Chapitre 16
C'était le grand jour.
Erina et Blaze allaient passer la journée ensemble. Ils dîneraient dans leur restaurant préféré, le « Tasty », puis se promèneraient dans leur parc favori, le « Sunshine Park ».
La jeune femme se réveilla, un sourire aux lèvres. En jetant un coup d'œil à son horloge, elle constata qu'il était dix heures. Elle se précipita sous la douche, la voix de sa chanteuse préférée emplissant la pièce en arrière-plan.
Lorsqu'elle fut enfin douchée, coiffée, habillée et maquillée, Erina alluma son ordinateur. Cela faisait trois semaines qu’elle avait envoyé ses trois premiers manuscrits, et une semaine qu’elle avait expédié les six autres.
Malheureusement, sa boîte mail demeurait vide. Ce n'était pas grave, se dit-elle. Elle attendrait le temps qu’il faudrait pour recevoir une réponse. Elle espérait que celle-ci serait positive.
Éteignant son ordinateur, la jeune femme se rendit dans la cuisine pour préparer son petit déjeuner favori : des pancakes accompagnés d’un verre de jus d’ananas.
Elle commençait son repas lorsque la sonnerie de son téléphone retentit. Elle saisit l’appareil et décrocha.
— Allô ?
— Salut Eri, la salua son petit frère, Dayson.
À l'entente de la voix du benjamin de la famille Brizer, un sourire tendre se dessina sur les lèvres d’Erina. Cela faisait plus de trois mois qu'elle ne l’avait pas vu. Entre son travail et les études de son frère, leurs emplois du temps étaient si chargés qu’ils n’avaient guère de temps pour se voir.
— Salut Dayson. Ça va ?
Pendant un instant, le jeune homme aux cheveux roses resta silencieux, inquiétant sa sœur. Que lui arrivait-il, se demanda-t-elle.
Le jeune étudiant en data science finit par répondre.
— Oui, c’est juste qu’en ce moment, à la maison, l’ambiance est tendue.
L’atmosphère électrique de leur famille refaisait surface. Depuis la disparition de la sœur jumelle de Prima, Lilian et Lunaris dissimulaient leur tristesse sous un voile de colère, d’ironie et de méchanceté, au grand dam de leurs cinq autres enfants.
Dayson était le seul à n’avoir pas encore pris son indépendance. Il souhaitait d’abord terminer ses études et trouver un emploi dans son domaine avant de quitter le cocon familial.
— Ah ouais ? Et pourquoi ça, cette fois-ci ? l’interrogea la jeune femme à la chevelure couleur guimauve.
Le jeune homme aux prunelles émeraudes soupira avant de répondre.
— Apparemment, les parents sont pressés de me voir quitter la maison.
Erina en fut surprise. Leurs parents avaient toujours affirmé qu’ils souhaitaient que Dayson reste au domicile familial le plus longtemps possible. Manifestement, leur opinion avait changé.
— Eh bien, qu’ils gardent leur mal en patience. Il te reste encore un an de cours.
— Euh, tu te trompes, lui fit remarquer le futur data scientist.
La jeune femme, souvent sujette à des oublis lorsqu’elle était angoissée, n’avait pas pris en compte cette information. Elle était trop impatiente de recevoir les réponses des neuf maisons d’édition, bien qu’elle ne le mentionnât pas à son frère.
— Ah bon ?
— Oui, je viens de terminer ma dernière année. J’ai ma remise de diplôme dans deux semaines. Une semaine avant le mariage à Jayfron.
Dayson était le seul à entretenir des liens avec les membres masculins du groupe. Connor, Lounéa et Nostra se moquaient des amis de la rose.
Erina s’efforça d’intégrer cette information, déterminée à être présente lors de ce moment important pour son petit frère.
— D’accord. J’y serai, lui assura-t-elle.
Le jeune homme sourit derrière son téléphone. Sa sœur était sa meilleure amie, c’était certain. Il lui manquait terriblement, et réciproquement.
— D’accord, bon, je te laisse. Je dois aller voir Aspen.
Aspen ? La rose n’avait jamais entendu ce prénom auparavant. Serait-ce sa petite amie ? Un ami ?
— Qui est Aspen ? demanda Erina, intriguée.
Le jeune homme rougit en entendant sa sœur poser la question. Il n’avait pas voulu évoquer Aspen, mais maintenant qu’il l’avait fait, il savait qu’il ne pourrait plus échapper aux interrogations de sa sœur.
