Chapitre I -Une rencontre muette

[Media: Pétale Roux et Patte d'Écume se retrouvant en pleine nuit]

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Dans la tanière des guerriers, une ombre grise se faufila entre les nids pour atteindre l'extérieur. Elle s'extirpa avec difficultés des roseaux et s'avança dans la clairière pour aller au petit coin. Là-bas, au lieu d'y faire ses besoins, le félin traversa un petit ruisseau qui permettait de sortir de son camp et couru au milieu de son territoire jusqu'à une rivière qui brillait sous le clair de lune.

Il hésita quelques secondes au bord de l'eau, n'ayant pas envie de se mouiller les pattes par ce froid. C'était encore la mauvaise saison mais la rivière avait déjà dégelée, comme pour annoncer la saison des Feuilles Nouvelles à venir.

Il longea donc la rivière jusqu'à arriver au niveau de petites pierres de gués qui allaient d'un côté à l'autre de l'étendu d'eau. Au moins, il ne rentrerait pas mouillé au camp et éviterai tous soupçons.

Il s'accroupit et sauta sur le premier rocher, dans une réception plus au moins contrôlée.
C'est alors qu'il entendit un ronron amusé sur l'autre berge. Il dressa une oreille, attentif. Une voix compléta cette moquerie:

"Salut Patte d'Écume ! Alors comme ça tu ne sais plus sauter, je pensais que le Clan de la Rivière était doué pour ça.

- Pétale Roux ! répondit-il dans un sursaut en levant la tête. Le saut, c'est votre truc, je ne monte pas aux arbres tous les jours moi ! Mais on peut toujours faire une course de nage si tu veux.

- Une prochaine fois peut-être ! Répondit-elle avec un petit air dégoûté mais un ronronnement toujours présent. tu me rejoins ? Et concentre toi, il ne faudrait pas que tu tombes."

Ce dernier fegnit de grogner dans ses moustaches pendant qu'il se concentrait sur la rive opposée, décidé à l'impressionner. Il faisait onduler sa queue et plissait les yeux.
Il fit le plus grand saut possible pour essayer de la rejoindre d'un bond. Ses pattes avants se posèrent sur le sol mais il battit l'air de ses pattes arrières quelques secondes avant de les précipiter elle aussi à terre.

De sa queue tombaient quelques gouttes d'eau, car elle avait touché le liquide glaciale. Il n'y prêta pas attention. Il observait la féline juste en face d'elle d'un regard qu'il espérait chaleureux.

Elle était plutôt mince et grande et l'était même un peu plus que le matou, qui était encore jeune. Son pelage était d'un magnifique blanc immaculé parsemé de tâches rousses. Autour de son œil vert émeraude, il y en avait une encore plus magnifique que les autres. C'était comme une éclaboussure, semblable à la houle qui frappait la pierre vers son territoire.

Elle le fixait aussi, mais plus d'un air plus étonné qu'admirateur. Elle pencha la tête de côté avant de dire:

"Alors tu viens ? Parce que j'espère que tu es plus doué à la course qu'en saut !

- Tu veux que je te montre, répondit-il en sortant de ses pensées, soudain joueur.

- Si tu arrives au moins à me faire une démonstration, cervelle de souris"

Elle s'élança alors dans les Rochers du Soleil, - car c'est là qu'ils se trouvaient -, enchaînant course, faufilage entre les buissons et saut.

Il lui courrait après en la suivant du mieux qu'il pouvait dans ce territoire qui lui était presque inconnu:

"Qu'on me traite de cervelle de truite, je peux encore laisse passer, mais de cervelle de souris... Tu vas voir si j'arrive à t'attraper je t'arracherais les moustaches !"

Il eu comme seule réponse un ronronnement, son si familier à ses oreilles. Elle avait ce qu'appelait les anciens le ronron facile, ça c'était sur !
Il se réjouit de cette facette de sa personnalité qu'il appréciait tant.

Il se cacha sous un rocher qui formait une voute, renonçant a la rattraper et choisissant de plutôt utiliser sa "cervelle de souris". Le chat la vit rebrousser son chemin en reniflant le sol, le cherchant sûrement.
Quand elle fut suffisamment près, il lui sauta dessus et la plaqua au sol:

"Alors ?! c'est qui la cervelle de truite maintenant ?!

- J'avoue, je suis une cervelle de souris ! lache-moi par pitié, se plaignit-elle faussement.

- Je ne te lâcherais pas tant que tu n'avoueras pas être une cervelle de "TRUITE" !"

Sans prévenir, elle le projeta de ses pattes arrière d'un coup vif et repartis aussitôt courir entre les fourrés.

Le reste de la nuit se passa dans les rires et la bonne humeur, les deux tourteaux chahutant dans la nuit.

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Patte d'Écume et Pétale Roux étaient allongés l'un contre l'autre et fixés, émerveillés, la beauté de la toison argenté. Cette nuit avait été merveilleuse, bien qu'il n'eut pas plongé dans le pays des rêves.
Alors que le félin passait, comme d'habitude, un des meilleurs moments de sa vie auprès d'elle, elle gâcha ce moment pour son plus grand désespoir:

"Patte d'Écume ! L'aube va bientôt arriver ! Tu devrais vite partir avant que la patrouille de l'aube ne montre le bout de son museau ici.

- C'est n'importe quoi ! Étoile de Chêne exagère quand même, nous ne passons pas notre temps à violer la frontière !

- Tu sais bien que nos clans sont en froid depuis des saisons, ce n'est pas nouveau, et je sais très bien que tu respectes le code du guerrier, toi. Elle lui lécha le front et continua. Allez ! Dépêche-toi avant que mon clan ne te vois vraiment violer la frontière !"

Il poussa un long soupir, lui lécha le tête en retour et repartis à pas las vers la rivière, se demandant si ils pouvaient respectés le code du guerrier et être loyal avec se qu'ils faisaient. Le matou regarda une dernière fois derrière lui avant de sauta sur la première pierre qui le mènerait vers son territoire et s'écria par-dessus son épaule:

"Le lendemain de la pleine lune, aux Quatre Chênes. L'odeur de l'assemblée de la veille cachera la notre et puis c'est moins risqué que ton territoire.

- Je serais là !"

Elle ronronna comme à son habitude en signe de salutations mais Patte d'Écume se contenta d'une ondulation de la queue tant il se concentrait sur la rivière tumultueuse. Une fois arrivé de l'autre coté, il se mit à courir pour arriver avant le réveil de ses camarades de clan.

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Le male ne changea pas sa routine et passa par le petit coin pour rentrer discrètement car Plumage de Colombe gardait l'entrée principale. Il prit soin de se frotter aux buissons de cet endroit, fronçant le museau de dégoût. Cela cacherait l'odeur du territoire adverse.
Il arriva ensuite dans la clairière et se dirigea sur la pointe des pattes jusqu'à son nid, où il se pelotonna avec soulagement.

Il eu l'impression de dormir seulement quelques instant quand sa sœur le secoua:

"Réveille-toi ! Plume de Blaireau te cherche partout, qu'est-ce qu'il t'arrive en ce moment, on dirait un blaireau en pleine hibernation !"

Il se leva sans lui répondre et partit à sa patrouille, passant une journée si banale et ennuyeuse comparé à la nuit précédente qu'il ne s'en rappela même pas un fois qu'elle fut terminée. En effet, il ne fit dans cette journée qu'écouter à la lettre les ordres qu'on lui donnait, comme si son cerveau s'était éteint.

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