'à l'accoutumée, et elle s'installa sur la chaise qu'on avait placé de l'autre côté du bureau, sans prononcer le moindre de mots.
―Miss Granger, fit sèchement la vieille dame en remontant ses lunettes en demi-lune sur le haut de son nez, je n'ai pas besoin de vous expliquer pourquoi vous êtes là.
―Les entretiens d'orientation, répondit Hermione en hochant la tête.
―Oui. Ils ont pour but de vous aider à déterminer la branche professionnelle qui vous correspond le mieux et que vous pourrez intégrée une fois vos études achevées.
―Je n'ai pas vraiment d'idées, fit-t-elle d'une petite voix.
L'espace d'un instant, elle crut voir les lèvres du professeur s'étiraient en un sourire, mais le geste fut si fugace qu'elle crut avoir rêvée.
―Comme plusieurs de vos camarades, fit McGonagall. Sachez, Miss, que ce n'est pas un problème. De toute façon, vous avez encore deux ans à réfléchir.
Hermione poussa un léger soupir de soulagement, avant de récupérer d'une main tremblante le parchemin que lui tendait sa directrice, précisant qu'il s'agissait d'un questionnaire auquel elle devait répondre le plus sincèrement possible.
Ce qu'elle fit durant la quinzaine de minutes qui suivit, s'efforçant d'être le plus juste que possible dans ses réponses, laissant ses sentiments et son instinct la guidaient dans ses choix. Plutôt satisfaite, elle tendit le questionnaire à McGonagall, qui le prit avant de tapoter sa baguette magique dessus. Aussitôt, l'écriture gracieuse de Hermione laissa place à celle, plus calligraphique de son professeur, pour ne laisser apparaître que trois mots.
―Médecine, lut la vieille dame. Justice. Et enseignement.
―Qu'est-ce que c'est ? demanda Hermione en fronçant les sourcils.
―Les choix qui découlent de vos réponses, précisa le professeur de métamorphose. En fonction de ce que vous avez répondu, un tri a été fait, pour correspondre au mieux à votre caractère. Et ce sont ces trois carrières qui vous correspondent le mieux.
Pendant quelques secondes, Hermione laissa son esprit lui montrer ce que pourrait être son avenir en fonction des réponses apportées par le questionnaire. Elle se vit portant la blouse verte des médecins de Sainte-Mangouste, penchée au-dessus d'un enfant, lui chuchotant d'une voix douce qu'il était très courageux, tout en agitant sa baguette magique au-dessus de son corps frêle pour en faire partir le mal qui l'habitait.
Puis, elle se vit, assise sur une chaise, dans un des bureaux sombres et exigus du Ministère de la Magie, travaillant sur un dossier particulièrement compliqué et qui requérait toute son attention.
Et enfin, l'image d'elle-même, installée à la place du professeur McGonagall, faisant passée le même entretien à un élève de cinquième année la fit sourire. Ce n'était pas un métier auquel elle aurait songé en premier lieu, mais l'idée de transmettre tout ce qu'elle savait à des enfants, avec la même passion que tous ses professeurs actuels, lui plaisait énormément.
―Bien entendu, ajouta sa directrice de maison, nous ne vous demandons pas de faire le moindre choix dès à présent. Ce n'est qu'un sondage pour le Ministère. Rien ne vous oblige à suivre une des trois voies que le questionnaire a choisi pour vous. Vous êtes entièrement libre de vos choix.
Oui, Hermione le savait. C'était même le but premier de ses entretiens. Et pourtant une petite voix lui souffla que ce ne serait pas toujours le cas.
[...]
La pluie qui tombait sans discontinue et à grosses gouttes sur le pays depuis presque une semaine aurait pu contraindre les étudiants à réviser leurs examens finaux à l'intérieur, bien au chaud à la bibliothèque ou dans leur salle commune respective, pourtant, en cette fin d'après-midi, même le mauvais temps n'avait pas réussi à forcer les élèves à rester confiner au château.
La bibliothèque était donc quasiment déserte, et pour une fois, Hermione se félicitait d'avoir réussi à convaincre ses meilleurs amis à venir avec elle, pour réviser de façon assidu le cours d'Histoire de la Magie. Même si, les révisions s'étaient rapidement écourtées du côté des garçons.
