8. Voyage.
La matinée avait été fatigante, surtout avec mon travail au Ministère. J'avais lu la lettre de ma mère, qui m'annonçait que mon père était fin prêt à m'adresser la parole, après quelques disputes, et qu'ils m'invitaient à passer un dîner chez eux le soir du vingt-sept mai. Puis Drago était passé me voir et je lui ai raconté mes doutes sur Ron. Son avis était mitigé, mais il ne m'a pas interdit de partir.
Le reste de la journée, avec les filles, nous étions partis préparer le reste des préparatifs du mariage et nous étions maintenant autour d'une table d'un petit café près de Londres.
- Alors Hermione, ça va avec Drago ? Me demanda Luna.
- Quoi ? M'étranglais-je avec mon café. De quoi parles-tu ?
- Je pensais que tu serais au courant, Drago et toi, faites la une de la Gazette, me dit-elle en me donnant le journal, pendant que nos amis me regardaient avec des yeux ronds comme des soucoupes.
"Chères sorcières, chers sorciers.
Nous nous retrouvons aujourd'hui, pour le scoop du siècle !
La célèbre héroïne Hermione Granger à divorcé de Ron Weasley il y a peu, et nous la retrouvons déjà dans les bras d'un autre homme !
Mais pas n'importe lequel, il s'agit du très beau ex-mangemort, Drago Malfoy !
Ils ont été vus lors d'un dîner aux chandelles dans le restaurant Au pays de Gigi. Le bistrot étant Moldu, on pense très fortement que le couple ne voulait pas être dévoilé au grand jour !
Mais grâce à quelques sources intéressantes, nous avons où savoir que ce rendez-vous n'était pas pour rien. Mesdames et Messieurs, Hermione Granger et Drago Malfoy attendent un heureux événement, notre héroïne est enceinte !
Félicitations à nos futurs parents !"
- Daphnée, c'est toi qui as écrit ce torchon ? Demandais-je, après avoir fini ma lecture.
- Non, tu ne dois pas me remercier, mais va voir Sketter, je suis sûre qu'elle sera ravie, rigola-t-elle.
- Pour avoir le droit à une interview qu'elle déformera, non merci, répondis-je en jetant le journal sur la table.
- Et puis, intervient Pansy. On sait que tout ceci n'est qu'un tissu de mensonges, toi et Drago au restaurant !
- J'avoue, que cette partie-là est vrai. Répondis-je en devenant comme la couleur de cheveux des Weasley. Mais c'est tout ! Le reste est totalement faux ! Nous ne sommes pas ensemble, et je ne suis pas enceinte !
- Calme-toi Hermione, me dit Ginny, Rita a dû tout simplement imaginer que tu avais survécu à ta grossesse, si tu vois ce que je veux dire, hésita-t-elle, gênée.
- Ginny, tu peux parler normalement de cet... Événement, c'est du passé, la rassurais-je en posant une main sur son épaule.
- Ne t'en fais Hermione, me dit Daphnée. J'irai parler à Rita dès demain matin !
- Merci Daphnée. Au fait, je vais prendre des vacances, je pensais aller en Espagne, annonçais-je.
- Woaw, madame prend des congés de luxe ! S'exclama Pansy. Mais tu as raison, avec tout ce qui tourne autour de toi en ce moment, c'est mieux que tu t'éloignes un peu.
- Et puis, l'Espagne, c'est magnifique, ajouta Luna. La chaleur, le gaspacho, la paella, l'art, les parcs sculptés... Rêva-t-elle.
***
J'avais l'impression qu'un crochet m'agrippait au niveau du nombril et le tirer vers l'avant. Je quittai le sol et je fus aspirée dans un tourbillon de couleurs dans un sifflement semblable à celui du vent.
Une seconde plus tard, j'étais arrivé en Espagne, devant une auberge où je dus me remémorer les leçons d'espagnol de ma tante pour avoir une chambre. Une fois mes affaires rangées, je demandai au propriétaire l'adresse de la 17ᵉ rue de Vifloin. Il m'indiqua le chemin et je partis, avec le but d'en savoir plus, et même, peut-être, de découvrir la vérité.
