❊ Chapitre 16 - 14 juillet
❊ " Le premier regard suffit souvent pour faire fuir, mais contre toute attente, je suis toujours là. " ❊
Mon père tente de déchiffrer mon expression, puis se re concentre sur notre hôte.
Cette dernière nous distribue nos boissons. Après avoir prit une gorgée de bière, mon père prit la parole.
- Merci beaucoup Margaret de nous recevoir. René m'expliquait que la sélection de la librairie vous avait conquise !
- Absolument. À vrai dire, j'ai été subjuguée par la plupart des oeuvres qui la compose.... Les romans d'amour sont décidément mes favoris !
Son rire est charmant.
- Vous voilà un point commun avec ma fille ! S'exclame mon paternel en riant.
- Tu aimes lire toi aussi Lily ? Me demande gentiment Margaret.
- Énormément. Répondis-je simplement avec un sourire. »
Des bruits retentissent à l'étage. Une porte se claque et mon ventre se noue.
- Bonsoir tout le monde ! Chantonne René en descendant les escaliers. Il embrasse sa femme sur le front avant de venir nous saluer tandis que je lâche un soupire d'aise en m'apercevant que ce n'est que lui. Mes souvenirs refont surface. Ces escaliers... Je sens sa présence tout autour de moi.
L'apéritif se déroule dans la joie et la bonne humeur. Les adultes parlent entre eux de voyages et autres sujets de conversation. Ils s'entendent très bien, quant à moi, j'écoute et reste silencieuse en tentant de me ressaisir. Oui je suis chez Asena Solveti, et non je ne vais pas faire de malaise ! Et puis visiblement ce dernier est absent. Heureusement il n'aura jamais connaissance de ma venue. À moins que...
- Il est vingt-et-une heure, je vous propose de passer à table ! Annonce gaiement Margaret. Notre fils ne devraient pas tardé à arriver.
À cet instant précis je rêve de devenir une petite souris et de me cacher dans un trou. Même un mort serait moins pâle que moi. En me regardant, je constate que mon père vient de saisir le message de tout à l'heure. Il ne peut réprimer un petit rire. J'ai envie de l'étrangler !!
- Oh ! Vous avez des enfants ? Renchérit mon père avec un air faussement étonné.
Il est irrécupérable...
- Oui, deux garçons! Notre cadet s'appel Peter, il vient de finir son année de Terminal. D'ailleurs vous deviez être dans le même établissement. M'informe t-elle armée de son éternel sourire aux lèvres. Asena est notre ainé. Il a vingt et un ans et étudie les sciences. Il est brillant. Explique t'elle les étoiles plein les yeux. Il ne devrait pas tarder d'ailleurs. Peter sera malheureusement absent. Il est chez un ami ce soir.
Au même moment la porte d'entrée s'ouvre brusquement. Asena se tient dans l'entrée, un casque de moto à la main. Il est vêtu d'une chemise blanche, d'un jean et de ses éternelles baskets rouges. Simple mais sublime.
Son regard se pose instantanément sur moi puis va et vient entre mon père et ses parents, se pose sur la table à manger pour finalement et se replonger dans mes yeux. Je crois qu'il ne réalise pas très bien et, face à l'improbabilité de la situation, un éclat de rire m'échappe. La situation est loin d'être drôle mais c'est tellement incroyable que je ne peux m'en empêcher. En rouvrant les yeux je découvre qu'un magnifique sourire illumine son visage.Il se ressaisit finalement et s'avance vers mon père. Tout deux échangent une poignée de main.
- Bonsoir Monsieur Krauser. Depuis le temps que mes parents me parlent de votre librairie !
- Bonsoir jeune homme. Répondit ce dernier le sourire aux lèvres. Il faut croire que je suis une véritable célébrité dans cette maison !
Nous rions tous les cinq, et passons finalement à table. Margaret se place en bout de table. Papa et René se placent à ses côtés et je me retrouve face à mon ange aux cheveux de jais. Mon sourire niais n'est pas prêt de s'estomper.
Le repas se déroule très bien. Margaret est un véritable cordon bleu. Asena nous explique en quoi consiste ses études. Son futur métier sera biologiste en environnement ( écotoxicologue ). C'est passionnant. La conversation diverge de nouveau vers le domaine littéraire. L'attention se porte désormais sur moi.
- Paul, vous disiez tantôt que votre fille aimait beaucoup lire...
- Oui c'est exact, une véritable littéraire !
- Quel est ton dernier ouvrage Lily ? Me demande délicatement la mère d'Asena.
Après une très courte hésitation je réponds.
- La nuit des temps de Barjavel.
- Oh... Cette histoire est merveilleuse !
- Je partage le même avis que vous Margaret. Ce livre ma transportée ! Répondis-je.
- Et ta maman est elle aussi amatrice de lecture ? Me demande t'elle innocemment.
Je fais tomber ma fourchette et Asena manque de s'étouffer.
- Ma femme est décédée il y a deux ans. Reprend calmement mon père.
- Oh mon dieu, je suis confuse ! Moi qui pensait que vous étiez divorcés... Je suis sincèrement désolée. S'excuse-t'elle en prenant la main de mon père.
- Ce n'est rien, cela fait déjà longtemps et vous ne pouviez pas le deviner. C'est ma faute j'aurai du vous prévenir au préalable.
- Mais que c'est-il passé ? Demande Margaret intriguée par cette histoire.
C'est l'avocate en elle qui parle.
