4. Au Détour D'une Ruelle.
J'étais arrivée au détour d'une ruelle, quand j'entendis des pas derrière moi.
Je me retournai pour voir d'où venait le bruit, ma main agrippant ma baguette, jute au cas où.
Je ne vis rien donc je continuai mon chemin, toujours sur mes gardes. Le soir, très tard, était le moment de la journée que je détestais, surtout quand je n'étais pas chez moi, en sécurité.
La nuit, tout change, le paysage n'est plus le même, l'odeur de l'air frais devient pesant, votre adrénaline est au maximum, vos pensées sont dirigées vers le moindre bruit douteux, le moindre mouvement suspect. Vos doutes, vos cauchemars prennent le dessus s'en que vous ne vous rendiez compte. Des tonnes de scénarios improbables s'entrechoquent dans votre esprit, la pression monte, l'angoisse vous tiraille l'estomac, la panique fit surface. Votre cœur bat de plus en plus vite au fur et à mesure de vos pas, des frissons d'inquiétudes vous parcourent tout le corps, accompagnés de sueur froide, vos mains sont devenues moites, vos jambes deviennent du coton. La peur prend le contrôle de vous-même, sans le vouloir.
Je marchais vite, d'un pas déterminé, étant encore dans la rue de Pansy.
Soudainement, une main m'attrapa par derrière sans que je ai pu faire un seul geste et m'entraina dans une venelle, éclairée seulement par un lampadaire au loin, et me jeta à terre telle une ordure, je poussai un gémissement de douleur suite à ma rencontre avec le sol dur et froid.
Ayant perdu ma baguette, j'essayai de me relever pour faire face à mon ennemi, mais je ne fus pas assez rapide, il sortit un canif et sa baguette de sa poche et commença à s'approcher de moi, tel un prédateur chassant sa proie, sauf que celui-là jouait d'abord avec la nourriture avant de la manger.
Il agita sa baguette pour me ligoter à l'aide de cordes et il lança un "silencio" pour me faire taire. Je me débattais sans cesse, épuisée par les efforts, mais je continuais. Il n'y avait pas que ma vie qui était en jeu.
- Chut, me susurra-t-il de d'une voix basse et rocailleuse. Tout va bien se passer, je vais juste t'enlever quelque chose, continua-t-il.
J'essayais tant et bien que mal de crier malgré le sort, je ne pouvais pas laisser tomber.
Il vit s'approcher de moi, et des larmes commencèrent à inonder mes yeux. Je sentis une première entaille assez profonde vers ma hanche, la douleur était si intense que ma tête tournait, je ne pouvais pas crier, mes oreilles bourdonnaient, mon corps tremblait et je voyais du sang sur son couteau. Je n'avais plus de force, piégé avec un homme qui n'avait pas de pitié ni aucuns remords, il allait m'enlevait la dernière chose qu'il me restait.
Vidée de toute énergie, je commençai à fermer les yeux, doucement, mes membres se faisaient de plus en plus faibles et mon corps se mit en mode veille. Ne m'occupant plus de ce monstre, je me laissai aller, et m'évanouie.
***
Je papillonnai difficilement des yeux, une lumière blanche m'aveuglant. Je bougeai faiblement mes membres un par un, pour les réhabituer. Ma tête ne tournai plus, je me sentais apaisée, tout autour de moi n'était que blancheur nacrée.
Étais-je morte ? Où étais-je ?
Je regardai mieux, et vis une table en bois, un fauteuil marron bien confortable, et une porte peinte en couleur sépia, qui se situait au fond de la pièce.
J'étais allongée sur un lit, tout blanc. Une couverture sur moi, un oreiller d'un blanc crème, une boîte de médicaments sur la table, j'étais bien dans un hôpital, St Mangouste.
Le souvenir du dîner revint en tête, la rencontre avec cet homme, il m'avait piégé, le sang, la peur, l'absence de force, le silence de mes cris... Mon bébé !
Je mis une main sur mon ventre et essayai de me relever , mais une douleur me fit gémir. La seconde d'après, un homme entra, il était plutôt petit et il devait avoir une quarantaine d'année. Ses cheveux courts et blonds étaient parfaitement coiffés, il portait une blouse beige, où un petit badge y était accroché avec l'inscription : Médicomage Jetpa.
- Oh, Miss Granger, vous êtes réveillée. Comment allez-vous ? Me demanda-t-il en s'approchant de moi pour m'examiner.
- Je... Je vais bien... Enfin, je crois... Bredouillais-je pendant qu'il me prenait le bras. Docteur ?
- Oui ?
- Est-ce-que... Est-ce-que... Mon... Bafouillais-je avec une voix enrouée.
Soudain la porte s'ouvrit sur mes amis. Harry et Théodore me prirent en premiers dans leurs bras, poussant au passage le Médicomage. Pansy fut la suivante, elle pleurait, Blaise la réconfortait après être venu me voir.
