Approche

C'est une soirée ordinaire, avec beaucoup d'alcool, des miettes de chips au fond des paquets, un bol de houmous, un gros joint qui tourne sur le balcon, des danseur•euse•s qui tournent sur iels-mêmes et entre iels et puis le groupe qui discute dans la cuisine à côté du four à pizza et l'autre sur le canapé mais tout ça c'est des conneries, je me fiche des gens qui fument et de celleux qui se trémoussent, de la bouffe et de la boisson, de la contre-soirée et de la musique trop forte, je me fiche même de mon verre vide : il y a toi.

De taille moyenne, cheveux noirs un peu ondulés portés courts, tu portes une robe violette sans manche qui met en valeur tes bras légèrement musclés ainsi que tes jambes croisées et surtout, tu portes un sourire tellement grand, ouvert, sur le monde et les autres, honnête et décomplexé qu'il aimante autant qu'il effraie. Je suis sous le charme. Bon, bien sûr, je ne t'ai pas encore parlé, mais la soirée a encore de belles heures devant elle, hein ? J'ai encore amplement le temps de planifier et de me lancer.

« Salut, t'es belle. »
« Salut, chuis contente que tu sois là, parce que tu rayonnes tellement qu'il n'y a pas besoin de lumières. »
« Salut ! Tu me rappelles mon ex, sauf que tu es plus jolie et probablement moins chiante. »
« Bonsoir, tu es libre ce soir ? »
« J'aimerais trop qu'on soit le 31 décembre et que tu sois sous du gui, si tu vois ce que je veux dire ! »
« Tu baises ? »
« Excuse-moi, je peux te servir un verre de jus d'orange ? J'ai vu que ton verre était vide depuis un moment et tu dois avoir la gorge sèche à force de parler avec des personnes sans intérêt. »
« Oh excuse-moi : Je suis infiniment confuse ! Je suis si maladroite, je t'apporte une éponge tout de suite ! »
« Wah t'es tellement magnifique ! Oh déso, chuis bourrée. Bref, du coup, je peux me poser là ? »
« T'as pas un chargeur ? J'ai plus de jus, sauf dans ma culotte bwahaha ! »
« S'cuze-moi, tu sais où sont les toilettes ? Wow, t'es une sacrée minette, toi ! »
« J'vais à la cuisine choper un abricot, je te rapporte un truc à grailler ? »
« Salut, tu t'appelles comment ? »

Et d'un coup, ça me saute aux yeux qu'elle meregarde avec curiosité – grand dieu, son regard est intense, à s'y perdre –parce que je la mate depuis cinq bonnes minutes. Oups. Plus qu'une solution. Gogo go ! Avec un naturel à peine forcé, je me lève en souriant de mestrente-deux dents pour venir m'asseoir à côté d'elle. Silence à peine gênéentrecoupé du boum-boum de la musique. Je vérifie discrètement que je ne bavepas parce qu'elle est si proche de moi, gaaaah !

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