❊ Chapitre 38 - Attraction
❊ "I'm seeing the pain, seeing the pleasure - Nobody but you, 'body but me, 'body but us - Bodies together - I'd love to hold you close, tonight and always - I'd love to wake up next to you. (...) In the place that feels the tears - The place to lose your fears, reckless behaviour - A place that is so pure, so dirty and raw - loving you, and fighting on - It's our paradise and it's our war zone." ❊
❊ Pdv Lily ❊
Sa main descend doucement le long de mon menton et poursuit sa caresse jusque dans ma nuque. Asena m'attire doucement jusqu'à lui et j'encercle son corps de mes petits bras.
Les battement de nos coeurs jouent la même mélodie.
Cet instant semble suspendu dans le temps, et, momentanément, je me laisse transporter par le flot de souvenir fleurissant dans mon esprit.
Les paupières closes, comme à bord d'une machine à remonter le temps, je me revois à cette soirée, cet instant où j'ai rencontré pour la première fois ses yeux dont la noirceur m'avait tout d'abord effrayée, puis fascinée.
Les premiers mots qu'il m'avait adressé résonnent encore en moi à travers la brume cotonneuse de ma mémoire. Mais l'intensité de cet instant reste intact.
Je crois comprendre enfin la raison pour laquelle il m'avait tant intrigué, la raison pour laquelle je voulais apprendre à le connaitre, réussir à percer son mystère. Je pense que c'est parce que, à travers sa haine, son sarcasme, sa destruction et sa douleur, il représentait tout ce que je m'interdisais de devenir. J'avais reconnu en lui une part de moi que j'avais pris soin d'enfouir sous d'épaisse couches de faux semblant.
Je n'imaginais encore pas à quel point notre souffrance était similaire, mais je savais quelque chose de bien plus important.
Le désespoir nous unissait.
Tout comme je sais qu'à présent son antonyme lie nos vies.
Blottie contre son torse, je me souviens de notre premier contact peau contre peau.
Le gage, le papier, son regard, ses lèvres.
À la puissance d'un choc post traumatique, ce contact à fait naitre en moi un coup de foudre qui aujourd'hui me semble devenu perpétuel.
Et puis le reste des événements composant cet été défile à toute allure.
Le bar, les soirées, le repas avec ses parents, le quatorze juillet, son lit, ses pleurs, mon malheur, l'arrivée d'Ulyana, la maison dans les bois, la forêt.
Tout cela est flou.
Tout cela n'a pas d'importance.
Lors de mon dernier souffle, je ne me souviendrai pas de ces choses là. Tout s'évaporera.
Tout, sauf cette attraction entre nos deux âmes qui demeurera à jamais la même.
Je détache finalement mon corps du sien et m'assoie sur le plan de travail derrière moi.
Pour la première fois je suis à sa hauteur ce qui me permet de me confronter réellement à son regard, égal à égal. Je découvre alors avec émotion que le mur, auquel je me confrontais systématiquement lorsque je cherchais auparavant une réponse dans ses yeux, a disparu.
Il me laisse pénétrer son esprit, m'ouvrant la porte du plus fascinant pays du monde.
L'entièreté de sa carapace semble s'être effondrée à nos pieds, me présentant pour la première fois le véritable Asena, l'homme dont le coeur hurle mon nom jusqu'à s'en briser la voix.
Je ne me rappelle pas avoir jamais été aussi à fleur de peau, ni aussi vivante. C'est comme si, jusqu'à présent, je n'avais vécu qu'à moitié, dans une brume opaque.
Mais maintenant je suis prête à vivre pleinement ma vie. La vivre pleinement avec lui.
Comme pour me conforter dans mon choix, il glisse ses doigts le long de mon visage, parcours ma nuque pour finalement poursuivre son chemin vers ma poitrine où il stoppe son cheminement vers une zone précise. Mon coeur.
Mon coeur qui bat à mille à l'heure.
Son expression demeure impassible tandis que, sans un mot, il prend ma main et vient la déposer sur lui, sur son coeur.
Mes yeux s'arrondissent quand je réalise qu'il est tout aussi troublé par cette situation que moi. Son coeur tambourine dans sa poitrine au même rythme que le mien.
