Chapitre 6
Leerian porta une baie rouge à sa bouche et croqua dedans tout doucement, savourant l'amertume de ce fruit qui ne poussait qu'en hiver. Un sourire nostalgique étira ses lèvres alors qu'en en enfournait un deuxième.
Leerian aimait comparer ce fruit au vin ; c'est un gout qui se développe. Personne ne pouvait en manger pour la première fois et déclarer que c'était délicieux. Trop sur-amère, une peau trop croquante, des pépins envahissants. Trop petit pour être épluché, difficile à couper en deux à moins d'avoir un couteau bien affuté - la technique consistait plutôt à l'écraser, au risque de le faire exploser. Son apport en calories était très bas ; il fallait en dévorer des quantités pour que ça en vaille la peine. Leerian en connaissait pourtant le moyen pour en faire une bonne purée, mais, sous le regard intrigué de ses trois agents de sécurité, il s'amusait à les étonner en mangeant ce que la forêt lui fournissait, déclinant l'offre de toucher à leur provision.
Deux hommes et un elfe constituaient sa garde rapprochée. Ils ne le quitteraient qu'une fois arriver à Celeyste. En une journée de marche, ils y étaient presque, mais il leur restait encore quelques heures de route. Ils étaient, pour l'instant, sur le bord d'une rivière gelée au nord du village de Buragh, entièrement continué d'homme bien raciste qui refusait de laisser entrer des étrangers sur ses terres ne serait-ce que pour se reposer une heure. Leerian savait qu'en courant, il serait chez lui rapidement. Pourtant, il n'en était pas pressé. Il avait pris gout au fait qu'il n'était jamais seul, même si ceux qui l'accompagnaient n'étaient pas toujours des amis. Dans sa cabane, à Celeyste... il retrouvera sa vie de solitaire. Que ça le plaise ou non, ainsi en avait voté une bonne partie du pays.
Raph, le capitaine du groupe était assis aux côtés de Norin, se partageant un poulet entier, tous deux à gauche de Leerian à quelques mètres de distance. Les deux hommes avaient pris l'habitude de s'éloigner un peu avant chaque diner, conscient que les elfes répugnaient la viande. L'autre elfe, nommé Arizel, justement, était à la droite de Leerian, beaucoup plus près de lui, alors qu'il mangeait ses fruits tout en gardant un œil sur leur protégé.
C'était le dernier repas que Leerian partageait avec cette bande d'inconnu. En dehors de Raph, il n'avait échangé de longues conversations avec aucun d'eux. Arizel était intimidé par son seul nom de famille ; Norin, qui affirmait être en partie lutin du côté de son grand-père – en témoignait son mètre quarante et sa tendance à s'extasier dès qu'on parlait de fête ou d'alcool - disait que c'était du pareil au même étant donné que les ancêtres de Leerian avaient un jour gouverné sur les siens. Donc, il ne restait plus que Raph, pour qui ça ne faisait ni chaud ni froid. En bon capitaine, il laissait toutes les émotions derrière lui, concentré sur son objectif ; conduire Leerian à Celeyste en un seul morceau. Sur quoi Leerian avait répliqué que c'était pire, puisque leurs ancêtres s'étaient peut-être battus pendant la guerre qui opposait les elfes et les hommes. Raph avait souri d'un air narquois en lui rappelant l'évidence : si ça avait été le cas, un djinn aurait envoyé l'ancêtre fautif dans l'autre monde et il ne serait pas avec eux aujourd'hui.
Leerian enfourna toutes les baies restantes dans sa main. Des yeux se tournèrent vers lui alors qu'il croquait difficilement dans les fruits durs, les graines se coinçant entre ses dents. Il passa sa langue pour essayer de les déloger, sans grand succès.
— Un peu d'eau, Celeyste ?
Sans attendre sa réponse, Raph était déjà entrain de verser le liquide de sa gourde dans un verre en bois polis avant de le lui tendre. Leerian le dévisagea un instant, puis sourit en acceptant l'offre. Il en but le contenu en trois gorgées, regarda le fond du verre, puis leva les yeux vers Raph qui l'observait en retour.
