chapitre 15
Et voilà, nous y sommes. La cérémonie va commencer. Je suis vraiment nerveux mais je cache tout le temps mes sentiments.
-T'es vachement tendu Valentin, tu as un balai coincé planté quelque part?
-Hector...
Finalement, je ne les cache pas aussi bien que ça.
«Jeunes joueurs!»
Sortez le popcorn! Ça commence!
«Je vais dire les noms des joueurs sélectionnés:
-Valentin Demon
-Alexandre Pegasus
-Richard San Diego.»
Pour l'instant, je connais. Surtout le Valentin.
«Ensuite:
-Steven Bandidio
-Céline Boujdeula
-Lionel Eydiote
-Alexis Aboua
-Jacky Lébaite
-Tony Vapa
-Fanny Croapa
-Stéphanie Okiobeur
-Adrien Comprialavi
-Harry Covère
-Chloé Dubato
-Anne Stérix
Et enfin:
-Emma Taume.»
Je ne sais pas qu'a bu le notaire, car ces noms ont sûrement des fautes. En tout cas, je n'en ai jamais entendu parler. Sûrement des perles rares. Nous avons fait justes après un match contre les Renards. Là j'ai compris: ce sont des amateurs! Un est un sprinter, un autre est boxer, un autre est gymnaste... Aucun ne sait jouer au foot! Et on doit les supporter dans un internat. Le soir, nous sommes sortis en cachette et nous avons rejoint la meute. Il y avait une ambiance électrique.
-C'est un scandale! Ouais, pourquoi ils mettent des amateurs dans une équipe nationale? On est bien meilleurs!
Un gigantesque brouhaha était là. Nico restait assis en hauteur, les yeux fermés. Malgré le bruit, il réfléchissait. Il leva la tête et ouvrit les yeux.
-Silence!
L'ordre fut exécuté immédiatement après et tout le monde regardait notre Alfa. Celui-ci se leva.
-Comme vous, je suis révolté par ce qu'ils ont fait. Au tout début, je respectais leur décision. Maintenant j'ai envie de passer ma colère sur eux. En choisissant ces soi-disant joueurs, ils ont sali l'honneur de Legend Japan. Ma décision est prise: On va prendre la place de ces imposteurs et on va gagner le mondial! Pour le Japon! Et pour Legend Japan Wolf!!
La décision de Nico fut accueillie avec joie. On l'acclamait.
-Cependant, nous n'allons pas le faire par la force, mais par la ruse.
Tout le monde écoutait attentivement. Je ne pus m'empêcher de sourire. Dès que ce fut fini, nous sommes tous revenu. Une fois dans mon lit je souriais à nouveau. J'aimais beaucoup la décision de Nico. Je fermai les yeux et m'endormis. Le lendemain, premier entrainement. Première leçon: Dribble; deuxième leçon: Tir ou arrêt pour le gardien; troisième: Défense... J'avais l'impression d'entraîner des petits. Et dire que le premier match est dans moins d'une semaine. Le soir, j'avais mal au crâne à cause des «bagarres verbales» entre Richard et Steven. Je me couchais en pensant au plan de Nico, la seule chose qui me permet de tenir. Et recommençait, encore, encore. Jusqu'au match. Ce fut un miracle que nous gagnons ce match. Juste après, nous avons à nouveau rejoint la meute. On était en retard et Nico nous le fit remarquer.
-Vous êtes en retard. Dépêchez-vous.
Nous avons tout organisé pour prendre leur place. Nous fîmes un super montage. Premier destinataire: Les Lions. Heureusement que nos amis des différentes équipes savent ce que nous sommes. On les avait aussi prévenus pour notre plan. Pour l'instant, il faut se concentrer sur le prochain match. On a réussi plusieurs fois à éviter que l'entraînement tourne au vinaigre. Bière enfin le jour du match. Vint, bière, vous comprenez? Non? Tant pis! Bon, on jouait tranquillement quand j'entendis un bruit d'explosion. Mes sens de Loup me disaient d'aller voir ce qu'il se passait, mes sens humains me disaient que ce n'était qu'un pétard. On continuait quand une deuxième explosion se fit entendre. Cette fois, de la fumée apparut derrière les murs du stade. Nous sommes tous sortis et nous avons vu la catastrophe: La salle de spectacle a été attaquée. Il y avait des morts et des blessés partout. Soudain, une troisième explosion. Une partie du stade s'est effondré. Plusieurs enfants pleuraient de peur. Nico s'approcha de l'un d'eux, une fillette. La fillette se blottit dans les bras d'un Nico surpris. Il nous lança un message par pensée: «Nous n'avons rien pu faire pour empêcher ça. Donnons-leur un peu de réconfort, il en ont besoin». J'allai vers un petit garçon et le pris doucement dans mes bras. Je vis des joueurs venir avec des chocolats, du jus de fruit, des gâteaux, du cacao au lait chaud et d'autres douceurs. En voyant le petit garçon pleurer dans mes bras, j'eus une idée.
