Chapitre 9
Au cœur de la forêt Celeyste, Mishi s'ennuyait ferme. Se laissant flotter au-dessus du lac non loin de sa maison de rondin, vêtu de sa queue de poisson et de sa robe violette achetée à Nocksor, elle contemplait les nuages qui défilaient à toute vitesse, réfléchissant à ce qu'était devenue sa vie.
Il y avait maintenant plus de huit mois qu'elle faisait la rencontre de Leerian ici même, dans ce lac. Que son existence banale s'était transformée en une aventure épique... tout ça pour rien. Elle s'ennuyait encore.
Mishi croyait avoir trouvé l'amour, mais il était parti. Elle croyait avoir perdu son père, mais il était revenu. Dans le fond, ces huit derniers mois n'avaient été, pour elle, qu'une longue et pénible perte de temps.
Je l'ai cherché. J'ai laissé un elfe entrer chez moi... comme disait la légende, ils attirent l'aventure. C'est clair qu'avec Leerian, Danayelle et Egrim, j'ai été servi. La prochaine fois, j'y réfléchirai un peu plus avant de commettre la même erreur !
Et malgré ses pensées pessimistes, elle s'ennuyait, car l'aventure était terminée. Mishi avait parfaitement conscience d'être contradictoire, de ne plus du tout savoir ce qu'elle voulait vraiment ; elle ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'un elfe quelconque se pointe – avec une certaine préférence pour Leerian – tout autant qu'elle souhaitait passer le reste de son existence dans le confort des bras robustes de son paternel.
Un mois depuis son retour dans la maison de son père, et autant de temps qu'elle ne quittait plus ses airs maussades. Incapable de se décider sur ce qu'elle voulait vraiment, elle ne trouvait plus plaisir aux tâches qui avaient pourtant accompagnés sa vie tout entière ; couper le bois de chauffage et chasser le souper, entre autres.
Adan était toujours convalescent – la longue période sous-alimentée, à Thrasryall, l'avait laissé faible, et le moindre effort physique l'épuisait plus que la normale - il avait perdu beaucoup de graisse et presque toute sa masse musculaire. Il reprenait au mieux, depuis que Mishi s'occupait de lui, participant que dans les tâches les plus difficiles pour sa fille. Tailler les flèches, par exemple, une discipline dans lequel Mishi était foncièrement nulle. Dépecer les gibiers n'était pas son fort, mais elle faisait le maximum avant de confier le reste à Adan. Au moins, ça lui créait une routine et le temps passait ainsi plus vite. C'était également très satisfaisant de constater les progrès de son père chaque jour.
Mais Mishi s'ennuyait quand même. Car Leerian n'était pas là.
Mishi soupira tristement, puis se retourna dans l'eau. Sans plus flotter sur le dos, elle se laissa couler dans le lac et nagea aussi profond que possible, c'est-à-dire à peine plus de deux mètres, s'emmêlant dans les algues et ne voyant pas à plus de vingt centimètres. Heureusement qu'elle savait retenir sa respiration pendant plus d'une heure, car, trop souvent, elle s'entortillait si bien dans les longues plantes aquatiques qu'un bras ou même son cou restait coincé et elle perdait ainsi plusieurs minutes à se déprendre. Elle était convaincue qu'un homme se noierait facilement dans ce lac. Si, toutefois, un homme était suffisamment courageux pour se baigner dans cette température. C'était d'ailleurs son mouvement constant qui empêchait l'eau de geler.
Au bout d'une trentaine de minutes, en revanche, elle en avait déjà marre. Même pour elle, c'était trop froid pour s'amuser. Elle sortit la tête de l'eau, lentement, s'efforçant de ne pas se créer de choque thermique.
— Ah. Je savais que tu étais là.
Mishi soupira. Adan l'avait suivi ? Ils s'étaient pourtant dit que le lac, c'était son coin tranquille. Elle aimait avoir son intimité. À petite dose, mais surtout à tous les jours. À moins que quelque chose de grave se soit produit, son père n'avait aucune raison d'être ici.
