❊ Chapitre 21 - Douceur nuptiale
❊ "Comme l'eau qui coule dans un fleuve va alimenter la mer, ton amour coule dans mes veines et irrigue mon coeur." ❊
La nuit est tombée.
Il est temps pour notre petit groupe de se diriger vers la plage. Les festivités vont bientôt commencer.
Je reste légèrement en retrait, attentive à la teinte bleu nuit dont s'est parée la mer sous la pleine lune. Les seuls sillons lumineux traversant ces eaux nébuleuse proviennent des astres, quasi unique sources primaires de lumière en cette nuit d'été. Ce spectacle nuptiale est de toute beauté. Lorsque je me re-concentre sur le groupe je vois que celui ci est bien plus loin, presque déjà arrivé. Merde !
- Le but de cette soirée n'était pas de rester seule dans le noir. T'étais au courant ?
Soulagement, frisson, excitation. Quel sort m'as tu jeté Asena ?
- Oh...désolée. Je ne pensais pas m'être arrêtée si longtemps.
- Tu regardais la mer ?
Je hoche simplement la tête. La réponse est évidente, mais je remarque et apprécie sa tentative de conversation...
- La baignade te tente ?
Je souris. Décidément il est bavard ce soir.
Je me tourne vers lui et hausse un sourcil en riant :
- Parce que toi oui peut être ?
Son air mélancolique laisse place à une expression mesquine.
Que mijote tu dans ta jolie petite tête ?
- On verra bien. Conclut-il un sourire au coin des lèvres.
❊❊❊❊
Le bord de mer est bondé. La musique retentit . La soirée s'annonce très festive.
J'adore ce genre d'ambiance, je me sens libre, vivante, joyeuse.
À côté de moi, Asena se créer, non sans mal, un passage à travers la densité de la foule. Je lui tend la main pour ne pas me perdre, et ce dernier me tire devant lui. Je lui lance un regard interrogateur.
- Je préfère te savoir devant.
Face à mon incompréhension il se justifie
- Au moins je vois où t'es. Se justifie-il
Pourquoi est-il toujours aussi protecteur ?
Mon dos frôle son torse. Chaque pas, chaque respiration créer un contact délivrant une tension entre nous. C'est délicieusement excitant
Nous arrivons enfin vers un espèce de rocher surplombant la mer où nous retrouvons les autres, jadis disparu dans le vacarme de la foule. Sa main est encore dans la mienne. Il m'aide à monter et nous nous lâchons enfin pour rejoindre les autres. Je suis intimement persuadée que ce contact avait une importance pour lui aussi. Je le sens. Comme je sens continuellement son regard sur moi et comme je sens la tension qui règne entre nous. Nous le sentons tous les deux.
Le DJ de la soirée balance l'immortel morceau de Midnight Oil. Les chants de la plage nous parviennent. Les mecs commencent eux aussi à chanter sur le rythme effréné de Peter Garett.
La plupart des garçons ont un gobelet rouge dans la main et de la fumée sort de leur bouche. Je ne suis pas experte en la matière mais l'odeur de celle-ci me dit que ce ne sont pas des cigarettes, seulement Asena en sort une de sa poche. La flamme du briquet jaillit dans la nuit et son souffle se mêle à celui des autres dans un brouillard blanchâtre. Les filles sont déjà en maillot de bain et dansent, où plutôt remue seins et fesses, sur le sable tiédit par la nuit. Je me sens soudainement mal à l'aise. Ses filles sont clairement entrain d'essayer de faire bander les mecs et les mecs sont clairement entrain de les mâter. Je m'intéresse donc subitement à la conversation des garçons mais découvre rapidement que celle-ci se résume à :
"Sexe. Sexe. Football. Moto. Sexe. Sexe" .
