❊ Chapitre 22 - Douleur matinale


"I desire the things that will destroy me in the end."

❊ Pdv Asena ❊

Un monstre, tu es un monstre.

Allongé sur mon lit je me repasse en boucle les deux dernières heures, un joint entre les lèvres, un verre de whisky dans la main.
Mes doigts ensanglantés gouttent sur le plancher, marquant les secondes.

Tic-Tac // Tic-Tac

❊ FlashBack ❊

Elle s'est endormi à côté de moi dans la voiture. Nous sommes arrivé devant chez elle depuis plus de deux heures mais je ne veux pas perturber son sommeil.

À la radio une quarantenaire donne sa recette de flan. Qu'elle merde.

Je sors de la voiture et allume ma clope. À travers la vitre et la fumée, son beau visage m'apparaît.

Monstre.

Je revoit mes mains parcourant son corps voluptueux. Sa peau est douce, ses lèvres idylliques.
Ma respiration s'accélère.
Haine, désir ?
Je me hais, je la désire.

Son tatouage me fait l'effet d'un pieux rouillé s'enfonçant doucement dans mon âme. Le masochisme, une passion destructrice.

Un monstre, je suis un monstre.

Ma gorge s'assèche d'angoisse. Je m'appuie contre un réverbère et la contemple dans son sommeil. Son souffle créer de la buée contre la vitre refroidie par la nuit.
Qu'ai je fais ?
J'écrase ma clope avec mes éternelles baskets rouge sur le trottoir .
J'les aime bien ces pompes. La première fois que je les ai porté fut le jour où j'eu gagné la course contre ces enculés de Breentown, gagnant au passage cinq mille balles.
J'en viens des fois à me dire qu'elles sont rouge à cause de tout le sang déversé dessus.

En tout cas, elles me porte chance.

Tandis que je me raconte la passionnante histoire de mes gaudasses, j'entends ma jolie passagère s'agiter dans la voiture.
Merde.

En un clin d'oeil j'ouvre la portière et la découvre en sueur, toute crispée, les larmes ruisselant sous ses paupières.

- Eh, je suis là c'est qu'un rêve, réveille toi.

Mon coeur bat la chamade. Elle ouvre les yeux et pendant un instant me sonde. Sa foutu manie de vouloir lire en moi. Cette fille me rend dingue.

J'encarde son visage de mes mains et lui répète frénétiquement :

- Ce n'était qu'un cauchemar Lily...

Soudain elle se jette dans mes bras et pleures à chaudes larmes. Putain il manquait plus que ça. Fait chier. Une boule nait dans ma gorge. Je ne peux plus parler.

- C'est horrible, tellement horrible... Murmure-t-elle dans mon coup.

Mon coeur se vide.
Je sais. Je connais les cauchemars.
Elle continue :

- Si tu savais... Je fais constamment le même rêve... C'est un enfer... Je revis sans cesse ce moment... Ça me tue...

Mes mains commencent à trembler. J'ai chaud, trop chaud. Mon stress monte crescendo. En vérité je suis terrorisé. 

Putain ressaisi toi !

Je ne peux pas faire autrement qu'ignorer les signaux de mon subconscient. Il m'est obligé de feindre l'innocence, comme si je ne savait rien, comme si je n'étais pas un assassin. 

Je reprend non sans mal la parole.

- Calme toi... Je suis là. Dis-je d'une voix rauque imparfaitement maîtrisée.

"C'est à toi qu'il faut dire ça." Raille ma conscience.

Lily se redresse doucement contre moi et essuie l'humidité de ses joues rosies par la fraicheur matinale.

- C'est midi. Il est temps pour moi de rentrer... M'annonce-t-elle doucement en s'éloignant de moi. Mais avant qu'elle ne m'échappe, je replace une mèche rebelle derrière son oreille et attrape sa main.

Je ne suis ni doux, ni attentionné de nature. Mais bordel ce bout de femme fait naître en moi des pulsions maternelles.

Un sourire contrit se forme sur son visage puis, dans un souffle, elle lâche cette phrase, cette phrase qui me hantera des semaines durant.

- Dis moi Asena, est ce que c'est normal de se détester au point de ne plus supporter d'être regardé...? Au point de remettre en question notre légitimité sur cette terre ? 

Je reste abasourdi. Comment des mots si durs peuvent-ils sortir de sa bouche si tendre ?
Mon coeurs s'éteint, mes membres se paralysent, je ne la quitte plus du regard.
Suis-je le seul déterminant de sa souffrance ?

Non je ne crois pas. Quelque chose d'autre hante son regard. Quelque chose que je ne connais que trop bien. 

Nous partageons l'horreur de la culpabilité. Mais de quoi un ange peut-il être accusé ?

Elle est une véritable énigme pour moi.

Elle qui est si menue, mais qui n'est pas fragile.

Elle dont le regard et est doux, mais dont l'éclat à disparu laissant un air à la fois grave, terne et mort.

La part de femme en elle a eu le temps d'éclore. Ses cheveux mi-long sont encore ébouriffés de la veille et ses lèvres rougies par la torture de nos baisers.