Et aujourd'hui, il y avait une raison précise à cela. Une raison qui la mettait hors d'elle.
―Tu comptais nous le dire quand ? siffla-t-elle furieusement, tout en essayant de garder la voix basse pour ne pas attirer l'attention de Mrs Pince sur eux.
Harry eut un mouvement de recul instinctif en croisant son regard étincelant de colère. Visiblement, par cette révélation, il ne s'était pas attendu à une telle réaction de la part de sa meilleure amie.
―Alors ? insista-t-elle. Il aurait fallu qu'un nouveau drame se produise pour que tu finisses par nous dire que tu avais encore des rêves de Voldemort ? C'est ça ?
Ron, d'un geste apaisant de la main, essaya tant bien que mal de calmer Hermione, mais celle-ci se retourna rapidement vers lui, l'intimant de ne pas se mêler de la conversation si c'était pour défendre Harry et non pas l'accabler, comme elle avait visiblement l'intention de le faire. Non, vraiment, était-elle la seule à percevoir le danger qui découlait de ces nouveaux songes ?
―J'attends une réponse, ajouta-t-elle froidement. Et ne dis pas que tu cachais tes rêves pour nous protéger, car je n'y croirais pas une seule seconde, Harry Potter !
Plusieurs fois, les jumeaux avaient évoqués une certaine ressemblance entre la jeune fille et Molly Weasley lorsqu'elles étaient toutes les deux fortement en colère. Et en cet instant précis, Harry ne put qu'approuver leurs dires.
Il avala difficilement sa salive avant de répondre, laissant son regard se perdre loin de celui, lançant des éclairs, de son amie.
―Après les vacances de Noël, j'ai recommencé à rêver du Département des Mystères, avoua-t-il d'une petite voix. Au début, je voyais simplement toutes ces sphères transparentes alignées sur des étagères, puis au bout d'un moment, Voldemort est apparu. Il marchait des les allées, et j'ai fini par comprendre qu'il cherchait quelque chose.
―Une prophétie, fit Ron. C'est ce qu'il y a dans le Département des Mystères, précisa-t-il face au regard interrogateur de ses amis. C'est ce que Papa nous a dit. Le professeur Dumbledore lui a demandé de faire une patrouille là-bas, et tout ce qu'il a vu, c'est des millions de prophéties alignées dans des sphères sur des étagères hautes de plusieurs dizaine de mètres.
―Alors, c'est ça que Voldemort recherche, comprit Harry. Une prophétie ? Mais pourquoi ?
Hermione fronça les sourcils en écoutant attentivement la discussion de ses amis. Quelques temps après le retour à Poudlard, suite à l'attaque de Monsieur Weasley, elle avait fait des recherches sur le Département des Mystères, sans grand succès. C'était l'endroit le plus secret que possédé le Ministère de la Magie, et les seules personnes habilitées à y pénétrer étaient les Langue-de-Plomb, tenu par un serment presque aussi important que par le Serment Inviolable. Le nombre de pièces qu'il contenait était connu de tout un chacun, mais leur contenu restait encore un secret.
Alors, si les visions d'Harry étaient réelles, cela voulait dire qu'une pièce contenant des millions, voir même des milliards de prophéties se trouvait au sein même du Ministère, et qu'à l'intérieur, une de ces sphères était importante pour Voldemort. Encore fallait-il deviner laquelle.
―Et tu n'as pas une idée de celle qu'il cherche ? demanda-t-elle d'un ton plus radouci.
―Non, souffla Harry. Je crois que lui même ne le sait pas. Pas encore.
―Comment tu le sais ?
―Le rêve est toujours le même. Il n'a pas changé.
Mais jusqu'à quand ? pensa Hermione avec effarement. Car, elle était persuadée que ce n'était qu'une question de jours avant que Voldemort finisse par mettre la main sur ce qu'il cherchait véritablement dans cette salle.
―Tu en as parlé avec quelqu'un ? ajouta-t-elle.
―J'ai essayé de parler avec Sirius, acquiesça-t-il, mais depuis ce qu'il s'est passé avec Ombrage la dernière fois, il se montre plus prudent.
―Harry, il faut impérativement que tu nous dises si quoi que ce soit change dans ton rêve, insista-t-elle avec gravité.
