1. Mon Bébé.
Moi, Hermione Jean Granger, vingt-cinq ans, j'étais la femme la plus heureuse du monde. Et oui, j'étais : maintenant, j'essaye d'avancer, malgré tout ce que j'ai vécu, tout ce que j'ai dû affronter. Vous vous demandez sûrement de quoi je parle ? Alors, je vais vous raconter l'histoire en essayant de ne pas pleurer.
***
Deux ans plus tôt :
Les rayons du soleil transperçaient les rideaux de ma chambre, tout en me réveillant. Je m'étirais à côté de mon petit ami, Ronald Weasley, cela faisait trois ans que nous sortions ensemble. Soudain une envie de vomir me submergea, je filai comme l'éclair aux toilettes et rendis tout mon repas de la veille, j'avais la tête qui tournait et l'odeur qui s'échappait de la cuvette me fit vomir une deuxième fois.
Ron savait que je n'allais pas bien, ayant évacué tous mes repas toute la semaine, mais il pensait juste à une bonne grosse grippe.
C'est en sueur et légèrement tremblante que je me préparai pour aller au Ministère de la Magie, mon lieu de travail. Une fois fin prête, habillée d'une jupe corset et d'une chemise beige, je pris mes affaires et embrassai Ron avant de partir.
Ron avait décidé d'annuler son stage de formation d'Auror pour travailler sur le Chemin de Traverse, étant un passionné de Quidditch, il avait ouvert sa propre boutique qui fonctionnait plutôt bien.
Ayant fini plus tôt ce jour-là, je filai dans une pharmacie moldue pour vérifier ce qui me tracassait depuis plus d'une semaine : un test de grossesse.
De retour chez moi, je courus aux toilettes avec le sachet de pharmacie, une fois sortie, j'entendis quelques minutes pour que le test m'indique que j'étais bel et bien enceinte.
Une joie immense grimpait en moi, j'allais devenir mère ! La satisfaction, donner la vie, le désir de voir l'amour entre Ron et moi naitre. Je sautai de joie et pleurai en même temps, je n'ai que vingt-deux ans, j'aurais voulu profiter encore un peu avant de devenir mère. Mais maintenant que ce petit être grandissait en moi, je sentais que ma vie prenait un nouveau départ, et Ron ! Il va être si content ! J'allais avoir un enfant, Ron allait devenir père, qu'est-ce qui pourrait gâcher cette merveilleuse journée !
Pour célébrer cette annonce, je fis un excellent dîner, avec les chandelles, le parfum d'orchidée, la lumière tamisée, l'odeur de la dinde qui chauffait accompagnée de ses pommes de terres.
Sachant que Ron n'allait pas tarder à rentrer, je me dirigeai dans ma chambre pour me mettre sur mon trente-et-un. La porte d'entrée claqua quand je finissais de mettre mon collier, vêtue de ma belle robe bordeaux que Ron m'avait achetée pour notre an de relation, je me dirigeai vers mon mari pour l'embrasser.
- Eh bien, que me vaut l'honneur d'une telle soirée ? Me demanda-t-il en se débarrassant de son manteau.
- J'ai une surprise pour toi, répondis-je.
- Oh, j'ai hâte de voir ça ! S'exclama mon petit ami en se frottant les mains. Que mange-t-on ?
Je rigolai face à sa faim et me dirigeai dans la cuisine pour servir les assiettes.
L'un en face de l'autre, nous mangions tout en discutant de nos journées. Je n'écoutais que d'une oreille, rêvant de l'être en moi. Je le regardais en me disant qu'il ferait un père merveilleux et gentil, je m'y voyais déjà, à la place du vide qu'il y a à mes côtés, il y aura une petite fille ou un petit garçon, ou peut-être même les deux qui sait !
Cachée par la table, je posai délicatement ma main sur mon ventre, m'imaginant déjà la vie de ce bébé.
Le dessert fini, je me levai en lui disant de fermer les yeux et d'attendre ici. Je revins avec le test et lui demandai de les ouvrir à nouveau. Il regarda le test, interloqué, puis lança :
- Hum... Hermione, qu'est-ce que c'est ?
- C'est un objet moldu pour femme, qui nous indique si oui ou non, nous sommes enceintes, lui expliquais-je joyeusement.
- Tu veux dire... Que tu es enceinte !
- Oui ! N'est-ce pas merveilleux Ron ! Nous allons être parents !
J'avais des étoiles dans les yeux, à deux doigts de lâcher une larme de joie, je sautai de bonheur face à un Ron immobile.
- Ron, tout va bien ? Questionnais-je, inquiète.
- Hermione, on... Je... Hésita-t-il.
À ce moment-là, je pus voir dans ses yeux que cette nouvelle ne l'enchantait pas, mais alors pas du tout.
- Oui ?
- Je ne peux pas être père, dit-il en se levant.
- Quoi ? Comment ça ? Interrogeais-je confuse. Mais pourquoi ?
