7 - Nuit agitée

Point de vue de Sandra. Ce chapitre sera beaucoup plus long que les autres.

On s'était couchées un peu tendues et dans le calme. Je regardais l'heure qu'affichait mon réveil : 03h46. Je baillais.
Ce que je suis fatiguée !
Je n'avais pas fermée l'oeil une seule fois. Je me retournais et regardais Jennifer.
Elle était face à moi. Un bras sous l'oreiller, une jambe sur la couverture toute emmêlée sur elle. J'étais partis en chercher une autre pour moi, Jennifer ayant tout prit inconsciemment et moi commençant à avoir froid. Je souris. Une de ses bretelle était tombée et sa nuisette était froissée, ses cheveux se répandaient sur ses épaules et derrière son dos, sa respiration était calme et régulière. Ses paupières étaient closes et sa bouche légèrement entrouverte. Je regardais attentivement ses lèvres, elles avaient l'air si douce...
Je clignais des paupières et me retournais, frustrée. Je grommelais et réussis finalement à m'endormir.

* Début du rêve de Sandra *

J'ouvris les yeux. J'étais dans une salle, un salon. Immense. Plusieurs canapés
et un écran plasma géant trônaient à l'intérieur. Il faisait nuit apparemment et la lumière était éteinte.

- "Qu'est-ce que tu fais là ? Vas te coucher !"

De la lumière apparaissait en-dessous d'une porte fermée. La voix venait de là.
Je m'y approchais et entrais ; elle n'était pas verrouillée.
Un homme brun était attaché les mains dans le dos et les jambes aux pieds de la chaise sur laquelle il était assis. Il saignait de partout, surtout du visage. Deux hommes et une femme étaient là aussi. Un homme, "une armoire à glace" tout en noir avec des lunettes de soleil et la main en sang ; celui de l'homme attaché. L'autre homme était plus petit et aussi bien habillé, avec une cravate bleu nuit. Son regard clair était des plus perçants. La femme, elle, était rousse et en mode "camouflage". Un petit garçon châtain-blond, de dos, regardait la scène devant moi.

- "Vas-t-en !" ordonna l'homme à la cravate.

- "Sandra ?" dit alors la rousse.

Tous se tournèrent vers moi. Je ne savais plus quoi faire. Je voulais bouger mais j'étais comme paralysée.
Soudain, l'homme attaché avait réussit
je ne sais comment à se détacher et bondit sur l'armoire à glace. Il lui déroba un revolver dans sa ceinture et lui tira une balle dans la tête. Il s'affala sur le sol en faisant trembler les murs.

- "John !!" hurla la femme.

L'homme brun pointa son arme sur la rousse mais l'homme à la cravate s'interposa et reçut une balle dans la poitrine. Il tomba à son tour et ne respira plus ; il était mort.
La femme tenta de fuir mais elle fut touchée à l'épaule et cria en tombant à terre. Il s'approcha d'elle et celle-ci le supplia, mais il l'abattit sans pitié.

- "Je dois éliminer tous les témoins." dit-il.

Il pointa le pistolet vers le jeune garçon. Celui-ci devait avoir sept-huit ans. Il se tourna vers moi, des larmes coulant sur ses joues. Il tendit sa petit main dans ma direction.

- "Grande sœur, Sandra, aide-moi !"

Un bruit retentit. Du sang coula du crâne du garçon qui tomba au sol.
Je réagis immédiatement et, me retournant, je courus. J'entendais mon poursuivant derrière moi. Et alors que
j'avançais mon bras vers la poignée d'une porte, une main s'abattit sur mon épaule et me retourna. La dernière chose que je vis fut ses yeux mordorés, la pointe du pistolet braqué entre mes yeux, un bruit assourdissant et le noir, ainsi qu'une atroce douleur à la tête qui se répandit dans tout mon corps et le froid complet.

* Fin du rêve de Sandra *

Je me réveillais en sursaut et en sueur. J'étais terrorisée. Je bondis du lit et fonçais dans la salle de bain, tatonnant les murs. Une fois trouvée, j'entrais dans la pièce. Je m'approchais du lavabo d'un pas vif et ouvris le robinet. Je me rinçais la figure et prenant appui sur mes mains, je fermais les yeux en respirant de grandes bouffées d'air.
Respires, expires, respires, expires...
Quand je rouvris les yeux, tout était flou autour de moi. Je tentais un pas mais soudain, toute ma force me quitta et je dus me rattraper encore une fois au lavabo pour ne pas tomber. J'avais des vertiges. Je retentais le coup et, prenant appui d'une main, je réussis à faire quelques pas.
Mais qu'est-ce qui m'arrive... ??
Puis ma main dérapa et je fis tomber un petit miroir, un pot en verre et des aiguilles de coutures par terre dans un grand fracas. Mes jambes se mirent à trembler.

- "Mais qu'est-ce que..." commença Jennifer qui était arrivée en trombe dans la salle de bain.

- "Je n'ai plus aucunes forces..." dis-je en tombant au sol.

Je criais quand les débris de verre s'enfoncèrent dans mes jambes. Jennifer accourut vers moi. Elle écarta les morceaux coupant restant et les mis dans un gant.

- "J'irais les jeter plus tard." m'informa-t-elle.

Elle s'assit en face de moi avec le gant et le posa doucement pour ne pas disperser les débris. Elle se mit à genoux et ouvrit un placard. Elle prit de l'alcool à 90°C, une pince, des pansements et une serviette propre.

- "Ça va faire mal, mais je vais y aller calmement. D'accord ?"

Je hochais la tête en serrant les dents.
Jennifer approcha la pince d'un bout de verre dépassant de ma peau et l'attrapa. Je grimaçais. Quand Jennifer enleva le morceau de verre, je hurlais de douleur. Jennifer le déposa dans le gant et appliqua de l'alcool sur ma blessure. Je serrais la mâchoire à me la briser. Néanmoins, Jennifer eut la très bonne idée de faire comme nos mères nous le faisait auparavant ; elle souffla sur ma blessure pour appaiser la douleur.
Jennifer renouvella cette action six autres fois.
Elle posa les pansements sur mes coupures et rangea tout le matériel avant de jeter les éclats tranchants dans la poubelle.

- "Attrapes mes mains."

Jennifer me tendit ses mains et je les attrapais. Je grimaçais quand elle m'aida à me relever.

- "Marches doucement. Tu vas aller t'allonger sur le dos, et tu n'auras pas de couverture sur toi cette nuit."

Je hochais la tête et fis ce qu'elle m'avait dit.
Elle prend soin de moi, elle est si gentille... pourquoi tous les élèves la méprise ?
Jennifer m'aida à m'allonger et retassa mon oreiller. Elle remit ma chemise de nuit correctement et s'accroupie au bord du lit en me regardant dans les yeux.

- "Ça va aller ?" me demanda-t-elle simplement.

Je la regardais de haut en bas et vis, malgré son soutien-gorge et la nuisette que je lui avais prêtée, le haut de sa pointrine. Je rougis immédiatement.
Mon dieu...
Je relevais les yeux et esquivais son regard en enfuissant la tête dans l'oreiller, un sourire collé sur mon visage.

- "Oui, merci beaucoup Jennifer."

- "De rien Sandra. Bonne nuit."

- "Bonne nuit..."

Je regardais le mur de ma chambre et fermais les paupières avant de tomber dans un profond sommeil sans rêve, ni cauchemard...

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