Chapitre 50
— Réveille-toi... je t'en prie, allez... réveille-toi !
Leerian se tourna de côté et remonta ses couvertures. Il voulait faire la grasse matinée. Il n'arrivait pas à se souvenir exactement pourquoi, mais il avait la grande impression de l'avoir mérité.
— Réveille-toi, Leerian ! Bon sang !
Quelqu'un s'était mis à le secouer sans retenue. C'était probablement Chris le djinn ; aucun lutin ne se permettrait de le tirer de son sommeil ainsi. Ils tenaient trop à leurs vies pour ça.
— LEERIAN !
Cette fois, une vive douleur à la mâchoire le força à ouvrir des yeux écarquillés. Une forme floue était penchée au-dessus de lui. Leerian cligna bêtement des paupières à plusieurs reprises, la silhouette prenant peu à peu l'apparence de sa sirène préférée.
— Mmm... Mishi... ?
Mishi lâcha un gros soupir de soulagement. Elle s'assit près de lui et regarda longuement de gauche à droite, avant de revenir à l'elfe.
— Ça fait dix minutes que j'essaie de te réveiller. J'en suis désolée, d'ailleurs... s'il y a bien quelqu'un qui a besoin de dormir, c'est toi.
Leerian se redressa, puis observa autour de lui. Ils étaient toujours dans la forêt ; ce qu'il avait pris pour une couverture était en faite une branche de sapin. Il la balança à terre à côté de lui, puis passa une main sur sa tête. Sa mémoire était embrouillée. Il se souvenait que les pirates leur étaient tombés dessus... un nain était même prêt à l'égorger. Puis... rien.
— Qu'est-ce que j'ai manqué ?
— Franchement, je n'en sais pas plus que toi, déplora Mishi. Je n'y voyais rien, il faisait noir. Les pirates nous avaient eus ; ils débattaient de ce qu'ils allaient faire de nous. Et puis... le noir !
— Alors, si je résume bien... il faisait noir, et ensuite, encore plus noir ?
— Oui, il fait noir ! s'énerva Mishi. Et je ne peux pas voir dans le noir ! Je ne suis pas une elfe, OK ?!
Leerian esquissa un sourire. Il était complètement perdu et particulièrement fatigué, mais la saute d'humeur de sa petite sirène ne réussissait qu'à le faire marrer. Il prit sur lui pour retrouver son sérieux, puis regarda à nouveau autour de lui, s'efforçant de trouver de nouveaux éléments. Mais il avait beau se tourner la tête dans tous les sens, il n'y avait ni plus ni moins que des arbres à perte de vues.
Au moment où il allait laisser tomber, Leerian remarqua néanmoins quelque chose d'étrange. La terre gelé était recouvert d'une légère couche de neige, et malgré le sol inégal, il ne pouvait que constater qu'un dessin semblait prendre forme.
— Tu vois ça ?
— Tu retournes le couteau dans la plaie, c'est ça ? grommela Mishi.
— Non, mais... regarde.
— Leerian !
— Pardon ! répliqua Leerian sur le même ton. Mais on dirait que la neige fait des vagues.
— Et qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ?
Leerian commençait à s'énerver. Mishi n'était d'aucune utilité pour l'aider à comprendre ce qui se passait, et en plus, elle se moquait de ses questions. Mais franchement ; qu'est-ce qu'ils faisaient là ? Et où étaient tous les autres ? Leerian avait la vive impression qu'il ne pouvait compter que sur lui-même pour élucider ce mystère. Et pourtant, s'il y avait bien une seule chose qu'il avait envie de faire, c'était de dormir pour le reste de l'année.
Il y succomba presque. Mais c'est en se tournant vers Mishi, s'apprêtant à annoncer son abandon, qu'il remarqua quelque chose derrière la sirène. Il figea d'abord de peur, puis serra les poings, l'adrénaline remontant d'un cran. Il courut les trois mètres, prêt à défendre Mishi de sa vie contre l'ennemie. Mais c'est en arrivant près de lui qu'il réalisa qu'il n'était en fait d'aucun danger et il recula à nouveau en grimaçant de dégout.
