[CHAPITRE 18] Le souvenir.
La neige avait fini par complètement disparaître des recoins du parc qui entourait Poudlard. La couleur, qui se peignait sur les massifs de fleurs et quelques arbres, reprenait peu à peu ses droits avec la venue du printemps. Les oiseaux reprirent leur chant mélodieux et durant les quelques journées ensoleillées, les élèves les plus courageux osaient se promener et se reposer à l'abri des arbres.
De la musique s'élevait de la cabane de Hagrid, située en bord de forêt, que Hermione ne pouvait s'empêcher de fixer avec nostalgie, se remémorant les bons moments passées à l'intérieure de la bicoque, en compagnie du garde chasse et son gros chien baveux, à déguster du thé et des biscuits pas tout à fait à leur goût. Si, au début de l'année, leur ancien professeur de Soins aux créatures magiques s'était montré hésitant à les revoir, leur en voulant particulièrement de leur lâche abandon de sa matière, leurs rencontres avaient peu à peu repris, à la plus grande joie de chacun. Le géant, avait fini par leur apprendre que Aragog, son immense acromentule, était terriblement malade et que les jours lui étaient désormais comptés. Si Ron était le seul à se réjouir de la nouvelle, en véritable phobique des arachnides, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de ressentir de la tristesse pour Hagrid, car elle savait combien il tenait à cette créature.
—Oh hé ! l'interpella justement le rouquin d'une voix courroucée. Tu nous écoutes ?
La jeune fille se retourna en rougissant vers le garçon, dont le visage cramoisi indiquait à lui seul son énervement. Et il y avait de quoi se sentir en colère, lorsque la personne qui vous conjurait de la suivre dans le parc pour discuter sérieusement ne daignait même pas écouter un seul mot de ce que vous veniez de dire.
Harry, assis face à elle, lui jeta un regard impénétrable avant de répéter calmement ce qu'il venait de dire, à savoir sa dernière rencontre avec le professeur Dumbledore, durant laquelle le directeur lui avait demandé de récupérer un souvenir du professeur Slughorn, qui selon lui, serait capable de les aider à trouver un moyen de détruire Voldemort.
—Un souvenir ? répéta Hermione en fronçant les sourcils. En quoi un souvenir du professeur Slughorn pourrait nous aider ?
—Dumbledore pense que Slughorn est une des personnes, voir la personne, qui a aidé Voldemort à devenir immortel, précisa Harry. Et que sans ce souvenir, on ne peut pas découvrir comment Voldemort est parvenu à ses fins.
—Et tu comptes t'y prendre comment ?
—Aucune idée, admit Harry. Je sais juste que je ferais ça à l'instinct. Hermione, tu sais bien qu'à chaque fois qu'on met un plan en place il ne fonctionne jamais, ajouta-t-il en voyant son amie prête à protester.
La jeune fille pinça les lèvres. Harry n'avait pas tord, mais elle pensait sincèrement que demander directement le souvenir au professeur Slughorn n'était pas la meilleure chose à faire. Il devait se douter depuis le début des intentions du directeur, qui avait fait revenir son ancien professeur dans cet ultime but, il n'en faisait aucun doute. Et si Dumbledore demandait à l'Elu d'accomplir cette tâche, c'était sûrement que lui-même avait dut recevoir un refus au préalable. Cette quête du souvenir ne datait donc pas d'hier et son contenu devait être vraiment des plus importants pour que le directeur se montre si insistant.
—Tu as combien de temps pour le récupérer ? demanda-t-elle.
—Dumbledore veut que je fasse au plus vite, fit son ami. Mais j'ai l'impression que le professeur Slughorn m'évite comme la peste, ces derniers temps.
Il n'était pas le seul à avoir cette impression. Depuis quelques semaines, aucune réunion du club de Slug n'avait eu lieu - ce qui ne dérangeait pas le moins du monde Hermione - et le directeur de Serpentard n'y faisait plus du tout allusion.
—Alors il faut que tu ailles à sa rencontre, dit-elle. Essaie de lui parler en privé, peut-être à la fin d'un cours où tu risques de ne tomber sur personne.
—Ouais comme Malefoy, grinça le rouquin qui s'était tenu silencieux jusque-là.