-Qu'est-ce que tu caches derrière ton oreille?
Je fis apparaître une pièce dans ma main.
-Tu cache tes économies derrière ton oreille? C'est ingénieux. Mais avec quelques centimes, tu ne peux pas acheter grand-chose à part... (Je transformais la pièce en sucette) Des bonbons! Aller, je te l'offre.
Le petit garçon prit la sucette en main. Un grand sourire illumina son visage.
-Merci beaucoup monsieur Valentin!!
Le petit garçon mit la sucette en bouche. Un sourire passa sur mon visage. J'entendis des rires d'enfants. Ou plutôt... d'un ado-gamin. Nico. La fillette est arrivée à le mettre sur le dos et le chatouillait. Malheureusement, il est très très très chatouilleux. Il se tordait de rire et il riait tellement que j'avais l'impression qu'il allait se faire pipi dessus. Mais il réussit à se libérer. Il était maintenant debout et caressait la tête de la fillette. Ça n'a pas duré longtemps car il reçut au moins 50 ou 55 kg en plus sur son dos. Je l'entendis râler.
-Purée Hector, t'es lourd!
Son frère s'accrochait à lui et riait. Qu'avait-il en tête?
-Allez fidèle destrier, allons sauver la princesse.
Nico fit des yeux ronds avant de sourire et d'imiter un bruit ressemblant à un hennissement. Il se mit à courir en imitant le bruit du galop. Je vis Thomas caché avec des sortes de lance. Je sentis la présence de quelqu'un derrière moi. Je souris et me pencha en avant. Benjamin sauta sur mon dos et j'imitai un hennissement. Hector passa à côté de Thomas et récupéra une lance. Ben fit de même. Hector arrêta Nico non loin devant Ben et moi.
-Qui es-tu pour te mettre au travers de notre chemin? demanda Hector.
-Je suis le gardien. Si tu veux passer, il faudra m'affronter.
-Au secours mon prince! Venez me libérer!
J'ai très bien reconnu la voix de Gaël. Je crois que l'on a l'impro dans les veines.
-J'arrive ma princesse! Gardien, prépare-toi à mourir.
Nous nous sommes foncé dedans et je fis exprès de tomber à la renverse. Hector descendit du dos de Nico et s'approcha de Gaël.
-Ho mon héros, vous m'avez sauvé. Emmenez-moi sur votre cheval blanc.
Nico fit une drôle de grimace. Pas besoin d'être télépathe pour comprendre ses pensées: «Attends, c'est moi le cheval blanc? A non non non, je n'en prends qu'un à la fois.» Il me fit un regard suppliant «On échange?» Je lui fis mon regard sournois «Tu-te-dééébrouuuille.» Soudain je vis Alexandre habillé en vert et une carte à la main. Il semblait perdu. Quand il vit Hector, il s'approcha.
-Excusez-moi, j'aimerais rejoindre le Pays Imaginaire mais je me suis perdu. Pouvez-vous m'indiquer le chemin?
-Le Pays Imaginaire? Laissez-moi réfléchir... Ah oui! Vous allez dans la Vallée Noire, vous allez ensuite dans la Forêt des Rêves Bleus; si vous voyez un ours jaune et un tigre qui se déplace sur sa queue, vous contournez; vous passez ensuite par la Grotte du Lapin Vampire, traversez la Cascade Inversée et vous arriverez au Pays Imaginaire.
-Ah merci! Au revoir!
Alexandre parti juste après. Tous les enfants riaient en nous voyant. Sébastien apparut avec un marteau à la main.
-Hey les gars! Ça y est! On a fini!
-Ok, fit Nico. Les enfants! Nous avons une surprise pour vous! Suivez nous si vous voulez voir!
Les enfants partirent avec Nico et suivi par leurs parents. Arrivés derrière les bâtiments, nous vîmes tous une grande aire de jeux fabriqué à la main. Richard était en haut du toboggan et l'a descendu juste après. Je vis aussi, un mur d'escalade, une barre de pompier, un pont de singe... Quand les enfants l'ont vu, ils s'y sont précipités en criant de joie. On jouait aussi avec eux. Même moi je trouvais ça amusant. Steven et les autres nous ont regardés bizarrement. Ils nous prennent sûrement pour des bébés, mais je m'en fiche. Voir ces enfants rire et jouer nous remontent le moral. Là, j'entendis un bruit. Un pleur d'enfant. Je tournai la tête et vis un père trainer son fils qui voulait rester jouer. Je descendis de la structure (par la barre de pompier ;-D) et avança un peu. Le petit garçon se libéra et courut vers moi. Il m'attrapa la taille et pleura. Le père était vraiment en colère.
