Chapitre 5
C'était aujourd'hui qu'Egrim allait apprendre la télépathie. Ou du moins, un seul des nombreux sorts reliés à ce type de magie. Il avait autant hâte qu'il en était nerveux. Sin le lui avait assuré ; dès qu'il maitrisera se sort, ils pourront partir en vacances. Danayelle lui manquait tellement ! Enfin, ils pourront bientôt se revoir !
Pour ce cours, Sin avait conduit Egrim près d'une rivière qui traversait une forêt. La neige d'hier avait fondu, la température avait légèrement remonté, mais Egrim avait tout de même décidé de porter un manteau. C'était un endroit paisible ; l'eau qui glougloutait, les oiseaux qui chantaient... Sin avait spécialement choisi cet endroit pour apaiser le cœur malmené de son apprenti.
— Assieds-toi, Egrim.
Celui-ci se laissa tomber près de la rivière, les jambes croisées. Il lança un regard vers les gros poissons qui nageaient à contrecourant. Un mince sourire étira ses lèvres, ce qui ne manqua pas à Sin.
— Tu aimes bien le paysage, non ? J'avais remarqué que tu venais souvent ici.
— Tu veux que je te raconte un truc drôle ? Avant mon aventure avec Danayelle, je n'étais jamais entré dans une forêt. Mais depuis... je ne sais pas. J'aime les arbres. Enfin, je les aime plus quand ils ont des feuilles, soupira Egrim en levant les yeux vers le grand chêne complètement nue, sur l'autre rive.
— Ça fait bizarre d'entendre ça de la bouche d'un natif de Stanmore, rigola Sin. Mais si je t'ai emmené ici, c'est spécialement pour que tu sois dans le bon état d'esprit. La télépathie joue énormément sur les sentiments. Pour être efficace, il vaut mieux éviter de tenter quoi que ce soit quand tu es triste, en colère... ou toutes émotions dans le même genre. Tu comprends ? Si, au cours de l'exercice, tu deviens frustré de ne pas réussir... ce qui t'arrive souvent... tu le dis. N'essaie pas de continuer. Nous prendrons une pause à ce moment-là, d'accord ?
— C'est si dangereux que ça ?
Sin eu une petite grimace, choisissant de ne pas répondre à la question. Pas maintenant, du moins.
— Bon, écoute bien. Ce que tu dois faire, c'est de te concentrer sur la personne que tu veux rejoindre... dans ce cas, c'est moi. Ça t'aidera peut-être même un peu de dire mon nom. Et ensuite, tu dis la formule : « yerdiss ». Et enfin, tu parles à voix haute.
— Tu ne pourras pas entendre mes pensées, alors ? s'étonna Egrim. Je dois vraiment parler à voix haute ? C'est chiant...
— Ce n'est que la première étape. C'est plus facile comme ça. Quand tu y seras parvenu, nous passerons à la suite.
— D'accord...
— Je retourne à la maison. Donne-moi une minute pour m'y rendre, puis essaie d'entrer en communication avec moi ! Prends une pause quand tu veux. C'est très difficile, la télépathie, ne te laisse surtout pas abattre de ne pas réussir du premier coup.
Sur ce, Sin tourna les talons, disparaissant rapidement. Egrim attendit quelques instants, comme demandé, observant les poissons dans la rivière. Puis il se coucha dans l'herbe, les mains derrière la tête, et ferma les yeux. Il était paisible. Aucune raison de paniquer. Tout va bien se passer. Pas la peine de s'énerver si je ne réussis pas...
— Allez, on se lance, dit-il pour lui-même dans un murmure... Sin... Sindruid... Maître tout puissant. Yerdiss, mon vieux. Un, deux, un deux, vous me recevez ? J'ai faim, apportez-moi une tomate.
Il fit une pause, attendant une réponse quelconque... aucune voix venue de nulle part ne se fit entendre. Dommage. J'ai vraiment faim, là.
— Yerdiss, j'ai dit ! Sin, tu m'écoutes ? Eh, tu vas me répondre ! Gros nul !