Allongé à côté de moi, recrachant un nuage de fumée en direction des étoiles, Asena ne prends pas part à cette discussion perverse. Depuis que je le connais, enfin , depuis que j'ai malencontreusement fait sa connaissance, j'ai remarqué qu'il n'est pas du genre bavard. Il ne parle pas de sa vie comme les autre garçons autour de nous. Il se contente d'observer, d'écouter et de faire parfois quelques remarques sarcastiques. Il n'est pas très loquace, c'est le moins que l'on puisse dire. Néanmoins, je me sens bien en sa présence. Il me paraît intelligent et sensible, du moins certaines de ces réflexions me laisse penser cela. Asena veut certainement passer pour une personne je-m'en-foutiste mais il est loin de l'être. Je discerne bien dans son regard des sentiments, parfois même très contrastés.
Au-delà de cet aspect intellectuel, j'admire sa beauté. Une cicatrice lui barre la joue gauche, il n'est pas musclé à outrance comme les mannequin playboy ou bien encore il ne possède pas de merveilleux yeux vert comme tout les héros de putains de bouquin à l'eau de rose, mais mon dieu, ce qu'il peut être beau à mes yeux ! Son apparence est loin d'être parfaite, mais si un idéal devait être proclamé, il serai le mien.
La barrière de pensé occultant ma vue se dissipe et je constate que son regard est figé dans le miens, le miens dans le siens, et ce depuis tout à l'heure. A-t'il deviné le cour de mes pensées ? Je cligne des yeux et lui souris, un sourire timide, coupable. Asena me rend mon sourire, et dans un élan de tendresse, caresse du bout des doigts la paume de ma main.
Mon coeur rate un battement. Mon ventre se noue d'excitation.
Il se relève et s'adresse à eux :
- La baignade tente quelqu'un ? Demande t'il en passant son teeshirt par dessus la tête.
- OUAIS GRAAVE ! Hurlèrent les autres, à demi-bourrés.
Asena baisse son pantalon est dévoile son maillot de bain. Mon attention ce fixe rapidement sur autre chose.
Ce mec est tout simplement divin. Subtilement, un V se dessine hors de son short de bain. Cette vision me rappelle l'épisode de la fête, il y a de cela un mois. Après l'avoir confondu avec un arbre et avoir vomi, il m'avais conduit dans sa chambre. C'était la première fois que je me rendais compte de sa beauté.
Je n'ai pas le temps de répliquer quoi que ce soit qu'il m'attrape la main et m'invite à le suivre.
Bon sang, je vais devoir me mettre en maillot ! En voyant ma tête il se met à rire :
- Non ! Ne me dit pas que tu n'as pas de maillot !?
- Si.. enfin Non !
Il fait une moue, puis semble avoir pris une décision :
- Bon bah tant pis.
- Tant pis pour quoi ?
- Pour tes vêtements !
Il me tire subitement la main et cour vers l'écume des vagues. Sa poigne est ferme et à la fois si tendre. Sa peau est douce.
Des cris s'échappent de nos bouches tant l'eau est froide.
C'est horriblement bien !
L'eau est glacée. Les frissons parcourent chaque parcelle de mon pauvre corps subissant cette douce torture.
Seules nos mains encore enlacées produisent de la chaleur.
Son souffle caresse ma nuque, autre source de chaleur ravivant mon brasier interne.
- Mademoiselle est frileuse...
Sa voix, suave et affreusement séductrice à mon oreille, cause un spasme le long de ma colonne vertébrale. Son emprise sur moi est totale.
- Oui... Articulé-je en un souffle...
- T'en fais pas c'est qu'un mauvais moment à passer. Après tu trouveras même ça agréable..."
À peine ai-je eu le temps de prendre ma respiration, qu'Asena me prend dans ses bras et cours comme un fou contre les vagues pour finalement nous laisser tomber dans l'eau noire.
- AH ASENA !!!!
Et le voilà qui nage comme un poisson dans l'eau, riant de sa bêtise.
Je n'ai pas dis mon dernier mots. En un instant je suis face à lui.
Soudain je réussi à lui faire une prise et comme prévu il tombe dans l'eau. Satisfaite de ma connerie, je le regarde, joueuse.
- Aurais-tu oublié que je pratique le Krav Maga ?