-Victor! Reviens tout de suite!
-Il a le droit de rester!
Je tournai la tête et vis un homme debout à côté de la structure. Il y avait un petit garçon debout sur la structure et à côté de lui.
-J'ai perdu ma femme dans cette attaque! Mais ces jeunes gens m'ont fait oublier mon chagrin en me faisant regarder mon petit garçon jouer.
Je m'accroupis et pris Victor dans mes bras. Il avait cessé de pleurer.
-Peut-être, mais je suis son père et je refuse qu'il reste avec des ados, encore moins des footballeurs!
Qu'est-ce qu'il a contre les footballeurs?
-Maintenant Victor, tu viens ici!
-Nan!!
Il me serra encore plus fort. Il veut m'étouffer ou quoi?
-Cette fois, ça suffit!
Le père de Victor arriva vers nous prêt à nous frapper. Je dois vous avouer, j'ai eu peur. Un grand homme taillé comme un rugbyman s'intercalât. Cette fois, c'est le père de Victor qui eut peur.
-Ces "ados footballeurs" comme vous dites, je les respecte. Ils ont su nous faire rire et sourire malgré notre douleur. Les dernières personnes qui ont réussi à faire ça, ce sont les Loups Garous. Et je les respecte tout autant. Alors maintenant, si votre fils veut rester jouer avec eux, qu'il reste.
Le père de Victor s'est alla en courant. Je pris Victor dans mes bras et monta le petit escalier de bois. Je le déposai mais il me regardait avec un petit air triste.
-Tu peux jouer maintenant. Tu as le droit.
Victor baissa les yeux et des larmes commencèrent à couler. Je le fis descendre et m'accroupi.
-Qu'est-ce qu'il y a mon grand?
-Je ne veux pas retourner chez papa.
-Pourquoi?
Il souleva son T-shirt et je vis sur son corps des taches noires et bleues. Non, il n'a pas osé?
-Ton papa te frappe?
-Oui, tous les jours.
Victor fondit en larmes à ce moment-là. Je le pris dans mes bras. Une larme timide coula sur ma joue. Je cherchais Nico des yeux et le trouva debout à côté du toboggan. Lui aussi avait les larmes aux yeux. Je l'interrogeai du regard: «Qu'est-ce qu'on fait maintenant?» Nico resta silencieux, sans bouger. «Et si on le ramenait? Je ne pense pas que ton père sera contre.» Nico souris. Message reçu.
-Dis mon grand, ça te dirait de ne plus retourner chez ton père et de venir avec nous?
Victor me regarda avec un air surpris. Il se demandait sûrement si je blaguais. Je lui souris pour réponse. Ses yeux s'illuminèrent.
-Oui!
Il est tellement mignon. Nous sommes tous rentrés avec cette petite pile électrique. Le coach nous regarda de dernière ses lunettes noires. Apparemment, ça ne lui plaisait pas que Victor soit ici, mais je m'en fiche. Victor était maltraité, on ne pouvait pas laisser ça comme ça. Pour celle qui s'occupe de nous au pensionnat, c'est un "petit bout de chou". Yooooo, c'est meugnon. Comme il n'y avait plus de place, le "petit bout de chou" dort avec moi. Le soir, après m'être douché, je vis Victor assis sur mon lit avec sa peluche dans les bras. Il semblait perplexe.
-Qu'il y a-t-il mon grand?
-J'ai peur.
Nous avons été obligés de lui dire que nous étions des Loups Garous sinon on n'aurait pas réussi à lui expliquer comment on lui a ramené ses affaires. Je peux comprendre qu'il ait peur surtout qu'on ne sait pas se que lui a dit son père sur nous.
-Tu as peur de rester seul avec moi?
-Oui...
-Pourquoi?
-Mon père me disait tout le temps que si je faisais mal ce que je faisais, vous viendrez me dévorer.
Je souriais en entendant ce qu'il disait. On ne peut pas lui en vouloir, il n'a que 6 ans.
-On ne dévorera pas, ne t'inquiète pas.
-Promis?
J'embrassai son front.
-Juré. Allez, au lit maintenant!
Je me couchais dans mon lit et Victor me rejoignit. Il s'endormit rapidement. Il est tellement mignon. J'ai fermé les yeux et je me suis endormi.
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