Aujourd'hui, j'étais un peu stressée, nous étions le vingt-sept, dans moins d'une heure, je devais aller chez mes parents.
J'enfilai une robe sombre avec des collants et un beau collier, j'essayai de me coiffer bien comme il faut et attendis Drago.
L'heure passa très lentement, je faisais les cents pas dans mon salon en regardant toutes les deux minutes l'horloge. J'avais tout essayé pour me détendre ! La musique, le dessin, le thé, j'avais même pris un bain ! Mais rien n'y faisait, j'étais aussi stressée qu'un Loup-garou le soir de la pleine lune.
Quand la sonnerie de la porte d'entrée retentit, je me précipitai pour ouvrir.
- Hermione, comment tu te sens ? Me demanda Drago.
- Bien, parfaitement bien, lui répondis-je en le laissant entrer.
- Ne mens pas, je ressens toute ton angoisse, rigola-t-il. Détends-toi, tout va bien se passer.
- Si tu le dis... Marmonnais-je en prenant son bras pour transplaner devant ma maison d'enfance.
Cela faisait seulement quelques mois que je n'y étais pas revenue, mais quand on est chez-soi et que ce sont des personnes qu'on aime, le temps d'une journée loin d'eux, peut devenir une année entière à vos yeux.
Je marche à côté de Drago, mon cœur battait de plus en plus fort, l'angoisse grossissait au fur et à mesure de mes pas.
- Hermione, pourrais-tu arrêter de me serrer si fort, sinon je crois que je ne sentirais plus mon bras gauche, se moqua Drago.
Je le lâchai en le fusillant du regard, ce n'était pas ma faute si j'étais si angoissée à l'idée de retrouver mes parents ! Face à la porte d'entrée tout un tas de questions me virent en tête, ma mère avait encaissé, mais quand était-ce de mon père ?
Soudainement, deux petits coups se firent entendre.
- Mais tu es fou ! M'écriais-je en me tournant vers Drago qui avait frappé à la porte.
- Tu ne vas pas rester sur le perron jusqu'à ce que la nuit tombe ? Et tu ne semblais pas vouloir le faire, alors, je l'ai fait pour toi, dis-moi merci, rajouta-t-il avec un sourire.
Je n'eus pas le temps de répondre que ma mère nous ouvra.
- Ma chérie ! Comment vas-tu depuis ? Et le bébé, comment ta grossesse se passe ? Déballa-t-elle en m'enlaçant. Je vois que tu as ramené quelqu'un, ça ne fait rien, il reste de la place pour une autre personne. Excusez-moi, continua-t-elle en se tournant vers Drago. Je m'appelle Jean, la mère d'Hermione, et vous ?
- Enchanté, je suis Drago Malfoy, un... Ami de votre fille.
- Entrez, je vous en pris ! S'exclama ma mère en nous laissant passer.
- Maman, calme-toi s'il te plaît. Je sais que tu es contente, mais contrôle-toi.
- Je suis désolée, mais tu m'as tellement manquée, je n'attendais qu'une seule chose, que ton père m'autorise à t'inviter à venir dîner ! Et ce garçon est très beau, me chuchota-t-elle en enlevantmon manteau. Peut-être que...
- Non maman, c'est juste un ami. D'ailleurs papa est rentré ?
- Oui, ne t'en fais pas ma chérie, je suis sûr que lui-même regrette ses paroles, me rassura ma génitrice.
Nous nous dirigeons vers la cuisine, où mon père était déjà installé, nous attendant sûrement. Quand il me vit, il se leva.
- Hermione.
- Papa, répondis-je avec une terrible envie de faire demi-tour.
- Viens par là, annonça-t-il en ouvrant ses bras.
Oubliant ma mère et Drago, je me réfugiai contre le torse de mon père, il m'a dit des choses horribles sous le coup de la colère, il a fait des erreurs dans sa vie. Mais il reste mon père, celui qui a pris soin de moi quand j'étais malade ou en pleure, celui qui m'a élevé et fait devenir la femme que je suis, celui qui m'a aimé de tout son cœur. Alors même si parfois, il s'énerve, je sais qu'il regrette directement, comment ne pas le pardonner alors qu'on ne sais pas ce que nous réserve demain ?
