Chapitre 3

  Chaque jour la même histoire. Les mêmes sons, les mêmes sensations, les mêmes odeurs. Le camp, le vieux Derrik et son vieux clébard, l'aveugle et ses histoires. Les épées, les lances, les écus et les cris. Les lames qui s'entrechoquent, les hommes qui hurlent, les femmes qui crient. Une guerre ça ? Plutôt un ramassis de mensonges que l'on raconte aux hommes pour qu'ils acceptent de mourir pour des bagatelles dont ils sont bien indifférents. Et les Rois ? Deux Royaumes si puissants que personne ne pourrait les attaquer sans s'en mordre les doigts. D'abord dirigés par des Guerriers puissants, leurs héritiers n'ont plus le pouvoir de leurs aînés, malgré le sang. Et c'est des gens comme nous qu'on envoie à l'abattoir au lieu de régler leurs problèmes eux-mêmes : Des hommes, des pères, des fils, des maris. Des vieillards, des enfants, parfois à peine plus vieux que les princes. On se dit que c'est une chance de naître homme mais la vérité est bien là : tout le monde souffre par la faute des Rois.

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  De tous les maux que l'on ne soupçonne qu'après les avoir connus, la solitude est l'un des plus nocif. Une arme tue, un poison aussi, mais la solitude joue avec sa proie, la laissant à la merci du Mal, de la Haine. Le meilleur ami de la solitude est le regret. On s'imagine alors avoir le pouvoir de changer le passé, s'octroyer les pouvoirs d'un Dieu. Mais c'est bien là, quoi que l'on fasse, que le Mal se rappelle à nous. Les pires hommes ne sont que les hommes brisés par la vie. Pour moi, c'est bien la solitude qui m'a fait couler, avant d'être rattrapé de justesse par un homme en qui j'ai toujours pu avoir confiance.

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  L'injustice. La haine. Un simple pas au delà de l'ordinaire et les pierres pleuvent. Les Hommes ont tué, violé, pillé la propriété de personnes honnêtes pour la paix. Pour la fin des conflits. Des traités sont signés, des armistices aussi. Mais le conflit perdure, les Elfes sont mutilés, les Nains estropiés mais les Hommes ? Eux dominent le monde. Nous étions prêts à partager nos terres. Elles nous ont été volées par le sang et l'acier. C'est comme ça que j'ai perdu ceux que j'aimais, et depuis, j'erre en bandit aux yeux des usurpateurs, seule.
































































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