Chapitre 14

Le voyage avait été un peu plus rapide que prévu. Pour Tys, Nuvem et Narsa, il ne leur fallut que trois jours plutôt que quatre pour atteindre la capitale.

Suivre Narsa était ce qui avait précipité les choses. La fée refusait toujours de ralentir. Elle aimait le mouvement, et elle avait le don de se faire bien plus convaincante que Tys, qui s'efforçait de relaxer chaque soir dans un hôtel. Nuvem, lui, ne voyait aucun problème à dormir à la belle étoile, comme il l'avait fait toute sa vie. Tys, qui se prenait pour le chef de cette expédition, avait complètement été mené à la baguette par ses compagnons.

C'est donc un samedi matin qu'ils aperçurent pour la première fois les immenses gratte-ciel, au loin à l'horizon, tout au bout d'un chemin de terre sapé et surpeuplé. Il y avait tellement de gens, autant des elfes que des hommes, des lutins et des nains, que Nuvem commençait doucement à paniquer. Il y avait beaucoup trop de monde pour que tous soient gentil. Il y avait forcément quelqu'un, quelque part dans le lot, qui allait essayer de le tuer.

Presque tous allaient vers Stanmore. Très peu quittaient la ville. Les trois amis étaient coincés au milieu d'une foule compact, à suivre le trafic. Et aucun n'avait envie d'être là.

Tys s'approcha de Nuvem pour se pencher à son oreille.

— Pas besoin de paniquer. Je sais que c'est pénible, mais personne ne va essayer de te tuer.

— Arrête d'écouter mes pensées.

Tys fit un petit sourire désolé. Il enfonça ses mains dans ses poches en soupirant. Narsa, quelques mètres devant eux, lança un regard au-dessus de son épaule pour observer les deux garçons. Nuvem et Narsa se dévisagèrent l'un l'autre. Nuvem fronça les sourcils, puis se pencha vers Tys.

— Est-ce que les fées peuvent lire dans les pensées aussi ?

— Non, pourquoi ?

— Elle fait une drôle de tête. En dirait qu'elle... me juge.

Tys leva à son tour ses yeux vers Narsa. Elle rougit aussitôt, puis leur tourna le dos.

— Je ne vous juge pas du tout ! cria-t-elle à distance. Je respecte ! C'est cool !

— Hein ? fit Tys en pleine innocence. C'est quoi, le sujet ?

Narsa se tourna à nouveau vers les garçons. Ils la rejoignirent en quelques pas supplémentaires, puis s'arrêtèrent au milieu de la route. Les autres passants les contournaient comme s'ils n'existaient pas.

— Comment tu ne sais pas de quoi je parle ? Tu n'as pas lu dans mes pensées ?

— Je ne fais pas que ça de mon temps, de violer l'intimider des gens ! s'énerva Tys. Je n'ai lu les pensées de personne, et je ne sais pas du tout pourquoi vous êtes bizarres ! Est-ce que je dois écouter, ou non ?!

— Non ! s'exclama Narsa d'une voix aigüe.

— Narsa, gronda Tys. Ne me prends pas pour un con.

— Désolée. Mais tu l'es.

Tys ouvrit la bouche pour répliquer, mais déjà, elle s'était envolée en ligne droite vers le ciel, déversant tout un vent de paillette verte sur la tête de Tys qui frissonna de dégout à la sensation.

— Tu sais quoi, Nuvem ? fit Tys dans un soupir contrit. Je comprends pourquoi Egrim n'arrive pas à la supporter.

— Moi, je n'ai rien compris. Mais je la trouve très amusante.

Tys lâcha un bref ricanement, puis continua la marche. Nuvem se précipita derrière lui. Un moment de silence passa, avant qu'il ne demande :

— Tu n'as vraiment aucune idée de quoi elle parlait ?

— Non.

— Elle est trop loin pour que tu puisses écouter ses pensées ?

— Je ne vais pas écouter ses pensées sans bonne raison !

— Tu le fais tout le temps, avec moi.