―Oui, Hermione, je sais, mais ce n'est pas facile.
―Pourtant ça devrait l'être, fit-elle. On est tes amis, Harry. On ne te laissera jamais tombés, tu m'entends ? Jamais.
Ce n'était pas des mots prononcés à la légère, et Hermione, comme Ron, les pensait sincèrement. Jusqu'à présent, ils n'avaient pas ressentir le besoin de le rappeler régulièrement au brun, mais depuis la mort de Cedric Diggory, qui avait laissé un grand vide sans vie, les deux amis ressentaient le besoin quasi maladif de montrer leur soutien et leur dévouement à Harry. Parfois, ce n'était que des regards, ou un mot glissé là dans une conversation. Alors qu'à d'autres moments, c'était des gestes, des sourires, des accolades. Et même s'il ne le disait pas, Harry avait cruellement besoin d'eux dans sa vie.
―D'accord, souffla-t-il avant de leur adresser à chacun un regard qui valait tous les mots du monde.
L'amitié, avait cet aspect-là, celui fascinant et merveilleux, de se comprendre sans parler. D'être sur la même longueur d'ondes avec un autre sans avoir besoin de dire quoi que ce soit. Tout passer dans le regard, les sourires et les gestes.
―Quoi qu'il en soit, ajouta Hermione, il faut trouver un moyen pour fermer totalement ton esprit à celui de Voldemort. Qui sait ce qu'il pourrait se passer...
―Les cours avec Rogue ne sont pas franchement un succès, avoua piteusement Harry. D'ailleurs, je crois bien qu'après ce qu'il s'est passé tout à l'heure, il ne voudra plus me revoir.
La jeune fille échangea un regard grave avec Ron avant que celui-ci ne demande plus d'explications quant à la dernière phrase prononcée par leur ami. Avec une certaine gêne, Harry raconta la scène qu'il avait vu dans les souvenirs de Rogue, lorsque celui-ci se trouvait encore à l'école.
Le Rogue jeune était tranquillement assis au pied d'un arbre, près du lac noir, lorsque James Potter -reconnaissable entre milles par sa tignasse de jais indisciplinée- suivi de près par ses acolytes de l'époque, Sirius Black, Remus Lupin et Peter Pettigrow, étaient venus l'accoster, riant d'une blague mesquine du premier. Rogue n'avait pas tenté de se justifier auprès des Maraudeur, et James avait alors sorti sa baguette, pour faire voltiger le corps tremblant du Serpentard. Tête en bas, suspendu dans les airs au bon grès de Potter, il avait vu Lily Evans arrivée, insultant le brun de son comportement, lui intimant de laisser Rogue en paix. Gêné d'être secouru par la rouquine, le Serpentard n'avait pas trouvé mieux comme remerciements que de l'insulter de Sang-Bourbe.
Le Rogue de leur époque, enfin parvenu à reprendre le contrôle de son esprit, avait aussitôt congédier Harry de son bureau, l'informant qu'il allait mettre un terme définitif à ces séances, qui selon lui, ne faisaient que lui faire perdre son temps, au vu de l'incapacité du Survivant à se montrer concentrer et réceptif.
―Oh Harry... soupira Hermione en se pinçant l'arrête du nez.
Elle n'ajouta rien de plus, ne s'estimant pas la mieux placée pour faire la moindre réprimande au garçon, même si tous deux connaissaient parfaitement le fond de sa pensée. Elle lui avait répété à maintes reprises de faire plus attention aux conseils prodigués par le professeur des potions, mais, buté, il n'avait pas voulu l'écouter, préférant sa haine guider sa conduite. Et même s'il ne l'admettrait pas facilement, il devait reconnaître que son amie avait eu raison.
―Oui, je sais ce que tu penses, Hermione.
―Alors, on fait quoi ? demanda Ron avec inquiétude. Si Tu-Sais-Qui recommence à entrer dans tête...
―Je suis certaine qu'il existe un autre moyen, fit Hermione. Il reste juste à trouver lequel.
Son regard s'attarda quelques secondes sur les étagères installées près de leur table de travail, portant la section métamorphose de la bibliothèque, et elle songea qu'il lui faudrait fouiller partout dans la pièce pour mettre la main sur un bouquin pouvant régler le problème de Harry.