- Accident de voiture. Une moto est arrivée à toute vitesse face à la voiture de ma femme. Sur ces petites routes aux abords de la forêt de sapins, le marquage au sol n'est pas bien définit. Même si le motard tenait bien sa droite, sa vitesse l'a effrayé, et pour l'éviter, celle ci a jeté la voiture dans le fossé. Lily était également présente. Elles ont percuter un arbre de plein fouet et ma femme est morte sur le coup. Ma fille a été projetée hors de la voiture. Un camionneur qui passait par la à finalement appelé les pompiers, mais ce dernier n'est pas descendu de son véhicule laissant ma fille une demie heure toute seule, baignant dans la marre de son propre sang, sous le froid glacial sur mois de novembre. Elle aurait pu mourir cent fois. Néanmoins, par on ne sait quel miracle, elle à survécue. Elle avait seulement quatorze ans.
Mon père raconte cette histoire de façon totalement neutre. À force, il a dut s'habituer à ce discours. Mais moi non.
Je quitte la table en m'excusant et part m'assoir sur les marches de l'escalier. A cet endroit l'obscurité et le silence règnent. Je n'ai plus de larmes. La radio diffuse Cheb khaled, Faudel & Rachid Taha - ya rayah dans le salon vide.
https://youtu.be/mbh8cUyVGBo
Je me laisse bercer par la faible mélodie et ferme les yeux. Les musiques orientales m'ont toujours parues merveilleuses et magiques.
Au bout d'un petit laps de temps, j'entends le parquet grincer. Des pas. Mon père doit encore vouloir me consoler. Ça m'énerve. Il m'a ridiculiser et pourtant il sait bien que le sujet m'est encore sensible. Lorsque les pas s'arrête face à moi je ne prends même pas la peine d'ouvrir les yeux et lance :
- Papa, ça ne sert à rien de venir. J'ai rien à te dire.
Seul le silence me répond.
Je relève la tête et découvre Asena agenouillé face à moi. Mon cœur fait un bon.
- Oh... Dé-désolée Asena... Je n'aurais pas du quitter la table je revient tout de suite. Dis-je en me relevant.
Mais ce dernier prend délicatement ma main et me rassois. La douceur de son geste m'étonne. Son regard est plein d'inquiétude.
- Tu vas bien ?
- Oui oui très bien, je suis simplement un peu fatiguée... Ce n'est rien d'important. Désolée.
- Ce n'est pas à toi de t'excuser. Ma mère peut être vraiment conne.
- Ne dis pas ça, c'est une personne adorable...
- Une personne adorable qui te fais pleurer.
- Pardon ? Non je ne pleure pas. Je suis juste...
Il pose sa main sur ma joue est essuie une larme.
- Et ça c'est quoi ?
Je souris timidement.
-...Je n'ai pas senti celle là...»
Il retire sa main est s'assoit à côté de moi en silence.
- Tu sais, depuis la fête je me suis rendue à l'évidence, dans une autre vie, j'étais un arbre.
Mon éclat de rire résonne dans l'obscurité. Je suis toute rouge .
- Mon dieu ...Je ne sais pas ce qui m'avais prit ! Vraiment j'ai terriblement honte !
Il se met à rire lui aussi. Je reprends
- Merci. Merci d'avoir été là.
- Tu m'as déjà remercier. Dit-il en sortant de sa poche un petit bout de papier.
- Qu'est ce que c'est ?
- C'est ton mot. Je n'ai plus qu'une moitié.
Le calme se ré installe entre nous. Ce n'est pas du tout gênant. C'est agréable. Au bout d'un moment je romps le silence.
- Merci.
Il me regarde l'air de dire : Arrête de toujours me remercier, je sais que je suis un dieu.
Je reprend la parole.
- Merci de me faire sourire. Si tu n'étais pas venu je serai encore seule à broyer du noir. Merci de me faire rire.
Il se tourne vers moi.
- Ange gardien. Sourit-il en m'indiquant les mots invisibles sur son front.
Je me surprends moi même et pose ma main sur la sienne. Un frisson me parcourt de la tête au pied. La différence de taille est frappante, mais ce qui me surprend le plus est la température de sa peau. Elle est brulante. A ce contact, un air grave passe sur son visage. Son regard est redevenu absent. Qui y'a t'il ? Je retire précipitamment ma main. Quelle idiote !
- J'ai fais quelque chose de mal ?
Il se ressaisi.
- Non, non. Tu n'as rien fais du tout. Me répond t'il tendrement.
Il se lève et se tourne en direction de la cuisine. Je pensais le voir partir mais le voilà qui reviens finalement vers moi.
- Tu as prévu de faire quelque chose le soir du quatorze juillet ?» Me demande t-il les mains enfoncées dans les poches.
Je secoue négativement la tête et attends patiemment qu'il poursuive.
Il fait un pas vers moi.
- ...Ça te dirais de venir avec moi à la plage ? Il y aura surement les autres comme Jordan Peter Raph... Nous allons voir les feux d'artifices. Si ton père est d'accord évidemment. » Me propose t'il en se grattant la tête. Il est adorable, même si je dois avouer qu'il est complètement lunatique !
- Avec plaisir ! Répondis-je simplement, le sourire aux lèvres. Mon sourire est contagieux et se répand instantanément sur les siennes.
Il plonge son regard dans le mien. J'aime quand il fait ça. Néanmoins lorsque je tente de faire la même chose, je me trouve confrontée à un mur, une impasse. Son regard est infranchissable, dénué de tout sentiments, à la fois doux et féroce, chaleureux et glacial. Je ne voit que la noirceur des ses iris, magnifiques. Soudain, une leur d'espoir illumine ses yeux. Alors que j'y avait aperçut auparavant de la peur, de la tristesse et de la haine, quelque chose me dit que l'espoir y est nouveau. Tant de noirceur aussitôt illuminée par, de l'espoir ? Ce garçon me fascine. Il est un mystère à lui tout seul. Un labyrinthe.
Un célèbre dicton dit "Le regard est le miroir de l'âme."
Que caches-tu Asena Solvati ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top