Quand Mishi se retourna, il lui fallut de nombreuses secondes avant de réaliser ce qu'elle avait sous les yeux. Une scène du passé, peut-être, un mirage ? Son cerveau qui détraque ?
Leerian était assis au bord de l'eau, les deux mains en coupe devant lui pour en boire le liquide. Un sac de voyage était à sa gauche, son épée à sa droite. Une bonne épaisseur de neige recouvrait ses cheveux gris, signe qu'il était là depuis longtemps. En croisant le regard de la sirène, un large sourire illumina son visage.
— Il fait vachement froid pour se baigner, non ?
— Leerian ? fit Mishi avec lenteur.
— Mishi, répondit-il avec malice. Dis-moi que je t'ai manqué.
Mishi étouffa un sanglot, s'étonnant elle-même. Évidemment qu'il lui avait manqué ! Se reprenant, elle nagea rapidement vers lui, fit apparaître ses jambes pour réinstaller proprement sa robe avant même de sortir de l'eau, puis s'élança dans les bras de l'elfe qui l'accueillit en riant. Mishi était trempé et Leerian sera les dents pour supporter le froid, mais se refusa de la lâcher. Sans le réaliser, une larme de pur bonheur glissa de son œil. Leerian passa une main sur le dos de la sirène, l'autre emmêlant ses doigts dans ses cheveux.
— Leerian... comment ça se fait que tu sois là ? Tu t'es encore enfui de chez les djinns ?
— C'est une longue histoire, je te raconterais plus tard... En fait, non, elle n'est peut-être pas si longue que ça... Qu'importe. Je ne me suis pas enfui et tout va bien.
Leerian rompit l'accolade pour voir le visage de sa sirène préféré. Elle était encore plus belle que dans ses souvenirs, avec ses grands yeux violets, ses cheveux d'un noir de jais et luisants par l'eau du lac, ses quelques écailles sur le vissage comme des paillettes accrochant la lumière du soleil. Et ses lèvres, entrouverte et pulpeuse. Leerian n'y résista pas longtemps, plongeant pour un tendre baiser. Mishi serra ses bras autour du cou de l'elfe, au comble du bonheur, même si elle ne comprenait toujours pas pourquoi ni comment il était revenu. Mais s'il disait que tout allait bien, elle pouvait laisser ses inquiétudes pour plus tard.
Leerian s'éloigna au bout de cinq minutes par manque de souffle. Mishi, avec ses poumons de sirène, aurait pu continuer une heure durant. Elle sourit, passa doucement la main sur la joue balafrée de Leerian, puis se lova contre lui, le visage contre son torse.
— Tu m'as tellement manqué.
— Et moi donc, fit Leerian dans un murmure. Je ne partirais plus jamais, sois-en sure. Un djinn y veille.
— Vraiment ? s'étonna Mishi.
— Vraiment... Chris m'a laissé sortir de la tour ; maintenant, ma prison, c'est Celeyste.
— Drôlement pratique.
— Je trouve aussi !
Leerian s'employa alors à lui raconter l'article de Tys et sa répercussion dans tout le pays. Mishi en était stupéfaite, mais surtout enchantée. Enfin un elfe qui règle les aventures, plutôt que d'en causer !
— Le jour où je reverrais Tys, je l'embrasserais, dit Mishi.
— Euh... ne te sens pas obligé. Une poignée de main fera l'affaire.
Mishi éclata de rire, amusé de la jalousie de Leerian. Puis elle plongea pour un second baiser, plus doux que le premier. Enfin, elle retomba dans ses bras, s'y lovant pour profiter de sa chaleur. Ils restèrent ainsi de nombreuses minutes.
— J'avais prévu revenir chez moi et te rendre visite demain, dit Leerian au bout d'un moment. Mais ça fait depuis hier que je tourne en rond à la recherche d'un point de repère... Je suis entré dans la forêt depuis Buragh et je crois bien que je ne me suis jamais aventuré dans ce coin-là. Finalement, j'ai repéré un chemin de cerf et en le suivant, je me suis retrouvé tout près d'ici.
