9. Rapprochement Et Déclaration.
Il était presque midi quand je rentrai dans le bistro "Le P'tit Plateau". J'attendais Drago à une table, avec un verre de vin blanc, j'avais déjà commandé une assiette de saumon et de pommes de terre pour chacun.
Intérieurement, je n'étais pas tranquille, je pensais à la lettre d'hier. À qui allait-il faire du mal ? Et que voulait-il de plus ? Il avait déjà eu mon enfant, était-ce moi la cible ? Ou un de mes proches ? Et surtout quelle était son identité ? Homme ou femme ? Âgé ou jeune ? Ex-mangemorts ? Cela aurait un rapport avec la guerre ? J'aurai tué un proche de cette personne et elle voulait se venger ?
J'étais tellement absorbée par mes pensées, que je sursautai en poussant un cri quand Drago me tapota l'épaule.
- Oh, désolé, je ne voulais pas te faire peur, s'excusa-t-il en riant.
- Ce... Ce n'est rien, me repris-je tandis qu'il prenait place en face de moi.
- Hermione, ça va ? Me demanda-t-il, avec de... l'inquiétude ?
- Ce n'est pas Ron, annonçais-je simplement.
- Je te l'avais dit, je ne l'aime pas, mais il ne ferait pas de mal à une mouche.
Il écarquilla les yeux quand il se rendit compte de ce qu'il avait dit.
- Ne t'inquiète pas, rigolais-je. Cela restera entre nous.
- Merci, et sinon, des nouvelles du criminel ?
- Oui, j'ai reçu une lettre hier en rentrant d'Espagne.
- Que révèle-elle ?
- Il demandait si j'avais passé un bon voyage, qu'il arrivait et que ça va faire mal.
Après ma réponse, un silence s'abattit. Je commençais à devenir folle, à avoir peur à cause de tout et n'importe quoi.
- Drago, j'ai peur, avouais-je en le regardant. Imagine qu'il s'en prenne à un de nos amis ou pire à mes parents ?
- Calme-toi, ne t'inquiète pas, je suis sûr qu'il n'arrivera rien de grave, essaya-t-il de me rassurer.
- Il faut quand même rester sur nos gardes, surtout que tu es impliqué maintenant.
- Je sais, mais je l'ai voulu.
On se regarda, je me perdais dans l'océan de ses yeux, nos mains étaient à quelques centimètres l'une de l'autre, mais petit à petit, elles se rapprochèrent, encore un petit effort pour que nos doigts se touchent...
- Votre plat madame, intervient le serveur en disposant l'assiette de poisson devant moi.
Puis il fit de même avec Drago, et nos mains retrouvèrent leurs positions initiales.
- Oh fait, ma mère m'a envoyé une lettre, dis-je avant de manger une fourchette de saumon. Ils m'invitent le vingt-sept chez eux, pour un dîner.
Lors du dernier repas entre nous, je lui avais parlé de la dispute avec mes parents.
- Génial ! S'exclama-t-il. Et tu sais si ton père sera là ?
- Sûrement, j'espère que ma mère ne va pas être trop déçue.
- Mais... Tu ne leur as pas dit ? Me demanda-t-il en s'essuyant la bouche avec une serviette en papier.
- Non, je n'ai pas pris contact avec eux depuis la dispute, répondis-je en buvant un peu de vin.
- Tu veux que je t'accompagne ?
J'ai failli m'étouffer avec ma boisson quand Drago m'avait parlé. Il souhaite venir ? Chez moi ? Des moldus ?
- Euh... Oui, si tu veux.
- Hermione, combien de fois dois-je te répéter que je ne crois plus en ces histoires de sang-pur ou autre ?
- Désolée, mais c'est toujours un choc, certainement l'habitude. Au fait, Daphnée est passé à mon bureau, elle a des soupçons sur nous, déclarais-je en changeant de sujet.
- À bon ?
- Oui, elle croit que... Qu'on... Enfin, tu vois quoi... Bégayais-je en sentant mes joues devenir rouges.