- Je suis content de te revoir, me souffla-t-il.
Nous nous prenons place à table tandis que ma mère finissait le repas. Mon père avait sorti un champagne de sa cave et commença à en servir à Drago qui accepta volontiers.
- Hermione, je ne te demande pas, car si je m'en souviens bien, pas d'alcool pendant la grossesse ! Rit-il alors que ma mère arrivait avec un gros poulet qui fumait.
Devrais-je leur dire ? Ils avaient si heureux, leurs sourires que je vais faire disparaître d'ici quelques minutes, la gaieté qui va laisser place à la tristesse.
- À propos de ça, bafouillais-je. Je...
- Tu peux tout nous dire mon enfant, déclara ma mère en s'asseyant.
Je sentis la main de Drago se faufiler pour prendre la mienne et la serrer, je le regardai et il hocha de la tête.
- Papa, maman, vous n'aurez pas de descendance, annonçais-je.
- Quoi ? Demandèrent mes parents en même temps.
- J'ai fait une fausse couche, je suis restée plusieurs jours à l'hôpital, mais je m'en suis remis, c'est du passé maintenant, repris-je avec un sourire.
Je savais que ce n'était pas bien ce que je faisais, mais je ne voulais pas qu'ils s'inquiètent pour moi. Et puis une fausse couche était assez courante dans le monde moldu.
- Je suis tellement désolée mon enfant, me dit ma mère. On aurait dû être là pour toi et...
- Jean, je ne pense pas qu'Hermione soit venue pour parler de ce sujet, interrompit mon père.m en me regardant, il me connaissait par cœur.
Parlons d'autre chose et passons une bonne soirée.
- D'accord, admit ma mère tandis que mon père me lançait un clin d'œil rassurant.
***
En rentrant chez moi, je m'allongeai directement dans mon lit, la journée avait été éprouvante.
Drago était reparti chez lui après m'avoir raccompagné. Il avait été si attentionné quand j'ai annoncé la mauvaise nouvelle à mes parents.
Et puis, il était très beau dans son costard gris, qui allait très bien avec ses yeux. Et sa main si douce quand il l'a pris la mienne, son regard rempli de compassion. Mes parents s'entendaient merveilleusement bien avec lui, il avait même fait l'effort de parler d'objets moldu avec mon père, et de répondre aux questions incessantes de ma mère par rapport à sa situation amoureuse.
Tout mon stress s'était peu à peu évaporé grâce à Drago, après être parti, nous avons un peu marché dans les rues de Londres, laissant l'air frais de l'été et l'odeur de la nuit emplirent nos poumons.
Nous parlions de la soirée, il avait aimé connaître mon monde et il trouvait que ma mère était pleine de joie et extravertie, contrairement à mon père, qui le trouvait calme et réfléchi. Drago avait même ajouté qu'il aimerait bien avoir la même situation plus tard, un couple parfait, si complet.
Le sommeil vint petit à petit à moi, mais je pensais toujours à Drago. Serais-je attirée par lui ? Ou amoureuse ? Non, c'est trop tôt ! Le coup de foudre ? Il avait tellement changé, en bien, et il était si parfait. Et si ma mère disait vrai ? Elle semblait vouloir à tout prix nous rapprocher durant le repas, avait-elle deviné mes sentiments avant moi-même ?
Ces questions tournèrent encore dans mon esprit quand Morphée me prit dans ses bras.
Je me réveillai en sursaut, j'avais entendu du bruit, je pris ma baguette et sortit de ma chambre. Le bruit recommençait de plus en plus fort, j'allumai la lumière du couloir et me dirigeais vers la porte d'entrée, mon cœur battant de plus en plus vite.
- Alohomora, lançais-je en direction de la porte.
Elle s'ouvrit et une personne s'écroula au sol, il y avait su sang partout, un vrai film horreur, j'eus failli avoir une nausée quand je me rendis compte de l'identité de la personne allongé sur le sol de mon appartement. Ron.