Tys ricana, prit au dépourvu. Il regarda rapidement autour de lui, s'assurant qu'aucun des nombreux passants n'était dans sa bulle.

— Je n'avais pas le choix pour comprendre ce que tu disais, je te signale. Mais maintenant, tu gères bien ! Et je n'écoute plus ! Ou presque, j'avoue, ça m'échappe parfois. Mais ce n'est jamais un exprès.

— Tu m'as écouté il n'y a pas deux minutes.

— Je n'ai rien écouté ! Si tu pensais vraiment que quelqu'un allait te tuer, c'est ton problème si tu es paranoïaque, pas le mien !

— Faut bien que tu sois paranoïaque aussi, car forcément que tu le pensais également !

— J'ai failli me faire tuer pour de vrai, moi !

— J'ai failli me faire tuer toute ma vie ! Essaie de battre ça !

Un rire haut perché interrompit Tys alors qu'il ouvrait la bouche pour répliquer. Il s'arrêta soudain de marcher et leva la tête pour reprendre conscience de son environnement. La foule autour d'eux s'était quelque peu espacée, tandis que la route elle-même s'était considérablement élargie. Une dizaine de diligences attendaient des clients d'un côté, et d'un autre, des voitures jaunes déposaient leurs passagers au terminus. Tys grimaça de dégout au premier signe de technologie.

Le rire se répéta, plus près encore. Tys ne savait plus où regarder, complètement pris au désarroi.

— C'est moi que tu cherches ?

Cette fois, Tys avait bien entendu d'où provenait la voix. Il se tourna sur la gauche, remarquant une foule de lutins qui jacassait entre eux. Au-delà, à cinq mètres, il vit enfin qui se jouait de lui. Tout le stress accumulé quitta son corps, ses muscles crispés se détendirent et un grand soupir s'échappa de ses lèvres.

— Dana !

Danayelle lui répondit d'un large sourire éclatant. Appuyée contre un arbre en bordure de la route, elle semblait avoir attendu là toute la matinée. Quand elle s'approcha enfin pour prendre Tys dans ses bras, ses genoux produisirent un bruit de craquement.

— Ah, Tys ! Tu m'as manqué ! s'exclama Danayelle.

Elle rompit l'accolade et s'éloigna d'un pas pour le regarder droit dans les yeux. Son sourire diminua de moitié en remarquant son expression ; il n'était pas totalement ravi de la voir. Ou alors quelque chose d'autre trottait dans sa petite tête.

— Comment elle a su qu'on serait là ? intervint Nuvem.

— Je l'ai contacté, bien sûr, dit Tys sans quitter Danayelle des yeux. Je lui ai dit qu'on arriverait à Stanmore en matinée et de nous rejoindre aux limites.

— Et je suis venu. Et... est-ce que c'est Nuvem, ça ? dit-elle en levant un doigt vers le garçon.

— Les elfes ont la mémoire courte, ou je me fais poser la question à chaque fois ? Egrim non plus, il ne m'avait pas reconnu au premier coup d'œil.

Danayelle fit un simple sourire, sans répondre. Elle avait connu le natif avec des cheveux mi-longs, bien emmêlé, un visage noir de saleté et des vêtements délabrés. Elle faisait maintenant face à un jeune homme très présentable, qui en plus maitrisait parfaitement le français.

— Bon, pourquoi vous êtes là ? J'ai l'impression que ce n'est pas pour des vacances, hein ?

— On parlera quand on sera dans un meilleur endroit qu'ici, peut-être, dit Tys. Nous sommes un peu trop à découvert...

— Oooh, fit longuement Danayelle. Ce genre de truc, hein ? Des problèmes ? On va encore tous mourir ?

Nuvem ricana en hochant la tête. Tys lui lança un regard noir.

— Suivez-moi, reprit Danayelle. On va aller dans un petit bistro que j'aime bien. À cette heure, il y aura probablement peu de clients. On sera bien pour parler.