Elle est désespérément belle.

- Non ce n'est pas normal. Mais oui ça peut arriver.

Elle me regarde, désespérée.

- Ferme les yeux Lily.

Elle ne résiste pas et laisse ses paupières retomber.

Je relève son menton et murmure contre ses lèvres :

- Lily Krauser, tu es la personne la plus forte qu'il m'a été donner de rencontrer. Tu es éblouissante. Alors ne doute jamais de toi. Ne laisse pas tes souvenirs t'anéantir. Le passé fait parti du présent. Le présent définit ton futur. Et moi, mon futur c'est toi.

Je ponctue ma phrase par un doux baiser qu'elle me rend.

Ses lèvres sont humides et salées. Elles sont délicieusement tristes.

- Lily... Promet moi de ne pas faire de conneries. Je t'interdits de te faire du mal. 

Ses lèvres quittent les miennes et sa pâle main lâche finalement la mienne en silence. 

- Promis. Murmure-t-elle avant de se diriger vers la porte de sa maison dont les fenêtres sont constamment fermées.

Et moi, je la regarde partir, adossé à ma vielle bécane, paralysé par mon adoration malsaine.

Puis sa courbe satiné des ses jambes cesse d'avancer et la ligne de son visage se dessine vers moi. 

Douce fracture.

Je lis sur ses lèvres :

- Merci Asena.

Mon désir me consume intérieurement. Elle est détruite, mais reste digne, reste debout.

Lily continu en s'approchant un peu plus encore.

Un sourire timide égaie son visage encore meurtri par les larmes. Elle a retrouvé son calme. Son masque de fille heureuse est ré apparut. Mais son regard ne me trompe pas.

J'y li bien des choses tel que sa détresse et sa culpabilité.

Que se passe-t'il dans ta tête Lily Krauser ?

Son regard plongé dans le mien elle reste un instant figée sur le perron, puis, face a mon silence, se décide finalement à rentrer.

Je ne peux pas. Je ne peux plus faire semblant. Instinctivement je la rattrape et capture ses lèvres dans un baisé passionné.
Je la désir tellement. Putain.

Elle rompt le contact de nos lèvres, dépose un baisé sur ma joue et rentre chez elle. Une fois la porte refermée, je reprend mon souffle. Mon coeur reprend un rythme convenable.

Que m'arrive-t-il ?

Je remonte rapidement dans ma caisse lorsque j'entends vibrer mon téléphone.

C'est Ulyana.

Putain, pas maintenant.

Mon coeur se serre. Je raccroche, enfonce mon téléphone dans ma poche et démarre le moteur. Je lui répondrai plus tard.

Le néant.

Je ne ressent plus rien.

Je suis perdu.

Des larmes gouttent à mes cils sans que je ne m'en rende compte.

Je suis atteint.

Putain, elle me rend fou.

Quelques feu rouges plus tard, me voilà devant chez moi.

Putain de baraque.

Ce weekend mon frère et moi sommes seuls, comme à peu près tous les weekends.
Mon père est en déplacement et ma mère est chez un de ses "associés".
Bordel, le mariage c'est vraiment qu'un bout de papier.

Je rentre dans le hall, encore fébrile.
À l'instant même où je referme la porte d'entrée Peter descend les escaliers en furie.

Qu'est ce qu'il a encore.
On l'a castré pendant son sommeil ?

Je suis fracassé par cette matinée, je ne vais pas supporter l'entendre brailler.

Il se dirige vers moi. L'alcool empeste de lui. La soirée d'hier n'a pas du se terminer il y a bien longtemps de son côté. Monsieur est énervé. Ses poings sont serré de rage. Ses phalanges blanchies par la haine.

- Alors, elle était bonne la p'tite Krauser ?

Je le fixe, impassible. Je ne réagit plus. Je plane. Mon retour sur Terre est violent.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Répondis-je, stone.

- Tu me prends vraiment pour un con. Tu crois que je n'ai pas capté tes sales manigances ?! T'étais avec elle hier soir. Vous étiez ensemble... Comment peux tu seulement y songer !?

Il me jauge d'un oeil mauvais et poursuit son monologue accusateur.
Mes tympans hurles de douleurs devant la dureté de ses propos. Mais je ne baisse pas le regard.

- Putain mais tu me dégoûte ! Tu compte lui dire quand ?! M'apostrophe-t-il d'un ton plein de sarcasme. Parce que en réalité t'es qu'une ordure Asena !

Il balance une chaise contre le mur.

La rage monte en moi, seconde après seconde.

Tic-Tac//Tic-Tac
Je reste muet

Bombe à retardement.

-Tu me critique mais n'oublie pas qu'on a le même sang, toi et moi ! ON EST PAREILS ! Tu es aussi pourri que moi !" Hurle-t-il de toute ses forces.

À ses mots, mes yeux se révulsent. Il a franchi la ligne rouge. J'ai envie de hurler mais je ne sais pas quoi dire.

...Je ne suis pas comme lui... je ne suis pas comme lui... Non, je ne suis pas comme lui...

Désemparé je reste muet.

Peter semble tout d'abord surpris par mon absence de réaction.

