Chapitre 64

Danayelle était retournée à l'Institut. Ce n'était pas comme si elle en avait envie, mais plutôt ce qu'un djinn lui avait dit de faire, et elle n'était pas assez téméraire pour lui désobéir. Qu'est-ce qui l'attendait là-bas, au juste ? Comment ses camarades allaient-ils l'accueillir ? Et surtout... qu'allait-il se passer, avec Muglow ?

Elle n'était pas revenue le jour même du procès... ou du presque procès, comme elle s'amusait à l'appeler. Celui-ci avait à peine commencé que Leerian s'était effondré, entrainant la panique. Et puisque tout le monde était là pour le voir lui, et pas vraiment elle, pratiquement tous les gens dans la salle étaient partis en même temps qu'un djinn transportait Leerian ailleurs. Danayelle était bêtement restée assise sur sa chaise, où on lui avait sommer d'attendre le retour du djinn... ce qui avait duré près de trois heures. Et enfin, il s'était planté devant Danayelle, les poings sur les hanches, l'avait regardé droit dans les yeux pendant une longue minute, pour ensuite dire simplement « va à l'Institut, c'est tout ce que je te demande » pour à nouveau disparaitre aussi vite.

Il lui avait fallu deux jours pour se décider. Elle avait voulu attendre le réveil de Leerian pour lui faire un au revoir officiel, mais il ne s'était jamais éveillé. Danayelle s'inquiétait pour lui, mais le djinn lui avait assuré que c'était inutile. À contrecœur, elle avait donc quitté la Tour pour se prendre un carrosse, qui l'avait conduit jusqu'à l'Institut.

Et maintenant, elle y était arrivée. L'institut était juste là, devant elle, dans toutes sa splendeur. Depuis le bas du balcon, elle regardait en l'air, vers le sommet du cinquième étage. La Tour des djinns était dix fois plus haute, mais elle était tout de même impressionnée par cette bâtisse. Elle sentait l'anxiété monter dans son ventre, elle avait peur de ce qui allait suivre. Pour l'instant, personne ne savait encore qu'elle était ici... mais ça allait changer dès qu'elle mettra un pied à l'intérieur.

Danayelle prit une grande inspiration. Ça faisait déjà une minute entière qu'elle était plantée là, à fixer la porte en bois noir. Elle s'avança enfin, tournant la poignée avec une extrême lenteur... puis entra dans l'Institut. Ça y est, elle était revenue.

L'entrée était déserte. Personne derrière le bureau, dans l'escalier droit devant, ni même dans le grand espace. Pourtant, elle entendait des voix. Ça provenait des étages au-dessus de sa tête, toutes consacrée aux dortoirs. Ou sur sa gauche, où était la cafétéria. D'autres, encore plus loin, venaient probablement de la cour arrière.

Danayelle n'avait pas faim, mais elle décida tout de même de prendre la direction de la cafétéria. Elle ignorait ce qui allait se produire, pourtant, elle savait surtout qu'elle ne pouvait pas rester dans l'entrée à attendre que quelqu'un la voie. Elle s'avança lentement dans le corridor, jusqu'aux doubles portes de bois qu'elle ouvrit d'une pression télékinétique. Dans la salle qui s'étendait devant elle, une centaine de jeunes elfes mangeaient, discutaient et riaient. Un joyeux brouhaha qui réussit presque à refiler un sourire nostalgique aux lèvres de Danayelle... jusqu'à ce que, d'un seul coup, le silence s'imposa. En moins de trois secondes, tous l'avaient remarqué, et tous s'étaient arrêtés de parler pour la dévisager.

Les nouvelles ne passaient pas à l'Institut. Tout ce que savaient les élèves dépendait entièrement de ce que les professeurs leur révélaient. Danayelle devina facilement que, aux yeux écarquillés et les bouches arrondit de stupeurs qui s'étendaient devant elle, Muglow s'était bien amusé à raconter n'importe quoi sur son compte.

— Bonjour, dit-elle en toute innocence.

