❊ Chapitre 36 - Rédemption

❊ In the night, be her light .❊

❊ Pdv Asena ❊

- Trois semaines.

- Bordel ? Trois ? Je pensais pas que ça faisait autant de temps. S'étonne Ralph.

Allongés au soleil, Ralph et Jugh' perfectionnent leur bronzage de playboy au bord de la piscine de ce denier, chacun d'eux avec une cannette de bière à la main.

Malheureusement ma putain de peau n'a jamais tolérée le soleil.
Je suis donc condamné à rester sous le parasol, avec de la cristalline.

Quelle ambiance...

- Fuck man ! Faut que tu retourne dans le game sinon tu vas te faire faucher la place de number one !

Je lève les yeux au ciel et me ressert à boire, de l'eau.

Ce qu'il peut être fouineur !

Je pensais qu'il allait lâcher le morceau mais le voilà qui reprend de plus belle.

- Mais... Y'a toujours le love ? Enfin, tu vois what I mean.

Je souffle.

J'en sais rien, j'ai pas envie d'y penser et il commence déjà à me casser les couilles.

Mon self contrôle décide de tourner ma réponse à la dérision pour éviter de m'énerver contre lui alors qu'il n'y ai pour rien, enfin, il a simplement perdu quelques neurones en cours de route et malheureusement on a pas le droit de frapper pas des handicapés.

Vive le sarcasme.

- Si je ne m'abuse, Jughead Miller, vous êtes la pire personne que je connaisse à qui parler d'amour.

Ralph acquiesce silencieusement ma réponse.

- Fuck ! J'suis romantique les gars ! Un vrai roudoudou wesh !

Ralph et moi nous regardons avec une connivence à travers laquelle transparaît une décennie de complicité.

La susceptibilité de Jugh' nous a toujours fait marrer, et chaque occasion de se foutre de sa gueule est une occasion en or.

- ... Ralph ? Ai-je bien entendu ? Jugh' aurait bel et bien employé le terme "roudoudou" pour s'auto qualifier ?

- Je crains avoir entendu la même ignominie mon cher... Mes oreilles saignent !

Le principal concerné se relève d'un bond et nous fusille du regard par dessus sa paire de Gucci bling-bling.

- Hey, shut up, c'est ma maison les gonzesses, respect me un poco por favor !

Un rictus se forme de nouveau sur mes lèvres désechées à cause des lourds traitements médicaux.

- ...Ralph... ? Ai-je bien entendu ? Jugh' s'est exceptionnellement exprimé dans la langue espagnole ?

- Effectivement Asena... L'enterrement de sa fierté est prévu pour quand ?

- Je crois que cela se passe le même jour que celui de l'incinération de ses couilles, en supposant qu'il en ai eu un jour.

- Qu'il ai eu un jour des couilles ou une fierté ?

- Les deux.

Nous nous esclaffons comme de vrais gamins et cette fois ci même Jugh' se joint à notre hilarité avant de foutre Ralph dans la piscine.

Les anti-dépresseurs me permettent de voir la vie en rose momentanément. J'ai l'impression d'être constamment shooté. C'est presque agréable.

Néanmoins le traitement n'est pas encore au point est cela donne naissance à certain effets secondaires.

Des troubles du comportement.

Phase d'euphorie,

de sommeil,

d'obsession manniaque,

et de déprime.

Intérieurement, même si je me moque d'eux, je suis extrêmement soulagé de constater que même sobre je réussi encore à rire avec mes amis.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais peur de les voir différemment sans le filtre de l'alcool.

De changer de monde.

De quitter mes repères.

Mais ils sont restés à mes côtés, et ce, malgré tout le merdier de ces dernières semaines.

Tout d'abord, mon long séjour à l'hôpital fut super chiant. Je ne pouvais pas sortir et ce sont eux qui m'ont apportés des affaires, les résultats des courses, des ventes et autres...

Puis des tonnes de choses se sont mises en place à partir du moment où les psychiatres m'ont diagnostiqué comme étant dépressif. Je ne pouvais plus rien gérer pour les BXG, Jugh' et Ralph m'ont donc proposé de prendre temporairement en main le groupe pour me permettre de me concentrer sur ma santé.

Au même moment, Peter fut convoqué par le juge, retenu en garde à vue et reconnu comme coupable, cela entraînant mes parents dans une course folle entre tous les différents référentiels administratifs.

Ulyana avant de répartir à Moscou n'eu même pas la possibilité de venir me dire au revoir tant mon état était encore déplorable.
Néanmoins cette dernière m'envoya un long message dans lequel elle m'expliqua, parmi tant d'autre choses, qu'elle décidait de venir emménager en France pour ses études d'art.

Je me sentais seul dans cet hôpital. Mais je savais que tous les soirs il y avait Lily.