— Que de bonnes nouvelles, dit Mishi en riant. Je n'aurais pas à aller loin pour trouver des cerfs si je les file maintenant ! Et bien sûr, tu es là, fit-elle d'une voix mielleuse.
— Je suis là, répéta Leerian en la serrant plus fort contre lui. Et du coup, les cerfs sont par-là, ajouta-t-il en tendant le doigt vers sa droite. Tu veux que je t'aide à les retrouver ?
— Je ne refuserais jamais ta compagnie !
Mishi posa doucement ses lèvres contre celles de Leerian, puis se leva pour contourner le lac en courant. Sur l'autre rive, elle y avait laissé tous ses effets ; bottes, manteau, le pantalon qu'elle enfilait par-dessus sa robe. Et, surtout, son arc et carquois qu'elle emportait partout, puisque les meilleurs gibiers se pointaient toujours quand ce n'était pas le moment.
Une fois prête, elle revint auprès de Leerian, qui l'attendait avec un large sourire. Il avait passé son sac de voyage sur ses épaules et son épée pendait à sa hanche. Debout devant lui, Mishi réalisa soudain qu'il semblait avoir encore grandi depuis la dernière fois. Elle se rappelait leur première rencontre, où ils faisaient exactement la même taille ; maintenant, ses yeux étaient en ligne du cou de Leerian.
Les elfes grandissaient très lentement. Contrairement aux autres races, il leur fallait près de trente ans pour atteindre leurs pleines croissances. Leerian semblait pourtant défier cette logique, car à chaque fois qu'ils étaient séparés, ils réapparaissaient avec quelques centimètres supplémentaires. Mishi n'osait imaginer sa taille adulte ; de quoi rivaliser avec le mage Sin qui était tout près des deux mètres cinquante, probablement.
— Quoi ? dit Leerian, étonné de se faire dévisager ainsi. Eh, tu sais que tu es plus petite que dans mes souvenirs ?
— C'est toi qui as grandi.
— Non. C'est toi qui es petite, insista Leerian.
Mishi doutait s'il le taquinait, ou si Leerian était sérieux dans son ignorance. Elle avait déjà été témoin de moment prouvant sa profonde innocence. Elle préféra alors laisser couler et lui fit un simple sourire.
— Allez. Où sont les cerfs ?
Avec un léger signe de tête pour lui indiquer la direction, Leerian s'engagea entre les arbres, les yeux rivés au sol. Mishi marcha avec lui, son arc de bois à la main gauche.
— Environs deux-centre mètres par-là, leur piste mène vers l'ouest et sont assez fraiche. Je dirais... cinq-cents mètres. Un kilomètre, pas plus. Ça m'étonne qu'ils t'aient passé sous le nez, si tu es une chasseuse !
— Et ça m'étonne que tu saches pister, répliqua Mishi. À quoi ça te sert ? Tu traques les brocolis ?
Leerian pouffa de rire, amusé par la pique. Il s'arrêta un instant pour étudier les traces d'animaux à ses pieds, puis la jugea sans importance et continua sa route.
— C'est un talent comme un autre. Il faut bien se trouver des occupations. Ma seule satisfaction à traquer des bêtes, c'est de les observer vivre leurs vies. Je le faisais souvent avec un troupeau de licornes qui n'était jamais bien loin de chez moi. Une femelle que j'ai baptisée Larairg me laissait même la monter. Je me demande si elle se souviendra de moi...
— La... rairg ? répéta Mishi, hésitant à la drôle de prononciation.
— Ça veut dire étoile en elfique. Elle avait une de tache sur le flanc, ça ressemblait vaguement à une étoile. Et puis, tu sais... c'est elle qui a eu un poulain que Danayelle a presque tué.
Mishi étouffa une brève exclamation incrédule. Elle comprenait maintenant un peu mieux pourquoi Leerian était si énervé, à leur toute première rencontre avec Danayelle !
