Pardonnez moi ?
- Tu as bien entendu Chasseur, tu mourras. Gardes ! Tuez-le !

  Ses larbins s'exécutèrent et foncèrent sur moi, toutes armes sorties. Je ne dégainais pas cependant, je pouvais les assommer sans armes. Un garde, tout d'acier vêtu et l'épée au clair s'élança vers moi en hurlant. J'esquivais son coup maladroit et frappa dans sa nuque du revers de la main, le faisant s'étaler à terre. Les autres marquèrent une courte pause, les yeux grands ouverts, avant de reprendre leur charge. Carth s'était accoudé à un des piliers qui ornaient la salle du trône, les bras croisés comme s'il s'agissait un spectacle. S'enchaînaient les esquives, les pas de côté, le tout sans quitter Haral des yeux. Il semblait concentré sur l'affrontement même s'il savait l'issue du combat.

  Désolé messire, je n'ai pas prévu de mourir aujourd'hui ! lui criais-je une fois le dernier soldat à terre, les bras grand ouverts.
- Viens me battre alors, vermine ! Me dit-il en se levant de son trône, la hache brillante sous le feu des torches.
- Non, messire. Je souhaite lever ma lame pour vous, et non contre vous.
J'essayais de garder mon calme même si l'envie de lui foncer dessus et lui arracher les dents une à une se faisait sentir de plus en plus.
- Tu parles bien, mercenaire, mais ça ne te sauvera pas.
Carth se racla la gorge, signe de son envie de détendre l'atmosphère.
- Haral, Darvin est avec moi.
- Cela n'empêche qu'il est un Chasseur. Un rat.
J'en étais sûr. Ce n'était pas la peur qui le faisait agir ainsi. C'était la haine. Une haine partagée par la plupart des habitants du monde. C'est ainsi, je le savais bien avant que je devienne Chasseur.

A la haine, je ne peux répondre que par la haine.