―En attendant que l'on trouve quelque chose, sois prudent, lui intima-t-elle. N'essaie pas d'entrer dans la tête de Voldemort et tiens-toi à distance de ses émotions, compris ?
Harry promit qu'il serait prudent avant de pousser un profond soupir de soulagement.
[...]
―Qu'est-ce que c'est ? s'enquit Hermione d'un ton suspicieux en refermant ses doigts sur la boîte violette que Fred venait de déposer dans sa main.
―Ouvre, se contenta-t-il de lui répondre.
La jeune fille hésita quelques secondes, un peu inquiète de ce qu'elle pourrait trouver dans le paquet, avant de se mettre à défaire doucement le ruban blanc entourant le tout. Le papier cadeau se déchira facilement dans sa main, et surprise, elle ouvrit la boîte pour poser son regard sur un miroir, qu'elle eut bien du mal à reconnaître car il ne renvoyait absolument pas son reflet.
―Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle en levant la tête.
―Un miroir, fit Fred en souriant.
―Vraiment ? dit-elle en arquant un sourcil, sortant le petit objet de son contenant pour le faire tourner entre ses doigts. Alors pourquoi il ne reflète pas la moindre image ?
―Parce que c'est un miroir particulier ! s'enthousiasma le garçon.
Hermione soupira en constatant qu'il n'était pas près à lâcher la moindre information sur le miroir qu'elle avait en main, et qui à présent, se mettait à luire d'une lueur blanche. Elle fronça les sourcils en le sentant chauffer entre ses doigts, avant de pousser une exclamation de surprise lorsque la lumière blanche laissa apparaître le visage rieur de George, installé dans le dortoir des garçons de septième année.
―Comment... fut la seule chose qu'elle parvint à prononcer.
―Salut Hermione ! rit George en constatant l'expression ébahie de la jeune fille.
Sceptique, elle leva la tête pour croiser le regard extrêmement fier de Fred, qui récupéra le miroir auquel il ordonna de s'endormir, coupant l'exclamation indignée de George.
―C'est un miroir à double-sens, finit-il par expliquer une fois que l'objet redevint noir. Il nous permettra de communiquer lorsque tu reviendras ici et que moi je serai plus là. Il te suffira de prononcer mon nom pour que le mien -moi aussi j'en ai, tu as pu voir George dedans- se mette à briller et à chauffer. Si tu veux qu'il redevienne un simple miroir, tu n'as qu'à dire " Dors " et il te montrera ton reflet.
―C'est vraiment ingénieux.... souffla-t-elle d'un ton admiratif, alors que son cœur battait la chamade, touché que Fred pense à ce genre de choses.
―Je savais que ça te plairait, sourit-il en déposant un baiser sur sa joue. Avec ça, je suis sûr que j'aurais des nouvelles de toi et je pourrai surveiller tes moindres faits et gestes...
―N'y compte pas trop, ricana Hermione avec une lueur malicieuse dans le regard.
―Tu ne tiendras pas une semaine sans me parler, murmura Fred avec confiance.
―Tu crois ? fit-t-elle alors qu'elle imaginait déjà à quel point ce serait dur de ne pas avoir le garçon à ses côtés pendant toute l'année scolaire à venir.
―Je suis convaincu !
―Alors, on verra qui a raison ! conclut-t-elle en déposant un rapide baiser au coin de ses lèvres avant de rejoindre Ginny qui l'appelait.
En discutant joyeusement, les deux amies rejoignirent la Grande Salle pour le petit-déjeuner et Hermione ne put s'empêcher de rougir face aux commentaires un peu moqueur de sa meilleure amie, qui prenait toujours un malin plaisir à s'amuser du couple formé par son frère et son amie. Elle avait été la première à remarquer la tournure qu'avait pris leur relation durant les vacances d'été passées au Square Grimmaurd, alors quand Hermione lui avait annoncé que Fred l'avait embrassé quelques mois plus tard, elle n'avait guère été surprise. Juste très heureuse pour elle car elle les trouvait parfaitement assortis.
―Et toi avec Dean ? se vengea Hermione avant qu'elles ne franchissent le seuil de la pièce.