— Quoi ? Qu'est-ce que tu vois ? fit Mishi qui l'avait entendu grommeler.
— C'est un de ces nains pirates. Il... je crois qu'il est mort. Il est couvert de sang.
Surmontant l'angoisse, Leerian s'approcha encore une fois et se laissa tomber à genoux devant le corps. Il posa une main sur son cou, quelque part derrière sa grosse barbe, et attendit. Il n'y sentit aucun battement de cœur.
Leerian fronça les sourcils. Il n'y comprenait de moins en moins. Les pirates étaient à un doigt de tous les tuer... puis, plus rien. Et à son réveil, il en trouve un mort.
Leerian retourna s'asseoir près de Mishi et soupira platement, les yeux dans le vague.
— C'est une bonne chose si le nain est mort, non ? dit Mishi au bout d'un moment.
— Je suppose...
Mishi garda le silence quelques secondes, avant de reprendre :
— Il faut tout de même qu'on retrouve nos amis.
— Et mon épée, renchérit Leerian.
— Ouais, ça aussi... Elle n'est surement pas très loin.
— Le seul problème... c'est que nous ne savons pas dans quelle direction on doit aller. Et tant que nous n'en sommes pas certains, je crois que nous ferions mieux de ne pas bouger d'ici.
Mishi répondit d'un banal haussement d'épaules. Elle ignorait complètement si Leerian avait une bonne ou une mauvaise idée. Tant qu'elle n'en savait rien, il lui semblait logique de ne rien faire.
— Peut-être que nos amis, eux, savent où nous sommes, insista tout de même Leerian. Et qu'ils vont arriver d'un instant à l'autre.
— Dis plutôt que tu n'as pas la force de fournir des efforts.
Leerian fit un sourire contrit. Il était démasqué. Il ne rêvait que d'une chose ; dormir. Même la disparition de son épée lui semblait sans importance tant il était épuisé.
Ses paupières étaient de plus en plus lourdes. Il avait du mal à rester éveiller, malgré la situation du moment. Sa tête tomba sur sa poitrine, mais un bruit étrange le fit sursauter aussitôt. Il regarda partout avec ses yeux ensommeillés, et il eut tout juste le temps de voir une forme floue se cacher derrière un tronc d'arbre.
— Tu ne trouves pas qu'on fait des cibles faciles ? dit Mishi qui avait entendu le même bruit.
— Un peu trop, ouais, marmonna Leerian.
Il se leva à regret, tous ses muscles hurlant de protestation. Presque aussitôt, il sentit quelque chose passer près de lui ; il se retourna, apercevant de justesse une autre forme floue se cacher derrière un arbre trois mètres plus loin.
— Leerian ? Qu'est-ce qui se passe ?
Leerian grommela pour seule réponse. Il avait beau regarder dans tous les sens, il voyait du mouvement partout. Tout un groupe de monstre les cernait. Leerian tenta d'attraper son épée, mais, évidemment, il n'y avait rien dans son fourreau. Il n'avait que ses poings pour se défendre.
Du coin de l'œil, Leerian voyait une dizaine de ses petits monstres qui ressemblaient un peu à des lutins maléfiques. Elles les encerclaient, jaugeant Leerian et Mishi. elles ne semblaient pas vouloir les approcher tout de suite. Leerian profita du moment de répit pour se précipiter vers Mishi. Celle-ci était restée assise dans son coin, le corps tremblant par l'angoisse qui montait.
— Ça va ?
— En pleine forme, fit Mishi avec sarcasme. Qu'est-ce que c'est, cette fois ?
— Des lutins.
Mishi pencha la tête de côté, comme un chien qui ne comprend pas. Mais elle se souvint rapidement de ces étranges créatures qui les avaient déjà attaqués quelques jours plus tôt, à leur toute première nuit au pays. L'une d'entre elles l'avait mordu et c'était la pire douleur qu'elle avait ressentie de toute sa vie. En plus, cette fois, Egrim n'était pas là pour la soigner si elles parvenaient encore à l'atteindre.
— C'est une insulte aux lutins que de les appeler ainsi. Vas-y, Leerian ! Tue-les tous !