La maison était en briques grises avec un toit en tuiles marron, le jardin était tondu. Dans le coin, un potager et une cabane (sûrement pour les outils), en simple, une maison comme les autres.
Je m'avançai sur le chemin remplit de gravillons et frappa à la porte de la maisonnette.
Une femme d'environ mon âge, aux cheveux bruns, l'ouvrit la porte avec un sourire chaleureux.
- Bonjour, que puis-je faire pour vous ?
- Je cherche mon meilleur ami, cela fait depuis longtemps que l'on s'est perdu de vue et j'ai retrouvé son adresse, mentais-je.
- Comment s'appelle-t-il ? Me demanda-t-elle.
- Ronald Weasley, il vit ici ?
- Ron ! Mais bien sûr. Je suis sa petite amie, Mónica Fernández, enchantée. Dit-elle en me tendant sa main que je pris. Vous devez être Hermione Granger.
- Euh, oui, c'est cela. Répondis-je incertaine. Mais comment...
- Ron me parle tellement de vous, venez entrer, il ne devrait pas tarder à arriver, m'annonça Mónica en me laissant passer.
L'intérieur de la demeure était magnifique, deux fauteuils en velours était disposés devant une grande baie vitrée, avec une petite table au centre. Au fond de la pièce, se situait un grand foyer en briques, les murs étaient remplis de cadres photos, il y en avait avec Ron et avec, je pense, la famille de Mónica. Les meubles étaient faits en bois avec d'anciennes moulures, la pièce était éclairée par des spots. Aucun objets sorciers n'était visibles, aucune tapisseries des célèbres magiciens, pas d'horloge avec une quinzaine d'aiguilles, pas de hiboux, pas babioles magiques. C'était une maison parfaitement moldue, tout comme Mónica.
- Au fait, me dit-elle en arrivant dans la pièce, avec un plateau rempli de petits gâteaux. Félicitations, Ron m'a prévenu pour votre grossesse.
- Il... Il n'y a pu d'enfant, déclarais-je mal à l'aise. J'ai... J'ai fais une fausse couche.
- Oh, je suis vraiment désolée, toutes mes condoléances, s'excusa-t-elle en mettant une main sur mon épaule. Asseyez-vous, j'ai préparé du thé, le temps que Ron rentre à la maison.
- Alors, comment cela se passe entre vous ? Questionnais-je.
- Ron est un amour, il est l'homme de ma vie. S'extasia Mónica. Il est très maladroit, mais cela fait son charme, je trouve. D'ailleurs, il a prévu une surprise pour mon anniversaire, dans une semaine ! Il a dit qu'il avait quelque chose à m'annoncer ! J'espère qu'il me demandera en mariage !
- Si tôt ? Interrogeais-je, surprise de la vitesse à laquelle allait leur relation.
- Vous savez, cela ne fait que deux-trois mois que nous sommes ensemble, mais on se connaît depuis plus d'un an, expliqua-t-elle en remuant son thé.
- Mais... Hésitais-je. Comment vous vous êtes rencontré ?
- Je me rappelle comme si c'était hier, c'était le jour suivant la Saint-Valentin, je l'avais passé seule, mon ex venait de me tromper avec ma meilleure amie. Alors j'errai dans les rues de Londres, pour me changer les idées. Et c'est là que je l'ai percuté de plein fouet, il avait une tonne de paquets dans les mains. Ç'a tout de suite été le coup de foudre, enfin que pour moi. Je me disais qu'il avait sûrement une femme, donc j'avais laissé tomber. Nous continuons à nous voir de temps en temps, et au fil des mois, une relation amicale s'est créée, je n'y croyais plus, jusqu'au jour où il m'a embrassée et puis il m'a dit que l'on devrait partir de Londres, se faire des vacances rien que pour nous. Je lui avais confier que L'Espagne était mon pays d'origine et que j'aimerais bien y retourner, alors le soir même, nous sommes partis.