Après que tous mes amis ont pris de mes nouvelles, le docteur les expédia dans la salle d'attente et il les suivit.
Je restai plusieurs minutes à réfléchir à mon agression, je n'avais même pas eu le temps de leur demander comment allez mon bébé, quand Malfoy entra.
- Comment tu vas ? Me demanda-t-il.
- J'ai mal, mais ça va, j'ai connu pire, répondis-je en faisant référence à la guerre.
- Je suis désolé, j'aurais dû arriver plus tôt, s'excusa Malfoy.
- Quoi ? Questionnais-je surprise. C'est toi qui m'as sauvée ?
- Oui, je partais de chez Ginny peut être dix minutes après toi, ne voulant pas rentrer tout de suite, j'avais décidé de marcher un peu, jusqu'à ce que je tente de crier. J'ai couru dans ta direction, mais il avait lancé un sortilège de désillusion, donc j'ai mis du temps à te trouver. Quand j'avais enfin découvert l'endroit où il avait jeté le sort, je l'ai rompu et il a transplaner sans que j'aie pu lui rendre la monnaie de sa pièce. Ensuite, je t'ai directement emmenée à l'hôpital et ils t'ont pris en charge, me raconta-t-il.
- Merci de m'avoir sauvé Malfoy. Le remerciais-je.
- C'est tout à fait normal, je n'allais pas te laisser.
- Malfoy, s'il te plaît. Repris-je après quelques secondes de silence. Depuis que je suis réveillée, je veux savoir comment va mon enfant. Ils n'ont pas voulu répondre ou soit ils ne m'ont pas entendu. Mais je veux savoir, suppliais-je.
- Granger, me dit-il d'un ton inexpressif, il va falloir que tu sois forte, je sais que tu peux le faire.
- Malfoy, tu me fais peur... Couinais-je pendant que la crainte s'emparait de moi.
- Je suis désolé, mais les blessures étaient trop profondes, trop grandes, ton enfant ne semblait pas bien, il avait reçu un coup...
Je retenais mon souffle, pendant que je sentais la tristesse prendre le dessus.
- Alors, continua-t-il. Les Médicomages t'ont fait une opération pour voir s'il restait une chance qu'il soit sauvé. Mais cela n'a pas fonctionné, il n'a pas pu survivre, je suis désolé Granger.
- Non... Non... Murmurais-je en secouant la tête de gauche à droite.
J'explosai, les sanglots qui étaient coincés s'échappent sans que je les contrôle.
- Granger, je... Débuta-t-il.
- Malfoy, suppliais-je en reniflant, j'ai besoin d'être seule, s'il te plaît.
- D'accord, je reviendrai voir comment tu vas demain. Il me caressa la main et partit sans demander son reste.
Quant à moi, je restai plusieurs minutes à pleurer de tristesse, car mon enfant n'est plus en moi, de rage, pour ce monstre qui avait osé me l'enlever.
En ce moment, j'aimerais crier, que tous sortent, d'extérioriser tous mes sentiments. Mais je ne peux pas, alors je fis apparaître une plume et un parchemin et je commençai à écrire.
"Je me souviens des nausées du matin, quand je te sentais au creux de ma main. J'avoue que c'était durs les premières semaines, mais je donnerais tout pour que ça me revienne. Mon enfant, je t'avais trouvé un prénom, j'imaginais ta chambre à la maison, mais je suis vite revenue à la raison. Quand j'ai compris que c'étaient des illusions.
J'imagine ces câlins qu'on aura jamais. Et tes bêtises qui m'auraient énervé. Je t'aurais laissé dessiné sur les murs et faire pleins de caprices dans la voiture. Tu sais mon ange, je t'aimerai toute ma vie. Je n'arrive pas à me dire que t'es parti. J'aurais simplement aimé perdre la vie juste pour ne plus rien pouvoir ressentir.
Et je t'ai aimé et toute ma vie, je t'aimerai.
Je t'es porté, je te porterai à jamais, là t'es gravé. Mon ange, sans toi je suis perdu, je te rejoindrai, on rattrapera le temps perdu. Et j'imagine, oui, j'imagine, je refais des films, je t'imagine, je t'imagine."
Après avoir mis mes émotions sur papier, je m'endormis, fatiguée de cette effervescence. Après ce qui me semblait que quelques minutes, le bruit de la porte me réveilla et une infirmière entra avec un plateau dans les mains.
- Merci, remerciais-je avant qu'elle ne reparte, sûrement donnée le petit-déjeuner aux autres patients.
Le plateau était un copieux petit-déjeuner. Il y avait un peu de tous : un café noir, deux tranches de pain accompagné de deux petits pots, un de beurre et l'autre de confiture. Une assiette était remplie d'œufs et de bacon avec une orange sur le côté.
- Salut, ça va mieux ? Me demanda Malfoy en entrant dans ma chambre après avoir frappé
Il était vêtu d'un jogging décontracté et d'un t-shirt blanc qui lui moulait au torse, par-dessus une veste noire.