Personne ne disait rien, tous étaient stupéfaits de la revoir. Le silence était tel que Danayelle entendait une mouche à l'autre bout de la salle. En la cherchant du regard, elle remarqua plutôt la table des professeurs, où Muglow était tranquillement installé. Il était même le seul qui, sans s'inquiéter de la situation, continuait de manger. Enfin, il s'essuya les lèvres avec une serviette en tissus et se leva, les bras bien hauts, comme pour faire un speech.

— Ah, mais vous avez vu ?! s'exclama-t-il d'un ton théâtral. Notre fugueuse est revenue !

Danayelle fronça les sourcils. Elle l'avait compris à la seconde ; Muglow jouait la comédie. Malgré ses airs joyeux, elle apercevait un tic qui semblait tirer la bouche souriante de son professeur vers le bas. Il ne savait pas à quoi s'attendre, il n'avait même aucune idée comment réagir. Danayelle décida de laisser tomber la gêne et s'avança encore de quelque pas, jusqu'au milieu de la cafétéria. Elle avait l'impression de se donner en spectacle devant les yeux écarquillés d'une bonne partie des élèves de l'Institut, mais que pouvait-elle faire autrement ? S'enfuir en courant pour aller se cacher dans sa chambre, qui avait probablement été donné à quelqu'un d'autre en s'en absence ? Non, elle avait frôlé la mort beaucoup trop souvent, au cours de son aventure avec Leerian et Mishi, pour avoir peur de si peu.

Au contraire, elle eut plutôt envie de, elle aussi, jouer la comédie. Elle plaqua un sourire sur ses lèvres, pouffa même d'un léger rire, avant de commencer :

— Oui, je suis bel et bien revenu ! Merci énormément, professeur Muglow, de m'avoir dit de partir. J'ai bien suivi vos conseils et j'ai fait tout ce que vous m'aviez demandé !

Les autres professeurs, assis de part et d'autre de Muglow, se retournèrent pour le dévisager. Ils étaient scandalisés de ce que Danayelle venait de déclarer, puisqu'il était bien interdit qu'un élève non accompli quitte l'Institut.

Le sourire de Danayelle s'élargit encore un peu plus.

— Je vous suis même reconnaissante pour les obstacles que vous avez mis sur mon chemin, comme les trolls que vous aviez envoyés pour me tuer. Ça m'avait motivé. Seulement, j'ai trouvé dommage que la pierre d'Omins ne fût pas à Yglas, tel que vous aviez dit. Ce n'est pas grave, il y en avait une sur Ashgar ! dit-elle tout en levant la main pour présenter sa bague orangée. Au cœur d'un volcan en éruption, où j'ai aussi failli me faire dévorer par un énorme dragon. Je les tué avec l'épée d'un Celeyste, vraiment, c'était trop cool. Merci encore !

La mouche continuait de voler dans le plafond de la grande salle. Tous étaient abasourdis des paroles que Danayelle avait déblatéré avec le sourire. Les élèves étaient bouche bée, les professeurs ne savaient plus comment réagir. Muglow était figé sur sa chaise. Tous semblaient débattre de la véracité de ce qu'elle venait de déclarer... sauf un, qui s'était levé. Le professeur de télépathie était le seul à être enfin sortit de sa stupéfaction.

— Elle dit vrai. Danayelle n'a raconté aucun mensonge... en dehors du fait qu'en réalité, elle essaie de camoufler une grande colère et qu'elle a envie de vous tuer.

Le silence dura encore quelques secondes supplémentaires, pendant lequel Muglow partageait un regard angoissé avec son collège. Clairement, il ne s'était jamais attendu au retour de Danayelle.

Soudain, un autre professeur se leva ; c'était celle qui s'occupait d'enseigner la magie de l'eau. D'une voix forte, elle somma à tous les élèves de quitter la cafétéria, ce à quoi tout le monde se précipita pour s'enfuir de la future scène de crime. Seul l'un d'entre eux s'arrêta devant Danayelle, se penchant légèrement vers elle.

— Hé, je suis un ami d'Egrim. Qu'est-ce qu'il devient ?