Hermione poussa un profond soupir de dépit en se pinçant l'arrête du nez. Elle avait toujours trouver que l'obstination des Weasley possédait un certain charme, mais conjuguée à la mauvaise humeur de Ron, elle en perdait toute sa noblesse. Pas moins de quelques minutes auparavant, elle avait pris le temps de mettre les choses à plat avec ses meilleurs amis, prenant le temps de leur raconter tout en détails ce qu'elle savait réellement de Drago Malefoy, de son statut de Mangemort et de la mission qu'il avait à accomplir d'ici à la fin de l'année scolaire.
—Ron...
—Non, Hermione ! explosa-t-il en rougissant à vue d'œil. Ne me demande pas de ne rien dire ou ne rien faire alors que tu aides cette saleté de fouine qui a passé les cinq dernières années à te traiter comme une moins que rien !
—C'est différent, répéta-t-elle. Nous sommes en guerre, Ron et on ne peut plus tenir compte des enfantillages des autres si on veut survivre.
—Différent ? rétorqua-t-il. Je ne vois pas en quoi ! Enfin, merde, ouvre les yeux ! Il se sert de toi !
—Tu dis n'importe quoi ! s'emporta-t-elle, sous le regard désespéré de Harry. D'ailleurs, tu ne sais rien, rien du tout ! Alors, tu n'as rien à dire ! Ce n'est pas ton approbation que je demande, c'est ton soutien ! Tu es sensé être mon meilleur ami !
—Tu veux que je t'aide à sauver celui qui nous hait plus que tout au monde ? Tu penses pas que tu m'en demandes un peu trop ?
—Ecoutez... tenta le Survivant.
—Tu aurais fais quoi à ma place ? s'exclama-t-elle en ignorant l'intervention de son ami. Tu l'aurais laissé pourrir comme une grosse merde et tu aurais laissé sa mère se faire tuer alors qu'elle essaie simplement de protéger son fils ?
—Pourquoi pas ? répliqua Ron.
Hermione poussa un profond soupir d'exaspération en constatant à quel point le garçon pensait sincèrement cela. Mais comment pouvait-elle l'en blâmer, alors qu'il ne mesurait pas la pleine mesure de la situation. Sa colère envers le Serpentard était bien trop importante pour qu'il puisse ne pas en tenir compte et réfléchir objectivement à ce qu'elle venait de lui dire. Peut-être le temps jouerait-il en sa faveur, mais Hermione savait que Drago n'avait pas tout ce temps-là devant lui. La fin de l'année scolaire approchait à grands pas et avec elle, le début du cauchemar pour le blond qui, protégé à l'intérieur de Poudlard, pouvait encore espérer vivre une vie d'adolescent presque normale. Mais passer les grilles de l'école, c'était la guerre qui l'attendait. La guerre et toutes ses horreurs. Et une fois dehors, Hermione ne pourrait plus espérer lui venir en aide.
—Je ne te demande pas de m'aider, souffla-t-elle après quelques secondes d'un silence lourd et pesant. Parce que je sais que tu ne le feras pas. Mais je te demande de réfléchir à ça et de ne pas t'opposer à ma décision. J'aiderai Drago coûte que coûte.
[...]
Le bruissement des branches d'arbres avait quelque chose de reposant la nuit, en dépit de l'atmosphère lourde et inquiétante qui régnait dans le parc en plein milieu de la nuit. La lune, ronde et lumineuse, illuminait chaque recoin de l'endroit et malgré la présence réconfortante de sa baguette magique au creux de la main, Hermione ne parvenait à faire partir la boule d'angoisse qui lui nouait l'estomac, alors qu'elle inspectait scrupuleusement le Hall d'entrée, vide à une heure aussi tardive.
Sa ronde allait bientôt toucher à sa fin et il lui restait encore la Grande Salle à inspecter. Elle se doutait que, à part quelques fantômes, elle ne trouverait aucune âme qui vive dans l'immense pièce. Avec l'arrivée quotidienne de mauvaises nouvelles par le biais de La Gazette du Sorcier, les élèves n'osaient plus enfreindre le règlement et se retrouver lors de sorties nocturnes interdites. Mêmes les Serpentard se montraient étonnamment discrets ces derniers temps. Personne ne savait s'il fallait voir en ça une bonne ou une mauvaise chose. Seuls les professeurs semblaient satisfaits de ce répit, n'ayant plus besoin de calmer les tensions coutumières entre les serpents et les autres maisons.