— Nous serons arrivés à la forêt d'ici quelques petites heures, je crois, dit Leerian autant pour ses compagnons que pour lui-même. C'est mon dernier repas avec vous, et peut-être... Peut-être la dernière fois que je verrais un semblant de civilisation avant un long... enfin. Avant toujours.
Leerian cligna des yeux à plusieurs reprise, s'efforçant de refouler l'émotion qui montait. Il soupira, puis se pencha pour atteindre son sac. Il l'ouvrit et en sortit la bouteille de Whisky, alors que Norin échappait un petit « Oh ! » en remarquant l'alcool. Se mordant la lèvre pour s'empêcher de rire, Leerian en versa un peu de son contenu dans le verre de Raph, puis le tendit à ce dernier.
— Fais passer, dit-il doucement. C'est le mieux que j'ai à vous proposer en guise de remerciement.
— Non, fit aussitôt Raph. Tu as gaspillé un vœu pour avoir cette bouteille ! On ne peut pas accepter.
— J'ai fait ce vœu parce que je ne savais pas quoi demander d'autre. Et puis, regarde...
Leerian leva la bouteille, la mettant clairement à la vue de tous, avant d'en renverser une partie dans la neige. Quand il la redressa, elle était toujours parfaitement pleine.
— Oh ! fit Norin encore plus fort.
— Elle est impossible à vider. Elle appartenait à Chris, quand même. Elle est magique, comme tout ce qu'il touche...
Enfin, Raph porta le verre à ses lèvres. Il en prit une mince gorgée en grimaçant, mais dès que le liquide toucha ses papilles gustatives, sa mâchoire s'en décrocha et quelques gouttes glissèrent sur son menton. Il jura à mi-voix, s'essuya la bouche, puis avala une seconde gorgée avant de le tendre à Norin qui trépignait d'impatience.
— C'est la meilleure chose que j'ai bue de ma vie, dit Raph avec lenteur. T'as de la chance que je sois en mission, parce que je me prendrais volontiers une cuite sur ce whisky.
Raph se tourna à nouveau vers Norin et lui arracha le verre des mains. Celui-ci avait les yeux révulsés tout en ronronnant comme un chat, engloutissant l'alcool à grande gorgée. Il tendit le verre à Arizel, qui observait le liquide avec circonspection, comme s'il avait affaire à du poison.
— Il cherche peut-être de nous amadouer, dit-il en braquant son regard félin dans celui de Leerian.
— En quoi ça m'avancerait ? répliqua Leerian, s'énervant malgré lui. Bientôt, nous ne nous reverrons plus jamais. Personne ne me verra plus jamais ! J'essaie d'être gentil, bon sang, pourquoi tout le monde s'imagine toujours que je ne pense qu'au meurtre et au complot ?! Je n'en ai rien à foutre, de tout ça ; je veux juste qu'on me fiche la paix !
Un long silence accompagna ses paroles. Enfin, Arizel but sa part et rendit le verre à Raph, qui le rangea dans son sac.
Leerian détourna le regard en maudissant sa perte de sang-froid. Quand je serais chez moi, je m'efforcerais de vider la bouteille. C'est à peu près tout ce qu'il me reste à faire de ma vie.
Tout en buvant directement au goulot, Leerian pensa à Mishi et Adan, les deux seules personnes qu'ils risquaient de croiser à nouveau un jour. Mais Adan le détestait, grâce à Egrim, ruinant ainsi toutes ses chances d'avoir ne serait-ce qu'un peu de bonheur avec Mishi dans son futur. Egrim, je te souhaite de la merde ! songea-t-il avec amertume. Puis, regardant la bouteille avec un œil nouveau après avoir avalé sa gorgée ; c'est franchement le meilleur alcool que j'ai jamais bu. Réalisant que c'était dangereux de l'avoir à portée de main, il referma le bouchon et rangea le whisky dans son sac.