Nous ressentons la même chose.
Il dirige ses lèvres vers mon front et y dépose un baiser avec tendresse. Les battements de mon coeur se lancent dans une course effrénée. Ce simple geste a suffit à me mettre dans tout mes états.
Asena enfouit par la suite son visage dans le creux de mon cou. Je peux sentir son souffle chaud et régulier s'abattre sur ma peau fine. Puis il se décale légèrement, effleurant lentement mes lèvres.
Front contre front, nos souffles ne forment plus qu'un, seul quelques centimètres séparent nos lèvres. Nous savons très bien que c'est un cap à passer, et qu'après il nous sera impossible de faire machine arrière.
Mais le danger ne nous fait plus peur.
- Je t'aime, murmure t-il contre mes lèvres gonflées de désir.
En guise de réponse, je lui offre ce que nous attendions tous les deux depuis ce qui me semble être une éternité.
Un baiser charger de souffrance, de désespoir et de passion.
Lorsque je rouvre les yeux, je constate que les siens sont toujours fermés et qu'un sublime sourire est apparu sur son visage.
Un sourire de libération, d'accomplissement.
Ce n'est qu'après que je découvre que le même trône sur mes lèvres.
Après un petit moment de silence, je descends de mon perchoir et, accompagnée d'un air innocent lui dit :
- J'ai fais une charlotte aux fraises.
À ces mots un éclat de rire s'échappe de sa gorge, amusement au quel je ne manque pas de me joindre. Ce dernier me porte dans ses bras avant de plaquer un nouveau baiser sur mes lèvres.
C'est la première fois que je l'entends rire. Et autant dire que, déjà que son sourire carnassier me fait craquer, son rire termine d'anéantir tout raisonnement logique subsistant en moi.
C'est décidé, ce son sera ma nouvelle addiction.
Prit dans notre fou rire nous ne remarquons pas tout de suite que deux petites têtes font leur apparition dans l'encadrement de la porte.
- On dirait bien que c'est la fête ici ! D'où vous nous laissez tout seuls ? On a même pas le droit de saluer notre hôte ? Plaisante Ralph.
- Relâche ton otage Asena ! On veut pouvoir lui chanter Happy Birthday en paix ! S'exclame Jugh' avant de pousser la chansonnette.
Asena, coupé dans son élan par l'arrivé de ses amis, me repose doucement à terre tandis que je m'empresse d'aller saluer Jugh' et Ralph.
- Merci d'être venu les gars ! C'est vraiment adorable !
- Adorable est mon deuxième prénom baby. Chantonne Jugh' en me prenant dans ses bras de géant tandis que Jugh' m'ébouriffe les cheveux sous le regard amusé d'Asena.
- J'allais apporter les pizzas. On va s'installer dehors, expliqué-je.
- Okay perfect ! Let's go outside bitches. Et Asena tu nous fera le plaisir de ramener ton joli petit cul avec nous.
J'éclate de rire tandis que ce dernier adresse, non sans un sourire, un joli majeur en direction de son ami avant de le suivre à l'extérieur de la pièce.
Seule face à mes pizzas quatre fromages, je réalise tout ce qui vient de se produire.
Je me mets à sauter comme une folle autour de mon plan de travail et pousse des petits cris de joie dont la musique recouvre la stridence.
Je me sens inconditionnellement folle de bonheur. S'en est jouissif.
Je crois qu'il va me falloir quelque temps avant de me remettre totalement de toutes ses émotions.
Je rejoins notre petit groupe à l'extérieur et constate qu'une place est restée volontairement vide à côté d'Asena occupé à fumer ses éternelles cigarettes.
Trop heureuse pour réussir à le cacher, je me faufile jusqu'à lui et, une fois installée, dépose un baiser sur sa joue et penche la tête contre son torse.
Sous le regard intrigué des autres, sa main vient cherche la mienne.
- Ah bah d'accord. On comprends mieux pourquoi ça a duré si longtemps ! Sourit Ambre avant de se servir à boire.
Nos rires résonnent à l'unissons. Il est inutil de chercher à se défendre.
Nous sommes démasqués.
C'était le dernier masque.
HELLO LE CHAPITRE 38 BIS ARRIVE À 19H !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top