Puis, en une fraction de seconde, l'éternel schéma recommence.

Son point atterri violemment contre mon nez. La douleur me saisit aux tripes. J'aime le goût du sang sur mes lèvres. Il éveil mes sens.
Je riposte et lui assène un uppercut et un crochet du droit. Une fois ce dernier au sol, ma basket rouge rencontre violemment ses côtes. Je le martèle de coup de pied.

Je ne dois pas le tuer, même si cette envie me démange.

tourne son visage ensanglanté vers moi, déformé par mes coups et la douleur.

- Ne nous compare plus jamais. Plus jamais.

Je conclut ma phrase en lui crachant à la figure .

Mon frère sait très bien que je n'ai aucune pitié.
Pour personne et encore moins pour lui.
S'il veut jouer au con il assumera les conséquences de ses actes.
Mes poings me lancent. Ils se mettent à saigner à cause de la violence de mes coups.

Je monte deux par deux les marches vers ma chambre. Mon paisible enfer.

Du haut des escaliers je perçois une petite voix venant d'en bas "Je te hais.". Ce gémissement provient de mon pitoyable frère, toujours cloué au sol.

- Nous sommes deux... murmuré-je.

Fin FlashBack

Ma rage n'a pas cesser de s'accroitre. Seule son souvenir peut m'apaiser autant que me consume. Alors je ferme les yeux je visualise son visage, son corps. Imagine sa voix.

Tu me détruis Lily.

La flamme de mon briquet danse devant mes yeux, ondulant et brillant comme le corps voluptueux d'une femme, chaleureuse et éphémère.

Mon esprit divague et mon téléphone vibre de nouveau.

Vous avez 1 nouveau message.

SMS : salut beau brun ! RDV à l'aéroport dans une semaine ! 18h45 oublis pas !

Comment pourrais-je oublier ?
Enfin, elle revenait.
6221 km séparent nos coeurs.
Mais dans une semaine, elle partira de Moscou.
Dans une semaine, je la reverrai enfin.
Celle à qui je ne cache rien, la seule qui puisse m'aider dans ce merdier sans fin.

Ulyana.

Je la connais depuis mon plus jeune âge. Cette fille a débarqué dans ma vie lorsque nous habitions encore en Russie. Peter et elle sont nés la même année, mais malgré notre écart d'âge, c'est tous les deux qu'on s'entendais le mieux.

Mais, il y a quatre ans, tout cela est partit en fumée, et ce, à cause de l'horrible comportement de mon frère envers elle.

Nous avons du quitter cet immense et magnifique pays et nous sommes finalement échoués en France.

Ayant toujours était scolarisé dans une école française, le changement de pays ne fut pas un problème pour nos études, ainsi que pour la langue. Mais une partie de moi était resté là bas, dans le froid de la Sibérie.

Ulyana a suivi toutes les étapes de ma vie. Nous sommes toujours resté en contact. Notre foutu caractère est certainement notre plus gros point commun. Elle m'a soutenu dans toutes les épreuves que j'ai subi. Elle est la sœur que je n'ai jamais eu. Et ne plus l'avoir au près de moi fut le plus dur a accepter. J'étais malheureux et pour y remédier j'ai commencé à traîner avec Dan et sa bande. Je suis entré dans l'illégalité.

Au fur et à mesure que le temps passait, le dégoût que j'éprouvais envers mon frère s'est transformé en haine.

À cause de lui, je ne pouvais plus voir Ulyana. Il l'a anéanti. Personne ne devait jamais savoir ce qui s'était passer en Russie, alors nous affichons l'image d'une famille parfaite. Mais derrière les portes du paraître, se cache le chaos.

Les courses de moto, l'adrénaline furent un moyen d'échapper à cette tension fraternelle. Jusqu'à ce matin de novembre.

Je voulais repartir en Russie. C'était mon plus grand souhait. Mais maintenant quelque chose de bien plus fort me retiens ici.

Toi, Lily.

Ulyana pour ses dix-huit ans a décidé de venir me voir, à l'insu de ma famille et de la sienne.

Au fond du gouffre, elle est la seule à pouvoir m'aider.

Je me décide finalement et compose son numéro.

Ça sonne. Je ne respire plus. Par pitié, faites qu'elle réponde.

- Allô ? Asena ?!

Sa voix... Elle me réconfortera toujours.

Mon coeur se calme. Je suis apaisé.

- Je t'attends... Murmuré-je, le regard dans le vide.

BONJOUR / BONSOIR tout le monde !!!!
Bonne année 2018 ! ❤
On a enfin atteint les 2.5k lectures! C'est incroyable ! Je n'aurais jamais imaginé! Merci d'avoir partagé mon histoire ! Et merci pour vos votes qui me font toujours plaisir !
(Fin de la séquence émotion hihi)
Une nouvelle intrigue viens d'apparaître... Et comme vous avez pu le voir j'ai décidé de découper mon histoire en 2 parties... ❤
Vous comprendrez pourquoi plus tard... ❤❤
(Oubliez pas d'écouter les médias)❤❤❤

Plein de bisous !

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