Qui t'a permis de me manquer de respect de la sorte ?
Egrim sursauta en ouvrant les yeux. Merde, il m'espionne, ce traitre !
Je ne t'espionne pas. Je suis bien à la maison. Et je préfère quand tu me vouvoies.
— Fale !
Une sensation étrange l'étreignit le cerveau, lui faisant tourner de la tête pendant quelques secondes. C'était la magie qui lui faisait ça, parfois. Il n'y avait donc aucun doute ; il avait réussi.
Un vent froid lui fouetta le dos et Egrim se releva d'un bond, faisant face à son maître qui venait d'apparaître de nulle part. Sin avait un large sourire aux lèvres et, pour la stupéfaction d'Egrim, une tomate entre les mains.
— Ah, je le savais ! s'exclama Egrim en le pointant d'un doigt accusateur. Vous n'étiez même pas partie !
— Bien sûr que je l'étais ! Je me suis téléporté, petit idiot.
Les joues d'Egrim se tintèrent instantanément de rouge alors que Sin éclatait de rire. Il lui tendit la tomate, puis posa ses mains à plat sur les épaules de son élève.
— Egrim, je suis fier de toi. Tu as réussi un sort compliqué du premier coup ! En réalité, je me doutais un peu que tu aurais des facilités avec la télépathie.
Malgré la bonne humeur de Sin, Egrim n'était rien de plus qu'embarrassé. Il avait du mal avec tous les sors qui concernaient les éléments, mais les psychiques, soit les plus difficiles... lui étaient facile ?
Sin pouffa d'un nouveau rire, comme s'il comprenait parfaitement ce qui rendait perplexe son élève. Il s'expliqua :
— J'aurais dû m'en douter. Toi et moi, nous ne sommes pas pareils, même si nous sommes tous les deux des mages. Moi, mon don, c'est le feu... les éléments sont plus faciles, pour moi. Mais toi, tu es un téléporteur ! Naturellement, tu maitrises mieux la magie psychique. Je n'y avais pas pensé...
— Mais vous venez de dire que vous vous doutiez que je serais doué avec la télépathie, marmonna Egrim, de plus en plus perdu.
— Je suppose que... je m'en doutais inconsciemment.
Egrim fit la moue, puis croqua dans sa tomate. Sin recula d'un pas, le laissant manger, alors qu'un souvenir lui remontait en mémoire. Pas l'un des siens, plutôt un appartement à Egrim, qu'il avait vu dans sa tête quand il s'était présenté à lui pour débuter son apprentissage... Il repensait à ce qu'il avait fait subir à sa mère sur le coup de la frustration. C'était une forme de télépathie, et de surcroît, il l'avait fait sans aucune formule. Pour réussir ce genre d'exploit, il fallait une certaine facilité avec ce type de magie... et les sentiments qui vont de pair.
Sin savait Egrim capable d'une très grande colère. C'était pourquoi il s'était refusé de lui enseigner le moindre sort de télépathie avant aujourd'hui.
— Dites... puisqu'il nous reste encore du temps, vous pourriez m'apprendre à lire dans les pensées ?
— Non, ce sera assez pour cette fois. Tu avais hâte d'être en vacances, pas vraies ? Va faire ton sac, nous allons bientôt partir ! Et préviens Narsa aussi, d'accord ?
Le regard d'Egrim s'illumina aussitôt. Il en avait déjà oublié l'idée d'apprendre un autre sort. Il dévora ce qui lui restait de sa tomate, puis se téléporta à la maison, laissant son maître en plan.
Sin soupira, posant une main sur son front. Il avait vraiment craint qu'il insiste. Il l'aimait beaucoup, mais il le sentait... quelque chose clochait chez son élève.
*
Egrim s'était téléporté directement au salon. La douce chaleur du feu de cheminé lui fit du bien, et un soupire d'aise lui échappa. Il n'avait même pas réalisé avant qu'il faisait froid dehors.
— Hé, Narsa ? Tu es là ?
