6. Menace ?
Le lendemain soir, en rentrant chez moi, j'étais tellement exténuée que je décidai de me faire couler un bain. Allongée dans la baignoire, je relaxais tout en me remémorant cette journée passée en compagnie de Pansy, Luna, Ginny et Daphnée.
Nous avions d'abord commencé par la robe de la mariée où nous avons chacune mit notre petite touche sans prévenir la Serpentard, mais elle était très heureuse devant le miroir donc je pense que nous avons bien fait. La robe n'était pas blanche comme à l'accoutumée, mais verte, avec un voile pailleté argent qui tenait grâce à une couronne en forme de serpent.
Après ce fut autour des témoins, Pansy avait choisi une robe longue d'un mélange rouge et vert pour nous quatre.
Nous avions quitté la boutique avec nos sacs et nous nous sommes dirigées vers une pâtisserie du coin.
Un pâtissier tout joyeux nous avait accueilli, mais il perdait vite son sourire quand Pansy lui annonça que le gâteau du mariage serait un palais blanc. Contrairement à ce que je m'attendais, il ne nous avait pas refusé la commande et sur son visage, il avait l'air déterminé. Bien sûr, notre future mariée ne faisait pas les choses en petit, elle voulait aussi que le gâteau soit au goût "Flaquis". C'est un sort qui permet à celle où celui qui le croque d'avoir le goût qu'il souhaite, donc parfait pour les deux cents invités. Sachant que le mariage était en septembre, il avait du pain sur la planche.
L'eau étant devenue froide, je suis sortie du bain et me vêtue de mon pyjama tout doux.
Installer confortablement dans mon lit, mon esprit divagua vers Drago Malfoy.
Il était loin d'être la fouine au temps de Poudlard, il était plus mature, plus gentil et attentionné. Je pensai que peut-être, avec du temps, nous deviendrons amis. Son petit discours de l'hôpital m'avait beaucoup touché, je n'étais plus devant un adolescent arrogant et égoïste, sans cœur. Non. Aujourd'hui, je faisais face à un homme qui avait des remords et qui faisait des efforts pour se faire pardonner.
Poussée dans cette réflexion, je me promis de faire ce qu'il faut pour qui ne se sente plus seul, pour être franche, je l'ai pardonné sans oublier.
Je fermai les yeux, m'endormant aux pays des rêves, avec un sourire aux lèvres.
***
Le lendemain, je fus réveillé par le bruit d'un hibou frappant à ma fenêtre. Je me levai et avec tout mon courage ouvrit ladite fenêtre.
Je pris le courrier qu'il tenait, il y avait une facture à payer, une lettre de Neville et Luna, sûrement pour savoir comment je vais et une lettre portant mon nom, mais l'expéditeur était anonyme. Je m'empresse d'ouvrir la missive en prenant quelques graines de miam-hiboux.
Quand j'eus fini de la lire, les graines tombèrent sur le sol de ma chambre. Je restai figée sur le bout de papier entre mes mains.
Les mains tremblantes, je pris ma baguette pour traverser le miroir, je descendis les marches de l'escalier et alla au fond, vers le tableau et accrocha la lettre.
Je réalisai encore une fois la lettre, encore perdue dans mon esprit.
"Alors, comment s'est passé ton séjour à l'hôpital ?
Tu ne m'en veux pas, j'espère ?
Oh, j'allais oublier, toutes mes condoléances pour ton petit ange."
Sous le coup du choc et de la colère, j'avais envie de tout casser ! Ce monstre avait osé m'envoyer une lettre. Bien sûr, comme je m'y attendais, la missive n'était pas signée et la personne avait pris des lettres d'un journal.
Je ne savais pas quoi faire, comment pourrais-je attraper cette ordure, si je n'avais même pas un seul indice ? Puis soudain, une idée me vint à l'esprit.
J'allais retourner sur le lieu de l'agression, c'était complètement stupide, car les Aurors ont déjà dû fouiller, mais c'était la seule piste que j'avais, alors autant y aller.
En voyant la ruelle dans laquelle j'avais été piégée, j'eus un haut-le-cœur et une immense envie de faire demi-tour.
Malgré mon état, je scrutai le sol à la recherche d'indices, même infime soit-il. Décourager, je pris ma baguette et lançai plusieurs sorts dans l'espoir d'avoir quelque chose.
J'allais baisser les bras quand un collier flotta dans les airs grâce à un de mes sorts.
Il vint jusqu'à moi et je le laissai tomber par terre. Je fis apparaître un mouchoir et le prit avec précaution, on ne sait jamais, je n'ai pas très envie de finir comme Katie Belle en sixième année.
