I

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- Mais bon sang, qui m'a fichu ce bon à rien ? Il salit plus qu'il ne nettoie, ce sale gosse ! 

- Dire qu'on se le trimballe depuis bientôt quoi, onze ans ?

- Douze ans, Vernon. Rappelle-toi, il est né après Dudley chéri qui fête déjà ses douze ans. Que le temps passe vite !

- Alors pourquoi est-il toujours aussi empoté ? Il a oublié de mettre du bacon dans les oeufs brouillés de ce matin, tu te rends compte ?

Tante Pétunia secoua la tête, dans un geste triste bien trop exagéré pour être sincère.

- Ce doit être la génétique, Vernon... Après tout ma soeur et son mari n'étaient pas des personnes... recommandables, c'est le moins qu'on puisse dire.

Je baissais les yeux pour me concentrer sur ma tâche, à savoir passer la serpillère dans toute la maison. Le parquet était tellement propre que je pouvais voir mon visage maigre s'y refléter. Mais bon... Ils avaient dit que c'était sale, donc je devais nettoyer.

Comme d'habitude.

- Et le voilà qui bâille au corneille ! Je ne supporte plus de le regarder. Je retourne en cuisine pour terminer le repas de ce soir. Qu'il n'ait pas intérêt à venir, sa seule présence risquerait de faire tourner le lait.

- Quant-à moi, je vais regarder les dernières nouvelles à la télé. Mais avant ça...

Oncle Vernon se leva du canapé et, d'un pas lourd, il s'avança vers moi.

Je me figeai, le souffle court.

Il me terrifiait quand il me regardait ainsi avec ses yeux perçants et méchants, similaires à ceux des rats d'égouts.

- Viens ici, p'tite merde, tonna-t-il.

Je posai la serpillère et m'empressai de le rejoindre, tremblant.

- Arrête de bouger !

Il m'asséna une claque qui me coupa la respiration, mais je m'obligeai à ne pas faire un mouvement qui aurait pu l'énerver encore plus.

- Bien. Je te le redis au cas-où, idiot comme tu es, mais je ne veux pas te voir ce soir. C'est un dîner important, il est hors de question que tu le gâches par ta présence. C'est bien clair ?

- Oui...

La deuxième claque vint, plus violente encore que la première.

- Je n'ai pas bien entendu. Oui qui ?

- Oui, oncle Vernon.

Il hocha la tête et retourna s'installer dans le canapé pour regarder le foot.

Je retournai à mon ménage mais le bruit de la télévision se coupa brusquement.

- Eh, toi !

- Oui... Oncle Vernon ?

- Dépêche-toi de finir ça, tu me déranges. Ensuite, tu iras dans ta chambre et tu y resteras jusqu'à ce que les invités soient partis. Non, plutôt jusqu'à demain matin.

J'acquiesçai.

Encore ce soir, je ne mangerai pas.


»»————- ★ ————-««


J'ouvris les yeux.

Il faisait si sombre dans ce petit cagibi.

Je tentai de trouver une position pour confortable pour replonger dans le sommeil, mais je n'y parvins pas.

Mon ventre gargouilla.

- Aaah... J'en peux plus.

Est-ce qu'ils dormaient ?

J'avais perdu la notion du temps, enfermé là-dedans. Il pouvait aussi bien être trois heures du matin que tout juste dix heures du soir.

Je me tournai, le bras sous l'oreiller.

- Aïe...

En bougeant, je m'étais cogné au mur et je pouvais déjà deviner que j'aurai une belle bosse en me levant demain... ou bien était-ce aujourd'hui ?

- J'aurais mieux fait de me taire... Comme ça, ils ne m'auraient pas fait revenir ici.

Il y a un an à peine, j'avais une chambre. L'ancienne chambre de Dudley, soit, mais une chambre. Seulement, à la suite d'une dispute avec celui-ci, il avait pleurniché auprès de ses parents qui m'avaient dit de retourner dans ce placard pour dormir. Car je ne méritais pas de dormir dans une vraie chambre après ce que j'avais dit à leur poussin d'amour.

- Je ne lui avais rien dit de spécial en plus, ça m'énerve. C'est lui qui avait commencé à me provoquer, puis me frapper. J'étais obligé de me défendre... De toute façon, quoique je fasse, même si je ne fais rien, ils arrivent à me désigner coupable. J'en ai marre.

Oui, j'en avais marre. Marre de me cogner la tête en voulant m'asseoir. Marre d'avoir faim. Marre d'être frappé.

Marre de pleurer pour des idiots.

Mais voilà parfois, on a beau en avoir marre, ça ne change rien.

- Je sais que ce n'est pas bien de dire ça, que des gens souffrent peut-être plus que moi dans ce maudit monde... Mais je crois bien que je suis une des personnes les plus malheureuses de cette planète.


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