Réveil agité
*Anne*
Jamais je ne m'étais sentie aussi mal de ma vie. Ma tête était comme un bateau sur une mer déchaînée. La nuit avait été parsemée de chancellement constant me donnant l'impression que j'allais basculer du lit à n'importe quel moment. Mes yeux n'arrivaient même pas à s'ouvrir tellement la lumière du jour me donnait mal au crâne.
Je frottais énergiquement mon visage avec mes mains pour m'obliger à me réveiller. C'est avec étonnement et peur que j'apercevais la pièce qui se trouvait autour de moi. C'était une chambre très étrange, au mur de blanc recouvert de tableau et d'étrange bout de papier. Il y avait des objets que je n'avais jamais vus auparavant, des matières qui ne ressemblaient ni à du bois ni à de la pierre. J'attrapais curieusement un objet rectangulaire sur la table de chevet encombré de livre.
Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Je tapais la surface froide avec mon ongle. Un presse-papier, un outil, soudainement celui-ci s'éclairait me laissant apercevoir une étrange peinture. Mon Dieu ce n'était absolument pas une peinture c'était comme si quelqu'un de figé était coincé à l'intérieur. Je sentis brusquement un mouvement, une tête inconnue dépassait maintenant de la couette à côté de moi.
Je sursautais face à cette découverte improbable. Non non, ce n'était pas possible. Je restais immobile et choquée, où étais-je ? Qu'avais-je fait ? J'avais envie de hurlée de toute mes forces pour me réveiller de ce cauchemar.
Il était impossible que je ne me rappelle plus. Je tapais mon crâne avec mes mains pour m'aider à me souvenir de cette affreuse fête mondaine. Mais rien, c'était le noir total, mon esprit ne répondait plus.
Je me levais rapidement, chancelant au passage contre les murs. Je me retenais tant bien que mal pour ne tomber. Mon ventre me faisait souffrir. A chaque mouvement sur le côté je sentais le contenu remonté dans ma gorge. J'étais aussi mal que la fois ou ma sœur Albertine avait eu le malheur de préparer mon déjeuner du dimanche matin. J'avais été tellement mal que le plancher de l'étage se rappelait encore de mon rendu.
J'étais maintenant dans un drôle de pièce. On aurait dit un petit salon, mais sans vraiment en être un. Je ne voyais ni piano, ni cheminée pour se réchauffer les longs mois d'hiver. Par contre un grand divan était placé devant une vitre noire opaque. Cela ressemblait beaucoup au petit objet diabolique qui c'était éclairé dans la chambre.
Au bord de la crise de nerfs, je m'asseyais sur la méridienne pour me calmer. Je prenais des grandes inspirations.
« Ce n'est qu'un mauvais rêve. Je vais me réveiller... » Me marmonnais-je à moi-même.
Soudainement, la porte de la chambre s'ouvrit me laissant apercevoir une jeune femme dans une tenue pour le moins indécente. Depuis quand on se balade avec un pantalon et de se croit aussi court. Je reconnaissais l'individu, c'était la folle d'hier soir qui m'a entraîné dans les tréfonds de la débauche et du mal.
Je me relevais brusquement.
« Vous ! C'est de votre faute ! Que m'avez-vous fait ? Ou suis-je ? Et...et... »Dis-je au bord de la crise de nerfs.
La jeune femme me regardait étrangement, comme si j'avais perdu la raison. Elle alluma une étrange machine d'un seul coup avant de prendre un récipient pour le mettre en dessous. J'avais l'impression qu'elle n'en avait que faire de ce que lui disait.
« Mais...mais vous m'écoutez ! M'énervais-je.
- Oh... laisse-moi le temps de me réveiller. Tu te rends compte qu'il n'est que 7 h, on est dimanche matin... Plaisanta-t-elle.
- Ce n'est absolument pas drôle. Je ne vous connais pas, je suis perdu, ma famille doit me chercher de partout... C'est un cauchemar.
- Attends, qu'est-ce que tu racontes là ? Ta perdue la boule Charlotte ! On est dans ton appart, comme chaque retour de soirée. Ta juste un peu abusée hier, laisse le temps à ton corps de redescendre. Il y a des fois où tu me fais vraiment peur. » S'exclama-t-elle-en
Comment venait-elle de m'appeler ? Je m'approchais d'elle.
« Ou suis-je ? Lui redemandais-je au bord des larmes.
- A ton appartement, s'exclama-t-elle en soufflant.
Elle s'asseyait ensuite sur la méridienne, pour siroter le contenu de son verre.
Moi je restais immobile, sentant les larmes me monter aux yeux. Je ne comprenais ni ou j'étais, ni ce qui s'était passé. Rien n'était logique, rien n'était cohérent.
D'un seul coup, un bruit aigu retentissait de l'extérieur me faisant sursauter de crainte. Je perdais mon sang-froid, et me mettais à pleurer. Peut-être étais-je entrain de perde la tête ? Je faisais tomber mon visage entre mes mains, inondant celles-ci de larmes et de tristesse.
La jeune femme se leva pour m'enlacer.
« Pourquoi tu es triste ? Tu m'inquiètes. C'est parce que ton ex t'a humilié ? On s'en fout de ce débile ! Il ne te vaut pas !
- Pouvez-vous au moins me dire quel jour nous sommes ?
- Arrêtes de me vouvoyer, c'est trop bizarre. »
J'étais pratiquement sûr que j'avais raté le dîner chez les Dumley. Riche famille anglaise qui c'était installé près de chez nous il y a peu. De toute manière, même si j'avais encore le temps d'y être, ma mère ne me laisserait jamais me montrer en public avant des années. Cette soirée avait fichu en l'air toutes mes chances de trouver un bon parti.
La jeune femme venait d'attraper l'objet que j'avais observé dans la chambre.
« Bon, si vraiment tu veux le savoir on est le 10 mai 2016, d'ailleurs tu ne devais pas voir ta mère ce midi ? »
Je restais bouche bée à l'écoute de cette réponse. J'étais entre l'effarement, le choque et l'incompréhension.
« A si apparemment tu devais la voir, vu ta tête. La connaissant, tu es dans la merde ! »
Impossible, c'était impossible.
« Non, non, non ! Tu me mens ! Ce n'est pas possible ...C'est incompréhensible... Balbutiais-je en me levant violemment.
- Qu'est-ce qui te prend Charlotte ? Je rigolais, elle ne te dira ri... s'exclama la jeune femme en m'approchant doucement.
- Ne vous avancez pas ! Je ne vous connais pas, je ne connais pas cet endroit, je ne sais même pas où je suis. Cette date n'est rien qu'un mensonge, une diablerie !
Je reculais prise de panique je me précipitais à l'autre bout de la pièce. J'attrapais la poignet qui était devant moi pour fuir la pièce le plus rapidement possible. Je descendais les escaliers à une vitesse folle tenant le reste de robe déchirée.
En sortant du bâtiment, je fus happée par une nuisance sonore insupportable et une odeur lourde qui remplissait mon nez. Je bouchais mes oreilles avec mes mains et observais ce qui se trouvait tout autour. Soudainement, une violente forme dégageant un bruit strident me fonçait dessus.
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