Aucune réponse. Il s'avança jusqu'au fauteuil préféré de la fée, mais il était vide. Elle était probablement en train de survoler l'île.
— Bonjour, Egrim.
Celui-ci eut un mouvement de recul, étonné d'entendre quelqu'un prononcer son nom alors qu'il n'y avait clairement personne. Mais un dragon apparut au coin du canapé, s'étirant en faisant le dos rond comme un chat.
— Oh, salut, Jean, fit Egrim avec un sourire. Tu sais que tu deviens drôlement paresseux, depuis que nous sommes ici ?
Le dragon cracha un mince filet de fumée tout en tirant la langue. Puis il sauta, élargit ses ailes et s'envola pour s'installer sur les épaules d'Egrim. Celui-ci posa une main contre son dos pour le retenir, puis se téléporta à sa chambre, cette fois. Juste au-dessus du salon, à l'étage. Il lâcha Jean qui se laissa tomber sur le lit, et Egrim s'y agenouilla pour attraper le sac qui était caché en dessous.
— Tu sais quoi, Jean ? dit-il tout en fouillant dans ses affaires. On repart aujourd'hui ! Les vacances commencent !
— Je croyais que nous étions déjà en vacances.
Egrim leva un regard blasé sur le dragon qui s'était lové au-dessus de son oreiller. Il semblait sur le point de s'endormir là.
— Tu es trop gâté, Jean. En plus, tu deviens gros.
Jean replia ses pattes au-dessus de son ventre, où un léger renflement était apparu. Egrim se rappelait bien la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, sur le bateau pirate. Il avait un corps mince comme un serpent. Maintenant, on aurait plutôt dit qu'il avait une souris coincée dans l'estomac en permanence.
Egrim posa son sac sur le lit, puis se tourna vers son unique meuble de rangement. Quelques rares morceaux de vêtement y figuraient, tous roulés en boule et froissés. Mais pour tous les entrer dans son sac, il n'avait pas d'autre choix que de les plier. Egrim grimaça, puis s'attela à la tâche. Pendant ce temps, Jean s'était déjà mis à ronfler.
Heureusement, il n'avait que deux jeans, un pyjama et quatre teeshirts. Et toute une pile de caleçons. Enfin, il retourna son sac pour le vider complètement. Mais ce faisant, quelque chose tomba au sol en teintant. Jean ouvrit grand les yeux, tout de suite attirés par le bruit des pièces d'or qui s'entrechoquent. Egrim le ramassa, s'assit sur le lit et tira sur le cordon de la bourse que son père lui avait donnée. Elle était lourde, démontrant de la somme généreuse, mais elle n'en restait pas moins un cadeau d'adieux. Egrim s'était refusé de regarder à l'intérieur. Et puisqu'ils étaient sur cette île, il n'avait jamais eu besoin d'utiliser cet or. Cette fois, pourtant... il allait bientôt retrouver la civilisation. Il lui serait pratique de savoir combien il y avait là-dedans, exactement.
Egrim fronça les sourcils. Parmi les grosses pièces d'or, et même quelques-unes en argents, il remarqua un bout de papier, coincé dans le tout. Un mauvais pressentiment lui coupa le souffle.
— Qu'est-ce que c'est ? demanda Jean en toute innocence.
— Je ne sais pas...
— Alors pourquoi tu fais cette tête ?
Egrim déplia la lettre. Elle venait de son père, il en avait reconnu l'écriture au premier coup d'œil. Elle n'était pas longue, ne faisant que quelques lignes et des phrases courtes. Pourtant, il avait peur de la lire. Il le sentait. Il n'aimerait pas ce qui serait dit.
Son père n'avait jamais été quelqu'un de bavard. Même dans les situations critiques, il avait du mal à choisir ses mots. Alors qu'il avait pris la peine de lui écrire une lettre...
— Ce n'est surement rien, dit-il pour lui-même. Rien de bien méchant...
