chapitre 8
Tout était prêt. Tous les Loups de la seconde génération étaient réunis dans le salon. Je fis du bruit pour attirer l'attention. C'est Alex qui remarqua et alla voir. Cri de surprise.
-Les gars, venez voir!
Tout le monde déboule dans l'entrée. Autres cris de surprise et commentaires sur tout.
-Nos vieux sacs de sport! Tu crois qu'il a encore tout dedans? Dans le tien, je ne sais pas, mais dans le mien il y a même mon portable. La vache, après tout ce temps mon portable s'allume encore! Purée, j'étais mince! T'as vu ce que tu manges? J'ai retrouvé le strip-tease d'Arthur! Efface ça tout de suite! Vous vous souvenez quand on a mis une robe à Sacha? T'as retrouvé la photo?! Je t'interdis de regarder!
-Salut!
-Salut Nico.
Pas plus de réaction? Tant pis! Je pris des chaussettes et en fit une boule. Je la lançai sur Sacha qui l'a reçu en pleine tête. Dans le mille! Bien sûr, il n'a pas aimé et il m'a couru après. J'ai cru plus d'une fois qu'il allait m'attraper. Je sorti en manquant de tomber après avoir raté une marche et je me postai en évidence certes, mais Sacha ne me prêtait plus attention. Il regardait Bryan. Le plan avait marché. Ils s'approchèrent l'un de l'autre et se serrèrent très fort. Les autres le rejoignirent. Bryan et Chris s'approchèrent de moi et me lancèrent en l'air. Je vis Tom, Ben et Laurent qui volèrent eux aussi. Je fus reposé et je courus avant que Sacha me torture à coups de chatouille. Je m'arrêtais net et je me retrouvais devant un garçon. Je ne l'avais jamais vu ici. Il était aussi roux mais plus proche du orange et ses yeux bleus clairs m'observaient. Je vis de la peur dans ses yeux. Il ne s'attendait pas à me voir débarquer.
-Salut, dis-je le plus gentiment possible.
Il m'observait surpris.
-Comment tu t'appelles?
-Seb... Sébastien. Sébastien Sommer.
-Sébastien Sommer!? De l'équipe des Guépards!?
-Mais, tu es Nicolas Wild, l'attaquant vedette des Lions!
-Qu'est-ce que vous faites tous les deux?
Je me retournais et vis Alex.
-On faisait connaissance, Braise, dit Sébastien.
-Tu connais son surnom!?
-En tout cas, dit Alex, c'est bien que vous avez fait connaissance. Maintenant Sébastien, il faut que je te présente aux autres Loups.
-Gloup.
-Non, t'inquiète, lui dis-je. Ils ne vont pas te mordre.
-Je ne sais pas si je préfère encore rester à l'hôpital.
Je me suis alors souvenu que Sébastien avait une maladie qu'il avait depuis tout petit. Alex lui sourit.
-Nicolas a raison, je ne vois pas pourquoi ils s'en prendrai à toi.
-Je ne suis quand même pas rassuré.
-Ils sont tellement gamin que tu vas te demander quel âge ils ont, lui dis-je. Enfin, ça dépend du Loup, dis-je cette fois un peu plus inquiet.
Après ça, "Seb" fut présenté aux autres Loups et de suite adopté. Je me suis approché de Sacha, j'avais une question qui me trottait dans la tête.
-Sacha?
-Oui?
-J'ai une question qui me passait par la tête.
-Vas-y.
-Ça ne t'a pas fait bizarre les premières fois que tu as voyagé dans le temps?
-Si. Mais j'ai réussi à m'en sortir là-bas. Et il y avait certaines choses qui m'ont étonné.
-Ah bon?
-Oui. Je me souviens qu'une fois j'ai voyagé dans le Londres Victorien. C'était la toute première fois que je voyageais dans le temps. J'ai tout raconté à un jeune homme qui m'a parlé et figure toi qu'il m'a cru. Je me souviens encore comment il s'appelle. Liam O'Connor je crois. Ça me rappelle quelque chose mais je ne sais pas quoi. Mais bon, je m'en suis sorti comme tu peux le voir.
-Ça doit être génial.
