19. Abandonner.

Assise sur le canapé, avec l'écharpe de Drago dans mes mains, je pensais. Il y avait tellement d'émotions en moi que tout se mélangeait.

J'étais en colère contre moi, j'aurais dû rester sur mes gardes et savoir que tôt ou tard, elle allait s'en prendre à lui. Elle avait tué mon bébé, assassinée la petite amie de Ron et maintenant, elle me retirait Drago. Idiote que je suis, le plan était simple, trouvé mon agresseur, seule. Sans aide et sans amis. Mais il a fallu que je mêle Drago et Ron à cette histoire, Idiote que je suis.

Plus je réfléchissais, plus les larmes commencèrent à couler sur mes joues. J'étais perdue, l'homme de ma vie était peut-être déjà mort à l'heure qu'il est, ou il doit être en train de souffrir par un de ces complices, car cette garce ne fait même pas le travail elle-même. Zacharias Smith m'a agressé, Millicent a tué Mónica et je suis persuadé que c'est Mclaggen qui a cambriolé Harry et Ginny.

Le sentiment qui me prenait les tripes, était l'impuissance. Cette sensation de rien pouvoir faire ni arranger la situation. Ne pas bouger, être bloqué dans une spirale sans fin, ne pas savoir où, ni comment et pourquoi. Des centaines de questions trottèrent les uns après les autres dans mon esprit. Pourquoi m'en vouloir ? Était-ce Drago la cible ? Et que vient faire Mónica dans cette affaire ? Cherchait-elle à se venger ? Ou bien faisait-elle pour le plaisir de semer la peur et le chaos ?

Depuis le récit de mon histoire, tous mes amis étaient déterminés à retrouver Drago et à faire payer le prix à RL. Harry, Blaise et Ron avaient réussi à attraper Mclaggen et ils étaient au Ministère en train de le faire parler. Daphnée, Pansy et Électra recherchaient toutes les pistes qui nous mèneraient à Millicent Flint, épluchant tous les papiers qu'il restait l'a concernant, allant même jusqu'à utiliser un moyen Moldu : Internet.

Quant à Théo, Luna et Neville, ils analysaient chaque indice, les Gallions, les lettres, le collier... Et moi, j'étais parti à Gringotts pour fouiller entièrement le coffre de Mclaggen.

Et comme tous les deux jours, nous faisions une réunion chez moi, pour mettre en œuvre nos découvertes.

- Harry, pourrais-tu envoyer des équipes d'Aurors en France et en Suisse ? Demanda Pansy. Nous avions quelques pistes pour Milli.

- Bien sûr, dès demainmatin, mes coéquipiers seront sur place, répondit Harry.

- Comment se passe l'examen des lettres ? Questionnant Blaise.

- Rien, cela n'avance pas, déclara Neville. On ne sait pas de quand elle date, ni même si les lettres de l'alphabet proviennent vraiment de la Gazette ou pas.

- Et Mclaggen, il a parlé ? Interrogea Daphnée.

- Non, il ne veut rien lâcher, mais nous avons trouvé ça sur lui. Annonça Ron en mettant la clé des archives sur la table. C'était bien lui qui a cambriolé Harry et Ginny. Demain, nous comptons mettre les bouchées doubles et lui sortir les vers du nez. Il finira bien par tout nous révéler.

- Et toi Hermione ? Du nouveau à Gringotts ? Me demanda Luna.

- Non, rien, dis-je simplement.

- Les Gallions ont été désactivés, informa Théo.

Soudainement, je me fis absorber par le nombril et je me trouvai à terre, dans le noir. Je me relevai doucement, mes yeux commencèrent à s'habituer à l'obscurité, j'avançais en gardant mes mains devant moi. Je touchai un mur où se trouvait un interrupteur sur lequel j'appuyais. Une ampoule de cave éclaira la pièce, et je vis des corps suspendus au plafond, ceux de Mclaggen, de Zacharias et de Drago.

Prise de panique, je suffoquais et tapa dans tous les murs en criant, espérant sortir de cette salle de terreur.

- Hermione ! S'écria une voix. Reviens parmi nous !

J'ouvris les yeux, allongée par terre, dans mon salon, avec tous mes amis autour de moi.

- Ce n'est rien, rassurais-je en me levant. Juste une hallucination.

- Hermione, tu devrais t'asseoir et te reposer un peu, me conseilla Pansy.

- Non, je vais bien. Contredis-je en obéissant quand même.

Nous avions repris la réunion, mais je sentais parfois le regard de mes amis sur moi, vérifiant que je ne ferais pas d'autre crise, mais la conversation s'arrêta net quand on frappa à ma porte. J'allais me lever quand Harry me fit signe de ne pas bouger. Baguette en main, il alla lui-même ouvrir la porte.

Mon meilleur ami revint quelques instants plus tard avec une boîte en bois dans ces mains.

- C'est adressé à toi Hermione, me dit-il en me tendant la boîte.

- Attends ! S'écria Blaise en prenant sa baguette. Il faut vérifier, cela peut ne pas atteindre Harry, mais toi oui. Indique-t-il en agitant sa baguette.