— Je suis prêt à continuer la marche, dit Leerian tout en passant les bretelles de son sac sur ses épaules. C'est quand vous voulez.
En dehors de lui, qui n'avait avalé qu'une poignée de baie, personne n'avait fini de manger. Il fit de lents pas autour de leur campement improvisé avec impatience, attendant que ses gardes du corps se lèvent à leur tour. Au bout d'une dizaine de minutes supplémentaires, le voyage reprit enfin ; plein ouest, longeant la rivière qui traversait presque la moitié du pays.
Hier, ils avaient suivi la route ; aujourd'hui, ils s'étaient contentés de faire une ligne droite en direction de Celeyste. Ils étaient déjà, en partie, dans une forêt éclairée, avec des arbres nus et des sapins, tous très jeunes et éloignés l'un de l'autre. Proche du village Buragh, mais qui, dans le fond, n'était relié à aucune municipalité. De temps en temps, ils croisaient des petites maisons avec leur propre champ et leur bête, appartenant pour la plupart à des familles de nains solitaires.
Leerian avait les yeux rivés à ses pieds tout du long de la traversée de ces terres. S'il était parvenu à passer au-dessus de sa crainte des hommes, il avait encore du mal avec les nains. Le fait que tous ceux qu'il avait rencontrés ou presque étaient des pirates n'aidait pas vraiment la cause. Pour les hommes, au moins... il y avait Adan. Et Nuvem. Et même Raph, qu'il appréciait un peu.
Et Norin, malgré qu'il fût, un tout petit peu, en partie lutin.
— Eh. Celeyste.
Leerian releva la tête, étonné d'entendre son nom. Est-ce qu'il avait dévié de la route et ses gardes le ramenaient à l'ordre ? Pourtant, en risquant un coup d'œil derrière lui, il remarqua que deux de ses agents de sécurité le suivaient à la trace comme des canetons dociles. Il n'y avait que Norin qui s'était approché, un doigt tout près de lui tapoter le bras sans pour autant avoir le courage de poser le geste.
Leerian ralentit le pas pour lui permettre de le rattraper. Norin cala sa vitesse sur la sienne, puis leva la tête pour croiser son regard. Leerian lui fit un sourire ; ça lui faisait drôle qu'un type censé assurer sa protection atteigne tout juste ses épaules. Il ne pouvait qu'espérer que ces lointains gènes de lutin ne s'arrêtassent pas là ; contre toute apparence, ils avaient une endurance impressionnante, et ils étaient très futés quand il était temps d'utiliser la ruse.
— Oui ? demanda Leerian avec un moment de retard.
— J'ai un marché à te proposer.
— Ah ?
— Je veux acheter ta bouteille de whisky. Qu'est-ce que tu dirais de trois-cents pièces d'or ?
Leerian échappa un petit couinement de surprise devant un tel montant.
— Quatre-cents ! s'exclama aussitôt Norin.
Derrière eux, les deux gardes riaient de Norin. Celui-ci rougit sévèrement, mais n'en démordit pas.
— Oh, pitié !
— Tu as l'or sur toi ?
— Euh, non, bien sûr, mais... j'en ai une partie chez moi, à Stanmore, et plus encore à la banque !
Leerian plissa les yeux. Il n'avait aucune idée de ce que Norin voulait dire en parlant de banque.
— Je suis désolé, mais je garde la bouteille. Boire et me souler en solitaire est peut-être le seul hobbie qui va me rester.
Derrière eux, les rires s'arrêtèrent, remplacés par un silence embarrassant. Leerian risqua un regard ; ses agents de sécurité détournèrent la tête. Norin n'insista pas, laissant le malaise s'infiltrer pendant plusieurs minutes, avant de reprendre :
— C'est très triste comme façon de penser.
— Tu as une meilleure idée de comment je pourrais occuper mon temps, à Celeyste ?
