5 - Comme une ombre...

J'avais mes habits habituels plus une veste à capuche à pics d'argent sur les bords, un bandeau sur les yeux avec des trous pour me laisser voir et un sac à dos. Le soleil était presque tombé. Je me dirigeais vers un restaurant fermé à cadenas. Je sortis une pince et brisais le verrou. Je pénétrais dans le bâtiment et me dirigeai vers le rayon des boîtes de conserves et de plats surgelés. Alors que j'ouvrais mon sac, la sirène d'alarme retentit. Aussitôt, une main se plaqua contre ma bouche et me releva. Je me débattis quand une voix familière me chuchota à l'oreille :

- "Chuuut..."

Je me tus instantanément et suivis la mystérieuse personne. On prit la porte arrière et nous nous mîmes à courir. On s'arrêta devant une limousine noire aux vitres teintées. La mystérieuse personne me fit rentrer dedans et prit place à côté de moi.

- "À la maison George je te prie."

- "Vos désirs sont des ordres." répondit le majordome en démarrant.

Aucun autre mot ne fut échangé pendant près de 1h30 de route.
Enfin, on arriva devant une villa, littéralement.
Une immense maison blanche, des volets bleus, un grand portail en or, des portes et un toit d'argent, des statues en marbre, un jardin interminable, des arbres taillés en toutes sortes d'animaux et deux piscine d'un bleu pur et limpide.

- "Wahou... !!" en restais-je stupéfiante.

La mystérieuse personne sourit et m'invita à entrer. On visita d'innombrables pièces toutes plus richement ornementées les unes que les autres.
Enfin on arriva dans une grande pièce. Elle contenait un énorme lit à baldequin rose violet ; des rideaux avec des motifs de roses noires ; une armoire, un bureau et d'autres meubles rose pâle.

- "C'est bien une chambre de fille ça... Il n'y a que les rideaux à ton gout je suppose ?" demanda la mystérieuse personne.

Je ne bougeais pas. Je relevais la tête et demanda d'une voix tendue :

- "Pourquoi t'as fais ça ?"

- "Fait quoi ?" répondit l'autre en haussant les sourcils.

- "Depuis que tu es ici, c'est comme si tu étais mon ombre : tu me sauves de Clarc et me rends mes écouteurs, tu me choppes en train de me droguer et fumer mais tu ne dis rien aux flics, tu m'aides à aller mieux pendant ma crise d'asthme et gardes mon secret, et tu m'vois en train d'essayer de voler de la nourriture mais tu m'aides à fuir. Tu peux m'expliquer là !?"

Mon interlocutrice haussa les épaules et se contenta d'éviter mon regard.

- "Sandra ! J'te parle alors réponds !" commençais-je à m'énerver.

Sandra partit s'assoir sur son lit et se laissa tomber en arrière, les bras écartés. Elle se retourna sur le côté et s'assit en tailleur avant de sourire.

-"Et pourquoi pas ?" répondit-elle.

Je fus prise au dépourvue.

- "Fais comme chez toi Jennifer ! Mets-toi à l'aise voyons." l'invita la blonde en lui faisait un signe de main.

Gênée, j'enlevais mes bottes cloutées et m'assis sur le tapis pour regarder la fenêtre en tapotant le sol.

- "Tu n'enlèves pas ta veste ?" demanda la jeune blonde.

Je devins rouge et baissais la tête en murmurant.

- "Pardon ? J'ai pas compris, tu peux répéter s'il te plait ?" demanda la blonde en penchant la tête en avant pour mieux entendre.

- "Non !!" criais-je presque.

- "Pourquoi donc ?" me demanda la populaire en se reculant par mon soudain énervement.

- "Je n'ai pas de T-shirt en-dessous ! J'en porte jamais sous ma veste..." répondis-je avec agressivité.

- "Hé bien alors tu permets, mais quand je suis chez moi j'aime me mettre en mode relax."

L'adolescente aux yeux verts se leva et se débarrassa de ses chaussures sous mon regard toujours énervé. Elle détacha ses cheveux relevés en arrière et les laissa boucler le long de son dos. Elle défit la fermeture éclair de sa jupe et l'enleva, se retrouvant en petite culotte blanche. J'ouvrais de grands yeux et hésitais à détourner le regard. Sandra défit les boutons de sa chemise et la laissa tomber au sol. Je rougis très légèrement en la voyant en sous-vêtements.

- "T-Tu comptes quand-même pas tout enlever Sandra ? Hein ?"

Étonnée et bégayante, je n'arrivais plus à la regarder.

- "On pourrait sentir ta gêne à l'autre bout du pays, rigola la blonde, qu'est-ce qu'il y a ? Ça te dérange ?"

- "Ouais, ça me dérange un peu honnêtement ! J'ai pas l'habitude de voir une autre fille que moi-même à moitié nue."

- "T'inquiète, c'est pas comme si j'allais te sauter dessus et t'embrasser !" sourit la blonde.

- "J'espère bien !" m'écriais-je avec véhémence.

Sandra fronça les sourcils.

- "Pourquoi tu as tant de dégoût dans la voix ?" demanda-elle.

- "Je ne suis pas lesbienne, répondis-je, et je ne veux pas traîner avec une des leurs. Elles ne sont pas normales ces filles. Aimer quelqu'un du même sexe que soi ? Pfffff !! C'est idiot oui, absurde, répugnant, écoeurant !"

- "T'es homophobe !?" s'écria la fille aux yeux verts.

- "P't'être bien pourquoi ?" répliquais-je.

Sandra détourna le regard. L'air était des plus tendus. Sandra enfila donc une tunique et s'assit près de son bureau. Les coudes dessus, elle posa sa tête sur ses mains et regarda la nuit par sa fenêtre.

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