Tant disque je ris, ce dernier me surprend par derrière et me retourne face à lui. Son expression angélique a disparu laissant se dessiner un sourire carnassier.
Je me sens défaillir. Je baisse le regard et pose délicatement une main sur son torse.
En moi résonne la mélodie de Nina Simone.
- Tu es brûlant...
Sa main gauche viens chercher mon menton et oblige mes yeux à se plonger dans les siens. Son regard me consume toute entière. Une goutte d'eau sépare nos deux nez. L'extrémité de mes seins se dresse au contact de son torse. Ses mains se pressent contre mon dos. Nos corps sont ainsi collés. Des décharges électriques traversent mon corps de part et d'autre. Il me semble avoir perdu tout mes sens, excepté celui du touché. Chaque contact me brûle. Il est mon étoile, et je me brule les ailes à sa surface. Son coeur m'anéantirai.
- Hey !
Je sursaute ! Mon dieu !
Asena se retourne vers la voix autant déboussolé que moi. Nous étions si proche... si proche...
- Saluuut beau brun... je me demandai où t'été passéé...
Peter.
Asena lui fait face, il me cache derrière lui. Le silence résonne.
-... Heyy ! Tu fouus quoi Làà comme çaa ? On t'attends, on fait une partie de Guessss. Tente ta chancee avec Mélaniie ! Putainn elle a la CHATTE en feu ! Ouvre les yeux ET ouvre ses cuisses. Elle diit que ses bleus ont disparuuus depuis la dernièree foiiis ! Aloors fonceee !
Wow. Une féministe aurait fait un arrêt cardiaque. Et cedt quoi cette histoire de bleus ? Même avec autant d'alcool dans le sang je ne l'imaginer pas si bas. Comment peut -il être aussi différent de son frère ? Je n'imagine pas un instant Asena tenir de pareils propos. Il tiens toujours ma main. Sa poigne me fais mal tant elle est ferme. Mais j'aime ça. Je me veux surtout pas qu'il me lâche.
Peter reprend son monologue d'alcoolo :
- Et elle est où t'a p'tite Liily ? Et d'ailleurs depuis quaand tu donne dans le BabYsittinngg ?!
- Elle se sentait pas bien, son père est venu la chercher.
- Aaaah. Bon on t'attends. SURTOUUT MÉLANIIE ! Hurle t-il par dessus la musique.
Je suis assez mal à l'aise. Si tout le monde me croit parti... va t'il me raccompagner ? Je ne veux pas ! Je suis venue pour passer du temps avec lui !
Son frère cours toujours dans la mer, sa bouteille de Jean à la main.
Un instant j'oublie qu'Asena est toujours devant moi. Mais lorsque je le sens me tirer la main je reviens sur terre. Il nage vers l'autre rive.
- Viens. M'appelle- il en riant.
Nous nageons à contre courant à l'opposé de là où se trouve le groupe. Nous nous dépêchons pour rapidement partir de leur champs de vision.
Quelques minutes plus tard nous arrivons sur une petite berge, plus à l'écart. Néanmoins nous avons toujours une magnifique vue sur la mer ainsi que sur les festivités.
Je suis épuisée. À vrai dire je ne suis pas une très bonne nageuse... Je dois reprendre mon souffle.
Mes affaires mouillées sont vraiment désagréables sur mon dos.
Je regarde où est passé Asena et le voyant entrain de reprendre son souffle un peu plus loin j'en profite pour retirer ma combie. La cigarette met ses poumons à rude épreuve. Je me rends compte que mon maillot de bain noir est assez ajusté. Il met pourtant mon corps en valeur. Ambre m'avait disons "coaché" dans le choix de ce dernier. Néanmoins me sentir un peu sexy avec lui me plais. Intérieurement, je me sens moins insignifiante à son égard.
Asena est toujours entrain de reprendre son souffle le regard rivé au sol. N'ayant pas remarqué mon mince accoutrement, il prend la parole en recoiffant ses cheveux légèrement ondulés :
- Mon frère est un abruti, il ne faut pas lui en vouloir... Je crois que l'on peut dire que sa connerie est une maladie malheureusement incurable.