— Eh bien... de la même façon que tu faisais avant d'en sortir.
— Oui, c'était très amusant de me morfondre sur ma solitude...
Un coup de vent froid balaya le groupe. Tous frissonnèrent en resserrant leur manteau et en ajustant leur bonnet. Leerian les imita avec un moment de retard, rien que pour faire comme eux.
— C'est à croire que tu ne veux pas y retourner.
— Je ne sais pas ce que je veux, avoua Leerian avec un soupire. C'est pourquoi je fais ce qu'on me dit de faire sans vraiment me prononcer. Ici, je m'emmerde. Ailleurs, je me fais attaquer par des goules. Je ne sais plus où aller ni ce que je dois faire... je me contente d'exister, faute de mieux.
— Mais... tu penses quoi de Celeyste ?
— Je ne sais pas, dit-il d'une voix morne. Mais avant toi, personne ne m'a demandé mon avis. Et maintenant, nous sommes presque arrivés. Que veux-tu que je fasse d'autre ? Chris va me trucider, si je ne fais pas ce qu'il m'a dit de faire ; aller à Celeyste.
Il prononça ses derniers mots d'un ton lugubre, du même qu'il utiliserait pour annoncer la mort d'un ami.
— Alors tant pis, j'y vais. Tel est sa volonté. Je ne me sens pas assez courageux aujourd'hui pour désobéir à un djinn.
— Toi, pas assez courageux ? dit Raph quelque part derrière lui. Il faut avoir un sacré culot pour s'en prendre à des trolls, pourtant. Qu'est-ce qu'un djinn, contre quarante trolls ?
Leerian eut un rire amer, dépourvu de joie. Et voilà le grand retour de cette histoire de trolls.
— Personne n'en connait les détails, hein ?
— Non, répondirent les trois gardes à l'unisson.
Leerian avait une soudaine envie de parler, de se vanter un peu, rien que pour faire changement. Évidemment, une certaine partie était à éviter, mais il était facile de mentir sur ce point. Il était doué pour les mensonges, Leerian avait presque oublié ce détail sur lui-même. Depuis que Danayelle et Mishi avaient découvert son secret, il n'avait plus vraiment eu l'utilité de se servir de ce talent.
— Je crois que j'ai le temps de vous raconter avant que nous arrivions à Celeyste. Vous êtes partant ?
Cette fois, tous répondirent par des « oui ! ». Leerian baissa le regard vers Norin, qui était toujours à ses côtés ; celui-ci avait les yeux brillant, comme si sa proposition valait mieux encore qu'une bouteille de whisky magique.
— Si vous avez lu l'article de Tys, je ne vous apprendrais pas grand-chose sur le début de l'histoire. Dans tous les cas, j'ai rencontré Mishi parce qu'elle habite dans Celeyste ; pour ce qui est de Danayelle, c'est un peu plus compliqué. Appelons ça le hasard du destin. Son don de télékinésie était très instable, et son prof complètement barjo l'avait envoyé en mission suicide pour régler son problème. En bref, nos chemins se sont croisés, et rapidement, Mishi a voulu suivre Dana, donc je les ai suivis aussi. Vous l'avez compris ; j'en avais marre de la solitude, la même solitude qui recommencera à m'accabler très bientôt.
Leerian soupira, puis leva les yeux devant lui. Au loin, très loin, il apercevait une masse d'arbres, emplissant toute sa vue, autant à gauche qu'à droite. C'était le début de la forêt. Sa forêt.
— Nous avons croisé la route des trolls, et oui, j'ai eu peur. J'étais tout sauf courageux, sur ce coup. Nous nous sommes enfuis et, au bout d'un moment, nous avons débouché dans un village de lutin. Et là... les trolls nous ont retrouvés. Les lutins se sont enfuis, heureusement. Pour ce que j'en sais, aucun n'a été blessé, tué ou capturé. Mais moi... (il rit, avant de reprendre :) Mishi est une sirène. Et cette soirée-là, je suis tombé dans ses filets. C'était un accident de sa part, bien sûr, mais bon sang, je ne valais plus rien, à ce moment-là. Mais le lendemain... Mon épée avait disparu.