- Qu'on sort ensemble ? Supposa Drago.
- Exactement ! Voilà, c'est ça.
- Alors, nous n'avons rien à craindre, si Daphnée est persuadé que l'on est ensemble, elle ne va pas creuser et découvrir l'enquête.
- Effectivement.
Je n'avais pas vu la situation sous cet angle-là, mais cela semble une bonne solution, si je mène Daphnée sur une fausse piste, elle ne se doutera de rien.
- Et puis, pour qu'elle en soit sûre, on sera à la une de la gazette ! Comme l'autre fois, rigola-t-il.
- Les filles m'avaient posés tout un tas de questions sur le sujet, j'en pouvais plus, éclatais-je de rire face au sien communicatif.
L'angoisse que je ressentais au début du repas s'était estompé grâce à Drago, il avait le don de me faire oublier mes problèmes, rien que le temps d'un déjeuner.
***
En ce début de week-end, j'étais dans ma cuisine, je faisais des petits cupcakes pour le dîner chez Luna. Si ma mère m'avait bien apprit quelque chose durant toutes ces années, c'était qu'il ne fallait jamais arriver chez une personne sans une bonne pâtisserie.
Je versai la pâte dans des moules à gâteau fait pour, quand on frappa à la porte, Drago était sur le paillasson.
- Salut Drago, comment tu vas ? Entre.
- Salut, ça va bien et toi ? Me demanda-t-il en entrant. Mmh... Ça sent bon, que prépare tes elfes ?
- Je n'ai pas d'elfes Drago Malfoy ! M'écriais-je en le frappant à l'épaule. Je fais mes plats moi-même et je suis en train de faire des cupcakes, répondis-je en allant dans la cuisine.
- Excusez-moi Miss Elfe-libre, se moqua-t-il.
- Toutes créatures magiques dotées d'un minimum d'intelligence devrait être libre, rispostais-je. Et non enchaîné par des sorciers comme esclave.
- Je préfère arrêter cette discussion, déclara Drago. Nous ne serons jamais d'accord.
- Exact, affirmais-je en sortant des ingrédients.
- Que prépares-tu ?
- Des cupcakes, pour le dîner chez Luna et Neville.
- Je peux t'aider ? Ma mère aimait beaucoup faire la cuisine elle-même, enfin quand elle avait le temps, sauf qu'elle ne m'a jamais autorisé à toucher, ne serait-ce qu'un saladier. Elle disait que je ferais n'importe quoi, se justifie-t-il face à mon air surpris.
- Peut-être un conseil à suivre, ironisais-je avec un sourire.
- Je suis sûr que je peux faire un gâteau et sans magie ! Cela n'est quand même pas moldu !
- Si tu veux, je comptais aussi faire un gâteau au chocolat, tu peux commencer à mettre cinq cents grammes de farine dans un saladier, lui dis-je en lui donnant le paquet de farine.
Drago se débrouillait finalement bien avec un fouet entre les mains, il finissait de remuer la pâte devenu marron grâce au cacao quand soudain je reçus de la poudre de chocolat en pleine face.
- Malfoy... Menaçais-je en me tournant vers lui, oubliant totalement son prénom.
- Oups ? Essaya-t-il de se rattraper.
- Excuse-toi, tout de suite.
- Sache, Hermione, qu'un Malfoy ne s'excuse jamais, se vanta-t-il.
- D'accord, répondis-je en m'armant d'un œuf.
- Granger, pose immédiatement cet œuf, m'avertit Drago.
Mais je ne l'écoutais pas, avançant pas à pas jusqu'à être sûr de ne pas le rater, puis je le lançai de toutes mes forces sur lui. Malheureusement pour moi, il l'esquiva et le jaune d'œuf dégoulinait du mur de ma cuisine, avec un sourire à faire peur, Drago prit la farine, mais avant qu'il n'est pu faire quoi que ce soit, je me précipitai de l'autre côté de la table à manger, espérant ne pas recevoir de la fécule sur moi.
