Intrigante balade
Ce chapitre a été écrit en collaboration avec la talentueuse et sympathique @SarcasmAndNutella , désolée pour le retard ;)
Merci à toi :D
~ Charlotte ~
Nous étions entourés d'une flamboyante verdure. A chaque pas , je découvrais de nouveau massif fleuri qui dégageait des fragrances enchanteresses . Le parfum des roses rouges se mélangeait à celui des pivoines me rappelant des souvenirs d'enfance. Je me souvenais des yeux pétillants de ma grand-mère qui me brossait les cheveux aux premières lueurs du jour.
Ensuite, devant nous se dévoilait un joli verger composé d'une diversité d'espèce et de variété arbre fruitier. Je m'approchais d'un magnifique pommier pour prendre l'un de ses fruits. Du bout de mon doigt, je caressais sa peau lisse et carmin. Je continuais doucement à marcher dans les allées végétales jusqu'à atteindre une petite alcôve où se trouvait un petit banc en pierre surplomber d'un arc recouvert de fleurs en bouton prêtes à lâcher leurs délicats parfums dans l'air.
Cet endroit était magique, j'avais l'impression d'être seule au monde. De ne faire qu'un avec l'environnement qui m'entourait.
Une caresse, comme un coup de vent sur mon bras, me fit me retourner vers l'homme, vers mon homme. Il passa sa main le long de ma joue, et vint glisser une des plus petites fleurs du jardin dans les mèches serrées de mon chignon. Il avait bon goût, l'amaryllis s'accordait précisément avec la couleur de ma robe. Nos yeux ne purent se quitter durant les quelques secondes qui suivirent. Ses iris, couleur indigo, m'intriguaient, me déboussolaient, et au vu de son regard, il semblait que les miens lui procuraient le même effet. Nous dûmes poursuivre notre chemin, le déjeuner ne nous attendrait pas. Son bras sous le mien, il me parlait de la botanique avec passion ; chaque variété venait d'un pays différent, chaque arôme avait été apporté par des marchands différents, chaque plantation avait son histoire que j'écoutais en buvant les paroles de mon accompagnateur.
Lui aussi, il s'était habillé bien élégamment pour un lundi matin. Son chapeau haut forme lui donnait cette prestance que je ne qualifierais que de grandiose, et ce costume renforçait la classe et l'assurance qu'il dégageait. Régulièrement, le cache de sa montre à gousset s'ouvrait, le vieux mécanisme s'abîmait avec le temps
" Un souvenir que mon grand-père m'a légué, s'était-il justifié.
Tu étais proche de ton grand-père ? Lui demandais-je curieuse.
Très. Il a été un père, un ami, un professeur pour moi. C'est grâce à son apprentissage que je suis cet homme aujourd'hui. Il était passionné par la botanique, le monde et l'ethnologie. J'ai tout appris de lui et il m'a transmis ses passions, m'expliqua-t-il.
Au vu de ta description, c'était un homme extraordinaire !
Il l'était... Murmura-t-il plein de nostalgie.
Je ne te pensais pas si affectif, Albert. Je suis vraiment ravie de découvrir cette nouvelle facette de ta personnalité.
Comme le disait mon grand-père, un homme ne doit pas avoir honte de ses sentiments, car cela prouve que derrière la pensé , il a un coeur qui bat dans sa poitrine, relata-t-il en me regardant intensément."
A chaque fois qu'il posait ses yeux sur moi, je sentais mes mains devenir moite, mon coeur s'accélérer dans ma cage thoracique, mon estomac se vriller et mes joues se rosir.
Ses doigts vinrent effleurer mon visage. Chacune de ses expirations s'écrasait sur mes lèvres, et glissait le long de mon cou. Un frisson me prit de court par le contraste de son souffle chaud et de la brise fraîche. Il avait, encore une fois, réussi à m'envoûter, à me rendre haletante. Je n'attendais qu'une chose, qu'une simple chose : ses lèvres contre les miennes.
A ce moment, je sentais une étrange douleur dans mon ventre, comme si quelqu'un était en train de me palper. Albert étant un gentleman, jamais il n'aurait profité de cet instant magique pour...