Leerian eut un petit ricanement incrédule en regardant autour d'eux. Les créatures s'étaient cachées derrière les arbres, mais il les entendait bouger et chuchoter entre eux dans leur langue étrange.
— Eh, tu as toujours l'arc de Nuvem sur toi ?
Mishi passa une main dans son dos, à la recherche de l'arme. Elle ne sentit rien de plus que ses vêtements, puis une douleur à l'épaule en appuyant sur un coup bleu. Elle grimaça, puis secoua la tête.
— Il a dû glisser... Mais... attends.
Mishi se décala sur la gauche et fouilla le sol autour d'elle. Leerian garda un œil sur les créatures, qui semblaient s'approcher de plus en plus.
— Ah, ah !
Leerian tourna la tête vers Mishi. Elle souriait fièrement en présentant l'arc.
— J'étais assise dessus !
Leerian fit la moue. Mishi ne le voyait pas, étant pratiquement aveugle dans le noir, mais le bois était cassé, une moitié pendant mollement au bout de sa corde. Et en plus, ils n'avaient pas de flèche. Ce n'était pas avec cette arme qu'il saurait sauver la situation.
Peut-être que ma seule chance, c'est...
Leerian leva les yeux vers le ciel. Il remarqua soudain qu'il semblait se faire de plus en plus clair ; les étoiles disparaissaient une à une. Mais la lune, elle, était toujours visible. Elle était même encore parfaitement ronde.
Selon certaines légendes, la transformation en loup-garou durait trois nuits. Logique, puisque la lune, elle, était « pleine » aussi longtemps. Leerian n'avait jamais vécu ce phénomène, qu'il considérait un mythe, mais en cet instant, il sentait bien que s'il ne faisait rien, lui et Mishi ne survivraient pas jusqu'au matin. Il était épuisé, Mishi était aveuglé par la noirceur, et tous leurs amis semblaient avoir disparu.
Si tu as quelque chose à me donner, c'est le moment.
Les créatures s'approchaient une à une, un petit pas à la fois. Elles les encerclaient. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant qu'elles ne leur sautent dessus.
Leerian prit une grande inspiration et expiration, puis s'assis au sol et ferma les yeux, la tête baissée. Mishi, qui commençait à peine à percevoir ces traits, se pencha un peu plus vers lui.
— Eh... qu'est-ce que tu fais ? Leerian, ce n'est pas le moment de t'endormir !
Leerian fronça les sourcils, sans répondre. Il se concentrait de toutes ses forces pour, justement, trouver le peu de force qui sommeillait peut-être en lui.
— Leerian... Tu abandonnes, c'est ça ? fit Mishi d'une voix tremblante d'angoisse. Leerian...
Les paroles de Mishi semblaient diminuer en volume, ne devenant plus qu'un murmure qui se confondait avec le vent glacial qui ébouriffait ses cheveux. Leerian prit une grande inspiration, sentant son pouls ralentir... il était serein. Puis il remarqua, tout près de lui, une de ses créatures bondir dans sa direction, ses doigts griffus pointés vers sa poitrine. Sa petite bouche était déjà ouverte, présentant ses dents de requins.
Mishi hurla. Leerian se crispa. Son cœur, étrangement calme, s'emballa à toute vitesse, lui donnant l'impression d'un puissant coup de poing qui lui coupa le souffle. Et en moins d'une seconde, son esprit flancha.
Sous les yeux horrifiés de Mishi, Leerian s'élança à la rencontre du monstre et lui envoya un direct dans le ventre. Celui-ci s'envola dans la direction opposée, fonçant tel une comète pour s'effondrer contre un arbre trois mètres plus loin, s'encastrant dans l'écorce en l'éclaboussant de sang.
— Oh, par les djinns, Leerian, fit Mishi dans un souffle.
Leerian se tourna lentement vers elle. Malgré l'obscurité qui diminuait, la sirène remarqua toute de suite quelque chose qui lui fila la chair de poule. Elle s'arrêta de respirer, son regard rencontrant celui, rouge et lumineux, de Leerian. Elle vit ses ongles qui s'allongeaient, telles des griffes, et ses dents, derrière ses lèvres retroussées, aussi pointues que des petits couteaux. Et son échine qui se courbait, comme en position d'attaque.
