Geôles Royales Batriennes, Palais royal du Roi.

  Le voyage n'était pas long. Nous avions, Carth et moi, les yeux bandés et les mains attachées. Évidemment, les chaînes en minérite m'empêchaient de lancer mes sorts.

Merde...

  Carth était silencieux, les yeux fermés. Il semblait comme endormi. Il avait sûrement déjà été dans ce genre de situation alors j'avais toute confiance en lui. Même si je doutais qu'une échappatoire soit envisageable. Darvin avait dû se faire capturer lui aussi... Au bout d'une bonne heure à tout casser, le chariot s'arrêta. Nous fûmes éboulis par la lumière du soleil dès que nos bandeaux furent retirés. Carth souriait, sorti d'un coup de sa léthargie. Etrange. Je ne le connaissais pas assez pour en tirer une conclusion. Les soldats nous sommèrent d'entrer dans un genre de cachot. Celui-là n'était pas comme ceux que j'ai l'habitude de voir. En même temps, les terres de Hommes semblent être un tout nouveau monde pour moi. Tirés par deux chevaux bruns aux œillères couvrant l'intégralité de leur tête. Pauvres bêtes, pensais-je. D'un coup de fout qui fit hennir puis trotter les chevaux, le chariot funeste se mit en marche. Une fois entrés dans cette prison, qui n'avait rien a voir avec les geôles royales Lindrani, les deux hommes nous dévêtirent Carth et moi dévoilant alors son corps musclé et meurtri de quelques cicatrices çà et là, mais bien moins nombreuses que celles qui persèment celui de Darvin. J'étais gênée de cette situation mais comme pour me rassurer il détourna les yeux et l'attention des gardes en les insultant. J'aurais tant voulu pouvoir le remercier. Au bout de 10 minutes environ, nous fûmes conduits à nos cellules. Carth entra dans une de ces cages vides et moi dans la prochaine, nous séparant d'environ 30 mètres. On m'attacha les mains au mur et le soldat sortit en fermant la grille, faisant résonner un lourd fracas dans l'immensité de la prison.

Je ne me sentais pas très bien...