- Nous... Nous n'avons pas le temps pour ça Hermione ! Regarde, nous sommes vingt-quatre heures sur vingt-quatre en train de bosser, et quand on ne bosse pas, nous profitons entre amoureux, nous ne pouvons pas nous occuper d'un enfant en plus, m'expliqua-t-il.
- Mais ce n'est pas grave, nous trouverons un moyen de s'organiser, répondis-je les larmes aux yeux face à sa réaction négative.
- Non Hermione, je suis désolé, mais non, je ne veux pas de cet enfant. Et puis nous avons encore le temps...
- Non ! Éclatais-je. Non ! Je sais tout ça ! Tu crois que je ne me suis pas questionnée sur notre quotidien débordant avant de te l'annoncer ! Et puis de toute façon, que tu l'assumes ou pas, il est là, c'est trop tard.
- Tu pourrais avorter, il y a des solutions pour ça, ne t'inquiète pas... Essaya-t-il de me rassurer.
- Mais je veux le garder ! Je souhaite être mère ! Avoir le bonheur de tenir ce petit être vivant dans mes bras, que tu ne le veuilles pas, c'en est une chose. Mais que tu réclames que j'enlève la vie à un être innocent, je ne suis pas d'accord !
- Très bien. Déclara-t-il d'un ton sec. Mais ne compte pas sur moi, je ne ferais pas partie de sa vie.
- Très bien, répétais-je, essayant d'être aussi froide que possible, alors dans ce cas tu peux partir.
Sans un mot de plus, il transplana, me laissant seule. Je posais ma main sur mon ventre, des perles salées commençaient à descendre le long de mes joues, mais cette fois-ci de tristesse.
Comment pouvait-il refuser cet enfant ? Pourquoi vouloir lui enlever la vie ? Moi qui pensais que rien ni personne pouvait anéantir cette magnifique journée, me voilà que je me retrouvais toute seule, en pleurs.
Tout est parti : ma joie, mon bonheur, mais pas mon amour pour lui, ni pour cet enfant qui grandissait déjà, moi. Je m'écroulai à terre. Ma déception, ma colère, mon dégoût augmentèrent en moi. Prise d'une rage folle, je jeta tout ce qui avait sur la table, puis je repensai à mon bébé, il fallait que je me calme. Plusieurs minutes après, je repris un souffle régulier et mes larmes avaient arrêté de couler. Je me mis en boule sur mon canapé, ma main sur mon ventre, j'étais seule, sans personne pour me consoler, pour me dire que tout allait bien se passer, qu'il allait revenir et s'excuser. Non, il n'y avait personne, sauf moi, moi et ce petit être que j'aimais déjà.
***
Une semaine s'écoula sans que je prenne contact avec mes proches, je n'avais pas le cœur à leur dire que j'étais enceinte. J'avais été en dépression pendant presque cinq jours entiers, mais il fallait que je me reprenne, ce n'était pas bon, ni pour le moi, ni pour le bébé. Alors c'est d'un pas décidé que je me rendis dans la célèbre maison des Potter : le douze Square Grimmaurd.
J'étais assise sur le canapé de Ginny dans le salon, Harry avait fait du bon boulot sur la décoration de cette demeure, les veux papiers peints des années mille-huit-cents avaient disparu pour laisser place à un ameublement plus moderne.m et chaleureux.
Ginny avait été ravie de revoir, après avoir essayé de me contacter pendant ma période de dépression, elle avait voulu venir chez moi, mais j'avais fermé tout à clé, ne laissant personne voir ma peine.
Ginny vint s'asseoir à mes côtés et me tendit une tasse de thé à la camomille brûlant.
- Alors, quand vas-tu te décider à me raconter ce qui t'arrive ? Me demanda-t-elle. J'ai voulu en parler à Ron, mais il est introuvable.
- Nous... Nous ne sommes plus ensemble... Répondis-je les larmes aux yeux.
La dépression était passée, mais pas l'amour que j'éprouvais toujours à son égard.
J'allais annoncer la "bonne" nouvelle à mon ancienne belle-sœur quand le bruit de la porte d'entrée se fit entendre, me faisant sursauter au passage.
La seconde d'après, Harry apparut dans le salon nous saluant.
- Alors Hermione ? Comment ça va ? Cela fait longtemps que tu n'étais pas venue.
Harry n'avait bien sûr pas remarqué ma tête déprimer, mais je ne lui en voulais pas, son travail d'Auror lui prenait un temps fou.
- Ça va, répondis-je en essayant de cacher ma tristesse.
- Non Harry, ça ne va pas, Hermione n'est pas bien, lui raconte sa femme. Elle ne nous a pas rendu une seule fois visite, ni envoyer de lettres et Ron est introuvable.
- Je vais aller le trouver, tu sais, Ron part toujours quand une dispute éclate, me rassura Harry.
- Pas, cette fois, il ne veut pas assumer son rôle de père.