— Egrim est un mage, fit Danayelle dans un murmure.

Le jeune elfe aux cheveux de sable eut un mouvement de recul à la révélation, puis pouffa de rire avant de suivre ses camarades qui avaient déjà presque tous quitté la salle. Enfin, Danayelle était seule au milieu de la pièce, faisant face aux huit professeurs qui s'étaient tous levés devant leur table. Elle avait l'impression de revivre le « presque » procès de deux jours plus tôt, avec le djinn. Mais cette fois, c'était beaucoup moins angoissant. Ce n'était que des elfes dotés. Pas un dieu. Quoique, s'ils se décidaient de l'assassiner, ça risquait tout de même de faire mal.

— Avant que vous ne tentiez de me tuer, je tiens à préciser que c'est un djinn qui m'a demandé de revenir.

— Elle dit vrai, fit le professeur de télépathie.

— Oh, ça va ! s'énerva Danayelle. Tu le diras si je mens, plutôt que de répéter que je ne mens pas après chacune de mes phrases.

Encore un moment de stupéfaction de la part des professeurs. Tous se souvenaient de Danayelle comme étant une enfant timide, honteuse de ne jamais avoir réussi à contrôler son don. C'était une toute nouvelle personnalité qu'ils lui découvraient, avec sa témérité et son franc parlé.

— On se refait un procès ? dit-elle avec une pointe d'ennui dans la voix. D'abord, oui, j'ai commis quelques crimes majeurs en chemin, mais j'ai déjà été jugé par un djinn, alors vous n'avez rien à ajouter. Tout ce que je vous dis, c'est pourquoi et comment je suis parti. (Elle leva les bras en l'air, comme pour prendre les professeurs à témoin, avant de déclarer :) Tout est la faute à Muglow.

Là-dessus, elle raconta en quelques phrases les moments clés de son aventure. Egrim qui l'aide à s'enfuir, sa rencontre avec Leerian et Mishi, sans qui elle serait morte dès le début – selon les plans de Muglow ! – et qui l'avaient supporté tout au long de la route. Egrim qui était revenu pour la sauver des trolls, sa visite chez le mage Sin qui lui avait dit d'aller sur Ashgar, son kidnapping par les pirates... Le seul détail qu'elle omit de dire, et qu'elle réussit même à s'empêcher de penser, fut Leerian étant un loup-garou. Disant simplement que, après trois jours à relaxer sur Nocksor, des hommes les avaient trouvés et ramenés à Stanmore. Fin de l'histoire.

— Vous voyez, dit-elle pour tous les autres professeurs. C'est à cause de Muglow que je suis parti. C'est lui qui m'a convaincu de le faire.

— Je n'avais pas le choix ! s'exclama Muglow en bondissant de sa chaise. Si je n'avais rien fait, tu en serais toujours au même point ; j'ai agi pour ton bien ! Sans moi, tu serais enfermé à Werisor, à l'heure qu'il est !

— Oui, j'en suis consciente ! dit Danayelle, élevant la voix à son tour. Mais étiez-vous obligée de m'envoyer des trolls aux fesses ? Je ne crois pas, non ! Vous avez plutôt failli me tuer ! La seule raison pourquoi je suis toujours en vie, c'est grâce à des amis plus forts que moi. J'ai compris votre logique, Muglow. Il n'y avait que deux options quant au dénouement de cette aventure ; je trouve la pierre, ou je meurs. La simple idée que j'abandonne était impossible, parce que moi et mes dons instables devions disparaitre. Encore que vous m'envoyiez à Yglas en croyant vraiment que l'omins y était, je vous aurais pardonné tout le reste. Mais sérieusement, votre raisonnement était trop tordu. J'ai parlé à Sin – le mage que vous pensiez que je trouverais à Yglas – et lui-même ne comprenait pas pourquoi vous pouviez supposer qu'il était là. C'est logique ! fit Danayelle, levant les bras au ciel. Vous vouliez que les trolls me tuent à Yglas. Alors, arrêtez de faire comme si vous agissiez pour mon bien. Vous n'avez jamais eu confiance en moi.