Danayelle tourna les talons et s'engagea en direction de la ville. Droit devant, la grosse pancarte indiquant les limites de Stanmore se rapprochait dangereusement. Au même endroit, la route de terre se transformait en goudron, avec un beau trottoir de chaque côté.

— Et Narsa ? demanda Nuvem.

— Narsa est avec vous ? s'étonna Danayelle. C'est grave à ce point ?

— Sin l'a convaincu de nous accompagner, dit Tys. Je lui dirais où nous serons ; elle nous retrouvera facilement. Si elle le veut bien.

Danayelle hocha simplement la tête tout en continuant de marcher. La route dura une dizaine de minutes supplémentaire, alors que Tys découvrait avec dégout les banlieues de Stanmore. Pour l'instant, il n'y avait que des maisons, si belles qu'elles en étaient surréalistes. Ce qui le choquait particulièrement était de chacune d'entre elles, ou presque, avait une voiture dans son entrée.

Nuvem, pour sa part, n'arrivait pas à comprendre ce qu'il avait sous les yeux. Il n'avait aucune idée ce qu'était une voiture, encore moins à quoi elles pouvaient servir. Même les diligences tirées par des chevaux et des licornes lui étaient un peu mystérieuses.

— Pas trop choqué ? demanda Danayelle. Je me souviens de Leerian, la première fois qu'il est venu à Stanmore... il n'était pas bien. En fait, il s'est évanoui peu de temps après.

— Ce n'est pas la première fois que je vois Stanmore. C'est la deuxième ! fit Tys malgré lui. Enfin... c'est la première fois que j'y mets le pied vraiment. Mais tu sais, quand j'étais en route pour partir étudier à l'Institut, notre diligence s'était arrêtée aux limites, côté nord, pour y prendre...

Tys s'interrompit en grimaçant. Danayelle, qui marchait un peu devant lui, se retourna pour lui lancer un regard intrigué.

— Egrim ? devina-t-elle alors que le silence s'éternisait. Je me souviens que vous avez débarqué en même temps à l'Institut. Le truc que tu es venu faire ici, ça le concerne, pas vrai ?

Tys fit la moue tout en baisant la tête vers ses pieds. Nuvem, remarquant sa peine, passa une main sur le bras de son ami.

— Nous sommes presque arrivés, dit Danayelle. Encore quelques minutes.

Ils continuèrent de marcher en silence, en plein milieu de la route. Rapidement, ils durent se mettre sur les trottoirs, car les voitures se faisaient de plus en plus nombreuses. Les maisons cédèrent la place à des boutiques, puis des plus grands magasins. Au loin, ils commençaient à voir les reliefs des premiers immeubles quand Danayelle s'arrêta enfin devant un petit bistro au style très rustique, tout en bois et aux murs emplis de graffiti. À l'intérieur, deux lutins étaient assis au bar à siroter de la bière, qu'importe qu'il fût tout au plus neuf heures du matin. Danayelle continua son chemin jusqu'au fond de la pièce, vers une table en banquette. Elle s'installa d'un côté, et Tys et Nuvem de l'autre. Tys retira son sac à dos et s'étira en levant les bras en l'air, puis lâcha un long et sonore soupir.

— Ça y est, vous êtes officiellement dans la ville de Stanmore. Bienvenue chez moi, dit Danayelle avec un fier sourire. Maintenant, tu vas me dire ce qui se passe, Tys ?

Tys hocha la tête tout en soupirant à nouveau. Mais alors qu'il ouvrait la bouche, une serveuse arriva à leur table. C'était une jeune femme rousse, le visage couvert de tache de son.

— Bonjour. Je vous sers quelque chose ?

— Un café, fit Danayelle.

— Un jus d'ananas, dit Tys.

— Ah, toi, t'es de Nocksor, hein ?

Tys cligna bêtement des yeux. Il venait de tomber dans un de ses propres clichés.

— Laisse faire le jus d'ananas. Je vais prendre un café.

— Tu bois du café, toi ? s'étonna Danayelle.

— Il y a un début à tout.