Cette fois, ce fut au tour de la rouquine de rougir légèrement, avant de lancer un regard étonné à son amie, surprise qu'elle ait remarquée la relation naissante entre la jeune fille et le camarade de dortoir de Ron.
―Comment tu le sais ? demanda-t-elle en chuchotant, alors qu'elles passaient près de la table des Serdaigle.
―Je vois, souffla simplement Hermione.
Harry et Ron n'étaient pas encore arrivés, sûrement entrain d'essayer de grappiller quelques heures de sommeil en plus en vue de cette nouvelle semaine de cours qui les attendaient, montant en intensité à l'approche des examens finaux. Il restait un peu plus d'un mois et demi avant l'épreuve des BUSE et Hermione avait la terrible impression qu'il lui restait encore une montagne de choses à apprendre, accentuant son angoisse.
―Tu crois que Ron a remarqué quelque chose ? reprit Ginny après quelques instants de silence, alors qu'elles étaient toutes deux entrain de se servir le petit-déjeuner.
―Non, la tranquillisa Hermione tout en réfléchissant. Tu sais, ton frère est vrai handicapé avec les sentiments. Il n'a même remarqué que Lavande avait commencé à lui tourner autour !
―Et pourtant elle n'est pas discrète ! rit la rouquine.
―Alors, non, je ne pense pas qu'il est constaté quoi que ce soit. Ni même Harry.
―Tant mieux, alors, souffla Ginny.
Hermione releva la tête pour croiser le regard de la plus jeune, et en dépit du profond soulagement qu'elle lut dans son regard, elle remarqua une pointe de tristesse dans ses prunelles bleues. Malgré les années passées, Ginny éprouvait encore certains sentiments envers Harry que celui-ci n'avait jamais remarquer, blessant énormément la jeune fille.
L'arrivée des jumeaux les empêcha de poursuivre leur conversation, et Hermione assura une nouvelle fois qu'elle ferait tout pour gagner son pari, amusant énormément Fred qui pensait qu'elle ne tiendrait pas une journée sans lui parler. Ginny et George se firent les témoins de leur défi, assurant qu'ils seraient là pour leur rappeler les enjeux à la moindre difficulté de l'un ou de l'autre.
Et alors que Ron et Harry finissaient par arrivés, ce fut cet instant que choisi Dolores Ombrage pour se lever de son siège de directrice, et quémander l'attention des étudiants de l'école. Le silence se fit aussitôt dans la salle, et chacun put aisément entendre l'annonce que lâcha la femme, qui retentit comme une bombe parmi les adolescents.
―Je tenais à vous informer personnellement que Rubeus Hagrid avait été destitué de son poste de gardien des clés de Poudlard, annonça-t-elle, un sourire satisfait au coin des lèvres. L'école sera désormais sous l'entière surveillance des professeurs et du Ministère de la Magie.
Tout d'abord, il n'y eut pas la moindre réaction parmi les collégiens, qui échangèrent des regards entre eux, se demandant s'ils avaient bien entendus les propos de la directrice. Puis, quelques protestations finirent par s'élever, surtout à la table des Gryffondor, menés par les cris indignés de Fred et George, que Ombrage ne chercha pas à faire taire, se remettant à siroter calmement son thé.
Hermione sentit une boule se former dans sa gorge, et elle échangea un regard avec Harry avant que les traits de son visage ne se déforment en une expression très inquiète.
―Graup ! souffla-t-elle à l'oreille du Survivant. Hagrid savait qu'il serait un jour renvoyé de l'école et nous a demander de prendre soin de lui !
―On aura qu'à aller le voir après les cours, proposa Harry.
La jeune fille acquiesça, avant de replonger son regard dans le cristal pure de son verre, quelques larmes coulant le long de ses joues en songeant qu'elle n'aurait peut être plus jamais l'occasion de revoir Hagrid.
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Un petit mot pour vous remercier de toutes ces petites étoiles que vous laissez à cette histoire, qui n'en serait jamais arrivée-là sans votre soutien et vos lectures ! Un grand merci ! <3
Et j'ajoute que nous arrivons bientôt à la fin de cette première partie, encore 5 chapitres ! La deuxième sera publiée séparément.
Bonne soirée et bonne lecture ! :)
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