On a rigolé et on s'est un peu éloigné dans la forêt.
Le lendemain, en arrivant au collège, je vis dans la cour un homme assez âgé que je n'avais encore jamais vu.
Nous avons eu nos cours de la journée puis est venu le cours d'histoire. Le prof est rentré et nous a aussitôt parlé.
-Les enfants, vous savez que nous parlons de la seconde guerre mondiale en ce moment. Alors, nous accueillons aujourd'hui un homme aillant connu l'enfer des camps de concentration et qui nous fait un plaisir de nous raconter sa vie là-bas. Entrez donc.
L'homme que j'avais vu ce matin entra dans la salle.
-Bonjour les enfants.
-Bonjour monsieur!
-Alors, vous êtes bien ici?
-Oui, monsieur!
-Je vais me présenter, je m'appelle Marcel Wildspirit.
Marcel? Comme l'enfant que Sacha a protégé?
-J'ai été enfermé dans un camp quand j'avais votre âge. Mes parents avaient été tués dans des bombardements allemands et je suis allé vivre chez ma tante. J'ai découvert qu'elle était résistante. Les Allemands aussi. Ils sont arrivés à la maison et nous ont emmenés dans le camp le plus proche. Nous sommes restés longtemps ensemble mais un jour, je l'ai vu s'écrouler. Morte de fatigue. Pendant longtemps, je suis resté tout seul. Un mois exactement. Un jour, les SS nous ont amené un "petit nouveau". Le doyen de la baraque lui a montré son lit et lui a expliqué les règles. Je n'arrêtais pas de le fixer, on se méfiait des nouveaux. Mais un moment, j'ai vu des flocons de neige apparaître au-dessus de ses mains. J'essayais de comprendre comment il pouvait faire ça. Il me regarda et me souris. Je sentis un frisson me parcourir la colonne. Pourquoi il me regardait comme ça? Mais il fit apparaître un petit lapin blanc qui me sauta dessus et me recouvrit de neige. Je riais. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ri. Tout le monde avait l'air de s'amuser. Il en fit apparaître encore un autre mais un SS entra et le nouveau fit tout disparaître d'un claquement de doigts. Le SS lui dit quelque chose et il servit le repas à tout le monde... sauf à lui. Tout le monde mangea mais moi, je continuais à regarder le nouveau. Il était couché sur son lit. Je mangeais un peu puis je m'approchais de lui, ma gamelle à la main. Il se releva et me regarda. Il semblait encore plus jeune vu de près. Je lui tendis ma gamelle. Je m'en fichais de ce qu'avait dit le SS. Il regarda ma gamelle puis moi. Je l'encourageais à manger. Il la prit et mangea ce qu'il restait. Le lendemain, il ne me lâchait pas. J'avais fini par avoir tellement confiance en lui que je lui ai racontée mon histoire. Je me souviens encore comment il s'appelait et jamais je ne l'oublierai. Sacha.
Pas de doute, c'est lui. C'est vrai qu'il me ressemble.
-Trois jours après, il faisait très chaud. Je vis Sacha se relever et enlever le foulard qu'il portait sur la tête. Ce qui m'avait surpris, c'était la longueur de ses cheveux. En trois jours, ils avaient poussé d'au moins 10 cm. Quand je regardais ses cheveux argentés, j'avais l'impression d'être face à la lune. Les SS l'ont pris et sont partis avec. Le soir, j'étais inquiet car il n'était toujours pas là mais je le vis rentrer dans la baraque accompagné d'un SS en mauvais état. Je ne pus contenir ma joie et lui sauta dans les bras. Depuis, tous les trois jours, sa journée commençait par un rasage. Un jour, beaucoup plus tard, j'étais épuisé par le travail et je me suis arrêté. Malheureusement, un SS m'a vu et commencé à me fouetter mais je vis Sacha prendre l'autre bout du fouet et lancer le SS plusieurs mètres plus loin. Je n'avais jamais vu une telle force. D'autres SS sont arrivés mais Sacha les a repoussés d'un coup de fouet. Mais ni lui, ni moi n'avait remarqué qu'un SS était passé par derrière. Il a abattu la crosse de son fusil sur la tête de Sacha mais la crosse s'est brisée. Sacha n'avait rien, même pas une goutte de sang. Il a pris le fusil et l'a lancé sur le SS qui l'a reçu dans le ventre. Les autres SS ont commencé à tirer sur Sacha qui s'est écroulé après avoir reçu plusieurs dizaines de balles.