- Merlin ! Que qu'est-ce qui s'est passé ? Criais-je en m'agenouillant vers lui. Ron ? Ron réponds-moi !
Il ne bougeait plus, aucun signe qu'il était vivant mis à part son poul qui battait de moins en moins vite. Pourquoi n'est-il pas directement aller à Saint Mangouste ?
Je le fis léviter jusqu'à ma chambre, où je l'allongeai sur mon lit. Je voyais qu'il souffrait alors, je me précipitai vers ma salle de bain et en sortis avec des potions calmantes, des bandes de crêpes pour ses blessures et une trousse médicale.
Je jetai un sort pour que sa chemise et son pantalon disparaissent, puis je m'activai pour le soigner. La nuit promettait d'être longue, pensais-je avant de prendre une serviette humide pour enlever tout ce sang.
J'avais passé au moins la moitié de la nuit à veiller sur lui avant de m'endormir, me questionnant toujours sur sa santé. Ce sont les gémissements de Ron et les rayons du soleil qui me firent ouvrir les yeux.
J'inspectai son état avant de me diriger vers la cuisine me préparé un bon café bien fort. La journée ne venait de commencer que j'étais déjà fatiguée rien qu'en pensant au Ministère.
Soudain, j'entendis un bruit dans ma chambre, Ron était sûrement réveillé.
- Tu ne devrais pas te lever, lui conseillais-je en entrant dans la pièce.
- Ne t'inquiète pas, j'ai vu pire, me répondit-il en m'obéissant quand même.
- Tes blessures se sont un peu rétablies, mais tu as besoin de plus de soin et même si je suis intelligente, je n'es pas l'expérience d'un Médicomage, lui suggérais-je en m'asseyant que le lit.
- Hermione, je sais où tu veux en venir, mais je n'irai pas à Saint Mangouste.
- Mais pourquoi ? Ils ont l'équipement et le professionnalisme requis pour te soigner.
- On a été attaqué, et je ne veux pas que cette affaire prenne de l'ampleur...
- Attaqué ? L'interrompis-je.
- Hier soir, c'était l'anniversaire de Mónica, commença-t-il. Alors pour l'occasion, je lui préparais un dîner et une soirée entre nous deux, avec le but de lui annoncer que j'étais un sorcier. Après le repas, nous sommes montés dans notre chambre, j'étais sur le point de lui dire, quand on a entendu du bruit au rez-de-chaussée. Ainsi, par réflexe, et surtout à cause de ta visite, j'ai pris ma baguette sous l'œil surpris de Mónica, je lui ai demandé de ne pas bouger et que je lui expliquerai. Puis, je suis descendu et j'ai trouvé une personne cagoulée, impossible de distinguer si c'était une femme ou un homme. Directement des sorts ont été jetés, j'ai riposté autant que j'ai pu, j'avais fini par le ligoter. Mais Mónica était apparu, elle avait tout vu. Mais avant que je puisse lui expliquer... L'agresseur avait reprit sa baguette et... Il... Pleura-t-il.
Abattue face à la tristesse de mon ami, je le pris dans mes bras, le serrant très fort.
- Tu n'as pas besoin de finir Ron, le rassurais-je. J'ai compris.
J'entendis les sanglots de Ron contre mon épaule, il était anéanti, cela me rappela la mort de Fred. Il l'aimait réellement et voir un proche mourir fait toujours mal, notre cœur ne peut pas le supporter.
- Merci, Hermione, d'être là pour moi, me dit-il en se détachant de moi.
- Je suis désolée, c'est ma faute. Je n'aurai jamais dû venir chez toi, j'aurai dû m'en douter que...
- Hermione, je ne t'en veux pas, ce n'est pas toi qui as tué Mónica. Je l'aimais et je l'aime toujours d'ailleurs, un amour plus intense que le nôtre. Quand elle m'a avouée ses sentiments, j'ai comme sur un nuage, mon vœu s'était réalisé, je m'imaginais un avenir avec elle, des enfants, des voyages, un mariage, lui faire découvrir mon monde... Mais le temps nous a rattrapé, finit-il en larmes avec un sourire triste.