Je courrais comme une folle à travers toute la pièce, en lui jetant tout ce que je trouvais, chocolat, sucre, crème fouettée, fouet, cuillère... J'allais refaire un tour de la table quand je glissai sur un œuf, Drago, qui me poursuivait, essaya de me rattraper, mais il se fit entraîner dans ma chute et nous tombons tous les deux sur le sol.
Nos visages étaient proches, il avait ses deux mains de chaque côté de ma tête. Je sentais son souffle saccadé et ses yeux bleus me scrutaient. Ses cheveux étaient en pagaille et rempli de chocolat, quant à moi, je crois que mon visage était rempli de farine et ma crinière devait être plus défectueuse que d'habitude.
- Je t'avais dit que je t'attraperai Hermione, souffla-t-il.
- Tu as triché, dis-je en continuant de le regarder.
Sans que je comprenne pourquoi, je sentais différentes sensations en moi. Est-ce mon cœur battait anormalement vite à cause de la course ? Et la chaleur qui m'envahissait était-elle due à l'effort ? Mais pourquoi je me sentais si bien, là, sur le sol, encerclé par Drago ?
Je descendis mon regard vers sa bouche, mais je remontai in extremis vers ses yeux, soudain, je le sentis s'approcher tout doucement, il continua de m'observer alors que nos lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres.
Ma raison me disait que c'était beaucoup trop tôt, que je n'étais pas prête, que la situation n'était pas convenable. Mais d'un autre côté, mon cœur me dictait de ne penser à rien et de rapprocher ma bouche de la sienne pour l'embrasser...
- Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ?! S'exclama la voix de mon meilleur ami.
Drago se releva à la vitesse de l'éclair, et je fis de même. Harry nous regarda, la bouche grande ouverte et les yeux exorbités.
- Nous... Nous... Bafouillais-je, encore perturbée par ce que nous aurions pu faire si Harry n'était pas venu, une toute petite part de moi lui en voulait de ne pas avoir frappé à la porte.
- Hermione m'apprenait à faire un gâteau au chocolat, finassait Drago à ma place.
- Oui... Je vois ça, sourit Harry. Mais je ne crois pas que dans la recette, il y est écrit qu'il faut repeindre toute la cuisine.
- Cela a un peu déraper...
Drago prit sa baguette et rangea toute la cuisine, quelques minutes plus tard, nous étions tous propres ainsi que la cuisine et les gâteaux étaient dans le four.
- Merci, dis-je.
- Mais de rien, bon, moi, je vais y aller, les potions ne se font pas toutes seules, déclara Drago en partant. C'était super Hermione, à dimanche Harry.
Une fois que Drago fut parti, Harry se tourna vers moi.
- Alors, ça cuisine ? M'interrogea-t-il en bougeant ses sourcils.
- Oh, Harry, arrête s'il te plaît. Il ne se passe rien du tout entre Drago et moi.
- Mais je n'ai pas parlé de Drago, rigola-t-il.
Furieuse de m'être fait avoir en beauté, je lui demandai la cause de sa visite.
- Nous avons été cambriolés hier soir...
- Ah ! Ginny va bien ? Et toi ? Tu sais qui a pu faire ça ? Questionnais-je rapidement.
- Calme-toi Hermione, nous allons bien, Ginny est juste un peu remontée et angoissée, mais ça va. Le cambrioleur ne nous a pas fait de mal et Ginny est en train de vérifier que rien n'a été volé. La Gazette va en faire la une des journaux d'ici demain, Sketter va être contente.
- Tu sais qui a pu faire ça ? Demandais-je en vérifiant les gâteaux.
- Non, mais je devais aller au Ministère pour mener l'enquête, je voulais d'abord te prévenir.
- Qu'est-ce que tu fais ici alors ? Cours dépêche-toi ! Pour moi, cela attendra !
- D'accord, d'accord, calme-toi. À dimanche alors ! Me cria-t-il avant de transplaner.