Muglow était rouge de colère. Tous les autres professeurs le dévisageaient, comme s'ils réalisaient seulement que leur collège était un monstre. Même le télépathe murmura encore « elle dit vrai ! » d'un air éberlué.

— Oui, elle dit vrai, répéta Muglow, qui semblait sur le point d'exploser. Je ne croyais pas que tu réussirais. Mais tu l'as fait ! Et tu ne regrettes rien, n'est-ce pas ?

— Je ne regrette rien, approuva Danayelle d'un léger mouvement de tête.

— Alors, on enterre la hache de guerre ?

— Seulement si vous êtes renvoyé.

Cette fois, Muglow fut complètement bouche bée. Ça faisait au-dessus de cent ans qu'il était professeur à l'Institut. Il faisait partie des meubles. Il s'était imaginé faire ce métier jusqu'à la fin de ses jours. Il n'avait que deux-cent-trente ans, c'était beaucoup trop jeune pour la retraite !

— Je veux que vous partiez ! répéta Danayelle avec plus de force. Et que vous ne refaites ce même coup foireux à personne d'autre après moi.

— Il n'y en aura pas, Danayelle. Tu es un cas à part, tu le savais ? Un autre professeur aurait abandonné depuis longtemps ! (Muglow se tourna vers son collège chauve, à sa droite.) Toi, Kurd, qu'est-ce que tu aurais fait si tu avais été coincé avec Egrim pendant un an ?

Kurd pouffa d'un rire nerveux tout en marmonnant quelque chose dans sa barbe. Danayelle réussit tout de même à comprendre, entre autres : « je me serais tué ». Danayelle préféra ne pas le prendre au sérieux ; le professeur de téléportation était connu pour son humour noir.

Pourtant, le reste de sa réponse fut dite avec plus de force :

— Peu importe ce que j'aurais fait, il est au moins sûr que je n'aurais pas envoyé mon élève à l'abattoir. Je suis d'accord avec Danayelle ; vous ne pouvez pas demeurer impuni pour ce que vous avez fait !

Muglow était à court d'arguments. Il réalisait enfin qu'il était seul contre les sept autres professeurs. Tout ce qu'il manquait, en fait, était le directeur... qui, évidemment, n'était pas présent. Il était toujours enfermé dans son bureau.

Muglow se leva de sa chaise pour la troisième fois. Il quitta sa place derrière la table pour la contourner d'un air fier, comme une diva qui fait une sortie remarquée.

— Très bien. Si personne ne veut de moi, je vais partir ! Arrangez-vous avec mes élèves... je vous les lègue.

Muglow marcha à pas lent, mais s'arrêta une fois à hauteur de Danayelle, au centre précis de la salle. Celle-ci, le corps bien droit, le regardait d'un air hautin, souhaitant secrètement qu'il tente quoi que ce soit. Après quelques secondes à se toiser, le visage de Muglow devenant de plus en plus rouge par la colère qui débordait en lui, il craqua enfin. Il leva un doigt vers Danayelle, qui sentit un puissant courant de magie plaquer ses cheveux vers l'arrière. Elle le savait ; il préparait quelque chose. D'une seconde à l'autre, elle serait balayée comme une vulgaire feuille d'automne. Sans produire le moindre mouvement, Danayelle renvoya la télékinésie que son ancien professeur lui envoyait à la figure pour le retourner contre lui. Les mains dans le dos et la position décontractée, elle vit le pauvre Muglow faire un vol plané de plusieurs mètres à travers la grande salle pour s'effondrer au pied des doubles portes de la cafétéria, face contre terre.

Danayelle eut du mal à camoufler son sourire fier. Elle lui avait littéralement fait mordre la poussière.

Derrière elle, tous les professeurs avaient bondi de leur chaise en lâchant un cri de surprise. Kurd, le professeur de téléportation, disparu de sa place pour réapparaitre près de Muglow. Il l'aida à se lever, lança un regard noir à Danayelle, puis ils disparurent à nouveau.

— Tu viens d'agresser un professeur, Danayelle ?!