- Je vais mieux qu'hier, c'est déjà ça. Répondis-je.
Il s'assit sur une chaise et fit apparaître un magazine de Quidditch, puis il commença à lire.
Je ne comprenais pas, que faisait-il là ? Certes il m'avait sauvée la vie, mais pourquoi restait près de moi ? Pourquoi est-il aussi gentil avec moi ? C'est vrai qu'il avait beaucoup changé depuis Poudlard, il avait muri. Encore des questions, pensais-je en soufflant.
- Pourquoi ? Demandais-je simplement après un silence pesant.
- Pourquoi quoi ? M'interrogea Malfoy en levant les yeux de son magazine.
- Je veux dire... Il y a bien une raison pour que tu restes ici, près de moi, et que tu étais gentil au dîner.
- Tu veux une raison ? Me questionna-t-il en mettant ses coudes sur ses genoux tout en me fixant de ses yeux océan.
- Oui.
- Je veux me racheter, petit, j'étais arrogant, naïf, voulant la fierté de mon père. Puis j'ai compris que tout cela n'était qu'un rêve, alors après la guerre, j'ai voulu me racheter. Une fois mon père parti à Askaban, j'ai hérité de sa fortune et avec, j'ai aidé à reconstruire Poudlard, et j'ai versé de l'argent dans plusieurs associations. Je me sentais enfin heureux, j'étais aimé et non craint. Jusqu'à ce que je te revoie au dîner, je me disais que malgré tous les efforts que j'avais faits, il y avait une seule chose dont je n'étais pas fier et que j'avais des regrets, c'était toi, me raconta-t-il.
- Moi ?
- Oui, je t'ai insulté, maltraité, tu étais une de mes "victimes" auquel j'ai causé le plus de mal, alors je suis là-devant toi, car je veux que tu me voies autrement qu'un ancien mangemort qui souhait redoré le nom de ma famille. Je veux que tu me vois enfin comme un être humain avec un cœur, qui a mûri. finisa-t-il.
Son discours m'avait choquée en bien, je n'avais plus les mots, il avait vraiment changé, les idées que je m'étais faites sur lui était vrai, il voulait laisser tout ça derrière lui.
Alors que je manquais de mot pour m'exprimer, je lui tendis ma main.
- Je m'appelle Hermione Granger, enchantée. Dis-je en souriant.
Malfoy avait un air confus sur le visage, mais à l'instant où il comprit mon jeu, il me rendit mon sourire et me serra la main.
- Enchanté, Miss Granger. Moi, c'est Drago, Drago Malfoy.
Nous rigolions de notre gaminerie, quand mes amis entrèrent dans la petite chambre et ils restèrent jusqu'à la fermeture de l'hôpital, seul une personne avait le droit de rester, et bizarrement tout le monde avait proposé Malfoy. Je regardai Pansy et Ginny avec un air accusateur, elles me répondirent avec un sourire innocent et partirent avec leurs conjoints.
Avec Malfoy nous parlions un peu de tout, des souvenirs de Poudlard, de la guerre, de notre nouvelle vie, de nos métiers.
C'était vraiment apaisant de parler avec lui. Il était attentif, intelligent et calme. C'était presque discuter avec moi en garçon, sauf qu'il n'avait pas une passion dévorante pour les livres et l'école.
L'heure du repas arriva et Malthilda, l'infirmière de ce matin m'apporta mon plat du soir, Drago était toujours assis sur la chaise avec un énième magazine.
Je mangeais doucement quand une idée me traversa l'esprit.
- Eh Malfoy, l'appelais-je en prenant la pomme qu'il y avait sur mon plateau.
- Oui ?
Il n'eu pas le temps de lever la tête que je lançai la pomme vers sa direction.
- Granger, me dit-il après avoir quand même attrapé le fruit. Ta maman ne t'a pas appris qu'il ne fallait pas jouer avec la nourriture.
- Je vois surtout que le Quidditch t'as au moins appris de bon réflexe, lui répondis-je en changeant de sujet. Mange.
- Mais...
- Il n'y a pas de mais, le coupais-je. Tu n'as rien mangé depuis ce matin, juste un café, alors tu manges. En plus c'est ton fruit préféré.
Pour seule réponse, il croqua dans la pomme en me scrutant du regard.
- Comment tu sais que c'est mon fruit préféré ? Me demanda-t-il avant de mordre encore dedans.
- Je te connais depuis mes onze ans, et comme dit le proverbe, "sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis". Alors ça m'arrivait de temps en temps de te regarder, et puis tout le monde le sait, tu en avais toujours une sur toi, expliquais-je en me levant avec délicatesse.
Malfoy voulu m'aider, mais je l'en empêchai, j'allais y arriver et puis il ne pourrait pas m'accompagner jusque dans ma douche non plus !
À suivre...
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