Voilà, j'avais lâché la bombe, je baissai la tête, attendant leurs réactions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.
Le silence se fit pendant quelques minutes, lorsque Ginny vint me prendre dans ses bras avec douceur, me murmurant des mots rassurants.
- Hermione, tu connais Ron, me dit mon frère de cœur. Il fuit dès qu'un problème d'une grande taille fait son apparition, il n'aime pas les responsabilités.
Les bras de ma meilleure amie, je me sentais bien, ayant enfin quelqu'un sur qui me reposer, je ne suis plus toute seule. Je devrais quand même l'élever seule, lui apprendre à marcher seule. Son premier mot ne serait pas papa. J'allais devoir lui dire la vérité, quand il serait plus grand. Mais j'allais rester forte, pour cet être vivant, j'avais passé une semaine en dépression, mais aujourd'hui je reprends du poil de la bête.
Une fois calmé, Ginny, Harry et moi discutions de ma situation, ainsi que du bébé, n'ouvrant pas une seule fois la bouche pour parler de Ron.
Le lendemain matin, je fus réveillée par une bonne odeur de pancakes. La veille, Ginny m'avait presque ordonné de rester dormir ici, alors j'ai pris la chambre d'ami.
Je fis un effort exceptionnel pour ne pas penser à Ron et je me dirigeai vers la salle de bain, me passer un coup d'eau sur la figure. Une fois bien réveillée, je descendis et trouvais le couple en train de déjeuner.
- Coucou, bien dormi Hermione ? Me demanda Ginny.
- Oui, ça va, dis-je en m'asseyant à table.
Ginny me servit un café au lait, ainsi que deux tartines avec de la confiture de fraises. Ça se voyait aisément qu'elle me connaissait par cœur. Je commençais à croquer dans le pain quand Harry me demanda ce que j'allais faire aujourd'hui.
- Je pensais retourner chez moi, j'ai besoin de faire le tri, je jetterai tout ce qui à un rapport avec Ron, quitte même à refaire la déco.
- Tu veux que je t'accompagne ? Me questionna Ginny, un peu inquiète.
- Non, ne t'en fais pas, j'irai seule.
- Comme tu voudras, mais si tu as un souci, appelle-moi.
***
Je marchai jusqu'à mon appartement, et oui, étant une femme en enceinte, impossible de transplaner pour la santé du bébé. Je pris mes clés pour ouvrir la porte quand elle s'ouvrit si brusquement, que je faillis le la prendre dans le nez. Je me retournais, prête à insulter celui qui m'avait fait ça, lorsque je vis une chevelure rousse s'en aller rapidement avec une valise à la main. Ron.
Il ne m'avait même pas remarqué, il fallait que je lui parle. Ni une, ni deux, je courus, la main sur mon ventre, pour essayer de le rattraper.
- Ron ! Criai-je en espérant qu'il m'entende.
Merlin semblait avec moi, puisqu'il s'arrêta pour se retourner, je fis les quelques mètres qui nous séparaient.
- Hermione. Dit-il froidement.
- Ron, j'espérais que l'on pourrait reparler de...
- Non, je ne veux pas... Je t'ai déjà exprimé mon point de vue, je ne veux pas. Je suis juste venu récupérer le reste de mes affaires, je m'en vais.
- Sans dire au revoir à ta famille, Ginny se faisait beaucoup de soucis pour toi, répliquais-je.
- Tu leur révéleras toi-même, je dois m'en aller.
Il tenta de me toucher la joue avec sa main, mais se ravisa et partit sans un mot de plus. J'ouvris la porte de l'appartement. Je n'avais même pas fait un pas, que je m'écroulai en pleurs sur le seuil, la colère en moi, je ne comprenais pas.
Une fois soulagé, je me redressai, pris une douche et passa le reste de la journée à jeter, briser, déchirer et casser tout ce qui appartenait à Ron et qu'il n'avait pas prit.
Épuisée après tant d'effort, je pris un pot de glace à la vanille et un plaid pour m'installer sur mon canapé. Je pris la télécommande, la seule chose moldu que Ron aimait, et je tombai sur de la musique. Celle-ci reflétait exactement ce que j'étais en train de vivre. Toute seule, je me mis à chanter :
Mon bébé, n'aie pas peur, c'est les battements de mon cœur.
Que tu entends constamment, au creux de ma main, je te sens.
Mon petit ange, je t'aime déjà, tu es une partie de moi.
Chaque jour, je ressens ta présence.
C'est maintenant que ma vie commence.
Les battements de ton cœur sont synchronisés avec les miens.
Mon enfant, j'ai eu si peur de ne pas pouvoir t'élever si bien.
Pardonne-moi, mais ton père n'était qu'un lâche.
Je voulais te garder, je veux que tu le saches.
Je m'arrêtai, fatiguée et m'endormis, la télévision allumée, la boîte à mouchoirs sur la petite table, mon plaid me couvrant et le pot de glace entamé dans mes mains.
À suivre...
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