— Tu vas détester.

— Je vais prendre une bière, alors !

— Oh, sérieusement ?!

Nuvem leva un doigt en l'air tout en se penchant vers la serveuse.

— Moi, je veux juste un verre d'eau. Et lui aussi.

— Je n'ai pas besoin d'eau. Il me faut un truc plus fort...

— Je peux vous apporter de l'eau et un jus d'ananas, dit la serveuse avec un petit sourire en coin. De toute façon, je ne sers pas d'alcool avant midi.

— Et ces lutins, alors ? s'indigna Tys en pointant les deux soulons au bar.

— L'un d'entre eux est le proprio.

Tys soupira en levant les yeux au ciel. La serveuse profita de l'interruption pour s'éclipser.

— Wow, fit Danayelle en s'appuyant contre sa banquette. Je t'ai rarement connu aussi bête. Il y a vraiment un truc qui ne tourne pas rond ! Même quand nous étions à Thrasryall, tu semblais moins désespéré. Sans offense, Nuvem !

Nuvem ne répondit rien, l'air de ne pas avoir entendu son commentaire. Son regard était fixé à l'ampoule au plafond comme s'il venait tout juste de l'apercevoir. Ses sourcils se fronçaient à mesure que l'incompréhension faisait son chemin dans son cerveau.

— Tu peux être sûr que ça ne tourne pas rond, dit Tys. Tu veux savoir ce qui s'est passé ?! Et pourquoi je me retrouve ici, dans cette ville stupide ?! C'est la faute d'Egrim !

— Qu'est-ce qu'il a fait, encore ?

— Il a essayé de me tuer.

Le petit sourire en coin de Danayelle s'évapora dès la phrase prononcée. Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche s'entrouvrit. Elle demeura figée pendant quelques secondes, avant de se pencher au-dessus de la table pour s'approcher de Tys et chuchoter, malgré l'absence total de client dans le restaurant.

— Egrim a essayé de te tuer ?

Tys grommela un vague « hun, hun », ses doigts se mettant à jouer avec la manche de son manteau sans qu'il ne le réalise. Il pinça les lèvres, le regard perdu dans le vide, puis, enfin, raconta tout ce qui s'était produit quatre jours plus tôt, à la place centrale de la ville de Wondor. Il s'arrêta quand la serveuse apporta les boissons, commanda un déjeuner au passage, puis enchaina avec le secret d'Egrim, que celui-ci avait défendu au risque de sa vie, et ce que Sin lui avait demandé de faire.

Quand il eut terminé de parler, son verre d'eau, son jus d'ananas et tout un panier de petits pains chauds y avaient passé. Tys s'était empiffré, Nuvem n'avait eu le temps que de s'emparer d'un seul pain, et Danayelle était resté figé, complètement éberlué de l'histoire qu'elle venait de se prendre à la figure.

— C'est pour ça que je suis ici, dit Tys tout en beurrant le dernier morceau de pain. Il faut que je trouve un djinn et que je lui donne la lettre que Sin a écrite. Et je n'ai aucune idée comment faire. J'ai besoin de ton aide sur ce coup ; je sais qu'il existe quelque part dans cette ville un immeuble particulier... genre... une tour pour les djinns. Quelque chose comme ça. Tu sais où elle est, pas vrai ?

Danayelle ravala sa salive, s'efforçant de répondre quelque chose. Elle ne put que hocher la tête. Elle se sentait tant choquée qu'elle avait l'impression d'en avoir perdu le sens de la parole.

Tys soupira en remarquant l'état de son amie. Il avait conscience de ne pas y être allé de main morte dans les mots qu'il avait employés, mais il se l'était tellement retourné dans son esprit, depuis l'évènement, que c'était sorti de façon un peu trop dramatique.

— Tu veux mon pain ? demanda Tys au bout de quelques secondes de silence.

Danayelle plongea aussitôt sur la nourriture, l'arrachant à la poigne de Tys, puis mordit dedans comme une affamée. Elle prit le temps de mâcher avant de répondre :

— Il existe bien une tour pour les djinns. Ça s'appelle la tour des djinns.

