Village de Molda, Royaume de Batria.

" Ça vous fera un total de 500 pièces d'or, me dit le forgeron avec sa voix rauque.
- Excusez-moi ?
- 500 pièces.
- Vous rigolez ? Une épée et 20 flèches pour ce prix là ?
- Si les prix ne vous conviennent pas alors cherchez ailleurs, me répondit l'homme d'un air désintéressé.
- C'est ce que j'irai faire. Tenez allez m'apporter une pierre à aiguiser avec ceci.
- Je reviens de suite. "

  Le forgeron entra dans son petit cabanon. Je profitais de son absence pour partir avec mes biens. Je mettais les flèches dans mon carquois et l'épée dans son fourreau et l'attachais à ma taille. Je partais rapidement à cheval vers la forêt. 500 pièces pour une vingtaine de flèches, c'est pire qu'à Syrios. Sur le chemin, les vautours parsemaient le ciel. Parfois, l'un d'entre eux plongeait pour dépieuter la carcasse d'un cheval éteint. Pauvre bête. La forêt était là, juste devant moi. Et calme. Beaucoup trop calme pour une forêt de Leshen. Je pénétrais lentement, l'épée au clair. Elle était en acier fin, légère avec une garde assez grande pour parer les coups bas. Parfaite. En m'enfonçant dans le bois, les morceaux des camarades chasseurs de mon employeur se dévoilaient. Je restais vigilant. Les feuilles tremblaient de plus en plus fort, de même que la terre. Des coups lents labouraient le sol. Cela se rapprochait sans aucun doute. Au bout d'une minute à peine, un Leshen apparut. Il était là devant moi avec ses yeux luisants de rouge et ses branches lacérantes comme des lances. Je montais ma garde et fit tournoyer ma lame pour le déstabiliser. Ça ne fonctionna pas vraiment puisqu'il partit à la charge de suite après. J'esquivais ses coups tout en essayant de trouver une entrée pour lui jeter une potion de feu en plein dans son tronc. La lumière passait difficilement entre le feuillage épais des arbres. Ce qui lui donnait un avantage. Feinte après feintes, je glissais sur les côtés et à l'arrière pour enfin trouver une ouverture. Il arma un coup violent en levant un de ses bras. C'était maintenant ou jamais. Je glissai vers lui et jeta la potion. Lorsque le verre de la fiole se brisa, les flammes jaillirent de son corps. La bête alors silencieuse se mit à hurler. Elle continuait à combattre mais peu à peu, ses coups ralentissaient et perdaient en vigueur.

  Après quelques minutes, le Leshen s'effondra au sol. Il me fallait récupérer sa tête comme preuve. Je pris mon épée par les deux mains et frappa violemment au niveau de son cou. La tête céda après quelques dizaines de fracas. Je la récupérai et repartis en marchant vers ma jument.

J'avais hâte de rentrer.