16 - Deux fortes têtes
Le proviseur nous avait mis à tous 3h de colle samedi. Le reste de la journée fut assez... chaotique, mais sans bagarres.
En rentrant, Sandra avait préféré rester seule à la villa.
Alors, je me baladais dans les rues en regardant les feuilles des arbres virer au jaune orangé, parfois même rouge.
Soudain, je vis Andréa. Elle aussi marchait tranquillement. Je devins furieuse en revoyant les yeux remplis de larmes de Sandra.
- "Hé ! Andréa !" appelais-je.
Elle se retourna et je trottinais pour la rejoindre. Son visage s'assombrit à ma vue.
- "Il faut qu'on parle." dis-je.
- "Du fait que je sois l'ex de Sandra ?"
J'ouvris la bouche pour parler mais aucun son n'en sortit.
- "Tu ne savais pas qu'elle aimait les filles ?" me demanda-t-elle en haussant les sourcils.
- "Si. On est ensemble... d'une certaine façon." souris-je.
- "Très bien. Alors tu sais qui je suis et ce que je lui ai fais ?"
- "Oui. Et j'aimerais savoir pourquoi !"
- "Viens, on va marcher." dit-elle.
Elle commença à avancer et je la suivis.
On entra dans le parc et on marcha dans les allées.
- "C'est de ta faute." me dit-elle alors.
Je manquais de trébucher de surprise.
- "P-Pardon ?" demandais-je.
- "Sandra te surveillait déjà. Elle m'a parlé de toi. Et je savais à qui mon frère refilait de la drogue. J'ai tenté de la prévenir sur toi, de se méfier. Mais elle a cru que je mentais. On s'est un peu éloignées. Et je ne pensais qu'à moi, qu'à ma vengeance sur toi. Je me fichais des autres." expliqua-t-elle.
"Menteuse, égoïste et irrespectueuse" c'est comme ça que Sandra l'a décrit...
- "C'est de ta faute." finit par répéter Andréa.
- "C'est faux ! fis-je offusquée, ma mère est morte on ne sait comment ; mon père est au chômage, alcoolique et violent ; et personne ne m'aime ! Je ne savais pas quoi faire alors j'ai voulu tester la drogue car votre slogan je te rappelle était « Grâce à l'héroïne, tous vos soucis se terminent ! » Hors j'avais grandement besoin qu'ils s'arrêtent et s'en suivis ce qui arriva. C'est de votre faute, pas de la mienne ! La vente de stupéfiants est un crime comme tu le sais !"
- "Comme en user aussi !" répliqua-t-elle.
- "Vous n'aviez qu'à ne pas m'en proposer !"
- "Tu pouvais refuser !"
- "J'avais vu vos visages, ton frère m'a forcé !" expliquais-je.
- "Pourquoi tu ne nous a pas dénoncé !?" voulut savoir la brune à lunette.
- "Parce que je ne suis pas une balance !"
- "Dis plutôt que tu avais la frousse !"
- "C'est faux !" hurlais-je.
- "Tu n'es qu'une lâche !"
- "Non ! Arrêtes de mentir !"
- "Alors cries à tout le monde qui tu es pour Sandra !"
- "Non." dis-je en baissant d'un coup le ton.
- "Alors c'est de ta faute." répéta encore une fois Andréa avant de faire demi-tour.
- "C'est faux et tu le sais !" lui hurlais-je.
Elle me salua de la main sans se retourner et je jurais. Je continuais ma marche dans le parc quand je croisais de nouveau Christopher.
- "Christopher !" l'appelais-je.
J'avais décidé de m'expliquer avec les deux aujourd'hui on dirait.
- "Oui ?" me demanda-t-il une fois que je l'eus rejoins.
- "Pourquoi as-tu commencé la vente d'héroïne ?" demandais-je cash.
Il ouvrit de grands yeux.
- "Heu... hé bien je voulais m'acheter une moto et j'avais besoin d'argent. Et j'ai aimé tous ces billets dans mes mains alors j'ai continué."
- "Tu as détruit des vies !"
- "Ils étaient consentants." répondit-il.
- "Tu leurs as gâché leur existence !"
- "Tu te répètes Jennifer. Et si tu es contre ce que j'ai fais, tu n'avais qu'a arrêter ou me dénoncer."
- "Ta sœur m'a dit la même chose !" m'écriais-je.
- "On s'en fout. C'est tout ce que tu avais à me dire ?" railla-t-il en fronçant les sourcils.
- "Tu as gâché mon enfance, ta sœur me rapproche sa séparation avec Sandra et ma copine est en pleure ! Qu'as-tu à redire Christopher ?"
- "Tu n'avais qu'a pas venir au monde. Ma sœur serait encore en couple et tout le monde heureux. Maintenant dégages, tu viens d'assombrir ma journée si parfaite."
Choquée, je partis.
Je rentrais à la villa. J'entrais dans notre chambre et vis Sandra les yeux rouges, gonflés, avec des mouchoirs usés partout.
Elle sembla inquiète en me voyant.
- "Jennifer, tout va bien ?" me demanda-t-elle.
- "Ça serait plutôt à moi de te poser cette question Sandra." dis-je.
- "Mal." répondit-elle.
- "Idem."
- "Pourquoi ?"
- "Et toi ?"
- "Je suis étonnée de voir Andréa, commença-t-elle, elle m'a brisée et j'ai peur qu'elle dévoile mon secret : que je suis lesbienne et... qu'on soit ensemble."
- "J'ai discuté avec les jumeaux. Andréa dit que votre séparation est de ma faute, et Christopher que je n'aurais pas dût venir au monde."
Sandra me regarda. Je me penchais vers elle, essuyais ses larmes et l'embrassais tendrement.
- "Qu'est-ce que vous faites !?"
On se retourna en même temps.
Un homme se tenait devant nous, horrifié.
- "Papa ?" hésita Sandra.
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