Il se relève le sourire au lèvre, satisfait de sa répartie.
Son regard croise la courbe de mes hanches, l'ombre de mes seins et se pose sur mes lèvres.
S'il avait entrepris de se recoiffer, maintenant il semble être rester bloqué dans cette position.
Je ne suis pas mal à l'aise. Au contraire. Je me sens belle. Désirée. Et cela me fait largement sourire. Je fais quelque pas en sa direction, en faisant bien attention à l'élégance de ma démarche. Je prends la parole.
- Effectivement tu ne peux pas reprocher à ton frère d'être different de toi. Cela serai de toute façon inutile puisque personne ne peut l'être.
Je plonge mon regard dans le siens et pour la première fois je ne me heurte à ce mur si puissant qui barre son regard de sa pensée. Il m'apparait. Beau. Inquiétant. Excité.
Splendide.
Miraculeux.
Horrifique.
L'attraction jouant entre nos deux âmes exercent une fonction d'aiment entre nous. Je me remémore toute les fois où je l'ai vue, de la première à la dernière. Jamais je ne le vis aussi irrésistible que ce soir.
Une tornade passe dans ses beau yeux noir. Puis l'apocalypse. Son désert émotionnel m'est soudainement transmit. Je suis bouleversée et mon désir ne fait que s'accroitre.
Nous nous rendons compte de notre proximité lorsque notre peau s'effleure. Nous retrouvons la proximité que nous avions connu tout à l'heure. Frustration perpétuelle.
Je déchiffre son expression et découvre que quelque chose le retient de faire évoluer cette situation. Un combat fais rage en lui. Face à cette statue au regard ensorcelant, je suis désarmée.
Il m'a toujours plu mais me serais-je seulement doutée de la force de ce sentiment ?
Soudain un éclair passe dans ses yeux. Ses pupilles se rétractes, noires, aussi noir que le sombre désir qui monte en lui seconde après seconde.
Subitement ses mains prennent mon menton en coupole et ses lèvres rencontrent les miennes.
Notre baiser est mouillé et salé par l'eau de mer. J'ai soif. Soif de lui. Soif de plaisir. Ses lèvres sont douces. Le savoir si près de moi , lui, Asena, pouvoir le toucher, le sentir, le gouter est une situation plus que jouissive. Je suis en plein rêve. Sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres, tout mon corps est tendu vers lui. Je sens sa main se glisser dans mon dos pour m'attirer un peu plus contre lui. La température de mon corps augmente, je suis submergée par une vague de chaleur.
Il se décale légèrement, effleurant lentement mes lèvres. Puis il repose les siennes avec plus d'envie. Je ne peux que suivre les mouvements de ce baiser endiablé. Je tire légèrement sur ses cheveux et l'entends gémir de plaisir. Ses mains explorent mon corps. C'est comme si il découvrait chaque parcelles de moi. La pulpe de ses doigts se déplace sur ma peau et la tendresse de ses caresses me semble décuplé par mille.
Ce ne sont pas de réelles caresses sexuelles, bien que la tension entre nous l'est carrément. J'ai la sensation que ce moment est un échange de confiance. J'effleure ses épaules de mes mains et sens que ce moment est apaisant. Asena embrasse délicatement mon coup et respire mon odeur. Cette zone m'est extrêmement sensible et un frisson parcours mon corps jusqu'à l'intérieur de mes cuisses. Nos deux corps, toujours l'un contre l'autre, répondent en harmonie aux caresses de l'autre. Mes mains parcours sont corps..., j'ai l'impression de découvrir un bijoux.
Quand il lève les yeux vers moi c'est comme si nos deux regards rencontraient la même idée. Il se mord la lèvre est se décolle de moi. Ses lèvres sont gonflées de désir. Du bout des doigts je dessine le léger contour du V dépassant de son boxer, et d'une délicatesse insoupçonnée Asena caresse ma joue.
- Tu es fascinante.
Je m'apprêtais à lui répondre quand les feux d'artifices retentirent dans le ciel.
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