Le récit de Mónica était rempli d'un amour sincère, ses yeux pétillent de milliers d'étoiles, ses paroles quand elle décrivait leur idylle, vous plongez dans l'amour, le vrai. Le bonheur que lui apporter Ron se ressentait sur le visage de Mónica et personnellement, je fus contente pour Mónica, elle avait trouvé un homme bien. L'idée qu'il a pu tuer mon enfant me sortit complètement de la tête face à l'histoire de Mónica.
- Chérie, je suis rentré ! S'écria la voix de Ron à l'entrée.
- Oh mon cœur, comment s'est passé ta journée ? Demanda Monica en se dirigeant vers la porte pour l'embrasser.
- Super, les clients sont de plus en plus nombreux, nous étions débordés, rigola-t-il en enlevant son manteau.
Il n'avait pas changé d'un poil depuis notre rupture, ses cheveux étaient toujours aussi courts et roux, ses taches de rousseur illuminait son visage et ses yeux bleus exprimaient une joie sans fin. Le revoir me rappela notre séparation, et surtout la cause. Des flashs du soir où l'on s'était disputé me revinrent en tête.
- Ron, tu as une invitée, annonça Mónica.
Il tourna la tête vers moi et stoppa son geste en me reconnaissant. Je me levai lentement et il s'approcha de moi.
- Bonjour Hermione, me parla-t-il.
- Salut Ron, répondis-je gauchement.
- Je... Je vais préparer du thé mon chéri, intervient Mónica en s'en allant dans la cuisine.
- Comment m'as-tu retrouvé ? Me demanda Ron en s'asseyant sur le fauteuil d'en face.
- Les archives du Ministère, dis-je simplement en m'asseyant de nouveau.
- J'ai toujours détesté ces fichus dossiers, grommela-t-il. Mais sinon, comment vas-tu, depuis...
- Je vais bien, interrompis-je. Je suis juste un peu surprise que tu sois en couple avec une autre, seulement après quelques mois. Mais elle m'a l'air d'une fille bien, et surtout amoureuse.
- Hermione, je...
- Non, je comprends mieux pourquoi tu m'as quitté. Ce n'était pas à cause du bébé, tu ne m'aimais plus. Et le refus de ton rôle de père était une excellente raison de disparaître de ma vie. N'est-ce pas ?
- Tu as toujours été très intelligente Hermione, m'affirma Ron.
- Cela se voit comme la barbe de Dumbledore que vous êtes éperdument amoureux l'un de l'autre. Mais, j'ai pu voir qu'elle ne connaissait rien à la magie. Constatais-je.
- Oui, c'est vrai. Elle ne sait pas que je suis un sorcier. Mais j'avais prévu de lui dire à son anniversaire...
- C'était ça, la fameuse surprise.
- Oui, mais dis-moi, comment se passe ta... Grossesse ? Demanda-t-il, gêner et les joues rouges.
Je ne m'attendais pas du tout à cette question, je baissai les yeux et me triturai les doigts. C'était son enfant après tout, malgré qu'il n'en voulait pas, il reste le géniteur.
- Il... Il n'y a plus de grossesse, annonçais-je d'un coup, n'osant pas le regarder. On m'a agressée dans une rue et il n'a pas survécu.
- Comment ça ? Paniqua-t-il.
Étonnée par le ton angoissant qu'il avait prit, je levai mes yeux vers lui. Pourquoi est-ce qu'il paraissait si confus alors qu'il n'en voulait même pas ? Je pensais qu'il s'en ficherait comme son premier chaudron.
- Hermione, je n'ai jamais souhaité qu'il meurt, me dit-il comme s'il avait lu dans mes pensées. Je ne voulais pas être père, car j'aimais Mónica. En aucun cas je n'aurais voulu qu'il lui arrive quelque chose. Je te le jure.