— C’est ma copine.
Erina perçut l’amour et la tendresse dans la voix de son frère cadet. La surprise se mêla à la joie. Elle était heureuse qu’il ait enfin trouvé la personne qui lui correspondait. Dayson avait toujours été exigeant, bien que convaincu que « les sentiments ne se contrôlent pas ».
— C’est super, Dayson. Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ? demanda-t-elle, toujours curieuse.
— On est ensemble depuis six mois.
Erina jeta un œil à son horloge. Il était onze heures et demie. Elle devait rejoindre Blaze dans une demi-heure.
— Je suis très contente pour toi. J’espère que je vais bientôt la rencontrer.
— Justement, je compte te la présenter une fois que nous serons tous en vacances.
— D’accord. Il faut que je te laisse. On s’appelle plus tard.
— À plus tard. Je t’aime, Prima.
— Je t’aime aussi, Dayson.
Erina raccrocha, le cœur léger. Elle était heureuse d’avoir eu son petit frère au téléphone. Contrairement à Connor, Lounéa et Nostra, Dayson prenait régulièrement des nouvelles de sa sœur, pour son plus grand bonheur.
La jeune femme se tenait devant le « Tasty », attendant l'arrivée de son bien-aimé. Cela faisait déjà deux semaines qu'ils ne s'étaient pas vus, et pour elle, cette séparation semblait une éternité. Il lui manquait tant, celui qui faisait battre son cœur à tout rompre.
Quelques instants plus tard, elle l'aperçut, s'approchant avec son sourire habituel. Vêtu d'un haut aussi bleu que ses cheveux et d'un pantalon décontracté, il s'avança vers elle. Lorsqu'ils se retrouvèrent face à face, il lui déposa un baiser rempli d'amour sur ses lèvres rouges comme le vermillon.
Ils pénétrèrent ensemble dans le restaurant, ce lieu qu'ils fréquentaient depuis des années. Il y a huit ans, lors de l'anniversaire de Jasinda, Erina, Blaze et toute la bande avaient franchi pour la première fois les portes de ce restaurant aux mets succulents.
Assis à leur table, les deux amants attendirent avec impatience leurs plats. Erina avait opté pour un tartare de saumon, des penne aux crevettes et un mille-feuille, tandis que Blaze avait pris des lasagnes italiennes et un fondant au chocolat.
Pour faire passer le temps, ils se lancèrent dans une conversation légère.
— Comment ça se passe au travail ? demanda Erina en enroulant une mèche de ses cheveux couleur guimauve autour de son doigt.
Blaze soupira, visiblement fatigué. Son chef lui demandait des heures supplémentaires ces derniers temps, ce qui commençait à l'épuiser. Bien qu'il aimât son travail, il aspirait à des vacances, et surtout, à passer plus de temps avec Erina, celle qui illuminait ses journées.
— Ne m'en parle pas. J'ai beaucoup de travail, mais je m'en sors. Et toi, comment ça va ?
Erina, un sourire aux lèvres, lui répondit avec enthousiasme. Elle avait fait ses preuves et espérait décrocher le poste de chef de projet communication. La réponse de King, le patron de « New Communication », se faisait attendre, mais elle restait optimiste.
— Moi aussi, j'ai beaucoup de travail, mais je tiens à me montrer à la hauteur pour décrocher ce poste. Plus que deux semaines avant les vacances et le mariage de Jay. Il ne faut pas lâcher, lui répondit-elle, avec un sourire confiant.
Blaze lui rendit son sourire, un sentiment de bonheur et de chance l'envahit. Bientôt deux mois qu'ils étaient ensemble, et elle le rendait chaque jour plus heureux. Il espérait de tout cœur que ce sentiment était réciproque.
Une serveuse arriva à ce moment-là, coupant leur conversation. Elle déposa les plats et repartit, les laissant savourer leur repas dans le silence confortable de leur complicité.
Le couple mangea, appréciant chaque bouchée, partageant cette passion commune pour la bonne cuisine.
Lorsque le repas toucha à sa fin, Blaze prit la parole, visiblement satisfait.
— Comme d'habitude, c'était délicieux !
Erina sourit, d'accord avec lui.
— Je suis entièrement d'accord. Il est temps de partir, tu ne crois pas ?
Blaze se leva, et Erina fit de même. Le jeune homme au teint de porcelaine déposa l'addition dans la boîte prévue à cet effet, et ensemble, ils quittèrent le « Tasty », main dans la main.