Je ne connaissais pas cette version. Mais, pourquoi Sacha nous a raconté autre chose?
-Moi et les autres prisonniers nous avons ramené Sacha à la baraque. Tout le monde disait qu'il ne survivra pas mais moi je n'y croyais pas. Je les ai suppliés de le soigner et ils ont fini par craquer. Je suis resté avec lui pendant toute la nuit. Je me suis même endormi. Quand je me suis réveillé, j'ai sentis une douce chaleur et un souffle protecteur. Je me suis relevé et j'ai vu Sacha en pleine forme et en train de jouer avec les bandelettes qui pensaient ses blessures qui étaient guéries. Je n'arrivais pas à y croire. On lui avait retiré la veille une trentaine de balles et tout le monde croyait qu'il allait mourir et le lendemain, ses blessures ont disparues et il était en meilleur forme que moi. C'était impossible pour un être humain. Le reste de la journée, j'étais complètement perturbé. Le soir, j'ai cru comprendre qu'il en avait marre, Sacha nous a demandé de nous rebeller. Je lui ai expliqué que le seul qui avait encore la force de se battre, c'était lui. Il nous a alors expliqué pourquoi il était guéri de ses blessures aussi rapidement et qu'il était capable de faire autant de choses impossibles. Il nous a dit son plan pour sortir. Deux jours après, un SS est entré dans la baraque et nous a hurler des ordres. Personne n'a bougé. Il a continué en nous menaçant. Je me suis levé et je l'ai frappé. Il a fini dans le mirador à l'autre bout du camp. Sacha a donné le signal et nous avons attaqué. Je n'avais jamais sentis autant de force en moi, j'avais l'impression d'être invincible. Je l'étais, mais moins longtemps que prévu. Sacha fut rapidement prit par les SS, fatigué par le combat, et fut emprisonné. Le lendemain, les SS nous ont rassemblés et ont amené Sacha dans une cabine de douche. L'instant d'après, il fut enfumé. Je le voyais se débattre puis, plus rien. On n'entendait rien. J'avais peur: est-il mort? Un SS a ouvert la porte et il est tombé en poussant un cri de surprise et de peur. Sacha avait disparu. Pendant les années d'après jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais cessé de penser à lui et à espérer qu'un jour, je le reverrais. Et je continuerai.
Une larme voulut couler. Je ne savais plus quoi faire. Moi et les autres nous nous sommes regardés et je lus dans leur regard qu'on avait eu la même idée. Le lendemain, je suppliai Sacha de m'accompagner au collège. Devant la grille, il s'est figé. Marcel et lui se regardèrent, s'approchèrent et s'enlacèrent.
-Tu m'as tellement manqué, mon ami.
-Tu m'as aussi manqué, Marcel.
-Tu n'as pas changé.
-T... Toi... Toi non plus. Comment est-ce...
-... possible?
-Oui.
-Le jour où tu nous as temporairement transformés, une partie de ton sang s'est beaucoup mélangé avec le mien. Pas au point d'être comme toi mais j'ai très vite vu que je vieillissais plus lentement. J'ai plus de soixante-dix ans et j'en parais cinquante.
-Au moins, vous vous verrez plus longtemps.
Sacha me regarda assez méchamment. J'ai raté une sacrée belle occasion de... me taire, pour rester poli. Marcel rigola.
-Tu sais Sacha, c'est peut-être ton fils adoptif, mais il te ressemble beaucoup. Ne le gronde pas pour ça, de toute façon il a raison. Vous êtes tous les deux capable de voir le bon côté des choses même dans les pires situations. Quand je le regarde, c'est toi que je vois.
Flatterie ou compliment? Et pour qui? Sacha ou moi?
-Nicolas, c'est ça? Je suis sûr que tu vas devenir un grand Loup, comme Sacha.
Compliment. Pour moi. Finalement, je l'aime bien. Qui sait ce que l'avenir nous réserve?
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