Il tapota le pommeau en or et émeraude de son épée, dépassant du fourreau de sa ceinture.
— C'est là que je me suis énervé. C'est le seul héritage qui me reste de ma famille ; elle me suit partout, vraiment. J'étais dans une rage folle que les trolls me l'ait volé ; j'ai abandonné Mishi et Dana – Egrim nous avait déjà rejoints, à ce moment-là – et j'ai pisté les trolls. J'ai trouvé leur campement... et je leur ai demandé de me rendre mon épée. Ils ont préféré se battre. Alors, je me suis battu aussi.
Leerian garda le silence un moment. Sans regarder ses gardes, il savait qu'ils étaient tous scotchés à ses lèvres, attendant le verdict avec impatience. Leerian avait tous les détails de son mensonge prêt ; la force de ces ancêtres Celeyste lui avait donné l'énergie d'affronter autant d'ennemies. Si cela semblait un peu faible comme excuse, pourtant, un véritable mythe entourait son nom, et c'était bien pourquoi tout le monde était émerveillé par Leerian. Beaucoup était convaincu qu'il avait un ange en guise de parent, quelque part au plus profond de son arbre généalogique, plus haut encore que tous les rois et les reines qui se sont succédé.
Que ce soit vrai ou non, Leerian n'en savait rien ; tout ce dont il avait conscience était que c'était beaucoup plus cool que la vérité.
— Comment as-tu réussi à en venir à bout ? le pressa Norin.
Leerian sourit, sans répondre. Au bout de trois minutes supplémentaires, ils arrivèrent enfin en bordure de la forêt Celeyste. Devant lui, il faisait face au premier sapin, derrière lequel Celeyste s'étendait sur plusieurs centaines de kilomètres carrés. Ce n'était plus que des arbres, et encore des arbres, à perte de vue. Leerian y posa la main, ressentant l'écorce froide, rugueuse, et un peu de gomme se colla à ses doigts. Malgré son indifférence feinte depuis qu'il avait appris son retour, il en comprit soudain l'importance pour la première fois. Une boule d'émotion gonfla dans son cœur, lui coupant le souffle pendant une seconde. Je suis chez moi, enfin !
Souriant, il se tourna pour faire face à ses agents de sécurité. Tous l'observaient en silence, attendant la fin de l'histoire qui semblait ne jamais venir.
— Mission accomplie. Il ne me reste que deux pas à faire, et le sort de Chris m'empêchera de ressortir de la forêt pour toujours. Je ne suis plus une menace pour personne, vous pouvez enfin dormir en paix ! dit-il avec une once de sarcasme.
— C'est un plaisir de vous avoir secondé dans cette mission, fit Raph avec un hochement de tête solennel. Et puis... (Raph s'avança pour regarder Leerian droit dans les yeux.) Je ne pense pas que vous étiez vraiment une menace, honnêtement. Juste quelqu'un qui manque cruellement de chance.
— Ah, tu crois ?
— J'en suis convaincu.
Leerian sourit, puis dépassa le sapin, pénétrant pour le bon dans la forêt de ces ancêtres. Il s'y appuya à nouveau en se tournant une dernière fois vers ses compagnons. Partagé entre l'amusement et la honte, c'est avec un visage impassible qu'il termina son histoire :
— Si j'ai réussi à battre tous ses trolls à moi seul, c'est simplement parce que, d'abord, ils sont fort, mais beaucoup trop lents. Et ensuite... parce que je suis un loup-garou.
Raph, Norin et Arizel écarquillèrent les yeux, puis leurs bouches en tombèrent sous la révélation, tous figé comme des statues.
Leerian tourna les talons et continua son chemin dans la forêt de ces ancêtres, remontant les bretelles de son sac à dos sur ses épaules sans un regard en arrière.
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