-Ne cache pas ta tristesse Ron, dis-je. Ça va te détruire de l'intérieur, je connais ce changement d'émotions qui te font croire que la vie est finie, qu'il n'y a plus rien pour te retenir. Je suis passée par là quand j'ai perdu notre enfant. Je ne mangeais plus, je dormais rarement. Mais je me suis fixée un délai de deuil. Je me laissais aller aux pleurs, aux glaces devant des chansons tristes. Et après la date du délai, je me suis pris en main et j'ai tourné la page. Ce que je veux te dire Ron, c'est que ça va être dur, mais ne cache rien. Si tu as besoin d'être seul et bien reste seul. Si tu as besoin de pleurer alors ne retiens pas tes larmes, si tu veux crier, casser tous les objets, faire un tour en balai, manger des glaces, pleurer toute la journée, te morfondre dans ta chambre, tu peux, c'est normal.
Il me fit un câlin en me remerciant.
-Mais de rien, c'est à ça que sert les amis, souriais-je.
-Non pas comme des amis, rectifia Ron. Comme des frères et sœurs.
Je lui ordonnai d'aller prendre une douche en lui disant de faire attention aux bandages, tandis que moi, je nettoyais les taches de sang sur mon parquet.
Ron était en train de s'habillait dans ma chambre où je lui avais déposé des vêtements qui traînaient dans mon armoire, quand on frappa à la porte.
Drago était sur le pas de ma porte, avec un bouquet de fleurs rouges et son incontournable sourire en coin.
- Salut Drago, comment tu vas ?
- Salut, je vais bien, mais toi, on dirait que tu n'as pas dormi de la nuit, rigola-t-il.
- C'est un peu près ça, grimaçais-je en repensant à ma nuit mouvementée.
- Tu veux rentrer peut-être ? Lui demandais-je en poussant la porte pour le laissez-passer.
- Hermione, intervient la voix de Ron. Ce t-shirt a des années ! Comment tu as fait pour toujours l'avoir et sans taches !? Me questionna-t-il en sortant de la chambre.
- Ah oui, déclara Drago. Je comprends mieux pourquoi tu n'as pas bien dormi, me dit-il d'un ton froid.
- Quoi ? Demandais-je.
- Tu aurais ou au moins me prévenir qu'il était revenu !
- Mais Drago, ce n'est pas...
- C'est bon, j'ai compris. Tiens, s'énerva-t-il en me lançant les fleurs, qui tombèrent à terre. Après tout ce qu'il t'a fait, je ne pensais pas qu'allait sauter les deux pieds dedans. Et je suis sûr qu'il a assez de cran et d'intelligence pour t'aider, hein Weasley ?! Cria-t-il en se tournant vers mon meilleur ami.
- Tu ne comprends pas... Tentais-je de parler.
- J'ai très bien compris Hermione, tu sais quoi ? Ne compte plus sur moi pour l'enquête, je suis sûr que Weasley sera ravi de me remplacer !
Après cette derrière parole de colère, il transplana. Complètement choquée de la scène qui venait de se passer, je ramassai les fleurs et fermai la porte en soufflant.
- Hermione, je suis désolé, dit Ron. Je ne savais pas qu'il...
- Ne t'en fais pas, le coupais-je en allant dans la cuisine pour mettre les fleurs dans un vase. Il ne m'a même pas laissé placer une phrase, il aurait pu me laisser lui expliquer. Mais non, il fallait qu'il se fasse des idées.
Ron servit le restant du dîner d'hier et nous nous asseyons tous les deux en silence, mangeant tranquillement.
- Hermione, qu'est-ce qui s'est passé durant mon absence ? Je veux dire, quand je suis parti, toi et Malfoy, c'était chien et chat. Et là, il vient chez toi avec des fleurs et il fait un scandale parce qu'il croit qu'on est ensemble.
- C'est une longue histoire, soupirais-je.
-J'ai tout mon temps. Me dit-il avec un sourire franc.
À suivre...
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