Un instant, elle resta à l'embrasure de la porte à observer la pénombre du parc, en pensant avec nostalgie à la liberté et à l'ivresse que c'était de pouvoir profiter d'une vie normale. De se soucier de simples émois d'adolescents, sans songer un seul instant à la guerre, à la peur et à la mort. Car, n'était-ce pas ce qui les attendait tous, une fois les grilles franchies ? Certes, elle pourrait encore profiter d'une année de protection au sein de Poudlard, mais combien de mois, ou même de jours, chacun avait-il devant soi avant que Voldemort ne sème le chaos sur le pays ? Combien de partisans était-il parvenu à prendre dans ses filets, depuis son retour, une année auparavant ? Combien de pauvres innocents allait-il encore tuer avant que quelqu'un puisse mettre fin à son règne de terreur ?
Un soupir lui échappa. Cette histoire, tout ça, tout ce qu'elle vivait depuis son entrée dans le monde magique lui semblait parfois être un rêve, un rêve qu'elle vivait éveillée à chaque seconde, mais son côté rationnel lui rappelait que ce n'était pas un cauchemar. Que c'était la réalité et que malgré elle, le jour où elle était venue en aide à Harry et Ron pour la première fois, elle s'était faite elle-même prisonnière de cette guerre. Et maintenant qu'elle y était enlisée jusqu'au cou, elle n'avait plus le pouvoir de faire marche arrière.
Et malgré la mort de ses parents, aurait-elle le courage de faire marche arrière ? Car, en dépit de toutes les mauvaises choses qu'elle avait vécue, des mauvais instants passés, des doutes et des pleurs, n'avait-elle pas trouver une seconde famille ? Des amis formidables ? Un grand amour ? Il lui avait fallut atteindre le fond pour saisir la saveur de chaque journée, de chaque sourire, de chaque geste d'autrui. Aurait-elle perçue la beauté et la bonté qui se cachaient en Fred si ses parents étaient restés en vie ? Aurait-elle découvert l'amour à ses côtés si les Granger vivaient encore ? Hermione s'était posée la question à de nombreuses reprises, sans jamais pouvoir trouver une réponse correcte. La vie était bien trop compliquée pour en trouver une qui corresponde, selon elle.
Après un dernier regard, Hermione se détourna et rebroussa chemin à travers les couloirs froids et sombres de l'école. L'atmosphère lourde qui y régnait lui donnait parfois l'impression que la bataille était là, comme si elle imprégnait déjà chaque recoin du château. Peut-être y avait-il eu une guerre auparavant, jamais mentionnée dans L'Histoire de Poudlard. L'idée même la faisait frissonner et elle s'empressa de remonter dans sa salle commune.
Harry l'y attendait, assit sur un fauteuil qui dominait la cheminée, dans laquelle se consumait les dernières braises de la nuit. Elle ne l'aurait sûrement pas remarquer s'il ne l'avait pas interpellé avant qu'elle ne monte les escaliers qui donnaient accès aux dortoirs des élèves de Gryffondor.
—J'ai cru que tu ne rentrerais jamais de ta ronde, souffla-t-il lorsqu'elle prit place près de lui, sur un autre fauteuil.
—J'avais besoin de me changer les idées, avoua-t-elle en plongeant son regard dans l'âtre.
Elle n'eut pas besoin de préciser pourquoi. Harry la connaissait mieux que personne et il leur suffisait parfois d'un regard pour se comprendre, se faire passer un message ou simplement se rassurer mutuellement. La perte des Granger les avait considérablement rapprocher et Hermione avait alors put comprendre quel terrible fardeau reposait sur les épaules de son meilleur ami, qui en à peine seize années d'existence, avait déjà perdu une majeure partie de personnes de son entourage.
—Ron comprendra, la rassura-t-il. Il lui faut juste un peu de temps.
—Et toi ? le questionna-t-elle. Tu n'as pas eu l'occasion de parler cet après-midi et j'ai envie de savoir ce que tu penses de tout ça... de mes choix.
Harry ne répondit pas immédiatement et Hermione détacha son regard des flammes pour le poser sur le visage de son meilleur ami. Ses sourcils froncés, ses lèvres tordues en une moue qu'elle fut incapable d'identifier. Sous la lumière des chandelles, ses prunelles semblaient plus foncées que d'habitude.
