Chapitre 8 - Darvin
Clos-Blanc, maison du guérisseur.
À travers la fenêtre, un fin filet lumineux vint se poser sur moi, me réveillant par la même occasion. Je vis Nalia, assoupie sur une chaise à côté du lit. Elle est restée à mon chevet ? Remarque, j'aurais fait pareil. Je me levais péniblement quand d'un coup la jeune elfe se leva :
« Enfin réveillé ?
- Désolé, tu vas devoir me supporter encore un peu.
- Le vieil homme t'attend en bas.
- Quel vieil homme ? »
Elle leva les yeux au ciel en secouant la tête faisant balancer ses cheveux blonds de gauche à droite.
Je descendais donc et saluais le vieil homme tout en m'asseyant.
« J'ai quelques questions à vous poser.
- Allez-y.
- Votre nom complet ?
- Darvin Endhäver.
- Votre âge ?
- 39 ans.
- Lieu de naissance ?
- Haben. J'hésitais avant de finalement répondre Batria.
- Des proches à contacter ?
Je pensais d'abord à Carth mais dire que l'un des hommes les plus endettés de Batria était mon ami n'était pas une franche idée.
- Non.
- De la famille ? »
Je lui lançais un regard et il comprit que non. Personne. Plus depuis la Guerre.
- Bien. Il va falloir rester ici encore un peu si vous ne voulez pas que votre plaie s'ouvre de nouveau.
- Combien de temps ?
- Aucune idée pour l'instant mais le plus tard sera le mieux à mon avis.
Je le remerciais et allais de nouveau dans ma chambre.
Il faut que je me rétablisse le plus vite possible. Carth a besoin de moi...
En remontant, je croisais une jeune femme. Elle devait avoir passé seize hivers tout au plus. Elle me souriait avant de me demander comment j'allais. Je répondais faiblement en acquiesçant comme un demeuré. Elle prit mes épaules et me fis pivoter afin d'examiner le bandage. La jeune femme, m'a-t-elle dit, s'appelait Mathilde et vivait seule avec le guérisseur du village : Stom, son père.
-Et vous ? D'où veniez-vous ?
Carth et moi avions convenus d'une chose : ne jamais révéler notre véritable foyer. Alors nous avons inventé une ville, prétexte que nous utilisons avec nos interlocuteurs un peu trop curieux.
-Réligrad, fis-je, satisfait d'entendre et prononcer ce nom pour la première fois depuis des lustres.
- Réligrad ? Je ne connais pas. Les gens y sont comme vous ?
Je répondais par un froncement de sourcils perplexe.
- Comme moi ?
- Tatoués de partout, armés jusqu'aux dents, le corps meurtri de plusieurs cicatrices mal entretenues...
- C'est la dure vie que mène un Chasseur par ici.
Elle stoppa net son mouvement. Son visage s'emplit peu à peu de crainte, puis de dégout. Son visage se crispa et ses mains si agiles se mirent à éviter un maximum mon corps. La haine de l'Homme envers le Chasseur, une lutte interminable. J'avais l'habitude. Après qu'elle eut fini son œuvre, la jeune Mathilde sortit de ma chambre. On aurait dit qu'elle s'échappait plutôt.
Il était temps pour moi de me reposer.
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