Peu après, ils s'installèrent sur un banc du « Sunshine Park », observant paisiblement le paysage. Les rayons du soleil se reflétaient sur les diamants, les pierres précieuses, les lingots d’or et les fleurs de soie qui ornaient les arbres du parc. C’était leur lieu de prédilection, celui où, dans leur jeunesse, ils s’étaient souvent retrouvés, leurs pas résonnant sur le sol silencieux lors de longues promenades nocturnes. C’était ici que le groupe avait confié ses secrets, ses peurs et ses joies, un lieu empreint de souvenirs inoubliables.
Alors que le soleil déclinait, les deux amants observèrent l’astre de feu s'incliner lentement vers l'est pour céder la place à la nuit. Le ciel se parait de teintes orangées, puis violettes, indigo, avant de se draper dans un manteau noir. La nuit était tombée.
Blaze se racla la gorge et prit la parole.
— J’ai passé une journée merveilleuse avec toi.
Erina, la tête posée sur son épaule, se redressa lentement. La fatigue se faisait sentir, mais elle sourit avant de répondre.
— Moi aussi, j’espère qu’on pourra passer encore plus de temps ensemble pendant les vacances.
Il caressa doucement ses cheveux, perdu dans sa contemplation. Elle était si belle qu’il en oubliait tout le reste, absorbé par cette vision. Il aurait voulu pouvoir la regarder pour l’éternité.
— Je l'espère aussi. Je t’aime, Erina, murmura-t-il, la voix emplie de tendresse.
Erina plongea ses iris dorés dans les prunelles couleur safran de son amoureux. Les mots qu’il venait de prononcer, simples mais puissants, firent battre son cœur à une vitesse folle.
— Moi aussi je t’aime, Blaze.
Il se leva alors et tendit la main vers elle. Elle la saisit, se levant à son tour.
Ils quittèrent le parc, s’éloignant main dans la main, les bras de Blaze entourant les épaules de sa compagne, qui ne pouvait s’empêcher de sourire de bien-être. Ils s'étaient déclarés leur amour, et c'était tout ce qui comptait.
Les deux amants arrivèrent enfin devant la porte de l'appartement d'Erina, la jeune femme à la peau hâlée. Ils pénétrèrent dans le havre de paix qu'elle s'était créé, enlevèrent leurs chaussures et s'installèrent sur l'un des canapés en cuir, dans le salon moderne et élégant de la rose.
Le bleu et la rose se regardèrent intensément, une atmosphère particulière régnant autour d'eux. Les deux jeunes adultes, asphyxiés par leur attirance qu'ils ressentaient, avaient envie de franchir une nouvelle étape. La chaleur se faisait de plus en plus pesante. Le jeune homme, son désir palpable, ne pouvait plus attendre, et il en était de même pour sa compagne, dont les souffles, entrecoupés, trahissaient l'intensité du moment.
Blaze n'y tenant plus,passa à l'acte. D'un geste un peu précipité, il scella ses lèvres charnues aux siennes. En même temps,Erina se retrouva à califourchon sur l'homme qu'elle n'avait jamais imaginé aimer de cette manière.
Leurs langues s'entrelacèrent dans une danse sensuelle alimentant le désir qui grandissait en eux. La jeune femme glissa ses mains sous le haut de Blaze, caressant son torse musclé, tandis que lui, avec une délicatesse fiévreuse, enlevait la chemise en satin de sa dulcinée.
Après quelques minutes de baiser, ils s'interrompirent pour reprendre leur souffle. Le bleu déboutonna lentement la chemise de la rose, et cette dernière frissonna en sentant les doigts froids de son amant contre sa peau brûlante de désir. Elle savait qu'elle était prête, en était certaine.
Sa chemise tombée au sol, ils s'observèrent, tous deux impatients de franchir l'étape suivante. Erina, désormais nue devant lui, se sentit vulnérable,mais aussi emplie d'un désir qu'elle ne pouvait contenir. Blaze, un regard brillant d'envie, la scrutait d'une manière à la fois émotive et presque animale.
Le jeune homme se racla la gorge, brisant enfin le silence.
— Es-tu prête ? Demanda-t-il d'une voix rauque.
— Oui mon amour, je suis prête. Répondit-elle avec une certitude tranquille.
Et ainsi, dans une communion de corps et de coeurs, le bleu et la rose se déclarèrent leur amour de la manière la plus sincère et sensuelle qui soit.
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