À ses côtés, Jean fit un petit grognement, puis ferma à nouveau les yeux. Étrangement, c'était son comportement blasé qui donna le courage à Egrim de la lire. Elle était si courte ! Impossible qu'il énonce une catastrophe en si peu de mot, non ?
« Egrim, je sais que tu détestes ta mère... et tu sais qu'elle te déteste aussi. Ce n'est plus la peine de se le cacher. Mais ce n'est pas contre toi.
Je t'aime comme un fils, mais voilà la vérité ; je ne suis pas ton père. Ta mère a été violée. Et ton vrai père est un djinn.
Ne le répète à personne. Tu ne te rends pas compte de ce que cela représente. »
*
Egrim était resté un long moment figé, à fixer un innocent bout de papier. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte. Sa peau d'un naturel très pâle était devenue aussi blanche que cette de la lettre qu'il froissait inconsciemment entre ses doigts. Son cœur battait si fort qu'il en ressentait comme des coups de poing dans sa cage thoracique, lui procurant une envie de vomir de plus en plus forte.
Egrim repensait à la dernière fois qu'il avait vu son père. Ou celui qu'il avait cru être son père pendant toutes ses années.
« — Je suis désolé, avait-il dit dans un murmure. Mais un jour, tu comprendras.
— Parce qu'il y a vraiment quelque chose à comprendre ? »
Évidemment qu'il y avait quelque chose. Mais comment aurait-il pu deviner un truc pareil ? Ou alors, peut-être qu'il inventait ! Il lui faisait une farce ! Oui, c'était forcément ça... Son père se foutait complètement de sa gueule. C'était obligé.
Mais en même temps... pourquoi aurait-il fait une telle chose ? C'était tordu !
Soudain, quelqu'un ou quelque chose cogna contre la vitre de sa chambre. Egrim sursauta, hurla même de surprise, avant de tourner la tête. Derrière lui, à la fenêtre, Narsa était là, ses ailes vertes vibrant à toute vitesse. Elle lui faisait des coucous, alors qu'elle s'efforçait d'ouvrir la fenêtre malgré le verrou qui était en place.
— Jean ! fit Egrim d'une voix anormalement aigüe. Brûle-moi ce truc !
Jean se redressa sur ses quatre pattes, s'approcha au bord du lit, et cracha un mince jet de flamme sur les doigts d'Egrim. Celui-ci gémit de douleur et tenta d'envoyer une claque au dragon, qui évita le coup d'un battement d'ailes.
— Le papier, idiot ! Pas moi !
Jean rigola de sa voix reptilienne, se foutant de la détresse de son jeune maitre. Derrière lui, la fenêtre s'était enfin ouverte. Narsa entrait, assisse sur le rebord.
— Tu n'avais pas envie de m'aider ? dit-elle d'un ton joyeux qui fit grincer des dents à Egrim. C'est quoi, ce que tu tiens ?
— Aghes... Tu ne le sauras jamais !
Narsa haussa innocemment les sourcils alors que le papier prenait feu de lui-même dans la main d'Egrim.
— Qu'est-ce que c'est ? insista-t-elle tout de même. Une lettre d'amour de ta maman ?
Egrim pouffa d'un rire sarcastique, essuyant les cendres qu'il avait sur les doigts. Le dos toujours tourné à la fée, il y mettait toute sa concentration pour empêcher les larmes de monter.
— T'es complètement à côté de la plaque, ma vieille.
— Je vais insister jusqu'à ce que tu me le dises !
Egrim se retourna soudain vers Narsa, le regard si noir qu'elle eut un mouvement de recul. Elle avait déjà vu Egrim en colère à de nombreuses reprises, mais ses yeux avaient de quoi lui refiler la chair de poule. Celui-ci s'avança jusqu'à elle et l'attrapa par le col de son sweat à deux mains, la remontant à hauteur de son visage. Narsa avait réellement peur, cette fois, alors que ses pieds battaient dans le vide.
— Lâche-moi, Egrim...
— Tu n'as rien vu, OK ? Il n'y avait pas de lettre !