— Ah. Logique.

— Mais merde ! s'exclama Danayelle en frappant la table de son poing. Tu es sérieux ?! Il a essayé de te tuer ?! Et il est vraiment...

— Oh, Dana, s'il te plait, l'interrompit Tys. J'ai déjà vécu cette conversation et je n'ai pas envie que ça recommence. Oui, Egrim est à moitié djinn. Oui, ça explique un tas de ses comportements bizarres. Mais je n'en ai plus rien à foutre, de ce petit con ! Et tu sais pourquoi ?! Parce qu'il a essayé de me tuer !

Tys avait hurlé la dernière phrase, attirant sur lui les regards intrigués de la serveuse et des deux lutins au bar.

Nuvem serra une main sur son bras et se pencha près de lui.

— Calme-toi, s'il te plait, lui murmura-t-il à l'oreille. Je commence à me sentir bizarre.

Tys tourna la tête vers son ami. Il remarqua alors qu'il avait le teint pâle et que sa respiration se faisait irrégulière. En regardant cette fois Danayelle, il vit que celle-ci avait le même air ébêté au visage, qui semblait virer au vert. Tys sentit son cœur rater un battement ; il devait se ressaisir, ou ses dons allaient lui échapper. Il était déjà en train de blesser ses amis.

— Désolé, s'exclama-t-il en se levant d'un bond. Laissez-moi une minute...

Tys se précipita vers la sortie. Dès qu'il fût dehors, le vent froid de l'hiver lui fit comme une mercure sur sa peau, le ramenant au moment présent. Il s'appuya contre le mur extérieur du restaurant, se concentrant sur sa respiration tout en regardant les gens passer, dont tous faisaient un petit détour pour l'éviter, comme s'il était porteur d'une maladie étrange sans qu'eux-mêmes soient conscients de leurs agissements. Ils étaient si nombreux ! Wondor était de la rigolade, comparé à ça. Des hommes qui parlent, des fées qui volent ; les voitures, autant au sol que dans les airs ; ce paysage surréaliste, avec des immeubles, des tours, un bruit d'enfer...

Comment ils font pour supporter ça ?!

— Tys ? Ça va ?

Tys leva les yeux vers l'entrée du bistro. C'était Nuvem, les bras serrés autour de son corps comme s'il avait froid.

— Et toi ? répliqua Tys.

— Oui. Mon étourdissement est passé. Mais je t'ai posé la question en premier...

Tys baissa la tête vers ses pieds. Son cœur battait fort dans sa poitrine. Malgré qu'il se fût déjà écoulé quatre jours depuis son presque meurtre, la colère et la peur étaient toujours aussi présentes en lui, comme si tout s'était produit pendant la dernière heure. Il suffisait d'en parler pour que les évènements lui reviennent comme une claque.

— Ça va aller, dit Tys. Et tu sais quoi ? Ça ira encore mieux quand tout sera terminé.

— Prends le temps de respirer, dit Nuvem avec un sourire bienveillant. On t'attend à l'intérieur. On partira à la chasse aux djinns quand tu seras prêt.

Nuvem tourna les talons et retourna rejoindre Danayelle dans le bistro. Tys le regarda s'éloigner, se sentant déjà plus serin. Surtout, il se considérait chanceux d'avoir un ami comme lui.

Tys baissa les yeux vers ses mains. Il réalisa soudain, accompagné d'un léger sentiment d'angoisse, que c'était la première fois que son don échappait ainsi à son contrôle depuis sa sortie de l'Institut. Il s'en était rendu compte rapidement, mais en cas contraire, Nuvem aurait pu en pâtir. Et Danayelle aussi. Il aurait blessé ses amis, et peut-être qu'il n'aurait pas valu mieux qu'Egrim.

Je ne suis pas fait pour les sensations fortes. Vivement que tout se règle... et pour ça, il faut d'abord trouver un djinn. 

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