The center of sex is breath

La puissance de son baiser est comme un coup de poing : l'air dans mes poumons est expulsé par mon nez alors que je gémis et que tout tourne en moi, qu'elle m'enveloppe de ses mains, de son souffle, de ses yeux brillants – froufrou de ma chemise qui passe au-dessus de ma tête – et surtout de ses lèvres douces, puis humides avant que sa langue ne me caresse (c'est une rivière qui sinue de ma mâchoire à ma carotide, sur mon cou, ma clavicule, esquive la colline de mon sein pour monter et descendre sur mes côtes et s'enrouler autour de mon nombril), et ses dents soudain me mordillent le sein à travers la dentelle : je ne suis plus qu'une respiration hachée par mes gémissements tantôt aiguës comme des pics acérés, à la limite des sons pendant une de mes crises d'angoisse, tantôt graves et qui s'approchent d'un râle, car je meurs sous ses doigts semblables à des griffes et sa bouche pleine de dents acérées qui me déchiquètent pour mieux approcher le centre de mon corps et provoquer une agonie de plaisir – mon soutien-gorge disparaît dans un instant perdu au creux d'un présent qui m'absorbe et m'étire dans tous les sens – et mes yeux la perdent alors qu'eux-mêmes se perdent dans la confusion de mes sens au paroxysme alors que ma peau frémit et se tord et pulse et me hurle dessus – ah ! – et tout à coup la sensation de flotter alors que je chois sur le matelas, ahane, profite du répit pour reprendre mon souffle (ma peau pétille encore) et peux soudain admirer sa robe qui glisse le long de son corps comme une vague qui se retire de la plage : sa poitrine se soulève un peu vite avec un mouvement quasi hypnotique – elle ne bouge pas pendant quelques secondes – puis elle se baisse pour ôter sa culotte et à nouveau m'observer, moi qui suis affalée sur son lit, encore tremblante, et son regard me prend, m'emporte, et déjà est une extension de ses mains : elle le suit donc en se mettant à quatre pattes au bout du lit et remonte avec une grâce qui tient autant du félin que d'un serpent qui ondulerait autour de mon corps, jusqu'à ce que sa tête soit presque au niveau de la mienne (je brûle qu'elle m'embrasse et me touche), se penche et susurre : « chérie, ça va pas du tout : tu es pas à poil » alors je glousse et lui rétorque « fais-toi plaisir ! » « je note l'ironie » répond-elle en souriant, puis elle se place sur à côté de moi, à mi-cuisses, pour enlever mon pantalon : je lève mes hanches, puis les genoux, et enfin les chevilles : elle jette mes derniers vêtements dans un coin de néant et je frissonne, de chaud et de froid mêlés (ou de vulnérabilité consentie) ; elle prend son temps et c'est une torture de sensations qui me submergent alors qu'elle remonte ma jambe en petits baisers et doigt glissant avec légèreté : je me tortille, serre les dents, projette un cri de plaisir incontenable, me cramponne de toutes mes forces au matelas d'une main et forme une boule de drap pour l'autre et ne peux m'empêcher de serrer les cuisses d'excitation impatiente lorsqu'elle – après un instant de suspense préparé par son souffle chaud – dépose un bisou avec une délicatesse qui le rend presque imperceptible et pourtant insoutenable sur mon pubis et continue sa remontée avec cette promesse faite à bout de souffle et du bout des lèvres, jusqu'à atteindre mes seins : à nouveau ses dents, un ongle qui forme un trait délicieusement douloureux, et sa langue qui asticote un téton ; respiration rauque alors que son matelas devient un lit de braise dont la morsure se répand dans tout mon corps ; j'ai oublié le temps et ses lèvres se posent sur les miennes et sa paume sur un sein : je déglutis quand elle rompt le contact et que ses yeux m'englobent de désir, « t'es sensible, on dirait » dit-elle de sa voix onctueuse et chaude, caresse auditive, « un chouïa » « ça me plaît » et je me prépare à l'impact alors qu'elle replonge vers mon corps déjà sur-stimulé, comme on se prépare à la chute après la rampe de montée d'une