Leerian sourit en relevant le regard vers Mishi. La sirène se sentit fondre de l'intérieur en remarquant son expression ravie.
— Je l'ai déjà dit, mais... au risque de me répéter ; tu m'as franchement manqué.
— Tu m'as manqué encore plus ! répliqua Mishi sans hésiter.
Leerian baissa à nouveau la tête, observant les traces dans la neige à la recherche du chemin de cerf. Il soupira, avant d'enchainer :
— Je suppose que je n'ai pas manqué à ton père, hein ?
Mishi sentit une bonne partie de sa gaieté s'évaporer. Elle gimrça, puis lança un regard en direction de sa maison qui n'était pas visible au loin, quelque part derrière tous ces arbres.
— Depuis notre retour de Thrasryall, il n'a mentionné ton nom qu'une seule fois. Et c'était pour me convaincre de ne plus jamais te revoir.
— Peut-être qu'il a raison, dit Leerian après quelques secondes de silence. Je suis toujours aussi dangereux qu'avant, et Chris ne peut rien faire – ou ne veut rien faire – pour m'aider. Je suis coincé ici, mais pourquoi, Adan et toi, vous n'allez pas vivre ailleurs ? N'importe où... quelque part où il n'y a pas de pirates, par exemple. À Wondor, peut-être ? Il me semble me souvenir que tu avais beaucoup apprécié l'endroit.
Mishi serra le bras de Leerian, choqué de ses paroles. Il s'arrêta de marcher, mais ne releva pas la tête tout de suite, ses yeux d'or braqué au chemin de cerf qu'il apercevait enfin, plusieurs mètres devant eux.
— Tu es vraiment sûr que je t'ai manqué, Leerian ? fit Mishi, la voix montant dans les aigües. Après tout ce temps que nous avons passé l'un sans l'autre, tu me dis que tu veux que je parte, alors que tu viens tout juste de revenir ?!
— Je t'aime, Mishi... mais j'aime encore plus te savoir en sécurité. Et tu ne le seras jamais avec moi.
— Qu'est-ce que tu fais là, alors ?!
— Je traque des cerfs ! répliqua Leerian en levant les bras en l'air d'un geste évident. Que veux-tu que je fasse d'autre ? Je t'aiderais et te supporterais dans tout, autant que possible... mais soit au moins consciente de ça. Tu n'es pas en sécurité... pas avec moi.
Mishi grogna de frustration, puis s'élança la première pour suivre le chemin de cerfs. Le poing serré sur le manche de son arc, elle avançait à grande enjambé, laissant Leerian quelques pas derrière.
Elle n'arrivait plus à comprendre la logique du moment. Pourquoi était-il revenu à elle, si c'était pour la convaincre de quitter sa maison ? Pourquoi lui dire qu'il l'aime, pour la rejeter ensuite ?
Avec un sourire malicieux, Mishi s'arrêta soudain de marcher et se retourna pour faire face à Leerian. Elle posa ses mains sur ses hanches dans un air de défi, avant de lâcher :
— Tu crois que je suis en danger parce que tu es un loup-garou ?
Leerian hocha la tête. Mishi continua :
— Alors, il faudrait peut-être que je te prévienne que, en ma présence, tu es en danger aussi. Parce que mon père déteste les loups-garous.
Cette fois, Leerian fut incapable de s'empêcher de rire. Il se mordit les lèvres pour se reprendre, mais avant qu'il ne puisse parler, Mishi envoyait la dernière partie de sa répartie :
— Tu devrais peut-être quitter la forêt, Leerian. Pourquoi tu n'irais pas habiter, je ne sais pas, à Wondor ?! fit-elle d'un ton bourré de sarcasme.
— Bien essayé, Mishi, mais ta réplique n'est pas réaliste. Il y a trop de gens à bouffer, à Wondor.
— Oh, je m'en fiche ! s'énerva Mishi. Je t'aime et je ne partirais pas !
— D'accord, tu as gagné, dit Leerian, incapable de se débarrasser de son large sourire. Mais parle moins fort, ou les cerfs vont t'entendre.