— D'accord, mais...
— Il n'y a pas de mais ! Si tu insistes, je vais...
— Quoi ? fit Narsa d'une voix aigüe. Tu vas me tuer ?
Il y eut un moment de flottement, alors que l'elfe et la fée s'observaient droit dans les yeux. Narsa tentait de camoufler l'angoisse qui montait, mais Egrim ne faisait aucun effort pour cacher la colère qu'il avait en lui.
— Peut-être bien.
Narsa n'avait pas besoin d'en entendre plus. Elle posa ses deux mains à plat sur la poitrine d'Egrim, des étincelles vertes apparaissant autour de ses doigts. Egrim écarquilla les yeux, il savait ce qui allait se produire. Il avait oublié, par la faute de l'émotion, qu'il fallait être suicidaire pour énerver une fée.
Il n'eut aucun temps pour réagir. À peine une seconde plus tard, une véritable explosion retentit, le balançant comme une vulgaire poupée de chiffon contre la porte de sa chambre, qui se brisa sur le coup. Egrim termina sa course contre le mur du corridor, complètement sonné, puis s'effondra à plat ventre au sol. Il avait mal partout.
Narsa s'avança lentement vers lui. Maintenant, c'était elle qui faisait peur à Egrim. Alors qu'elle s'efforçait d'avoir l'air menaçante, tentant de le dissuader d'en remettre une couche, elle eut le choc de voir Egrim craquer et pleurer à ses pieds. Elle fit disparaître les étincelles qui brillaient toujours autour de ses mains et s'agenouilla près de son ami.
— Mais qu'est-ce qui te prend, Egrim ?
— Tu ne veux pas savoir... je te jure, Narsa...
Narsa souffla sur une mèche de ses cheveux bruns frisotés qui lui était tombé devant le visage. À quoi bon insister, si ce n'était que pour le rendre encore plus en colère ? Même si, elle en avait parfaitement conscience, elle était bien plus forte que lui dans un duel.
— Très bien, je n'en parlerais plus. Il ne s'est rien passé. Mais si tu me menaces encore une fois, c'est moi qui te tue.
Egrim se releva lentement sur ses genoux. Malgré qu'elle l'eût entendu pleurer et gémir depuis une minute entière, elle eut tout de même un choc de le voir avec des yeux rouges et les joues souillées de larme.
— Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas te faire peur... c'est juste que...
Egrim grimaça, incapable de terminer sa phrase. Que pouvait-il dire ? Il était horrifié d'avoir découvert que son père était... peut-être, car il se refusait de l'admettre... un djinn. Un dieu ! Qu'est-ce que ça faisait de lui, du coup ? Une sorte de bâtard magique ? Et comment serait-ce seulement possible ? Les djinns ne faisaient pas d'enfant. Jamais. C'était pourquoi il y en avait de moins en moins.
Et sa mère...
Egrim essuya les nouvelles larmes avant qu'elles ne quittent ses paupières gonflées, sous le regard intrigué de Narsa.
— Tu ne peux pas comprendre, dit-il dans un filet de voix. Mais je suis sincèrement désolé. S'il te plait... ne dit rien à Sin.
— Oh, ça va. Même si tu fais chier, je n'ai pas envie que tu meures. Et Sin te tuerait s'il apprenait que tu m'as menacé. Alors je te pardonne. Mais, ajouta-t-elle avec un regard noir, c'est uniquement pour cette fois.
Egrim hocha la tête. Puis il pouffa d'un rire nerveux alors qu'il observait, tout autour de lui, les morceaux de bois éclaté qui était autrefois la porte de sa chambre.
— Ce sera difficile de cacher ça à Sin.
— Tu te débrouilles.
Sur ce, Narsa se leva, épousseta son pantalon plein de poussière et d'échardes, puis tourna les talons.
— Oh, attends, Narsa. Il fallait que je te dise... On part en vacances aujourd'hui, alors fait tes bagages.
— Enfin une bonne nouvelle. Je vais pouvoir m'éloigner de toi !
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