montagne de russe : les secondes qui suivent sont un supplice délicat qui fait fondre mon esprit, le dilue et le répand dans chaque recoin de mon corps : à chaque coup de langue, caresse, mordillement, il se soulève et je deviens la partie du corps effleurée, léchée, mordue jusqu'à ce qu'une autre soit sollicitée : cou, poitrine, ventre, cuisse, genou : jamais je n'ai été autant mon corps ; et puis d'un coup ça monte, monte, monte de l'aine alors que j'oublie comment respirer, m'étouffe dans mes gémissements, me tord et toujours la sensation s'intensifie, encore et encore et encore et encore et encore jusqu'à l'angoisse et « stop, stop ! » ; je reprends mon souffle devant ses yeux inquiets alors que s'efface doucement la sensation excessive « c'était trop, trop intense, j'ai eu peur de... je sais pas, d'être submergée », elle hoche la tête et vient me prendre dans ses bras – son odeur de menthe poivrée m'enveloppe, « ça ira, t'inquiète » « t'es sûre ? » « oui, vraiment, laisse-moi quelques secondes pour récupérer » « désolée, c'est juste très fun de te toucher » « merci, j'aime bien ce que tu me fais » sourire ; le câlin dure un peu et j'aime sentir sa peau fraîche contre la mienne – ainsi que ses seins sur ma poitrine – et ses lèvres sur les miennes ; je finis par sentir sa paume glisser le long de mes côtes, de mon flanc, de mes hanches, pour s'arrêter sur ma cuisse et y faire des petits cercles : « t'es sérieuse ? demandè-je amusée et un peu excitée pour la énième fois cette soirée » « très, répond-elle avec un regard irradiant de désir pour moi et aussi d'espièglerie, tu penses vraiment qu'après ça, je vais pas voir ce que d'autres caresses provoquent comme réactions ? » je déglutis « t'es cruelle » « oui, des contestations ? » auquel je réponds par un silence éloquent, qu'elle interprète parfaitement en faisant glisser sa main jusqu'à couvrir ma vulve de sa paume ; un regard m'interroge et je hoche la tête – un peu trop vigoureusement et elle sourit, descend un peu sa main et ses doigts frottent légèrement mon clitoris, mes lèvres et l'entrée de mon vagin, un contact juste assez appuyé pour être agréable, qui lance des étincelles vers le reste de mon corps, mais tout en étant frustrant et un gémissement de ma part en exige plus : « bah alors, on réclame ? demande-t-elle avec un sourire machiavélique » et, alors que je m'apprête à répondre, elle passe un doigt sur mon clitoris et provoque un genre de miaulement aiguë qui coupe ma réplique et prive le monde d'un fin mot qui – ses cheveux chatouillent mes cuisses, elle les écarte derrière ses oreilles d'un geste – et elle embrasse mon clitoris, suscite un soupir de soulagement mêlé de satisfaction et de délice ; mon entrejambe semble alors gonfler, prenant le pas sur le reste de mon corps alors que monte le plaisir, qui embrume ma tête, jusqu'à ce que mon corps ne m'appartienne plus et agisse de lui-même : gémissements, cris et soupirs, mais aussi instants de tension alors qu'un doigt vient titiller la paroi de mon vagin, accalmie où ses muscles enfin s'apaisent pour mieux se contracter alors qu'elle reprend ses caresses humides et aspirations et qu'à nouveau la stimulation fait s'envoler mon plaisir en une spirale ascendante qui m'élève dans des nuées iridescentes jusqu'à ce que j'approche du soleil et qu'il m'inonde de sa lumière et me brûle jusqu'à exploser en une myriade d'étincelles « ha ! – » et mon cri se bloque dans ma gorge alors que je réalise que – mais les vagues me reprennent et je m'enroule en elles, jusqu'à émerger en riant, le cerveau en feu, ouvre les yeux, ris, et ça me revient et mes joues s'enflamment elles aussi : alors qu'elle se penche vers moi pour m'embrasser, je la stoppe :
« Euh, excuse-moi, c'est super gênant, mais...
– Oui ? Si c'est à propos des draps, t'inquiète.
– Non, c'est pas ça, c'est juste que... Euh... Je connais pas ton prénom. »
Elle se fige.
Et éclate de rire.

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