Je retournai chez moi, contente de cette trouvaille, apparemment les Aurors n'étaient pas plus doués que moi.
Assise à la table du QG, j'examinais le collier avec une extrême prudence. Il paraissait plutôt joli, c'était une chaîne en or pur, avec un lion en guise de pendentif, sur la queue du lion, j'avais identifié le mot "Gryffy" à l'aide d'un microscope moldu.
Je n'ai eu pas le temps de l'observer plus que j'entendis la sonnette de la porte d'entrée retentir.
Je laissai le collier où il était et remonta dans ma chambre pour aller ouvrir.
- Salut, me dit Malfoy. Je passais dans le coin, et je me suis dit, pourquoi pas aller rendre visite à ma Miss-je-sais-tout préférée.
Je souris, pas du tout convaincue par ses dires.
- Tu ne t'es pas plutôt dit, tiens, je vais rendre visite à la meilleure Gryffondor, pour savoir comment elle va, car je ne l'ai pas vu depuis la veille de sortie d'hôpital !
- Tu es très perspicace Granger, énonça-t-il. Maintenant, je peux rentrer où on continue de papoter sur le porche ?
- Oh, oui, bien sûr, rentre, m'empressais-je de dire en me poussant.
- Très joli chez toi, révéla-t-il en observant mon salon, pendant que je préparais du café.
- Merci, répondis-je, pas très sûre de moi par rapport à son... Compliment ?
Pourquoi faut-il qu'à chaque fois qu'il soit dans les parages, je perds les pédales.
Je soufflai un bon coup, me recoiffa pour je ne sais quelle raison, et je me dirigeai vers le séjour avec un plateau de petits gâteaux.
- Alors, comment tu vas ? Me demanda-t-il après avoir bu une gorgée de sa boisson.
- Je vais bien, le déménagement est fini et je me sens mieux ici.
- Désolé de ne pas t'avoir aidé, mais avec mon travail, je n'ai pas eu le temps de passer te voir.
- Oh, ne t'inquiète pas, un coup de baguette et le tour est joué.
Nous discutions et rigolons comme de vrais amis, il me parla de son travail dans l'entreprise "Potions And Malfoy" dont il était le directeur et Blaise était son adjoint, de sa vie après la guerre et du fait qu'il n'avait pas eu de femme depuis que le mariage arrangé avec Astoria Greengrass avait été annulé. De mon côté, je lui parlai de mon enfance en tant que Moldue, des activités et sport autre que le Quidditch, de la relation que j'avais eu avec Ron, et même de notre séparation.
J'étais tellement bien avec lui, il me racontait sa vie et moi la mienne, si bien que je ne vis pas le temps passait et quand je regardai l'horloge du salon, il était dix-neuf heures et quart.
- Granger, c'est ton jour de chance, je t'invite au restaurant, me dit Malfoy qui, avait, lui aussi, regardé l'heure.
- Quoi ? Demandais-je stupéfaite.
- Il est tard et je sais que tu n'as pas envie de faire à manger, sinon tu feras un en-cas au lieu d'un bon repas, se justifie-t-il.
- Mais...
- Interdiction de refuser, tes parents ne t'ont pas appris à ne pas refuser quelque chose d'un dieu vivant ?
- Toi et la modestie, vous êtes mariés, non ? Répliquais-je avec un sourire en me levant.
Je mis mon manteau et Drago me tendit son bras que je pris. La seconde suivante, nous étions devant un charmant restaurant, la devanture était de couleur bois et des tables ainsi que des chaises étaient situées dehors, un tableau noir trônait à côté de la porte d'entrée, où les plats du jour étaient marqués. Sur la vitre, l'on pouvait voir écrit le nom du restaurant : Au pays de Gigi. C'était Moldu.
Nous entrons et une femme un peu replète aux cheveux châtains nous accueille avec un sourire chaleureux.
- Bonjour, une table pour combien ?
- Pour deux s'il vous plaît, répondit Malfoy.
- Très bien, avec des chaises ?
- Euh... Hésita-t-il. Je suppose que oui.
- D'accord, je vais vous accompagner à votre table, suivez-moi.
La table était très élégamment décorée, avec une nappe blanche et un bouquet de fleurs disposé au milieu avec les condiments.
Malfoy me déplaça la chaise pour que je m'assis et la dame de l'accueil nous donna la carte.
Après avoir jeté un coup d'œil au menu, je regardai les alentours. Le restaurant n'était pas chic et luxueux comme je mis attendait de la part de Malfoy, mais plutôt cosy et chaleureux, les tables autour de nous se trouvaient embellie de la même manière que la nôtre, les chaises étaient en bois et un petit bar demeurait au fond de la pièce, où un barman préparait des cocktails aux clients, il y avait même une petite scène, une femme blonde vêtue d'une robe noire était en train de chanter une douce mélodie, les cuisines étant juste à côté, nous sentons l'odeur des différents plats cuisinés.