Tous les soirs cette dernière m'appelait pour me parler alors que j'étais encore à l'hôpital cloué au lit comme un putain de légume.

Elle m'expliquait qu'elle avait fait le choix d'écrire et de donner des lettres explicatives à son père.
La joie et l'émotion de sa voix trahissaient la bonne nouvelle.

Son père fut très ému par ses écrits, bien que plutôt soucieux du fait qu'elle n'ai pas trouvé le courage de lui en parler avant, remettant en doute sa disponibilité envers sa fille, son écoute en tant que père ect...

Tout ça pour dire qu'elle va mieux.

Et si elle va mieux, je vais bien.

Mais elle me manque putain...

Je ne l'admettrai jamais à mes amis mais je passe mon temps à penser à elle.

Je rêve d'elle.

De ses yeux.

De sa voix.

De ses lèvres.

Après un long soupir interieur teinté d'amertume, je shoot dans une canette traînant à mes pieds.

- C'est compliqué avec Lily. J'ai pas envie de l'étouffer avec son passé, et pourtant je le représente, de la tête aux pieds...

Ça m'énerve d'être si désireux de sa présence.
Ça m'énerve de m'énerver pour ça.
Ça m'énerve de ne pas réussir à la comprendre, d'avoir constamment envie de la voir, de lui parler, de la sentir, de la serrer dans mes bras.

Une larme de rage frétille contre mes cils.

- Je ne peux pas m'imposer à elle alors qu'elle dois faire face à plein de changement dans sa vie ! C'est tellement égoïste bordel !

- Elle a sûrement besoin de temps... C'est normal As'. Si tu savais dans quel état elle était pendant que tu étais à l'hôpital... Elle tient à toi. Je te jure.

- Affirmatif. Ajoute Jugh' avec un air navré. La p'tite était tellement fucked up qu'on l'a invité à la patinoire avec Ralph et Ulyana. Et tu sais quoi ? Elle a failli pleurer sur le parking.

Mes yeux s'écarquillent.
À ce point ? Je n'aurait jamais cru...
Jugh' devine mon trouble et décide de changer de sujet pour m'éviter de trop y repenser, de repenser à elle,à cette soirée...

- Hum... Anyway. La pause joint ça avance ? T'es clean ?

- J'arrête. C'est pas une pause. Je suis complètement clean. J'ai rien fumé, rien sniffé, rien bu.

- Pas même une bière ?

- Non. Je vous l'ai dit. Je suis clean. Et puis de toute façon même si je le voulais je ne pourrais pas à cause du traitement.

- Et les clopes ?

Ralph connait si bien mes points faibles que s'en est rageant.

- C'est différent... C'est sexy de fumer. Faut que je cultive mon image de mec mystérieux.

Mon sarcasme les fait bien rire. Ils savent tout deux que la nicotine est une ennemie difficile à abattre.

- Mais j'ai réduis les paquets et... j'ai acheté une clope électronique.

- Yeah man ! Bienvenue au XXIe siècle !

- Bordel, une électronique ! C'est quel goût ?! J'pourrais essayer ?! S'excite Ralph sur son transat.

- Très drôle. Tu pose pas ta bouche dessus. L'herpes c'est pas mon truc, et le problème c'est que des trucs t'en embrasse beaucoup trop.

Du coin de l'oeil je vois Jugh' allumer deux clopes d'un coup avant de m'en tendre une et d'exhaler des ronds de fumée blanchâtre.

Quel frimeur.

J'attrape celle qu'il me tend d'une main et la glisse entre mes lèvres. Ma fumée créer une multitude de nuages gris dans le ciel sans nuages de cette fin août.

- C'est vrai que t'as plus besoin de fumer que moi, renchérit Ralph avec un petit sourire coquin. Tu dois décompresser pour mieux évacuer la frustration sexuelle qui s'accumule, car "le truc où t'aime bien poser ta bouche" n'a pas pu te vider depuis trois semaines. Ça va, pas trop long ?! Oh, mais j'y pense ! Peut-être qu'elle ne la même encore jamais fait ! Dis donc, tu vas redevenir vierge As' si tu continues à t'obstiner de t'abstenir !

Fière de sa tirade castratrice, Ralph repose ses lunettes sur le bout de son nez et affiche un air triomphant.
Effectivement, il a touché un point sensible, d'autant plus qu'il n'est pas sans savoir que je déteste parler de ma vie sexuelle.
Bordel, je déteste l'expression "vie sexuelle", c'est surfait.

- Non. On a pas baisé Ralph. C'est bon, tu vas me lâcher maintenant ?

- Hum... Finalement ça m'étonne pas vraiment que vous n'ayez rien fait. Les pucelles c'est souvent comme ça.

Je me retiens de leur raconter tout plein de choses.
Je ne veux rien leur raconter de concret quand à notre intimité.
Ça ne les concerne pas.
Elle ne les concerne pas.

