Chapitre 4 - Darvin
Gêoles de Lindra, le lendemain matin.
J'ai passé une nuit horrible, tiraillé entre les songes et les plans d'évasion, sans oublier ces cauchemars desquels je souffre depuis la Guerre. Dès lors que le soleil pointa par-delà la fenêtre, je m'approchai de la grille et dégainai un couteau que je cache toujours dans ma botte. Je forçai la serrure, la frappai avec le manche mais rien n'y faisait, rien ne cédait. C'était tout simplement impossible de faire céder ce verrou.
« Tu fais quoi ? me dit-elle d'une voix lasse.
- Je sors.
- En forçant la porte ? lança-t-elle aussitôt.
- Tu vois un autre moyen ? lançai-je sèchement.
- Je comptais m'évader cette nuit.
- Comment ? En explosant le mur ? dis-je d'un ton sarcastique.
- Exactement. »
Je la regardai d'un air surpris. Ne pas attirer l'attention tout en explosant un mur ? Impossible. Mais elle sembla savoir ce qu'elle faisait, sur ce coup-là je ne pouvais rien faire. Toute la journée, je cogitai à propos de Carth et Ilmaris. Savaient-ils que j'étais là ? Savaient-ils que j'étais enfermé ? Ou alors me pensaient-ils mort ? Il me fallait attendre avant d'avoir une réponse. Une fois la nuit tombée, l'elfe se collait au mur. Je croisai les bras en attendant qu'elle constate enfin que rien ne nous sauvera. Les minutes passèrent, et toujours aucune explosion. Quand tout à coup :
« BOUM »
Une brique, deux briques puis des dizaines d'autres s'amassèrent sur le sol. Lorsque mes esprits me revinrent, je vis l'elfe me tendre la main, suspendue au mur brisé à des dizaines de mètres de hauteur. Je pris sa main et la hissa vers moi.
« Nalia. Me dit-elle en souriant.
- Darvin. »
Après nous être présentés, nous regardions vers le trou. Les branches d'un des arbres blancs juste devant semblaient être notre seule issue. Nous avons donc sauté sur les branches les plus fortes, d'arbres en arbres jusqu'à apercevoir cette grande barrière magique. Nalia usa de je-ne-sais-quelle magie pour la désactiver. Elle avait bien préparé son coup. Ma jument était toujours attachée devant la première entrée. Nous sautions tous les deux à terre et enfourchèrent la pauvre monture qui devait supporter deux personnes ainsi que mon paquetage.
Nous voici dehors, mais pas sauvés. Les elfes nous pourchassaient. Heureusement ma Tamara galope plus vite que toutes les montures qu'un elfe pouvait trouver. Je savais que je ne me trompais pas.
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