— Je me suis défendu. Il s'apprêtait à le faire en premier. Quoi, vous voulez encore me punir pour ça, peut-être ?

Personne ne répondit à sa pique. Danayelle en était consciente, elle devait se la jouer gentille, s'excuser à tout va et garder la tête baissée, mais elle ne parvenait plus à faire semblant. Pas après tout ce qu'elle avait fait pour en arriver là. Elle regarda la bague qui brillait à son doigt, soupira platement, puis leva à nouveau les yeux vers les six professeurs qui la dévisageaient toujours.

— Vous ne pouvez pas me renvoyer. C'est un djinn qui m'a dit de revenir.

Tous hochèrent la tête d'un même mouvement. Désobéir à un djinn était purement suicidaire.

— Très bien, dit la professeure de la magie de l'eau. Retourne dans ta chambre, dans ce cas. Nous voulons en parler en privé. Peu importe ce que nous déciderons... tu ne seras pas renvoyé, Danayelle.

Elle termina son discours d'un geste de main qui signifiait « ouste ». Danayelle hocha la tête et tourna les talons, ne souhaitant pas s'éterniser ici. Elle en avait assez fait. Elle quitta la pièce et, aussitôt caché par les portes, s'effondra contre le mur et lâcha un grand soupire. Elle n'avait rien laissé paraitre, mais dans le fond, elle avait été incroyablement stressée. Elle était contente que ce soit terminé... au moins pour l'instant.

— Salut.

Danayelle sursauta en levant la tête. À côté d'elle, appuyé sur le même mur, un jeune elfe lui faisait un sourire timide. Elle le reconnut rapidement ; c'était celui qui, tout à l'heure, avait déclaré être un ami d'Egrim.

— Salut...

— Tu vas bien ?

Danayelle le dévisagea de haut en bas. Il était un peu plus petit qu'elle, mais pas de beaucoup. Il repoussa une mèche de ses cheveux de sable derrière son oreille.

— Je connais déjà la réponse, évidemment. Je ne demande que pour la forme. Pardonne-moi, mais j'ai écouté aux portes. Ce n'était pas pour faire l'espion, hein... Je m'inquiétais pour Egrim, c'est tout. Je voulais savoir ce qu'il devient. Il est vraiment un mage ?

Danayelle avait envie de le prendre pour un menteur. De voir des complots partout. Mais il fallait qu'elle s'y résolve ; toute cette histoire était terminée. Même si Muglow était toujours dans le coin, elle était en sécurité... du moins pour aujourd'hui, osait-elle espérer.

En plus, elle se souvenait clairement qu'Egrim avait dit que son meilleur ami était télépathe. Même si celui-ci n'avait rien révélé à propos de son don, il suffisait de l'observer deux secondes pour comprendre. Il avait ce regard lunatique, comme s'il était concentré sur quelque chose que lui seul pouvait entendre.

Celui-ci leva la main, comme s'il venait tout juste de réaliser que le silence commençait à se faire un peu embarrassant.

— Je m'appelle Tys, en passant. Désolé, je vois qu'il ne t'avait jamais parlé de moi... ou presque. Bref... c'est bon, plus besoin de répondre. Je l'ai entendu dans ta tête... Je te laisse tranquille.

Tys baissa la main et tourna les talons. Danayelle eut aussitôt honte d'elle ; elle avait pris tellement de temps à réagir qu'il avait cru qu'elle l'ignorait délibérément. Elle courut pour le rattraper et lui prit la main pour la serrer de haut en bas.

— Même si tu as déjà tout entendu, ce serait peut-être plus poli de ma part si je te racontais l'histoire, non ?

Tys eut un mince sourire de côté, puis hocha la tête.

— Tu peux me faire confiance. Tu as fait un séjour sur Nocksor, à ce que je vois ? Ça te mettra plus à l'aise si je te dis que c'est de là que je viens ?

Danayelle pouffa de rire, puis hocha la tête à son tour. Les gens de Nocksor étaient définitivement tous très gentils.

— Viens, on va se trouver un coin tranquille...

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