❊ Chapitre 28 bis - Hasard

❊ "Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons. " ❊

Pdv Ulyana

Ce n'est que lorsque les lumières des enseignes voisines s'éteignent que nous remarquons qu'il est déjà quatre heure du matin.

   - Déjà quatre heure ! Je n'ai pas vu le temps passé ! Il va falloir que je fasse la fermeture, mon père va commencer à s'inquiéter si je ne rentre pas bientôt.

   - Oui bien-sûr ! Je te raccompagne ? Je vais en direction du centre ville.

   - Et bien parfait ! On va presque dans la même direction. Tu es à l'hôtel Palace ?

   - Exact, j'ai réservé pour quinze jours.

   - Seulement quinze jours ? Tu repars en Russie ensuite ?

   - Da ! C'est court je sais, c'est pour ça que je compte bien profiter de mon séjour ici. D'ailleurs demain je comptais visiter le centre ville, mais malheureusement mon guide préfère zoner tel zombie plutôt que d'escorter une bombasse en ville. Bon j'avoue que ma compagnie peut créer un complexe d'infériorité mais...

Le rire de Lily me coupe dans ma tirade et résonne dans l'obscurité tandis que celle-ci s'assure que tout est bien fermé. C'est un sacré petit bout de femme. Son regard est pétillant et son sourire communicatif.

Asena a besoin d'elle.

Nous nous sommes très bien entendues. Je suis ravie de l'avoir rencontré et il me tarde de pouvoir la connaitre d'avantage. Ironiquement, il faudra que je pense à remercier Asena ! S'il apprenait où je suis et surtout avec qui, il me tuerais sûrement... Mais bon, je suis de ceux qui aime vivre dangereusement !

   - Et bien écoute Ulyana, je n'ai rien contre le fait de m'improviser guide ! Après tout je ne me suis perdue que trois fois la semaine dernière ! Un record !

   - Ah ! Voilà qui est très rassurant... Je t'embauche !!

   - Haha me voilà ravie ! Ça me changera aussi de sortir un peu. J'ai la fâcheuse tendance à me zombifier en ce moment...

Après un léger silence durant lequel j'analyse ce qu'elle vient de dire, je ne peux m'empêcher de relier le mot zombie à mon ami, ils sont dans le même état. Je décide de saisir cette opportunité pour en savoir d'avantage car Asena n'est pas très bavard, c'est littéralement un mur.

   - Ah oui ? Tu sais, on a tous nos petits coup de mous c'est normal.

   - Oui je sais bien mais là c'est plus compliqué qu'un simple coup de blues...

   - C'est un mec ?

   - Hum...

   - Je vois, écoute les gars peuvent parfois se comporter comme de vrais connards...

   - Non mais il n'est pas comme les autres.

Elle prend une grande inspiration.

   - Je suis sortie avec trois personnes dans ma vie. La première m'a quitté pour un mec, la second m'a trompé avec ma voisine de classe et la troisième m'a fait comprendre que c'était fini au moment où j'avais le plus besoin de quelqu'un. Bref, j'avais pensé avoir vécu tous les pires scénarios et pourtant je l'ai rencontré lui... Il était complètement différent de tout le monde et à l'heure actuelle, je pense encore être tombée réellement amoureuse de lui, néanmoins, je ne pensais pas que cette relation, pourtant si courte, aurait un tel impact sur ma vie.

   - Tu pense qu'il est trop tard ?

   - Il vaut mieux.

Nous arrivons près d'une maison et Lily m'indique que c'est la sienne.

   - Voilà c'est ici, vraiment désolé de t'avoir saoulé avec mes histoires, mais d'un côté ça m'a fait du bien d'en parler avec quelqu'un.

   - Pas de soucis Lily vraiment, alors on se voit demain ?

   - Oui c'est ça ! Devant le Red Sky à onze heures, ça te vas ?

   - Ok super ! On pourra manger en ville comme ça, oui parce que manger est l'une de mes passions, surtout la nourriture bien grasse, il n' y a que ça de vrai ! T'aime les burgers ?

   - Qui n'aime pas ?!

   - Notre premier point commun ! C'est presque émouvant !