Après un rapide sortilège et un signe de tête pour approuver qu'il n'y avait aucun danger. Je pris la boîte et l'ouvrit. À l'intérieur, il y avait une clé USB et un papier parchemin en deux.

- Qu'est-ce que c'est ? Me demande Théo.

- Une USB, cela sert à voir des fichiers, des photos, des vidéos... Expliqua Harry. Est-ce-que tu as un ordinateur Hermione.

- Oui, dans ma chambre, regarde sur la commode, lui répondis-je pendant que j'ouvrais le papier.

Ma petite Hermy, une surprise t'attend dans cette clé, j'espère que tu apprécieras. Dommage que je ne sois pas là pour voir ton visage se décomposer. Si tu n'as pas aimé ma surprise, je te donne rendez-vous demain à 14h au parking de la 12 avenue du parc de Strity.

RL.

Je fis passer le mot et Harry arriva avec l'ordinateur, ayant eu recours plusieurs fois à cet outil informatique moldu. J'insérai la clé et allai dans le fichier nommée "Surprise". Je cliquai et ensemble, nous regardions l'écran noir, les regards inquiets, nous attendions avec une adrénaline terrifiante que la vidéo commence.

Soudain l'écran fit apparaître une pièce lugubre, une sorte de cave. Les murs du fond étaient faits en briques grise, salis par les insectes et la poussière. Une ampoule éclairait la salle, quelques instants plus tard des bruits de talons se firent entendre et une silhouette féminine apparut à l'écran.

Vêtue d'une cape noire et d'un masque blanc, je ne reconnus pas cette personne. Mais apparemment, elle me connaissait, puisque qu'elle s'adressa à moi.

- Coucou Hermione, cela fait longtemps, pas vrai ? Questionna la femme avec une voix rauque. J'ai une petite surprise pour toi, regarde qui voilà. Elle prit sa baguette et lança un sort pour faire léviter une chaise, sur laquelle se trouvait Drago.

Il était attaché à la chaise, le regard fixé devant lui. Il paraissait en pleine forme si les cernes violette autour de ces yeux n'étaient pas là.

- Bien sûr, tu me connais, reprit-elle en ricanant. Je ne fais jamais le sale boulot, MF ! Appela-t-elle.

Des escarpins retentirent dans la pièce et une femme masquée tout en gris s'approcha.

- Tu m'as appelée ? Grogna-t-elle.

- Oui, tue-le, mais fais-le souffrir. Ordonna l'agresseuse en partant.

Millicent se tourna vers Drago. Elle prit un couteau et commença à avancer vers lui.

- Milli, tu n'es pas obligée de la faire, dit Drago d'un ton impassible.

- Comment tu sais que c'est moi ? Demanda celle-ci surprise.

- Voyons Millicent. Je ne suis pas doté de l'intelligence d'un Botruc.

- C'est mon job de tuer des personnes Drago, et je ne néglige jamais mon travail.

- Je sais pourquoi tu le fais, et je peux t'aider. Pansy, Blaise, Théo et Daphnée, plus tous les Gryffondors, nous pouvons t'aider.

- Tu es prisonnier. Et tes petits amis ne pourront rien y faire. Déclara-t-elle. Je ne vais pas te faire souffrir, mais je te tuerai quand même.

- Penses-y Millicent, tu ne pourras plus faire de retour en arrière.

- Je le sais, adieu Drago. Dit-elle en pointant sa baguette dans sa direction. Avada Kedavra.

Drago était mort, Millicent se tourna vers la caméra et nous conseilla de ne pas nous mêler de cette affaire et de laisser Drago reposer en paix, puis elle éteignit la vidéo, laissant le salon dans un silence de mort.

Je n'arrivais pas à y croire, Drago était mort, sous mes yeux et je n'ai rien pu faire. Et cette Millicent n'avait aucun cœur, comment tuer un ancien ami juste pour son métier.

Le cœur aux bords des lèvres, les larmes roulant sur mes joues, le sentiment de vide qui rentrait petit à petit dans mon corps, je transplana en bas de mon immeuble, ne me souciant aucunement de mes amis, qui devait sans doute être dans le même état que moi.

Je me mis à courir, sous la pluie qui tombait à torrents, les cheveux trempés, les vêtements mouillés, rien ne m'arrêtais, je courrais jusqu'à ce que la douleur soit moins forte, jusqu'à ce que je n'aie plus de souffle.

***

Les feuilles d'automne tombaient de temps à autre, finissant leurs vies aux pieds des arbres. Les passants marchaient d'un pas pressé, avec leurs parapluies ou leurs couvre-chefs, pour s'abriter de la pluie. Le vent soufflait, en emportant quelques feuilles qui tourbillonnaient dans l'air, pour redescendre la minute d'après. Le sentier était fait en béton, il poursuivait son chemin en zigzaguant. La pluie continua de frapper fort, alors que j'admirai le paysage qui s'offrait à moi, réfugiais dans un parc.