—Je pense que tu es assez intelligente pour savoir ce que tu fais, pour avoir connaissance des risques que tu prends en venant en aide à Malefoy. Je ne dis pas que l'idée m'enchante que tu veuilles leur venir en aide, à sa mère et lui, après ce qu'il t'a fait ces six dernières années, mais qui suis-je pour te dicter ta conduite ? finit-il par répondre. Tu n'es plus une enfant pour qu'on te donne des ordres et tu n'es pas non plus une idiote. J'ai confiance en toi.
La jeune fille esquissa un sourire et se pencha pour saisir la main de son ami qu'elle serra doucement dans les siennes.
—Si seulement Ron pouvait penser la même chose que toi... murmura-t-elle.
—Laisse-lui du temps, fit Harry. Tu sais à quel point il est têtu et rancunier. Quand il comprendra la bêtise qu'il fait en ne t'adressant plus la parole, il reviendra de lui-même. Laisse-lui seulement quelques jours.
—Et si ça ne suffit pas ?
—Ne pense pas à ça. Tu sais combien Ron t'aime. Il reviendra.
[...]
MUSIQUE : HEARING - SLEEPING AT LAST
Où es-tu quand le soleil se lève ?
Les premiers rayons du soleil frappèrent délicatement la devanture d'une des dernières boutiques encore ouvertes sur le Chemin de Traverse.
Que fais-tu lorsque tes paupières se soulèvent ?
Malgré l'heure matinale, la salle commune des Gryffondor accueillait déjà de nombreux élèves en train de terminer leurs devoirs du jour. Parmi eux, Hermione, installée confortablement dans un fauteuil, relisait avec délectation le chapitre étudié la veille en Défense contre les Forces du Mal.
Est-ce que tu penses à moi en te levant ? Quelle pensée traverse ton esprit en premier ?
L'odeur des œufs et du bacon remplissait agréablement la modeste cuisine de l'appartement occupé par les jumeaux Weasley et qui se trouvait juste au-dessus du magasin qu'ils géraient depuis quelques mois maintenant.
Es-tu en train de sourire ?
Harry et Ron finirent par la rejoindre, près d'une trentaine de minutes après son réveil et en discutant de tout et de rien -bien qu'évitant scrupuleusement le sujet Drago Malefoy- ils rejoignirent la Grande Salle pour prendre leur petit-déjeuner. Hermione, marchant entre ses deux meilleurs amis, ne pouvait s'empêcher de sourire en pensant à la présence de Ronald à ses côtés. Malgré ses craintes, le garçon était venu s'excuser de son mauvais comportement et de ses remarques.
Une nouvelle journée s'annonce. Je crois bien qu'il va y avoir un soleil radieux aujourd'hui.
Fred avala rapidement le contenu de son assiette avant de dévaler à toute vitesse l'escalier en colimaçon qui reliait l'appartement à la boutique, sans prendre la peine de déposer la porcelaine dans l'évier. A ses yeux, le ménage était une tâche bien secondaire par rapport à l'inventaire qui les attendait, lui et George. Et puis de toute façon, ils pouvaient compter sur leur mère pour les tâches ménagères.
La fin de l'année approche rapidement. Et avec elle, nos retrouvailles.
La matinée passa si rapidement qu'Hermione ne vit pas les heures défilées. L'esprit focalisé sur les cours, les leçons et tous ses nouveaux sorts à apprendre. Elle déjeuna rapidement avec ses amis avant de se réfugier dans la bibliothèque. Ginny l'y rejoignit peu après et elles passèrent l'heure de la pause ensemble, à faire leurs devoirs. La plus âgée appréciait particulièrement ces moments de détente avec son amie.
Du moins, si retrouvailles il y aura.
Les clients étaient nombreux en cet après-midi devenu brusquement nuageux. Fred déambulait dans les allées surchargées de la boutique, replaçant certains produits, en rajoutant à d'autres endroits, ou échangeant simplement quelques mots avec les acheteurs. Bon nombre d'entre eux étaient des enfants, pas encore assez âgés pour être à Poudlard, mais assez grands pour se retrouver seuls dans les rues. Voilà quelques semaines qu'aucune attaque n'avait eu lieue.
Lorsque l'explosion retentit, je comprends que les chances de survie sont minces... très minces...