- Et voilà ! S'exclama Mónica en arrivant avec des tasses à thé et des gâteaux disposés sur un plateau.
Pendant que l'on buvait notre boisson, je regardais Ron, il riait à une des blagues de Mónica. Mes doutes concernant son rôle dans mon agression commencèrent à s'évaporer, un homme tel que Ron ne pouvait pas commettre un crime aussi cruel.
Il était généreux, drôle, parfois maladroit, avec un cœur énorme et ce qu'il m'avait dit avant que Mónica arrive, avait l'air tellement sincère. Je le connaissais depuis mes onze ans, il avait été jaloux de Harry et de Victor en quatrième année, il nous a laissé tomber pendant la chasse aux horcruxes. Mais il était toujours revenu vers nous, il assumait ses torts et ses erreurs. Je savais reconnaître quand il mentait, il n'était pas méchant.
Je mis mon manteau et disai au revoir à Mónica, qui m'annonça que je pouvais venir quand je voulais, que j'étais la bienvenue. Ron, lui, m'accompagna dehors.
- Hermione, pourquoi es-tu venu me voir ? Me demanda-t-il. Je n'étais pas à Serdaigle, mais je pense que tu ne m'as rendu visite juste par courtoisie.
- Je... Je... Bafouillais-je honteuse. J'ai cru que tu étais l'agresseur, mais j'ai vu comment tu te comportais avec Mónica et ta sincérité dans ton discours, je m'étais trompée.
- Je comprends ton doute Hermione, ne t'en fait pas. C'était normal que le premier suspect sois-moi. Mais je n'ai pas fais de mal à notre bébé.
- Je sais, je te crois. Répondis-je.
- Tu vas continuer d'enquêter ?
- Oui, jusqu'à ce que j'attrape ce monstre, déclarais-je fermement.
- Je veux t'aider !
- Non, ordonnais-je. Prends soin de Mónica, dis-lui vraiment qui tu es, fais ta vie.
Je le pris dans mes bras, retenant mes larmes, contente d'avoir retrouvé mon meilleur ami.
***
La lune était déjà bien levé quand je rentrai chez-moi. Je défis mes vêtements et déposai une tasse, qui représentait l'Espagne, dans ma vitrine, puis je me couchai sans me préoccuper d'autre chose, même de ma fenêtre ouverte.
En me levant ce matin, j'avais froid et la première chose que je vis était trois rapaces bien installés sur mon canapé.
Le premier était une grande chouette des bois, que je reconnus comme étant l'oiseau de Luna et Neville. Je pris la missive qu'il tenait dans son bec et la survola.
Le couple m'invitait à un dîner avec tous nos amis, ce dimanche. Je pris une plume et griffonnai une réponse positive au dos du parchemin, puis je le donnai à la chouette qui s'envola directement par la fenêtre.
Le second était un hibou avec un pelage blanc, c'est un Grand duc, et je ne connais qu'une seule personne qui en possède un, Drago. Sans savoir pourquoi, une joie immense me submergea quand je compris que Drago m'avait écrit ! Et pour que l'on déjeune ensemble demain midi !
Du calme Hermione, me sermonnais-je mentalement, il veut juste savoir comment s'est passé ton voyage. J'écrivais un petit mot, comme quoi j'ai hâte et que cette fois-ci, c'était moi qui choisissais le restaurant, puis j'envoyai le hibou chez son maître.
Le dernier était une Chouette effraie de couleur chocolat, ne connaissant pas cet oiseau, je pris la missive avec précaution.
"J'espère que tu as fais bon voyage, un petit message pour te dire que j'arrive et que ça va faire mal."
Je refermai la lettre et chassai la chouette. Mais qu'est-ce que cela signifiait ? Pourquoi s'en prendre à moi ? Comment savait-il que je venais de rentrer d'Espagne ? Et que va-t-il se passer maintenant ? Sachant qu'il va passer à l'action d'ici peu.
Toutes ces questions trottèrent encore dans ma tête, tandis que je me préparai à aller au Ministère.
À suivre...
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