- C'est magnifique, constatais-je.
- Oui, je ne m'imaginais pas aller dans un bistro de haute gastronomie, pas que ne soit pas à la hauteur, mais moi aussi, je te connais.
- Sur ce point-là, tu gagnes, souriais-je alors qu'une serveuse arriva vers nous.
- Vous avez choisi ? Interrogea-t-elle.
- Oui, moi je prendrais le bifteck bien cuit avec ses pommes de terres sautées au persil, commanda Malfoy en regardant sa carte.
- Très bien, nota la femme. Et vous ? Me demanda-t-elle.
- Je choisis plutôt le pavé de saumon avec sa poêlée de légumes, dis-je en lui redonnant le menu.
Elle s'éloigna et un silence s'installa, ne sachant de quoi parler, je jouai avec ma serviette en papier.
- Alors, les Aurors ont avancés sur l'enquête ? Me questionna-t-il.
- Je n'en sais rien, mais je pense que oui, sûrement, dis-je en posant ma serviette.
Oui, enfin, ils ne savent même pas jeter un sort, pas très efficace ses Aurors, pensais-je.
- Je suis sûr, qu'ils vont trouver le coupable et il pourrira à Askaban, m'affirma Malfoy.
- Merci, ça fait du bien d'être rassuré, avouais-je avant que la serveuse arrive avec nos plats, en nous souhaitant un bon appétit.
***
En sortant du restaurant, j'étais rassasiée, j'avais même pris un petit dessert au chocolat. Nous marchons dans un parc, côte à côte, en discutant de la soirée tout en admirant le paysage.
La nuit était tombée et seuls les lampadaires éclairés le chemin remplis de gravillons sur lequel nous marchions, des fleurs de toutes sortes poussaient dans l'herbe ou dans les bacs disposés pour faire jolis. Les feuilles des arbres bougeaient au rythme du vent, nous faisant sentir par la même occasion l'odeur printanière, une senteur très fruitée et un peu fleuris. Le parc était également composé de petits bancs en bois, d'air de jeux et de pique-nique, un grand lac qui semblait s'étendre à perte de vue, habitait des canards et des oies.
- Granger, me dit Malfoy.
- Oui ?
- Tu sais, avec tout ce qui s'est passé, je pense, que toi et moi sommes amis maintenant, non ? Demanda-t-il en s'arrêtant.
- Oui, tu as fait des erreurs, mais tu étais jeune, si la guerre n'avait pas eu lieu, je pense que tu aurais été un autre homme, nous avons tous faits des fautes, que ce soit du côté du bien ou du mal, expliquais-je en me plaçant face à lui.
- Alors, si je te pose une question, tu y répondras avec toute sincérité ?
- Oui, répondis-je en sentant qu'il était au courant de quelque chose.
- On sait parfaitement tous les deux, que tu es une battante avec un courage stupide, n'est-ce pas ? Questionna-t-il avec un sourire narquois collé au visage.
- Oui, si tu le dis, ronchonnais-je.
- Ah, on a dit sincérité, me taquina Malfoy.
- Bon, d'accord, capitulais-je.
- Très bien, alors... Comment tu comptes faire ?
- Euh... Malfoy, je ne suis pas sûre de comprendre là, lui dis-je soudainement perdue.
- Ne me dis pas que tu ne comptes pas trouver cet enfoiré avant les Aurors ?
Comment savait-il ? Je n'ai pourtant laissé aucune trace. Et puis pourquoi voulait-il savoir ? Mais bizarrement, je ressentais le besoin de me confier, j'avais l'intuition que j'aurais besoin de lui. Réfléchie Hermione ! Nous sommes amis que depuis peu, je sais qu'il est sincère, mais je ne sais pas s'il m'aidera ou si justement il fera tout pour m'en empêcher.
- Euh... Granger ? Demanda Malfoy, me sortant léthargie.
- Si je te dis ce que je fais, tu ne le diras à personne, promis. Dis-je en tendant l'auriculaire.
- Qu'est-ce que tu fous Granger ? Me questionna-t-il, un air incrédule sur le visage.
- C'est une promesse, expliquais-je en agitant le petit doigt. Tu le serres avec le tien, pour faire un pacte, une promesse.
- C'est ridicule Granger, sourit-il.
- Très bien, donc je ne te dirai rien. Si tu fais une promesse, je veux que tu la tienne jusqu'au bout. Sans faux bond et trahison.
À suivre...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top