Le rire de Ginny ne cessait de venir perturber le silence quasi religieux qui régnait dans la pièce. Par chance, Mrs Pince, ne se trouvait pas là, sinon voilà bien longtemps qu'elle aurait mis dehors la trouble-fête. Les quelques élèves venus se réfugier dans les livres poussaient parfois des soupirs agacés face à l'agitation de la rouquine, mais personne n'osait vraiment lui demander de se taire. Chacun savait très bien qu'elle était la copine du Survivant...
Tu sais, il suffit parfois d'une seconde pour bouleverser un monde. Le mien. Le tien. Le nôtre.
De la fumée. Il y en a partout autour de lui. Elle lui brûle la gorge, lui pique les yeux. Il pleure. Il y a aussi des cris, des cris d'enfants qui retentissent tout autour de lui. Il essaye de bouger, mais sa jambe droite est coincée sous un poids extrêmement lourd. Certainement une étagère. En une seconde, il se demande où se trouve son jumeau. Il voudrait l'appeler, mais la fumée le gêne. Il tousse. Encore. Et encore. Et les enfants continuent de crier...
C'est fou comme les souvenirs défilent vite lorsqu'on se retrouve face à la mort...
Le professeur Slughorn affichait déjà un sourire extatique lorsqu'il ouvrit la porte des cachots, devant lesquels les élèves de Gryffondor et Serpentard attendaient, dans un silence aussi glacial que l'hiver. Hermione fut une des premières à s'engouffrer dans la pièce, pour échapper aux marmonnements désobligeants de Ronald à l'encontre de Malefoy...
Si je pouvais te parler, alors je crois que je te dirais tout ce que je n'ai jamais osé te dire avant.
Il ne sait par quel miracle, mais George se trouve soudainement devant lui. La fumée s'est assez dissipée pour qu'il remarque la balafre sanglante qui barre son front. Le sang coule le long de ses joues, comme des larmes, et noie son costume. Il pousse un soupir de soulagement et d'un signe de tête lui montre sa jambe coincée. Sa baguette ne se trouve plus dans sa poche, peut-être l'a-t-il perdu durant l'explosion. Heureusement, son jumeau a la sienne et le dégage rapidement des décombres. Ils s'enlacent longuement, sans échanger un mot. Lorsque survient une nouvelle explosion...
Si je pouvais te voir, je crois bien que je serais incapable de détacher mon regard du tien...
—C'est bizarre, fit Harry lorsque des centaines de volatiles s'engouffrèrent tous ensemble dans la Grande Salle, venant déranger le repas du soir des étudiants.
Hermione sentit son cœur faire une embardée dans sa poitrine lorsque la chouette de Fred se posa devant elle, un exemplaire de La Gazette du Sorcier accroché autour du cou.
Si je pouvais fuir ce désastre, je crois que c'est entre tes bras que je me réfugierais.
Des corps par dizaines jonchent les rues pavées du Chemin de Traverse. Il a du mal à supporter cette vision, et le maigre déjeuner qu'il a avalé manque de ressortir aussi vite, mais il tient bon. La présence et la chaleur de son frère le rassurent et lui donnent la force de faire un pas après l'autre, dans les traces que les Mangemort ont laissé sur leur passage.
Si j'avais un retourneur de temps, je crois que je reviendrais au moment où je t'ai vu pour la première fois. Pour dire à ce crétin que j'étais qu'il avait devant lui la femme de sa vie.
Les larmes lui montèrent aux yeux à la vue du titre écrit en gras sur la première page du journal. Ses mains se mirent à trembler, d'abord doucement puis de plus en plus violemment si bien que Harry fut contraint de le lui arracher des mains. Un silence de plomb s'était abattu dans la pièce. Un de ceux qui dit que l'heure est grave.
J'ai mal.
Douleur.
Hermione, j'ai mal.
Terreur.
Hermione, j'ai tellement mal.
L'attaque a été si soudaine qu'il n'a pas vu son assaillant surgir à l'angle d'une rue adjacente.
Mon amour...
Elle sent Ginny la prendre dans ses bras. Elle sent la main de Harry sur son épaule. Elle sent l'incompréhension de Ron sans avoir besoin de le voir. Et elle sent la déchirure de son cœur.
Je ne vois plus rien. Est-ce normal ?
Hermione, mon amour, je ne sens plus rien.
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