Lily éclate de rire et rentre en me faisant un sourire pleins de gratitude et d'un signe de la main elle ferme la porte de sa maison.

Me voilà de nouveau seule, et dans le noir en plus ! Le truc c'est que miss solitude et moi on est pas trop copine. Je longe rapidement la rue tapissée de pavés, dans l'obscurité, en essayant de ne pas me tordre  une cheville. 
Je fini par atteindre un stade d'angoisse où chaque bruit est interprété comme étant la source d'une présence surnaturelle malintentionnée. Des frissons parcours entièrement mon corps et mes imaginations de menaces extérieures se bousculent dans ma tête.                                                               La peur prend le contrôle, tant pis, je compose le numéro d'Asena, après tout ça sert à ça les amis non ? Je presse le pas lorsque j'entends enfin qu'il décroche. D'une voix empâtée de sommeil il me lâche un :

    - Ulyana ?

   - Oui banane c'est moi puisque mon nom s'affiche sur ton écran.

   - Qu'est ce que tu fou. Pourquoi tu m'appelle à... quatre heure et demi du mat' ?

   - Parce que je suis seule en train de marcher vers l'hôtel et à vrai dire ça me rassurerai d'avoir quelqu'un à qui parler. Tu sais au cas où... un psychopathe me violerai.

   - T'es où exactement ?

   - Euh... y'a un panneau marqué " Avenue Victor Hugo"

   - Ulyana, tu sais combien il y a d'avenue Victor Hugo sur cette planète Terre !

   - Ah oui... Euh... Bah sinon à coté de moi il y a une boulangerie avec marqué "Chez Ginette, la reine de la baguette".

   - Voilà c'est plus clair d'un coup. Bon, ne bouge pas je viens te chercher, j'habite à cinq minutes  à pied.

   - Oh super merci ! Hé mais c'est cool ça t'habite dans le même quartier que Lily !

   - ...Je te demande pardon ?!

Oups, ceci est une gaffe. Ma super maladresse a encore frappé. Ne sachant quoi répondre j'esquive avec un "je t'attends" et raccroche aussi vite que possible. Je n'ose même pas imaginer dans quel état de colère il va arriver, il faut que je concocte une petite excuse. Espérons que ça le fasse arriver plus vite !  

Deux minutes plus tard, une silhouette s'avance vers moi. Mais je ne le reconnais que lorsque sa voix résonne dans la nuit.

   - Comment tu sais où elle habite ? T'es allé la voir ? Tu l'a vu ? T'as vu son père ? Tu lui a parlé ? Explique toi bordel.

   - Relax ! J'ai juste fouillé sur Facebook.

Effectivement, voici la seule excuse à peu près crédible que j'ai réussi à trouver en deux minutes.

   - D'ailleurs Asena je dois te dire que tu es une des rares personnes du XXIe siècle à ne pas posséder de profil Facebook. C'est décevant. A croire que tu vis en ermite.

A moitié détendu, il baisse d'un ton et passe une main dans ses cheveux.

   - Ouais. C'est pas mon truc.

   - On avait compris monsieur-je-suis-de-mauvaise-humeur.

   - Tais toi un peu patate.

   - Patate ? Hahaha !

   - Oui patate.

   - Je ne savais pas que ce mot pouvait être aussi drôle dans ta bouche !

   - T'en fais pas tu vas t'en remettre. Allez bouge tes fesses on y va.

Durant le trajet nous continuons nos chamailleries enfantines. Intérieurement je souris de pouvoir revivre des moments avec lui, moi qui pensais depuis bien longtemps  cela impossible. 

Nous voilà devant l'hôtel.

   - Aller la miss, tu es arrivé à destination.

   - Merci. D'ailleurs si monsieur aurait l'amabilité de me donner ces disponibilités, parce que je suis quand même venu pour te voir à la base !

   -... Hum, et bien y'a une soirée de prévue demain soir, ça t'irais ?

   - Pourquoi pas, dis-je dans un bâillement.

   - Aller va te coucher patate, on en reparlera demain.

Je lui adresse un sourire niais et entre dans l'hôtel. 

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