Il se transforme... !
Leerian fit un pas dans sa direction, puis un autre. Mishi remarquait la rage monter dans son regard, comme une furieuse envie de tout détruire sur son chemin. Luttant contre son instinct qui lui dictait de hurler à plein poumon, Mishi s'efforça de reculer en se trainant sur la terre gelée.
— Leerian, dit-elle d'une petite voix couinante. S'il te plait... Arrête...
Leerian s'avançait encore. Mishi rencontra, derrière elle, un arbre stoppant sa progression inutile. Elle était acculée, incapable d'aller plus loin. Les larmes coulèrent sur ses joues, convaincues que sa fin était arrivée, avec un affreux gout de déjà-vu dans la bouche.
Un lutin bondit sur le dos de Leerian. Celui-ci se retourna, empoigna la créature et la balança au loin. Il s'élança aussitôt sur les autres, qui s'enfuirent dans toutes les directions. Mishi posa une main sur son cœur, s'efforçant de reprendre le contrôle de son rythme cardiaque. Leerian ne faisait plus du tout attention à elle, s'attaquant aux petits monstres comme un chien coursant des lièvres.
Je ne suis pas passé loin, pensa Mishi avec angoisse. Encore une fois !
Mais pour combien de temps sa chance allait-elle durer ? Leerian tuait les créatures une à une, leur arrachant les membres ou leur cassant la colonne contre les arbres à une vitesse impressionnante. D'ici quelques minutes, Leerian allait se souvenir que Mishi était là. Et il allait la dévorer !
Leerian attrapa la dernière de ses créatures à la gorge. Il plongea la main dans sa poitrine d'un seul coup et en ressortit son cœur, gros comme un citron. Le monstre s'arrêta aussitôt de bouger, ses yeux s'écarquillèrent et se voilèrent sous l'éclat du tout premier rayon de soleil perçant à travers les branches nues de la forêt. Leerian le balança au sol, puis s'écroula lui-même à genou, observant le cœur comme un pirate devant son trésor. Et, sous le regard horrifié de Mishi, il croqua dedans, le sang éclaboussant son visage et ses vêtements.
Mishi laissa échapper un couinement de peur. Elle s'empressa de cacher sa bouche de ses mains, mais trop tard ; Leerian se retourna vivement vers elle, les yeux fous et la mâchoire dégoulinante de morceau d'organe. Il se leva lentement, s'avançant vers Mishi en tendant la main vers elle.
Mishi fut incapable de se retenir une seconde de plus ; elle hurla à plein poumon.
Leerian s'arrêta pourtant dès le premier pas. Il était figé, semblant avoir de la difficulté à faire le moindre mouvement.
— Mishi, sauve-toi !
Mishi sursauta encore une fois en se tournant sur sa gauche. Elle cria en remarquant Danayelle, de soulagement cette fois. L'elfe était debout à ses côtés, une main en l'air et toute sa force télékinétique concentré sur le loup-garou. Elle fronça les sourcils, grogna de rage, puis leva sa seconde main vers Leerian. Celui-ci se souleva de terre et fut projeté contre un arbre derrière lui. Il gronda, se débattant sans grand résultat. Peut-être parce que Leerian était déjà épuisé, mais, contrairement à d'habitude, il semblait complètement impuissant contre Danayelle, incapable de se défaire de sa magie.
Mishi sauta sur sa chance. Elle empoigna une pierre qui dépassait du sol, s'élança sur Leerian en hurlant et lui balança la roche en pleine tempe.
— Mishi ! s'exclama Danayelle.
Elle en fut si surprise qu'elle lâcha Leerian. Celui-ci tomba à genoux, avant de s'effondrer, face contre terre.
Un silence de mort régnait dans leurs petits coins de forêt. Danayelle et Mishi s'échangèrent un regard angoissé, avant de reporter leur attention sur Leerian.