Mishi retrouva aussitôt son sérieux, relevant son arc alors que ses yeux violets filaient dans toutes les directions, à la recherche des cervidés. Leerian posa un doigt sur ses lèvres, puis s'engagea devant la sirène pour s'avancer sur la piste laissée par les animaux. Le dos vouté, il mettait ses pieds à des endroits stratégiques, sans faire le moindre bruit. Mishi prenait soin suivre ses traces, les sens en alerte. Mais malgré la traque, elle était incapable de s'empêcher de sourire. Et surtout, de rire de Leerian, car, à la manière des chats, ses oreilles d'elfes s'inclinaient en direction des sons de façon assez comique.
Au bout de quelques minutes, Leerian s'arrêta et s'accroupit derrière le gros tronc d'un arbre tombé. Mishi s'agenouilla près de lui tout en sortant une flèche de son carquois. Devant eux, à plusieurs mètres, trois cerfs broutaient au mieux des branches d'arbustes.
Mishi était bluffé. Trois cerfs, si près de chez elle ! Et il aura fallu que ce soit Leerian, un végétarien qui n'en avait que faire du bétail, qui lui en fasse la remarque. Elle en fut d'abord blessée dans son égo, avant de se reprendre et de viser de son arme le cerf le plus proche. Mishi était convaincu que c'était un mâle, mais sans ses bois, elle n'en était pas entièrement certaine. Tout ce qu'elle en savait était que celui-là fut plus grand que les deux autres.
Mishi prit une longue inspiration pour mieux se concentrer. Elle souhaitait le tuer d'un coup pour éviter à l'animal autant de souffrance que possible. Leerian, en revanche, fixait le tronc de l'arbre contre lequel ils étaient cachés en grimaçant. Il a peur du sang, se souvint-elle. Il en est toujours au même point, après tout ce qu'on a vécu ?
La flèche fila soudain, sifflant aux oreilles fines de Leerian qui sursauta. Son regard se releva par réflexe, juste à temps pour voir l'animal se prendre le projectile en pleine poitrine. Les deux autres cerfs s'enfuirent aussitôt, alors que celui-ci brailla, se crispa, puis s'effondra en une dernière convulsion. Mishi quitta sa cachette pour s'élancer vers lui tout en préparant une seconde flèche, prête à le tuer si son premier tir l'avait laissé dans l'agonie.
Leerian se précipita à sa suite et posa une main devant le mufle de l'animal. Il n'en ressentit aucun souffle.
— Tu l'a eu, dit-il lentement. En un seul coup.
— Tu ne m'en croyais pas capable ? dit Mishi tout en remettant la flèche dans son carquois.
— Bien sûr que oui, ça n'en reste pas moins impressionnant. Tu veux que je t'aide à le trainer jusqu'à chez toi ?
— Non, il vaut mieux que mon père ne te voit pas. Je vais d'abord le vider ; il sera beaucoup moins lourd. Ne t'en fais pas, je vais me débrouiller.
Leerian grimaça à l'idée de mettre à nue tous les organes de ce pauvre cerf. Cette fois, il n'avait plus aucune intention d'aider la sirène. Mishi pouffa de rire à l'expression de l'elfe, puis s'agenouilla devant l'animal tout en sortant un canif de sa botte.
— File, Leerian. Je sais que tu n'as pas envie de voir ça... mais à une seule condition. Reviens demain !
Le sourire de Leerian réapparut aussitôt. Il se pencha devant sa sirène et lui releva le menton d'un doigt pour l'embrasser doucement.
— Tu as ma parole. Je t'ai déjà dit à quel point tu m'as manqué ?
— Pas assez, fit Mishi d'un air malicieux.
Leerian se recula d'un pas, observa Mishi avec tendresse pendant quelques instants, puis tourna les talons. Mishi le regarda s'éloigner, incapable de faire disparaître son sourire. Une longue minute s'écoula avant qu'elle n'attaque enfin le cerf.
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