Je ne pleurais plus, mais mon visage était quand même mouillé par les gouttes d'eau qui s'échappaient des nuages. Je marchai lentement sur le sentier granuleux, jusqu'à ce que je trouve un banc sur lequel je m'assis. Il était fait en pierres graisses, il s'assemblait très bien avec le décor.

Je regardai autour de moi, un peu plus loin un enfant jouait dans une flaque d'eau, accompagné de sa mère qui le regardait avec tendresse et amour. De l'autre côté, un couple de personnes âgés se promenait tranquillement, sans porter leurs attentions sur leurs entourages, se préoccupant de leurs propres bonheurs, dans leurs bulles.

Assise, ici, à observer les gens, je me sentis apaiser. Je n'avais pas oublié ce qu'il s'était passé, il n'y a même pas dix minutes, non, loin de là. Mais je m'accordai une pause, pour reprendre mon souffle de cette course et de cette histoire.

J'avais promis d'être forte, froide, au cœur de pierre. Mais depuis le début, les catastrophes et les mauvaises nouvelles s'enchaînent sans me laisser le temps de profiter de mon bonheur.

Je restais encore un bout de temps sur ce banc, ressassant tous ces événements, jusqu'à ce que trois personnes viennent s'asseoir à côté de moi.

-Ça va mieux ? Me demanda la jeune Malfoy.

-Non, mais j'ai arrêté de pleurer, c'est déjà ça.

-Hermione, me dis Pansy, Arrêtes de te cacher derrière cette carapace. Je sais que tu souffres beaucoup plus, que ce que tu veux nous montrer.

-C'est fini... Murmurais-je dans un souffle, il ne reviendra plus, tu as raison Pansy, je garde mes sentiments pour moi alors que vous êtes tous en train de souffrir.

-Je sais que vous ressentez en ce moment, Hermione.

-Je suis tellement désolée, si vous saviez, dis-je à Narcissa.

-Vous n'y êtes pour rien Hermione, répondit-elle en essuyant une larme au coin de son œil.

-Ma mère a reçu une lettre, comme quoi, il fallait qu'elle vienne chez toi, donc une fois arrivé, elle a voulu regarder… Commença Electra, toujours assise à côté de moi.

-Et j'ai vu... Finit Narcissa.

-Je t'avais dit de ne pas regarder Narcissa, pleura Pansy en la prenant dans ses bras.

J'enlaçai Electra dans mes bras pour la réconforter, même si je n'étais pas mieux. Puis Narcissa me regarda et me tendit son bras, pour que je puisse me joindre au câlin, ce que je fis directement.

Toutes les quatre étions dans une profonde douleur, diriger par une seule personne, Drago, l'homme que nous aimons d'une façon différente pour chacune.

Elle avait fait souffrir une mère, en lui enlevant son seul et unique petit garçon qu'elle avait, sans même lui dire adieu, celui qu'elle a protégé, nourri, élevé malgré les horreurs de son enfance.

Elle avait anéanti, une meilleure amie, en faisant endurer les pires tortures à celui qu'elle considérait comme sa famille, celui qui était son repère, son confident, même s'ils n'avaient pas le même sang.

Elle avait détruit une sœur, en ruinant le seul frère qu'elle n'a jamais eu. Le seul à qui elle pouvait vraiment se confiait, que ce soit niveau amour ou liberté ou encore travail.

Et enfin, elle avait abattu moi-même, ôtant celui à qui j'ai avoué mes sentiments, celui qui m'avait fait découvrir le véritable amour avec un grand A. Celui qui m'avait relevé, aidé, aimé, consolé, celui qui était l'homme de ma vie.

***

Le lendemain, j'étais prête à aller au rendez-vous donné par RL. Pas besoin de me préparer coquettement, j'enfilais un jogging et un des t-shirts à Drago, essayant de coiffer ma chevelure, j'entendis mes amis arriver par la cheminée. Nous avions convenu de tous y aller, j'aurais voulu que Ginny reste ici pour sa sécurité et celle du bébé, mais elle ne voulait rien entendre.

Le parking semblait désert, seul une vieille voiture était garée en plein milieu. J'ordonnai aux autres de demeurer à l'écart et de venir uniquement s'il y avait un danger que je ne pourrais contrôler.

Après les regards sévères de garçons suite à mon ordre et celui inquiet des filles, j'avançais jusqu'à la voiture, si elle était là, c'est qu'il y avait une bonne raison.

Je regardai à l'intérieur de la voiture, où je ne vis que des sièges en cuir. Je lançai le sortilège "Alohomora" en direction du coffre. Et regardais à l'intérieur.

Un haut le cœur me prit, et je vomissais à côté de la voiture pendant que les garçons arrivèrent vers moi. Je voulus leurs dites de reculer, mais ils avaient déjà atteint le véhicule.

Perdue, déboussolée, ma tête tournait, j'entendais mon cœur battre contre ma poitrine, mes oreilles bourdonnaient, mon corps n'avait plus la force d'encaisser ses horreurs. Alors, je me laissai aller, fermant mes yeux, espérant que tout ceci n'était qu'un rêve, et que surtout, je n'avais pas vu à l'intérieur du coffre, le corps inerte de Drago Malfoy.

Fin...

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