Je tentais de me redresser vainement ; le drap m'empêchait de bouger. Une main vint saisir l'épaisse serviette humide qu'on avait dû me déposer sur le front, et une douce voix marmonna quelque chose au loin. Surprise et décontenancée , je ne comprenais pas un strict mot des paroles.
Il me fallut quelques instants, pour me situer, pour discerner le vrai du faux.
Avais-je réellement été dans ces jardins ? Monseigneur Albert Machin truc m'avait-il réellement embrassé ?
Mais au vu de ma tenue, garçonne pour l'époque, j'en conclus que ce n'était qu'un simple rêve sans conséquence.A cet instant, j'étais plutôt contente de ne pas être véritablement dans ce verger. Tout ça n'avait été qu'un rêve dégoûtant imaginé de toutes pièces par mon esprit tordu. Cela me rappelait la fois ou j'avais fantasmer sur mon voisin d'en face qui n'était pas vraiment un canon à l'époque.
Je jetais la couverture au bout du lit. Il faisait extrêmement chaud, bien trop pour supporter une couche supplémentaire. Mes mains collaient entre-elles, mon coeur frappait contre mes côtes. La domestique, qui m'avait, plus tôt dans la journée, apporter des vêtements, m'intimait de rester couchée, je devais me reposer d'après elle.
Bon , je n'avais plus de temps à perdre dans ce lit à rêvasser d'une potentielle histoire avec ce mec tout coincé du bulbe.
Je m'apprêtais à remballer et à bousculer la servante pour m'enfuir par la fenêtre ouverte , mais une douloureuse fièvre s'empara de mon crâne. J'attrapais entre mes paumes ma tête pour atténuer la douleur lancinante. Il était clair que je ne pourrais partir de la pièce aussi précipitamment avec cette douleur. Il allait falloir réfléchir à un plan B.
"Peux-tu m'apporter un verre d'eau, s'il te plaît. Demandais-je d'un calme surprenant.
Bien sûr, Mademoiselle."
Elle s'inclina, et sortit de la pièce. Peu après, j'étais debout, devant la fenêtre, à établir un plan d'évasion sans pour autant reproduire le massacre d'hier soir. Enjambant l'appui de fenêtre, je laissais tout doucement mon corps glisser jusqu'à ce que mes pieds touchent la gouttière du premier étage. Par chance, un chariot remplit de linge sale prêt à être lavé m'attendait pour amortir ma chute. Légèrement tremblante, je sautais pieds joints dans le mont de lessive. Mon corps s'affaissa, s'enfonça dedans, rendant difficile la possibilité de me relever.
Mais je prenais mon courage à deux mains, et me relevais difficilement. C'est en analysant l'objet qui avait retenu ma chute, que me vint une idée brillante. Ce chariot de linge en question pouvait être relié à un cheval. Il ne manquait plus qu'à trouver l'animal en question , et par chance je savais où se trouvaient les écuries.
En toute discrétion , je marchais en direction de mon but. J'évitais minutieusement les domestiques de la maison en me jetant derrière les buissons. Ensuite je me dépêchais d'entrer dans la bâtisse en bois. Une forte odeur bestiale s'infiltrait dans mon nez. J'entrais dans le premier box, découvrant un magnifique étalon noir. C'était celui que chevauchait Albert quand il m'avait secouru cette nuit noire.
Je n'hésitais pas une minute de plus, je sortais la bête et l'emmenais à l'extérieur. Malheureusement , je fus surprise par le garçon d'écurie qui fonça sur moi. Il était hors de question que je me fasse prendre. Je courais comme une fole, mon cheval à la main jusqu'à la charrette. J'approchais partiellement, l'animal, je sautais dans le linge, et je donnais un coup vif au cheval pour démarrer notre course.
Au bruit de l'animal et des cris d'affolement du jeune homme d'écurie, plusieurs personnes sortaient de la demeure. Albert ne tarda pas à être dehors, les yeux comme des soucoupes et le visage rouge de colère.
Dans cet instant de fuite , je me sentais libre les cheveux au vent , dirigeant la charrette comme une vraie pro. Mais ma joie allait vite retomber, car j'étais sur d'une chose. Je devais me dépêcher de trouver un moyen de retourner dans mon époque.
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