En me faisant un thé, je réfléchissais au cambriolage, était-ce l'agresseur ? Ou simplement un gamin qui cherche les ennuis ? Que voulait-il faire dans ce cas ? Prouver qu'il pouvait entrer dans la célèbre maison des Potter ou il recherchait quelques chose d'autre ?
Je ne pouvais pas réfléchir plus, car la petite sonnette de mon four m'indiqua que les pâtisseries étaient cuites.
***
Comme nous l'avions prédit avec Harry, le lendemain la gazette ne parlait que de cela, Rita s'en est donnée à cœur joie en écrivant un nouveau torchon rempli de mensonges.
Je mis de côté cette histoire de cambriolage et transplana chez Luna et Neville pour le dîner.
J'étais vêtue d'une robe d'été verte à fleurs, coiffée d'une queue de cheval haute et maquillée seulement avec un rouge à lèvres mauve clair et un coup d'eyeliners. C'était simple et pas trop décontracté. Mais quand je frappai à la porte, une question me préoccupa l'esprit, pourquoi m'intéressais-je autant à ma tenue alors que d'habitude, je prenais n'importe quoi ?
- Hermione ! Comment vas-tu ?! S'écria Luna en m'ouvrant.
- Ça va bien et toi ? Lui répondis-je en enlaçant.
Luna était de plus en plus belle avec l'âge malgré son style vestimentaire, ces cheveux blonds étaient attachés en deux couettes et sa robe était jaune avec des radis comme motifs.
- Moi, je vais bien, mais toi... Je vois quelques Jonchurines volaient autour de ta tête, des problèmes ?
- Non, ne t'inquiète pas, c'est juste le Ministère, mentais-je.
- Quand tu voudras me le dire, je serais là, viens, les autres nous attendent.
Luna était l'une des filles les plus bizarres que j'ai rencontré dans ma vie, mais il ne faut pas juger sur l'apparence, car elle peut être très intelligente et très rusée lorsque elle le veut.
À table, nous étions tous en train de passer un bon moment, Pansy et Neville se disputaient comme des enfants, Luna et Daphnée essayèrent d'entendre raison à Théo, car elles étaient persuadées que les Nargoles existaient. Drago, Harry et moi parlions de l'avancement de l'enquête sur le cambriolage, Harry avait passé toute la journée au Ministère. Et nos deux fous de la bande commençaient un débat, Blaise s'exclamait à tout va que la meilleure équipe de Quidditch était celle des Faucons de Falmouth, alors que Ginny le contredisait en disant que personne ne pouvait battre les Harpies de Holyhead.
Le dessert se passa dans la bonne humeur quand Ginny se leva avec Harry.
- Hum... Les amis, commença Harry. Nous avons une annonce à faire.
- Je suis enceinte. Déclara Ginny en mettant sa main sur son ventre.
La tablée était devenue silencieuse à l'annonce de cette déclaration surprenante. Elle était loin des applaudissements et des cris de joie félicitant les futurs parents, des câlins et des surnoms mignon pour le bambin.
Tout le monde avait les yeux sur moi, redoutaient-ils ma réaction ? Pensaient-ils que je serais furieuse que ma meilleure amie soit enceinte ? Avaient-ils l'impression que j'étais jalouse, qu'elle pourrait donner la vie et avoir le bonheur de devenir mère ?
Doucement, je me levai, me dirigea vers Ginny et l'enlaça. J'entendis les soupirs de soulagement de nos amis derrière, mais je m'en fichais.
- Je suis tellement heureuse pour toi Ginny, lui chuchotais-je à l'oreille alors que toute la tablée serrait Harry dans leurs bras. Prends soin de lui, tu verras, il te couvera de bonheur et d'amour.
- Merci Hermione, merci d'accepter cet enfant, j'ai eu tellement peur que tu le prennes mal, pleura-t-elle. Mais ne t'inquiète pas, je l'aime déjà ce petit bout de chou.
À suivre...
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