Danayelle s'approcha la première. Il n'avait plus de griffe aux doigts, plus de croc à la place des dents. Pour ce qui était de ses yeux ; ils étaient fermés, semblant complètement dans les vapes.
— Il n'est plus transformé, dit Danayelle. C'est bien Leerian.
Elle prit une grande inspiration, s'efforçant de retrouver son calme, avant de se tourner à nouveau vers Mishi. Celle-ci tremblait encore de tous ses membres, incapable de se remettre de ses émotions.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Danayelle.
— Il y avait... ces lutins.
Danayelle observa la scène autour d'elles. Il y avait des petits corps partout, pour la plupart démembré ou carrément déchiré en deux. Elle vit même celui qui semblait n'avoir qu'un grand trou béant à la place de la poitrine. Danayelle frissonna ; elle comprenait très bien ce qui s'était passé.
— Je te retourne la question, dit soudain Mishi en s'efforçant de reprendre le dessus. Comment ça se fait qu'on se soit tous retrouvé séparé ?
— Heum... c'est ma faute, dit Danayelle d'un ton nerveux. Je n'avais pas le choix. Les pirates s'apprêtaient à tous nous tuer. Alors... j'ai retiré ma bague.
Danayelle s'avança vers Leerian sans attendre la réaction de Mishi. Elle s'agenouilla près de Leerian, prit une boule de neige au sol et tenta de lui débarbouiller le sang du visage un minimum.
— Tu as... retiré ta bague ? répéta Mishi en écho. Qu'est-ce que ça veut dire, exactement ?
— Tu te souviens, l'immeuble que j'ai effondré à Wondor ? Eh bien, ça a un peu ressemblé à ça. Boom !
— Et tu étais obligé de retirer la bague pour faire ça ? Tu as failli tous nous tuer ! Un pirate est mort, et ensuite les lutins ont débarqué, et regarde ce que Leerian a été contraint de faire !
— Oh, j'ai paniqué ! s'empourpra Danayelle. J'avais trois secondes pour trouver une solution !
— Mmm...
Les filles se turent aussitôt pour reporter leurs attentions sur Leerian. Il s'était mis à marmonner. Danayelle s'arrêta de lui éponger le visage et Mishi recula nerveusement d'un pas, s'attendant à ce qu'il attaque à nouveau. Mais quand il ouvrit les yeux en deux petites fentes, la sirène lâcha un gros soupir de soulagement ; ils étaient dorés, comme ils étaient censés l'être.
Mishi s'agenouilla à son tour au chevet de Leerian et lui tapota doucement la joue.
— Eh, Leerian. Réveille-toi. Tout va bien.
— Mmm...
Il semblait incapable de dire autre chose de plus intelligent que des marmonnements. Danayelle et Mishi s'échangèrent un regard nerveux ; elles savaient que ses transformations lui demandaient beaucoup d'énergie, et le pauvre n'avait pu se reposer proprement depuis beaucoup trop longtemps.
— Je vais le porter avec ma télékinésie, dit Danayelle. Il faut rejoindre Egrim au point de rencontre qu'on s'était fixé, lui et moi. Egrim est parti dans l'autre direction pour tenter de retrouver Tys, Narsa et Nuvem.
— Et mon père ?! s'exclama aussitôt Mishi.
— Bien sûr...
Danayelle leva une main en direction de Leerian, qui se mit à flotter. Ses yeux se refermèrent et il lâcha même un petit soupire.
— Attends, fit Mishi. Il ne faut pas que mon père le voie comme ça. Il ne faut pas que...
— Qu'il sache que Leerian est un loup-garou ? termina Danayelle.
Mishi attrapa un peu de neige et se mit à la frotter vigoureusement sur le visage de Leerian, surtout autour de sa bouche, puis essuya le tout avec le teeshirt de Leerian. Sa peau semblait encore colorée, mais au moins, elle donnait moins l'impression que le sang provenait du cœur qu'il avait mangé.
— C'est bon, dit Mishi en reculant d'un pas. Et on se met d'accord, Dana... si quelqu'un demande ce qui lui est arrivé, ce sont les lutins qui l'on attaqué ! Et rien de plus !
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