   - C'est moi qui est dit non. Et je sais pas si elle est vierge ou non.

   - T'as dis non ?! S'exclament mes deux acolytes à l'unisson.

   - Trop de choses me bloquaient. Enfin, quand je dis trop de choses, je parle de l'accident en règle générale. L'histoire que je vous ai raconté à l'hôpital.

Un de nos téléphone se met à vibrer sur la petite table métallique.
Je me doute qu'il doit s'agir d'un des leur car personne n'a accès à mon numéro ormis ma famille, Ralph et Jugh ici présents, Ulyana, Jordan qui est en vacance, et...

   - Putain, s'écrit Ralph en m'arrachant un sursaut, c'est elle.

Lily.

   - Très drôle. Je suis hilare.

Cela fait une semaine qu'on ne s'appelle plus. Pourquoi voudrait-elle me joindre.

   - Mec je te jure. Tu viens de rater son appel.

À l'instant où je prends mon téléphone dans mes mains, une notification de ma messagerie vocale apparaît.

"888 messagerie orange. Le correspondant à laissé un message vocal à l'issus de son appel téléphonique. Pour le consulter..."

Bordel. C'était elle.

Ni une ni deux je compose le numéro de ce putain de service client.

J'espère que ce n'est rien de grave !

Pourquoi voudrait elle me parler ?

Trois bip plus tard et la douceur de sa voix envahie le combiné.

" Hey salut ! Je crois que plus personne ne laisse de message vocal depuis 2005 mais on va faire comme si c'était normal ! Alors...Hum... Tu sais, la première fois que l'on s'est officiellement rencontré c'était dans ton jardin, et donc je me suis dis que, pour boucler la boucle, je pouvais t'inviter dans le mien jeudi prochain ! Bon... enfaite j'avoue, c'est juste la pire excuse du monde pour t'inviter chez moi ! J'organise une petite soirée pour mes dix-sept ans... Ce ne sera pas une grande soirée ! Du moins rien qui pourrait te fatiguer. J'espère d'ailleurs que tu vas mieux... (elle soupir) Bon et bien, voilà la fin de mon message vocal...! Et aussi, si tu as la possibilité, passe le message à Ralph et Jugh', ils sont les bienvenus !... (Silence de nouveau)...À... À bientôt Asena..."

   - Elle dit quoi ?! S'impatientent les deux commères qui me servent de potes.

Je fais bien attention à sauvegarder le message et relève le visage vers les mecs qui tentent de décrypter mon expression comme si leur vie en dépendaient.

   - Lily m'invite, enfin nous invite, pour fêter ses dix-sept ans jeudi prochain.

   - Genre la nana a pas encore dix huit ans ?! Tu fais dans le détournement de mineure toi maintenant ? Laisse ça a Jugh' mec MDR !

   - Okay j'ai capté c'est pas ma soirée. Vous vous êtes ligués contre moi car vous créez un complexe d'infériorité, mais don't worry, je gère. Je suis habitué à votre jalousie.

Jugh' continu son délire de diva, Ralph part chercher d'autre canettes et moi je ne quitte plus mon écran des yeux.

23:44

"Vous avez un message sauvegardé. Pour l'écouter tapez..."

Assis dans la cuisine, je réécoute pour la dixième fois ma messagerie vocale.

Si l'on devait recréer un hymne national, sa voix serait le mien, régnant sur la totalité de mon corps et vaguant dans le perpétuel vagabondage de mon âme.

Les battements du coeur qui s'accélèrent.
Les mains qui deviennent moites.
La gorge qui s'assèche.
Des bouffées de chaleur qui irradient mon âme.
La paralysie instantanée de la totalité de mon corps.

Je crois avoir compris.

Ce ne sont pas les effets secondaires des médocs...

...ce sont ceux de l'Amour.

8K LECTURES.

C'est absolument dingue ...

Et dire que l'on approche les 10K lectures...

Je n'ai jamais vraiment cru les atteindre. Et pourtant, tout doucement, vous transformez mes rêves en réalité.

Je suis on ne peut plus reconnaissante de tout l'amour que vous apportez sur mon ouvrage! Sachez que je tente de vous le rendre au mieux à travers mes chapitres, mes personnages mes réflexions, car je pars du principe qu'avant tout, mon histoire est un partage.

Un partage entre vous et moi.

Un partage entre lecteurs.

Un partage entre personnes qui connaissent la souffrance, et celles qui l'ignorent.

Un partage entre celles qui connaissent l'amour et celles qui ne le connaissent pas encore.

Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises expériences puisque c'est leur amalgame qui donne une dimension si particulière à mon histoire.

Il y a autant de points de vus que de lecteurs mais avant toute chose, il y a entre nous cette passion commune qu'est la lecture.

Je vous embrasse fort et vous dit à dimanche prochain pour de nouvelles aventures !

Votre amie,

DAMYRON.

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